Avant
la Révolution il n’y avait probablement pas d’école dans la paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie. Cette situation était fréquente mais pas systématique dans
le Bas-Poitou, certaines paroisses finançant une école dirigée par un
instituteur, comme aux Essarts, à Chauché (Pierre Renolleau en 1742 et Nicolas Renolleau en
1788), à Bazoges-en-Paillers,
à Chavagnes-en-Paillers, aux Brouzils en 1686 (1), ou à Saint-Fulgent par exemple
(2), mais aussi à Saint-Denis-la-Chevasse en 1789, et à La Copechagnière en 1790 (3). On voit en février 1597 le seigneur de Logerie à
Bazoges-en-Paillers envoyer deux de ses neveux, dont il était curateur, chez un
précepteur aux Essarts. Il ne gageait pas un précepteur chez
lui, mais il s’en trouvait un aux Essarts qui enseignait aux enfants, et qu’il
payait par trimestre pour ses services. Ces derniers étaient en pension, probablement chez lui (4).
Les écoles sous l’Ancien régime
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Adriaen Van
Ostade : Maison du régent
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Quand
le sieur de Villeneuve, Louis Moreau demeurant au Coudray, fait son testament
en 1676, il y recommande pour sa fille aînée, encore enfant « de la mettre avec quelque honnête dame en
pension pour apprendre ». Il voulait qu’elle sache lire et écrire ;
c’était une préoccupation de riche bourgeois pour l’époque. Quant à son fils aîné,
il veut « qu’on le mette en une bonne
ville chez un bon régent écrivain, afin qu’il puisse bien apprendre à lire et à
écrire et l’arithmétique », en somme un pensionnat dirigé par un
instituteur (5).
On
rencontre les premiers régents dans la contrée au siècle d’après dans les paroisses et dans leurs registres paroissiaux. Ainsi le régent (nom souvent donné alors à l’instituteur) était choisi par
l’assemblée des paroissiens à la sortie de la messe (voir les actes des
notaires), parmi les personnes jugées localement capables (on a vu un
représentant de l’Intendant de Poitiers réclamer, sans succès, un élargissement
des candidatures dans la paroisse de Mouzeuil en 1754) (6). Sa charge, payée
par le fabriqueur de la paroisse, consistait à « instruire la jeunesse
à lire, à écrire, à prier Dieu, et même d’apprendre le plain chant quand ils en
seront capables,… d’apprendre le catéchisme ». Il devait aussi
suppléer aux absences du sacristain et parfois remplir la fonction de chantre
aux cérémonies religieuses. C’est que pour une centaine de livres de
rémunération par an (7), le régent devait naturellement à cette époque, compléter
son emploi du temps par d’autres services. On le verra plus tard devenir
souvent secrétaire de mairie, alors qu’il continuait à surveiller les bancs des
écoliers dans l’église. Ces régents étaient des laïcs dans la quasi-totalité
des cas. Si l’école avait été fondée par un seigneur, c’est
lui qui choisissait le régent. « Ceux qui payent les gages d’un maître d’école
ont droit de le commettre », suivant un arrêt du parlement (8). En 1701, un chanoine du chapitre de Luçon, Jacques
Gaitte, aussi prévôt des Essarts, fit une donation par testament de 100 livres
annuelles « pour être employées à former des maîtres d’école » (9).
On aimerait savoir comment, où, et par qui était assurée cette formation,
probablement dans l’orbite de l’évêché. On trouve aussi quelques écoles « pour les pauvres »
financées par l’évêché dans certaines paroisses. La scolarité durait
généralement trois ans et le calendrier scolaire libérait les enfants à la
belle saison pour aider les parents dans leurs travaux. On y enseignait le
français, le latin et les maths (9).
Ce
faisant, nous venons d’évoquer les écoles de garçons. Pour les filles, les
écoles ne semblent pas avoir été nombreuses. On note qu’à la fin du XVIIIe,
l’évêque de Luçon fonde dans sa ville un pensionnat à leur intention, frappé
qu’il était par le peu d’instruction des femmes de la noblesse et de la haute
bourgeoisie. À Montaigu il existait deux écoles pour jeunes filles depuis le
XVIIIe siècle (10). Des précepteurs n’étaient pas toujours donnés aux jeunes
filles de ces milieux, car il existait, il faut le rappeler, de grandes
différences de fortunes dans la noblesse.
À Saint-Fulgent il y avait une école des garçons dès 1701 (11), et une école des filles
grâce à la générosité de Françoise Renée de Chevigné, originaire de Chavagnes-en-Paillers. Par un acte de donation du 27 septembre 1771, que dresse Frappier,
notaire de la sénéchaussée de Poitiers à Saint-Fulgent, elle fonde une école de
filles au bourg de Saint-Fulgent. Elle donne deux maisons avec leurs dépendances
pour l’établissement de cette école et le logement des maîtresses (nommées par
le curé) et aussi pour plus tard les biens meubles qui pourront lui appartenir
à titre d’acquêts. La maîtresse régente choisira une fille pour l’aider à
secourir les pauvres et les malades de la paroisse, et l’entretien des autels
de l’église (12). Lors
de la Révolution et de la confiscation de leurs biens, on les désigna de « communauté
des propagandes de Saint-Fulgent » (13). Peut-être cela voulait-il dire que les sœurs appartenaient
à la congrégation de l’Union Chrétienne, à vocation vers les pauvres dans les
écoles et les hôpitaux. Elle avait une origine en partie de lutte contre le
protestantisme (d’où le mot de propagande, dérivée de la notion de propagation
de la foi).
Faute
d’école, souvent les curés remplissaient à cette époque la fonction
d’instituteur pour les quelques enfants de propriétaires de la paroisse, à la
demande de ces derniers. C’est ce que l’historien Amblard de Guerry rapporte
pour Chavagnes-en-Paillers.
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Écolâtre et ses élèves au 9e siècle
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Cette pratique continuait une très ancienne coutume
des premiers prieurés dans les campagnes. Là où se trouvaient deux à trois
religieux, l’un d’entre eux était chargé d’initier les enfants aux
« lettres humaines et divines ». On l’appelait écolâtre (14). C’est ainsi qu’à
la commanderie de Launay à Sainte-Cécile on dispensait un enseignement (14). On peut
ainsi avancer l’hypothèse qu’il devait en être de même au prieuré de Saint-André-Goule-d’Oie à certaines périodes.
Dans les deux années 1789 et 1790, les actes de baptême du registre paroissial
de Saint-André sont signés par le parrain dans environ un tiers des cas. C’est une
proportion plus faible que la moyenne en Bas-Poitou (15). Quant aux marraines,
on ne trouve de signatures que chez les nobles et les bourgeoises, très rares à
Saint-André.
En
comptant cette activité d’enseignement des ecclésiastiques, on a pu dénombrer
plus de 200 écoles dans le Bas-Poitou. Le préfet Lefaucheux, dans un rapport au
gouvernement en 1800, écrit : « il
existait il y a 10 ans des petites écoles dans tous nos villages » (16).
Il y
avait aussi six écoles d’enseignement secondaire pour les garçons avant la
Révolution, à Mortagne, Fontenay, Luçon, Montaigu, la Roche-sur-Yon et les Sables. Il
existait aussi trois à six établissements pour les filles suivant les époques, à
Fontenay, Luçon et les Sables. Souvent les
abbayes finançaient ces établissements qui préparaient l’entrée à l’université.
On
le sait, le roi était, en pratique en France, le chef de l’église catholique en
choisissant les évêques (confirmés ensuite par le pape), sauf qu’il ne se
mêlait pas de doctrine, voire qu’il devait obéissance au pape en tant que
chrétien. Dans cette logique, l’Église avait presque le monopole de
l’instruction et des actions sociales (secours en cas de calamité, lutte contre
la pauvreté et les maladies) dans la société de l’Ancien régime.
Les réformes de la Révolution
La
Convention a institué, par une loi de décembre 1793, l’école primaire gratuite,
laïque et obligatoire. La réalité financière a considérablement freiné
l’intention. Une loi de novembre 1794 a supprimé le caractère obligatoire tout
en tolérant les écoles libres. Une loi de 1795 a remplacé la gratuité par une
contribution financière des parents. Dans un état des écoles primaires du
département de la Vendée, daté du 25 octobre 1795, on voit que dans le canton
de Saint-Fulgent (6 661 habitants), trois écoles sont recensées à Saint-Fulgent,
Chavagnes et Chauché, mais sans l’indication du nom d’un instituteur. La
réalité ne suit pas l’intention. Dans un autre état du 23 septembre 1797, la
situation n’a pas changé dans le canton, alors qu’on dénombre 47 écoles
fonctionnant avec un instituteur public dans tout le département à cette date. Saint-André est rattaché à Saint-Fulgent pour l’accès à l’école publique. Au regard de
la situation du pays ravagé par la guerre civile, cet état ne reflète sans
doute pas la réalité, et les instituteurs étaient probablement plus nombreux.
Le
commissaire du Directoire exécutif près le canton de Saint-Fulgent, Louis Merlet,
décrit la situation du canton à sa manière, dans un rapport à l’administration
centrale de Fontenay, daté des premiers jours de brumaire an VI (fin
octobre 1797) : « Rien à vous dire
sur l’instruction publique, puisque malheureusement il n’en existe point dans
ce canton. La prétendue instruction qui s’y donne est confiée à des femmes
fanatiques ou à des hommes ignorants et étrangers aux principes républicains,
s’ils n’en sont pas les ennemis déclarés. L’esprit public de ce canton n’est
pas à beaucoup près celui de l’amour de la République. » (17) On
appréciera le degré de sectarisme auquel on était arrivé chez les
révolutionnaires comme lui !
Le premier instituteur connu de Saint-André-Goule-d’Oie sous Louis XVIII
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Albert Anker : École de village
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Avec
l’empire napoléonien, les écoles primaires de garçon deviennent plus nombreuses
(elles sont payantes et laissées aux soins des communes, ce qui favorisa les
écoles privées dans certaines régions), le préfet nommant les instituteurs
recrutés par l’Académie de Poitiers pour la Vendée. Nous n’avons pas repéré
d’instituteurs à Saint-André-Goule-d’Oie pour cette époque. Il faudra pour cela
attendre l’année 1821, où l’on trouve sur l’état-civil de la commune le mariage
d’un instituteur habitant le bourg. Originaire de Sallertaine, près de Challans
en Vendée, il s’appelait Guillaume Chauvreau et avait 25 ans. La mariée,
originaire de Chauché, s’appelait Marie Chaillou et avait 17 ans. C’est donc
quelque temps auparavant que l’instituteur était arrivé dans la commune. Chez
les voisins de Saint-Fulgent, en revanche, on trouve un instituteur au début de
l’Empire napoléonien dans l’état-civil. Et sa présence remonte à l’Ancien Régime. D’ailleurs il fut un temps nommé maire de la commune.
Dès
cette époque l’enseignement constitue un enjeu entre les catholiques et les
libéraux (nouveau nom donné aux anciens révolutionnaires). Ainsi l’ordonnance
royale du 29 février 1816, a créé les comités cantonaux pour surveiller les
écoles primaires. Ils sont présidés de droit par le curé du chef-lieu de canton.
Dans une lettre aux maires du 30 juillet 1816, le préfet fait les commentaires suivants sur le rôle de ce comité : « Il propose les sujets [personnes] dignes par leur conduite, leur éducation et leurs opinions politiques, de consacrer leurs talents à l'instruction de l’enfance. Il veille assidûment à ce qu'aucun individu non pourvu de diplôme académique, d'une autorisation du Préfet, et d’un brevet de capacité, se permette d'instruire dans le canton…. » Jean Baptiste Bontemps par exemple, l’instituteur de Saint-Fulgent, était franc-maçon, ce qui méritait bien en effet de surveiller l’expression de ses opinions, pour les autorités.« Si la conduite scandaleuse d'un instituteur exige une mesure urgente, le Comité le suspend de ses fonctions ; mais sa révocation prononcée par le recteur seul sur le rapport du Comité doit être soumise à l'approbation du préfet… » Tout est dit, à la manière de l’époque, c’est à dire avec une autorité qui s’affiche comme on milite, avec assurance.
À la différence de l’Ancien Régime, il existe désormais
un État qui s’impose y compris dans le domaine de l’école, fruit de la
Révolution et de l’Empire. Bien sûr on trouve aussi chez le préfet des
préoccupations qui datent :
« Enfin, le Comité veille à ce que les
garçons et les filles ne soient point réunis pour l’enseignement, à moins que
les locaux ne l’exigent impérieusement, et pour lors même l'école doit être
divisée en deux séances, l’une le matin pour les garçons et l’autre le soir
pour les filles. »
Un autre enjeu de taille avec
l’extension de la pratique scolaire des enfants, c’est l’apprentissage du
français, conduisant à une population bilingue. Celle-ci parlera ensuite
pendant plus d’un siècle le patois et le français, en fonction des situations.
Cette pratique généralisée du français contribuera fortement à développer, avec
d’autres moyens, le sentiment d’appartenance à la France des populations les
plus humbles et les moins éduquées.
Cette
même ordonnance royale de 1816 oblige les communes à créer et faire fonctionner
une école primaire pour tous, quitte à se regrouper entre communes pour cela et
quitte à prendre en charge la scolarisation des enfants indigents. Ce n’était
pas facile de convaincre les pauvres de se priver de la main d’œuvre enfantine
et de faire payer l’école par les impôts locaux. Les enfants travaillaient aux
champs, à garder les troupeaux et à aider à certains travaux. Ils se sont
naturellement retrouvés en usine parfois, quand les parents s’y sont fait
embaucher et rémunérer à la tâche.
L’évolution des écoles
Dans
une circulaire du 2 août 1832, le Préfet de la Vendée fait une enquête auprès
des maires du département pour recenser les écoles primaires. Plusieurs lois,
en 1833 et 1850, viendront rappeler l’obligation d’une école primaire dans les
communes, et les conseils généraux leur donneront des subventions
d’investissements pour les aider. Les
lois de 1882 et 1886 faciliteront cette obligation avec la prise en charge du
coût par les impôts d’État (tant pour les riches que pour les pauvres), c’est
ce qu’on a appelé alors la gratuité de l’enseignement, l’école devenant
obligatoire jusqu’à l’âge de 12 ans.
À l’origine, cette école des
garçons de Saint-André-Goule-d’Oie est donc publique, car organisée par
l’administration (l’instituteur était choisi par l’académie et nommé par le
préfet) dans des locaux de la commune. Elle n’était pas gratuite cependant, les parents devant payer des
frais de scolarité, sauf les indigents. On sait que la première école des filles de Saint-André était
privée (gérée par les sœurs de Mormaison), et financée par la fabrique de la
paroisse. Cette école publique des garçons n’est pas laïque non plus, car sous
le contrôle officiel de la commune. Celle-ci était libre d’ajouter le
catéchisme à l’enseignement de base.
L’instituteur
Guillaume Chauvreau habite dans le bourg de la commune en 1821, puis plus tard au
village de la Machicolière. Avec sa femme ils eurent au moins neuf enfants,
dont six moururent jeunes. Les ressources d’un instituteur ne devaient pas être
importantes à l’époque, car on note que sa femme est déclarée comme journalière
en 1837, malgré ses charges de famille. La
présence de l’instituteur comme témoin ou déclarant dans certains actes de
l’état-civil montre une fréquentation des royalistes légitimistes de la commune
(de Tinguy, Cougnon du Coudray).
Un
autre instituteur exerce aussi dans les années 1835 et habite dans le
bourg : Jean Baudry. Il a 25 ans en 1835 et sa présence s’explique par
l’agrandissement de l’école des garçons. On parlait alors de Maître (directeur
de l’école) et de Sous-Maître (qui n’était pas directeur). Jean Baudry est
aussi secrétaire de mairie, si l’on s’en tient à l’écriture du registre à cette
époque.
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Jean Vibert : Guizot
(château de Versailles) |
La Charte « libérale »
de 1830, promulguée avec la Révolution de juillet 1830, avait prévu
dans son article 69 qu'une loi porterait sur « l'instruction publique
et la liberté de l'enseignement ». La loi du 28 juin 1833, dite loi Guizot,
supprime les comités cantonaux. La profession d'instituteur
primaire est libre à condition d'obtenir un brevet de capacité, et de présenter
un certificat de moralité. Chaque commune de plus de cinq cents habitants est
tenue d'entretenir une école
primaire, publique ou privée,[] et un instituteur. Le texte est
attaqué par les catholiques, hostiles à l'existence de l'enseignement public,
et par la gauche anticléricale, qui combat la liberté de l'enseignement
confessionnel. Il n’aborde pas la question de l’instruction des filles, laissée
de fait aux initiatives locales (suivant les communes, ces initiatives
choisissaient un enseignement laïque ou confessionnel). Certains anticléricaux
d’alors considèrent la question de l’instruction des filles moins urgentes,
puisque les femmes ne votent pas. Quant aux catholiques, ils veulent une
éducation religieuse pour tous, y compris les femmes. On n’a
pas repéré les locaux de l’école des garçons en 1821. Ils n’étaient pas satisfaisants
car en 1841 le conseil municipal voulu vendre des terrains communaux pour
construire une maison d’école tout en évitant pour cela une imposition
extraordinaire (18). La commune finit d’ailleurs par aménager
une salle enclavée à usage de classe dans les bâtiments du vieux presbytère,
qui fut bénite par l’évêque de Luçon le 10 septembre 1852 (19). La fabrique de la
paroisse avait de son côté financé à hauteur de 3 000 F la construction en 1848
d’une école pour les filles, grâce à des dons de particuliers et à l’énergie du
curé Chauvin. Elle fut bénite par
l’évêque le 24 septembre 1848 (20).
Sous
le IIe Empire les instituteurs, comme tous les fonctionnaires, devaient servir
le régime en place et ils étaient surveillés à cet effet, y compris dans leurs
opinions. J. Baudry, de Saint-André-Goule-d’Oie, reçut une réprimande du préfet en
1850, accusé d’idées « anarchistes » (21). Ils ont été peu nombreux
en Vendée à subir cette sanction. La qualification d’anarchiste englobait
toutes les idées libérales qui ne plaisaient pas au régime de Napoléon III. Les instituteurs, nommés par les préfets avec
l’assentiment des autorités religieuses, étaient alors surveillés
par les curés (22).
Enfin
une école des garçons de deux classes fut construite en 1874 avec une mairie servant
aussi de logement à l’instituteur (23). Une troisième classe y fut ajoutée en
1886, à cause des 139 enfants d’âge scolaire de 5 à 13 ans, et alors que l’école
recevait 109 élèves cette année-là (24).
Cette
volonté de contrôler la formation intellectuelle et morale des jeunes Français
a été un long combat entre républicains et catholiques tout au long du XIXe et jusqu’à la fin du XXe siècle,
occupant une place importante dans la vie politique française. Il explique en
particulier la place originale en France de la religion dans la société et les
types de relations entre les familles et l’école.
(1)
Compte rendu des réunions du C. G. Vendée (1899, 2e session), vue
306 : Charles Duval est régent aux Brouzils en 1686. Enterrement
du régent à Chavagnes le 8-2-1758, vue 36 (Henri Berthomé).
(2)
A. Baraud, Revue du Bas-Poitou 1908-4, page 365.
(3) Archives
de Vendée, notaire de La Copechagnière, Meusnier, en ligne vues 179/332, 195/322 et
277/332.
(4) Livre de raison de Julien de Vaugiraud
(06-1584-08-1597), Archives de Vendée, chartrier de Roche-Guillaume, famille de
Vaugiraud : 22 J 9, pages 173 et 186.
(5) Archives
de Vendée, chartrier de Roche-Guillaume, famille Moreau : 22 J 29, copie
du testament de Louis Moreau, sieur de Villeneuve, du 7 mai 1676.
(6)
A. Pillier, Note sur les écoles primaires
du Bas-Poitou, Annuaire de la société d'émulation de la Vendée, 1879, page 138.
(7)
Archive de Vendée, notaires de Saint-Georges-de-Montaigu, étude Bouron : 31 octobre 1756, procuration donnée par les habitants
de Saint-Georges-de-Montaigu à Louis Guilet et Françoise Barnier, maître et
maîtresse d'école et à leurs successeurs, pour recevoir de François-David
Belliard, receveur général du clergé de France et de ses successeurs, la rente
de 240 livres constituée sur ledit clergé pour l'entretien d'un régent et d'une
régente en ladite paroisse, vue 106.
(8) A.
Baraud, L’instruction primaire en
Bas-Poitou avant la Révolution, dans la Revue du Bas-Poitou, 1909, page 68.
(9) Idem (2).
(10)
Dr G. Mignen, Annuaire de la société d'émulation de la Vendée, 1906, page 212.
(11)
M. Maupilier évoque des cours scolaires au caractère instable, dans son
histoire de Saint-Fulgent, page 114.
(12)
Archives Historiques de Saintonge et d’Aunis, 1896, tome 25, p.130, citées par www.famillesvendeennes.fr (famille
Chevigné de).(13)
Estimation des biens du couvent de Saint-Fulgent à la Javelière le 29 germinal
an 7, Archives de Vendée : 1 Q 218.
(14) Idem (2).
(15)
Billaud et d’Herbauges, 1793 la guerre au
bocage vendéen, Ed. du Choletais (1992), page .
(16) Idem (2).
(17) E.
Bourloton, Le clergé de la Vendée pendant la Révolution, Revue du
Bas-Poitou (1903-3), page 215 et s. (Saint-André-Goule-d’Oie).
(19) Procès-verbal de la bénédiction de l’école des garçons le
9-10-1852, Archives de la paroisse de Saint-Jean-les-Paillers, relais de
Saint-André-Goule-d’Oie, carton no 29, chemise VIII.
(20)
Ibidem : Inauguration de l’école des filles le 25-9-1848.
(21) L. Morauzeau,
Aspect vendéen de la IIe République, Annuaire de la société d'émulation de la Vendée, 1960, page 86.
(22) J. Rougerie, Le second Empire dans « Histoire de la
France des origines à nos jours », dirigée par G. Duby,
Larousse, 1995, page 703.
(23) Construction d’une école des garçons
et d’une mairie en 1874, édifices et services publics, les écoles
(1852-1907), Mairie de Saint-André-Goule-d’Oie, Archives de Vendée : 1 Ǿ
632.
(24) Ibidem : Agrandissement de
l’école des garçons en 1886.
Emmanuel
François, tous droits réservésMai
2011, complété en février 2024
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