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Petite Maine à la Rabatelière |
En quittant le bourg de Chavagnes-en-Paillers, le voyageur qui se dirigerait vers le sud-est en direction de Saint-André-Goule-d’Oie, emprunterait une voie qui existe depuis des siècles : le
Grand Chemin de Saint-Georges à Saint-André. Quelques haies subsistent désormais le
long de la route, surtout à droite, bordant la rivière de la Petite Maine.
Celle-ci prend sa source aux Essarts et se dirige vers le nord, dans la région
de Vertou. Juste après le lieu de la Proutière, dans le bas d’une descente, la
route passe sur un pont au-dessus de la rivière. Au-delà c’est le territoire de
Saint-André.
À tout juste 250 mètres sur la gauche, la Petite Maine recueille les
eaux du Vendrenneau, ruisseau prenant sa source à Vendrennes. Ces deux petites
rivières délimitent les communes de Saint-André et de Chavagnes en se rejoignant,
formant un recoin de territoire. Jusqu’au 18
e siècle, l’endroit s’est
appelé le Coin Foucaud, du nom probablement du fondateur du terroir. Le nom de Coin indique qu’il
domine un confluent de deux vallées étroites selon Amblard de Guerry (1).
Puis la route, empierrée depuis
les années 1890 seulement, monte droit sur un plateau avec ses vastes champs tout
dénudés comme dans la plaine de Poitiers. Sur la gauche, une ligne tortueuse de
vieux arbres signale les méandres du Vendrenneau. Juste avant une première
maison à façade blanche, sur le côté droit de la route, une pancarte indique le
nom du village proche situé au sommet du plateau : le Coin. À gauche on ne
voit maintenant que le sommet des arbres de la petite rivière, avec leurs
nombreuses boules de gui, laissant deviner le coteau qui y descend. Et au-delà
des arbres, on remarque les maisons de la Burnière et de la Cornuère, sur
l’autre versant.
En observant une ancienne carte d’état-major,
l’historien Paul Boisson a découvert un ancien chemin qui reliait à peu près en
ligne droite le Coin aux Essarts. Il
a aujourd’hui disparu (2).
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Calvaire du Coin |
Enfin on entre dans le village du
Coin, avec son calvaire de briques rouges à droite et ses maisons de chaque
côté de la route, nombreuses, avec leurs grandes planches de jardins.
Ce calvaire n’a qu’un siècle d’existence,
la croix a été bénite en 1902 par l’abbé Verdon, curé de Saint-André. L’abbé
Rorthais, chanoine et curé de Chavagnes, prononça une allocution. Elle avait
été édifiée par la famille Aimé Guérin.
La croix fut renversée par une
tempête au cours de l’hiver 1920/1921. La nouvelle croix en ciment armé,
ouvragée par un des gendres de la famille, Louis Chacun, entrepreneur à
Chavagnes, fut bénite le dimanche 26 juin 1921 en présence de plusieurs
centaines de personnes (3).
La
tradition et les temps anciens ont laissé des traces dans ce village, à côté
des maisons neuves. Mais qui pourrait deviner qu’un château dominait cet espace
il y a huit cent ans ?
Le château du seigneur du Coin
Il était situé auprès de la route de Chavagnes à Saint-André. De chaque côté se tenaient en 1550 les maisons de Guillaume Borgleteau
et des Chauvert (4). Ces noms passent difficilement à la connaissance de la postérité, à cause des
registres paroissiaux conservés qui commencent plus tard dans la région. On s’est
posé la question de savoir s’il faisait face au logis de la Brunière, comme
on écrivait jadis, qui était bâti de l’autre côté du ruisseau, entre ce dernier
et les métairies, en haut du coteau (5). Le document le
plus ancien qui évoque son existence date de 1405, et encore pour indiquer
qu’il est en ruine. Plus explicite, un autre document de 1687 indique :
«
… ensemble sur les masureaux du
Coin Foucaud où jadis était situé le château de messieurs vos prédécesseurs … »
(6). Les masureaux ou petites maisons basses, se trouvaient à l’emplacement
du village actuel. Les pierres du château ont dû être réutilisées, mais il
n’est pas aisé de les repérer après tant de siècles.
L’accès aux archives de la
seigneurie de Languiller (Chauché) dans le chartrier de la Rabatelière, éclaire
d’un jour nouveau la seigneurie du Coin, jusqu’ici approchée par bribes. Il
nous conduit à reprendre entièrement l’article publié en novembre 2011 :
Le Coin un fief seigneurial à Saint-André-Goule-d’Oie. Et l’accès aux notes
personnelles d’Amblard de Guerry ajoute un complément de grande importance sur
la période la plus ancienne connue de la seigneurie du Coin.
Quand donc ce château du Coin a-t-il
été détruit ? Sa fin par une destruction volontaire parait probable, comme
la période, la guerre de Cent Ans, terminée au milieu du 15
e siècle.
On est intrigué d’abord de
constater qu’en pleine guerre de Cent Ans, quand en 1360 le Poitou fut annexé à
la couronne d’Angleterre au traité de Brétigny, la paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie est devenue anglaise, tandis que la châtellenie de Montaigu, et le
prieuré de Chavagnes-en-Paillers qui en dépendait, restaient français (7). Le
château du Coin est devenu pour quelques années un poste frontière entre les
mains des Anglais, situation peu enviable pour la sécurité des habitants aux
alentours on s’en doute. Située dans la mouvance de la châtellenie des Essarts,
la seigneurie du Coin Foucaud a dû suivre le sort de son suzerain, pour un
temps soumis au roi d’Angleterre officiellement. En réalité celui-ci resta politiquement fidèle au roi de France.
Cette guerre fit des ravages dans
la région. En 1372, les Anglais occupaient Mortagne et l’Herbergement-Ydreau
(Sainte-Florence-de-l’Oie). Cette année-là ils firent, sans succès, le siège de
l’abbaye de la Grainetière, qualifiée de place forte et défendue par un
vaillant capitaine pour le compte du roi de France, nommé Martinière (8). On
sait aussi que Du Guesclin a chassé ensuite les Anglais, et s’est emparé de
tout le Poitou au nom du roi de France en 1372. À cette occasion il a participé
à la prise du château fort de Benaston (situé à Chavagnes-en-Paillers, à 3,5
kms du Coin), où on dit qu’il aurait eu une jambe cassée par une poutre enflammée
qui traversait un fossé (9). Comment ne pas penser à la guerre de Cent ans pour
évoquer la fin du château du Coin, peut-être un château fort lui aussi ? On
sait les ravages causés alors par les « grandes compagnies » de
mercenaires. Mais ce n’est là qu’hypothèse, faute de document trouvé remontant
aussi loin.
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Loyset Liédet : Exécution
d’Olivier IV de Clisson
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D’autant qu’au 15
e
siècle la région connut aussi les ravages consécutifs aux guerres privées entre
seigneurs. Olivier IV de Clisson fut décapité pour félonie par le roi
de France, et ses terres de Belleville, Montaigu et de Palluau confisquées puis
restituées à la fin du 15
e siècle à ses enfants. Un peu plus tard,
sa petite-fille Marguerite, mariée à Jean de Blois, comte de Penthièvre,
ralluma la guerre contre les Montfort pour la possession du duché de Bretagne.
Le château des Essarts, qu'elle possédait, devint prison pour le duc Jean. En rétorsion les terres
des Essarts et de Palluau furent occupées par des troupes bretonnes, ravageant
les alentours et confisquées temporairement au profit d’un frère du duc Jean de
Bretagne, Richard d’Etampes (10). Il fallut attendre le milieu du 15
e
siècle pour voir la restitution des Essarts aux Vivonne, et le calme revenir
dans la région.
De plus, la guerre n’est venue
qu’empirer les désastres épidémiques et climatiques. La peste, d’origine
asiatique, est revenue en force pendant l’hiver 1347/1348 en Provence puis dans
tout le royaume, et décima villes et campagnes. Elle s’installa en Europe, se
déployant en grandes vagues pendant un siècle (11). En outre, le climat avait
changé depuis le début des années 1300, marqué par des hivers plus froids, ce
qu’on a appelé le Petit Âge Glaciaire, avec des épisodes de printemps-été
pluvieux. Le gel et la pluie ont détruit des récoltes et engendré des famines,
parfois mortelles comme en 1315, et toujours propices aux maladies. On n’a pas
de description de ces phénomènes pour le Poitou, où la culture de l’avoine et
du sarrazin, plus résistants au froid humide, a dû favoriser une adaptation.
Mais pas plus qu’ailleurs les troupeaux, de moutons notamment, ont
difficilement résisté aux rigueurs climatiques du temps. Les années 1340 virent
le retour du couple maudit du gel et des pluies (12). La peste, d’origine accidentelle et s’étendant sur toute l’Europe, le
Moyen Orient et le Caucase, est le facteur principal de la dépopulation. Les campagnes militaires procédèrent par vagues comme la
peste, touchant inégalement des provinces. Les bandes armées pillaient partout
où elles passaient, quels que soient leurs commanditaires. Leurs dégâts
aggravèrent les désastres pandémiques et climatiques, des familles
disparaissant et des tenures tombant en déshérence. La famine et la peste touchaient les
pauvres, mais la guerre a frappé toutes les strates de la population.
Au total tout le royaume fut touché, perdant le tiers de sa population environ
en moyenne. La situation se prolongeant, on verra à Saint-André-Goule-d’Oie des
villages disparaître, et probablement aussi à cette période le château du Coin
tomber en ruine.
En 1372 le fief du Coin appartenait à Jean de
Sainte-Flaive. En 1405 son fils, aussi appelé Jean de Sainte-Flaive, en fit l’aveu,
et héritera de la seigneurie de Languiller de son oncle en 1414. Dans son aveu
aux Essarts pour le Coin vers 1405, il indique que le seigneur du Coin au début
des années 1300 s’appelait Jean Allaire, et que son père Jean de Sainte-Flaive avait
acensé à ferme perpétuelle le tènement de la Milonnière en 1372 (13). Concernant
les seigneurs du Coin, ce sont les rares informations grapillées par Amblard de
Guerry dans la documentation accessible, et on ne sait pas comment Jean de
Sainte-Flaive père est venu à la possession du fief du Coin. Amblard de Guery donne une autre information d’importance : le fief de
Saint-André (le bourg) appartenait à un nommé Droulin, seigneur de la
Drollinière (devenue Linières), mais en 1343, Jean de Thouars y percevait des
redevances sur une moitié du fief, relevant pour elles du baron de Montaigu à
cause d’une obligation de ligence qu’il avait à l’Herbergement. Or vers 1405 le
Coin, tenu de Languiller, est suzerain de la totalité du fief de Saint-André, et le
seigneur de la Drollinière est pour ce fief son vassal aussi pour la totalité du fief. Pourquoi et dans quelles
circonstances, la mouvance du baron de Montaigu a quitté le territoire de la
paroisse de Saint-André ? Là encore le contexte de la guerre de Cent Ans
s’impose, même si on n’a pas d’éléments pour répondre à la question. De plus le roi de France avait confisqué en
1343 la baronnie de Montaigu pour cause de félonie de son possesseur, Olivier
IV de Clisson. Et aussitôt il reçut l’aveu mentionné ci-dessus pour le
bourg de Saint-André. Il rendit les biens confisqués en 1362 au fils, Olivier V
de Clisson. C’est donc probablement autour de 1350 que le roi céda au baron des
Essarts la mouvance de Montaigu sur la moitié du bourg de Saint-André, dont
celui-ci, en récompensa le seigneur du Coin, probablement Jean Allaire. Savary
III de Vivonne (ca1300-1367), le baron des Essarts
d’alors, fut qualifié par le
roi en 1360 « d’aimé et féal », à cause de son
dévouement à la cause française. Et le bourg de Saint-André n’est pas le seul
fief concerné par cette poussée de la mouvance suzeraine des Essarts vers le
nord, on observe la même chose à Chauché. Qu’après cette expansion des domaines
du Coin vers 1350, on trouve en 1372 leur possession dans les mains de la
famille de Sainte-Flaive, seigneurs de Languiller, et en 1405 le château du
Coin en ruine, les malheurs de l’époque que nous avons brièvement décrits
fournissent maintes circonstances pour ne pas s’en étonner.
L’historien Guy de Raignac
a fait un travail considérable d’étude de nombreuses demeures nobles en Vendée.
Il a trouvé ainsi des familles dont les archives ont disparu, mais dont les membres
sont cités dans les archives de familles alliées ou en relations. Il constate
lui aussi le phénomène, comme on le voit dans cet avant-propos qui débute ses
travaux sur « Quelques
familles anciennes du Bas-Poitou depuis longtemps éteintes, 1e série »,
écrites il y a une cinquantaine d’années. Il écrit : « La guerre de Cent ans provoque de grands bouleversements dans
le système féodal de notre pays. Les grandes batailles comme Poitiers et Crécy furent
très meurtrières pour les familles de l’ancienne chevalerie. De plus à cette époque les grands féodaux avaient à leur charge
leur équipement et celui de leurs troupes. Une longue guerre les obligeait donc
à de très importantes dépenses, et dans le même temps le pillage et l’incendie
des récoltes diminuaient leurs ressources. Il fallait donc emprunter puis vendre
des terres. Mais ceux qui les achetaient, devaient, comme possesseur de biens
nobles, fournir le service militaire. Ce sera l’origine d’une nouvelle noblesse
qui va peu à peu s’intégrer et remplacer l’ancienne. Puis au cours des siècles
une partie de cette nouvelle noblesse va disparaître à son tour. » (14).
Le Coin Foucaud qu’on découvre dans l’aveu de
1405 et surtout dans un autre de 1550, dépassait en importance beaucoup de
petites seigneuries des environs, alors qu’elle ne devait qu’une foi et hommage
plain (simple) au baron des Essarts. Sa mouvance féodale s’étendait sur environ 70
% du territoire de la paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie, comprenant
aussi des fiefs à Chauché, les Essarts, Boulogne et Chavagnes-en-Paillers. Le seigneur du Coin était suzerain du fief noble du Coudray à Saint-André, ainsi que du fief de Saint-André constitué par le bourg de la
paroisse où se trouvait le prieuré. Il était suzerain aussi d’autres
droits de fiefs (à la Brossière, Boninière, etc.), vraisemblablement rachetés par lui, possédés
tantôt par des nobles, tantôt par des roturiers, parfois petits,
comme lui-même avait été racheté par Languiller.
Les documents consultés dans les
archives de Languiller, sont essentiellement des déclarations roturières
commençant avec le 17
e siècle. Ils marquent ainsi le début d’un
récit historique basé sur des preuves, alors que les composantes vivantes de la
seigneurie ont disparu avec ses seigneurs, ses officiers, son château, etc. Les documents découverts
nous permettent néanmoins de proposer une histoire de ses fiefs, centrée sur la
propriété féodale, à commencer par le cœur de la seigneurie à l’origine :
les villages du Coin et du Peux.
Les anciens villages du Coin et du Peux
Au départ il existait sur ce
plateau du « bocage vendéen » trois villages et tènements, formant un
seul espace. Il était délimité par les rivières de la Petite Maine et du
Vendrenneau, et par les terres de la Racinauzière, de la Mancellière, de la
Maigrière et de la Roche Mauvin, ces dernières toutes situées à Saint-André-Goule-d’Oie.
Rappelons qu’on appelait tènement
un terroir d’étendue variable tenu d’un seigneur, souvent composé de
différentes tenures ou parcelles foncières, et précisément délimité. À un
tènement était souvent associé un village avec ses habitations, quaireux (cours),
ruages (chemins d’accès), jardins, bâtiments d’exploitations agricoles. Le
seigneur, propriétaire du tènement, l’avait concédé à des travailleurs pour le
mettre en valeur, moyennant des redevances : cens, dîmes, rentes, terrages,
etc. Ces exploitants ont pu transmettre leurs concessions par héritage et les vendre,
moyennant d’autres redevances dues au seigneur : les "lods et ventes". Ainsi est née la
propriété féodale de nombreux particuliers associée aux droits seigneuriaux, ceux-ci
désignés comme nous venons de le faire dans la région. Cette propriété féodale
n’avait pas le même caractère exclusif au profit du propriétaire que chez les
Romains. Dans la plupart des cas, elle se trouvait partagée entre le seigneur (qui
avait la propriété éminente) et les teneurs (qui avaient la propriété utile).
Ces derniers acquirent la pleine propriété de leurs domaines, au sens proche de
la Rome antique, avec la Révolution française. Il n’existait pas de titres de
propriété comme aujourd’hui, et ce qui en tenait lieu étaient des actes
notariés appelés aveux et dénombrements pour les fiefs nobles (ou minus en
Bretagne), et déclarations roturières ou censives pour les biens non nobles.
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Ruines du vieux château de
Palluau
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Les terroirs fonciers de nature
noble s’appelaient des fiefs. Leur nature noble se rapporte au régime des
droits à payer (symbolique pour son possesseur), et surtout à la relation au
seigneur supérieur, le suzerain, par foi et hommage. Il est possible que le territoire
du Coin Foucaud ait été un tènement à l’origine, repris puis concédé en fief ensuite. En
1405 le seigneur du Coin possède en ce village : « mon herbergement,
lequel est acensé 5 sols par chacun an ». Il n’y restait plus que des
petits bâtiments en ruines appelés masuraux. À côté il afferme une prairie aux
habitants du village pour 25 sols par an « tant qu’il me plaira » (15).
Le premier aveu détaillé et connu concernant les
propriétaires aux villages du Coin et du Peux, date du 7 novembre 1607 (16). Il a été fait par René Linger,
écuyer seigneur de Mermande (Saint-Christophe-du-Ligneron) et de la Mancellière
(Saint-André-Goule-d’Oie). Il habitait Mermande, lieu proche de Palluau, et
déclara les biens tenus par lui au Coin. Sa famille était implantée au manoir
de la Mancellière proche, depuis au moins la fin du 15e siècle.
On apprend qu’en 1607,
mais la situation décrite doit
remonter
plus loin dans le temps, il existait trois tènements, se joignant les uns les
autres, avec chacun leur village différent : Coin Foucaud, Puy Foucaud
et Puy Asselin. Les noms de Foucaud et d’Asselin désignaient généralement ceux
du fondateur du tènement ou d'un propriétaire qui a suivi. Ces noms ont disparu à la fin du 18
e siècle. Le village
du Puy Asselin n’existe plus, semble-t-il depuis la fin du Moyen Âge, et ses
maisons étaient probablement groupées vers l’actuelle Maison Neuve du Peux. Le
village du Puy Foucaud se trouvait au lieu actuel du Peux. Le nom de Puy s’est
transformé en Peux au cours du 18
e siècle. On sait que le mot « puy »
remonte au latin « podium », transcrit lui-même du grec avec le sens
de base, point d’appui, piédestal, et par extension éminence, terrasse, tertre.
En certaines régions le Moyen Âge l’a élevé à la dignité de montagne. Nous devons
ces informations à l’abbé Paul Boisson, érudit natif de la Rabatelière. Au
Peux, il désignait le tertre ou plateau au sommet du coteau qui descend vers le
ruisseau du Vendrenneau.
La famille Lingier possède les droits seigneuriaux sur les deux villages
Les droits sur les tènements du Coin
Foucaud, Puy Foucaud et Puy Asselin (terrages, rente, dîmes) avaient été
achetés à Jules de Belleville, ainsi qu’un droit de métairie par le seigneur de
la Mancellière. René Lingier n’était pas seigneur
du Coin. La seigneurie du Coin appartenait au seigneur de Languiller en 1607 et
celui-ci en rendait l’aveu et dénombrement au seigneur des Essarts à cette
date. René Lingier rendait, lui, une
déclaration noble à Marie du Fou, dame de Languiller, pour les droits
seigneuriaux de la seigneurie du Coin acquis par sa famille. C’était une déclaration pour des biens
nobles tenus sans foi et hommage du déclarant, qui n’était ni un aveu (pour des
biens nobles tenus à foi et hommage par le déclarant), ni une simple
déclaration roturière (pour des biens non nobles). Dans cette déclaration
noble, le déclarant avouait tenir son bien noble sous l’hommage que rend son
seigneur dominant au suzerain du fief. Dans ce cas on disait aussi en Poitou
que le bien était tenu en gariment (garantie).
Il y avait plusieurs sortes de tenures en gariment (17). Celle qui
concerne le Coin Foucaud consistait à ce que le seigneur de Languiller, ayant aliéné
une partie de son fief, y retenait le droit de fief ou mouvance. Au moyen de
quoi il devenait le chemier (chef) du fief, étant chargé de porter la foi et
hommage de tout le fief au suzerain des Essarts, auquel il garantissait les
autres possesseurs du fief, comme René Lingier, appelé, lui, parageur par les
juristes de l’époque. Le droit de fief ou mouvance pouvait être distinct des
redevances seigneuriales et féodales. C’était le titre, unique et non
divisible, de l’ensemble du fief, sauf à créer des arrières-fiefs inféodés, ce
qui ne s’est pas fait pour le Coin Foucaud.
Nous avons ainsi en 1550 deux
aveux de Languiller aux Essarts, le premier dénombre tous ses fiefs, dont
Languiller, Coin Foucaud et autres, et le deuxième dénombre les domaines et les
droits se rapportant uniquement à la seigneurie du Coin Foucaud. En retenant
pour lui le droit de fief, ou la supériorité de la seigneurie directe, ou
mouvance, le seigneur de Languiller percevait ainsi la redevance de lods et
vente au moment des ventes de domaines, mais aussi en Poitou le droit de
juridiction basse et le droit de tenir des assises suivant les règles de la
coutume.
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Jules Lenepveu : Jeanne au
siège d’Orléans
(Panthéon de Paris)
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Le seigneur du Coin Foucaud n’était
pas le seul à avoir disparu dans les guerres du Moyen Âge, et sa
seigneurie lui survivait comme patrimoine de droits seigneuriaux, devenu la
propriété du seigneur de Languiller, puis revendu au détail à des nobles et à des
bourgeois. En avril 2014 nous avons publié un article sur ce site, évoquant ce
phénomène :
La seigneurie des Bouchauds aux Essarts. Les droits seigneuriaux perduraient au titre du
droit de propriété, et allaient acquérir, avec l’évolution des esprits au 18
e
siècle, un caractère d’obsolescence au regard d’une conception moderne du droit
de propriété et de l’organisation de la société.
Quant à la chevalerie, à l’origine des concessions de
fief, elle s’était « embourgeoisée » tout en gardant
toujours un lien avec ce droit de la propriété.
Le seigneur de Belleville, de
Languiller et du Coin avait donc vendu aux ancêtres de René Lingier, le droit de prélever
les redevances seigneuriales existant sur les trois tènements du Coin Foucaud,
Puy Foucaud et Puy Asselin. Cette vente est révélatrice du besoin dans lequel
se trouvait le vendeur, et des opportunités offertes aux acheteurs. Nous savons
que d’autres portions de la seigneurie du Coin Foucaud furent vendues de la
même manière à d’autres acquéreurs, aboutissant à un véritable dépeçage. Les droits seigneuriaux du Coin étaient devenus une
marchandise. Mais
le « droit de fief », ou « mouvance », ou « seigneurie
directe » de la seigneurie continuait à former un ensemble indivisible,
dont le baron des Essarts suzerain, continuait de recevoir la foi et hommage et
l’aveu.
Ce démembrement du fief du Coin
Foucaud obéissait à des règles particulières, appelées «
jeu de fief » dans la coutume de Paris, ou «
dépié » dans quelques rares
coutumes comme celles du Maine et de l’Anjou. Dans le Poitou, les articles 130
et 131 de la coutume définissaient les conditions d’un droit particulier sur ce
sujet, appelé «
l’empirement de fief »
(18). Sauf que ces articles ont été écrits dans la version de la coutume
officialisée en 1514, et que nous ne sommes pas sûr qu’ils aient été appliqués
avec rigueur lors des ventes pour les tènements en question. Ailleurs à Saint-André des ventes identiques d’autres droits de la seigneurie du Coin ont été
effectuées, à la même période vers 1550 par le seigneur de Belleville et de
Languiller, à divers acheteurs.
Les redevances seigneuriales et féodales
Quels étaient les droits possédés
et déclarés en 1607 par René Lingier ?
Le plus important était le droit
de terrage. Les propriétaires, ou leurs fermiers s’ils en avaient, donnaient
16,66 % des récoltes des terres labourables, soit « à la sixte partie des fruits y croissant par labeur »,
selon la formule consacrée. Les « fruits
y croissant par labeur » signifiaient les récoltes ou produits des
cultures. L’existence de ce droit trouve son origine dans les baux de
concession de la terre au moment de la création des tènements, dits baux à
champart ou à terrage. S’ajoutaient la dîme des pourceaux et de la laine, et
des dîmes mixtes sur le Coin Foucaud et le Puy Foucaud, par exemple sur le lin.
Le seigneur prenait les deux tiers des dîmes et le tiers restant avait été cédé
au prieur de Saint-André. Les dîmes mixtes étaient celles qui provenaient en
partie de la nature et en partie du travail des hommes. La valeur de ces dîmes,
indépendantes de la dîme ecclésiastique, était fixée par la coutume du
pays. Le paiement annuel, de 1/12e ailleurs à Saint-André-Goule-d’Oie, se calculait sur la moyenne
arithmétique des produits des trois dernières années (19).
Et puis chaque tènement était
redevable chaque année :
Pièce de 30 deniers pièces d'un sol
- Pour le Coin Foucaud : 6 livres en argent,
3 chapons et 36 ras d’avoine. En 1651 ces 36 ras d’avoine
deviennent 35.
-
Pour le Puy Foucaud : 30 sols d’argent (1,5
livre), un demi-chapon et 21 ras d'avoine.
-
Pour le Puy Asselin : 12 sols d’argent, 1,5
chapon, 2 poules, 6 boisseaux de seigle de mesture (mélange de grains) et 12 ras d’avoine.
Ces montants sont plus faibles
que ceux mentionnés en 1550 dans un aveu du Coin. En 1607,
les bians (corvées) ont disparu. Ils consistaient à fournir au Coin, au moment des «
fumailles » (épandage des engrais),
pendant trois jours et aux frais (bouviers et bœufs) des teneurs, «
cinq charrettes de bians chacune de six
bœufs ». Le mot bian voulait dire corvée et c’était un maximum. En 1529 et 1541, le tribunal
seigneurial de Languiller poursuivait 7 teneurs du Coin pour payer « 20
sols de bians annuels dus au terme de Saint-Michel » (20). À ces dates les corvées avaient donc été converties en argent. Et
la
redevance n’existait plus en 1550.
Le phénomène est général dans
notre petite région, et il semble bien, sauf exceptions, que les corvées aient physiquement
disparu à la fin du Moyen Âge.
Les métayers assuraient eux-mêmes les charrois et fauchages, en quoi
consistaient souvent les bians que nous avons rencontrés dans les archives de
la Rabatelière, dont le nombre par année était encadré par la coutume du Poitou.
Et ce sont eux qui continueront, mais sur un fondement contractuel et plus ou moins encadrés par la coutume, à assurer la part de service personnel aux propriétaires,
pour certains charrois et travaux de maison (ex. lessive de Pâques). Les
formules immuables employées dans les baux fleuraient bon l’odeur archaïque du
Moyen Âge, où les métayers répondaient aux « semonces » du propriétaire à volonté, le mot signifiait « ordre ». D’ailleurs, toujours sur
le fondement du droit contractuel, ces corvées survivront à la Révolution
française jusqu’à l’aube du 20e siècle, n’ayant pas de caractère
seigneurial.
L’estage, ou obligation de garde
temporaire d’un lieu (château, mare etc.), avait lui aussi disparu.
En 1529, cette obligation avait été transformée en une
redevance de 13 sols par an (20). La redevance n’existait plus en 1550
Il faut mettre à part les corvées
pour l’entretien des chemins, relancées sous l’égide de l’administration royale
au 18
e siècle. Elles ressuscitèrent après la Révolution pour
l’empierrement de ces chemins, leur entretien et leur transformation en route. On réclamait
alors trois journées par an aux contribuables, ou leur équivalence en argent
fixée par le préfet pour ceux qui ne voulaient pas manier la pioche et la pelle,
conformément au nouveau principe d’égalité des citoyens devant les «
contributions » (impôts). En
1870 la «
prestation en nature »
(corvée) existait encore, et le législateur, qui voulait la supprimer et ne
garder qu’un impôt payé en argent, mû par un esprit de modernité, se heurta aux
populations rurales, pauvres en monnaie mais riches de leurs bras si l’on peut
dire.
À ces droits perçus au titre de
la seigneurie du Coin Foucaud il faut en ajouter deux autres concernant les
villages du Coin Foucaud et du Puy Foucaud : l’avenage et le métivage.
L’avenage, appelé aussi « ratier »
localement, était une redevance en avoine due à cause des droits d’usage et
pacage (21) accordés aux habitants de la châtellenie des Essarts. Donné au
seigneur des Bouchauds à l’origine, celui-ci aurait cédé une partie de ce droit
d’avenage au 13e siècle à Drouelin, seigneur de Linières. Puis dans
un partage d’héritage en 1342, ce dernier l’avait transmis au seigneur de la
Boutarlière appartenant alors à la même famille Drouelin (22). Dans un aveu de 1517 au seigneur des Essarts et de Palluau, René Drouelin déclare
une redevance de 5 trouleaux d’avoine prélevée sur les habitants du Coin
Foucaud et 2 trouleaux sur ceux du Puy Foucaud. Ces trouleaux d’avoine devaient
être apportés « le jour de St Michel
Archange en la ville des Essarts en la cohue (halle) du dit lieu ». La
redevance était « partagée par moitié et par indivis avec le seigneur des Bouchauds »
(23).
Le seigneur de la Boutarlière
prélevait aussi pour lui-même le droit de métivage (moisson ou battage des blés)
sur le seigle et l’avoine dans 68 villages des paroisses de Saint-André-Goule-d’Oie,
Chauché, Boulogne et les Essarts. Au Coin Foucaud il prenait 3 boisseaux par
an, et au Puy Foucaud deux boisseaux.
Dans un autre aveu de 1607, René
Lingier déclare une métairie au tènement du Coin Foucaud, possédé à 8/10 avec un
autre propriétaire non cité. La métairie lui rapporte cinq à six septiers (80 à
96 boisseaux) de blé (céréales) et elle est
exploitée par les David à cette époque. Les bâtiments de cette métairie, situés
dans le village, le long du chemin de Chavagnes à Saint-André, comprenaient en
1687 une maison basse avec ses appentis, granges, greniers et toits, le tout
couvert de tuiles et de bourrées (chaume), cour, jardins, d’une superficie
totale de 1800 m2.
Tous ces droits ainsi déclarés avaient
été achetés et tenus ensuite du seigneur du Coin Foucaud et de
Languiller sous un hommage perpétuel en gariment, moyennant un devoir de 12
deniers. Et à chaque changement de propriétaire du fief vassal, par dot ou
héritage, le nouveau possesseur payait un rachat de 20 sols en argent. Ces deux
redevances relevaient du symbole pour leur valeur, mais possédaient une force
juridique très importante pour marquer le lien de vassalité de la terre et le
droit de fief. Le seigneur du Coin en titre était donc le seigneur de
Languiller recevant le rachat de 20 sols. En contrepartie René Lingier retirait
des terres du Coin et du Peux un profit important, principalement à cause des
terrages et des rentes en céréales perçus sur les teneurs sur place. L’hommage perpétuel durait, sauf exceptions, tant que le lignage
du vassal durait. La formule garantissait ainsi une certaine stabilité à la
situation, propre à sécuriser l’achat des droits seigneuriaux.
Pierre Laheu achète les droits seigneuriaux sur le Coin et le Peux en
1617
Pierre Laheu, sieur de la
Vrignais (Chauché) acquit le 11 avril 1617 les droits seigneuriaux sur les
tènements et villages du Coin Foucaud, Puy Foucaud et Puy Asselin (24).
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Rabatelière : maison de
justice
et blason des Bruneau
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Le 1e mai 1595, Pierre Laheu, marchand, demeure en l’hôtel noble de la Mancellière,
comme on le relève dans un achat de bois futaie à Gralas (25). En 1597 Pierre Laheu, probablement le même, est fermier des seigneuries de la
Rabatelière et des Robretières à Chavagne (26). En 1599 il est fondé de
pouvoir de Renée de la Mothe, veuve de Charles Bruneau Ier du nom, seigneur de
la Rabatelière.
En 1606 il fait la foi et hommage à la Roche Boursault
et Vergne Ortie (Chauché) pour raison de domaines à la Landouinière (Chauché), et pour le compte de Renée de la Motte, dame de la Rabatelière (27). Ainsi la famille Laheu apparaît liée dans la première moitié du 17
e
siècle avec les seigneurs de la Rabatelière. C’est d’ailleurs dans la chapelle
de la Rabatelière que Pierre Laheu se marie en deuxième noces le 9 juin 1609
avec Pierrette Crespeau, originaire de Chambreteau (registre paroissial de
Chauché, vue 1). Sa première femme s’appelait Marie Alluchon, avec qui il avait
eu six enfants (28). Le dernier, baptisé à Chauché le 26 décembre 1602, Renée,
eut pour marraine Renée de la Mothe.
À cette occasion on lit sur le registre
paroissial (vue 30), que le curé le qualifie d’honorable homme.
À cette époque
l’expression s’applique en principe à des bourgeois dans la région, alors
qu’autrefois le titre était en usage pour un
écuyer, réservant aux chevaliers celui de « noble et puissant ». Ces
règles paraissent avoir connu l’inflation comme les pièces de monnaie.
Visiblement nous avons affaire
avec lui à une fortune importante, achetant la métairie de la Grande Roussière
(Saint-Fulgent) en 1616 et surtout la seigneurie de la Brunière, devenue Burnière
(Chavagnes), fief à part entière dépendant de la baronnie de Montaigu. Il en
prit le nom en 1621 (29), et on verra son fils porter le titre d’écuyer dans
d’autres documents. Mais les curés de Chavagnes continueront néanmoins de
qualifier ses descendants de noble homme. La Burnière avait longtemps appartenu
aux seigneurs de Thorigné à Chavagnes, depuis Jehan Thorigné qui rendait aveu
en 1403 jusqu’à Gilette Thorigné qui rendait aveu en 1552.
Pierre Laheu eut comme enfants Pierre,
avocat en l’élection des Sables, Louis, prêtre, et Alexandre, qui fut le chef
de famille au décès de son père. Sa fille, Jaquette, se maria avec Auguste
Blouin, sieur de la Girardière, lieutenant d’une compagnie au régiment de M. du
Chatelier Barlot. En 1652 elle vendait pour 1780 livres à son frère Alexandre
le 1/5
e des domaines appartenant à leur frère Louis, prêtre décédé à
Chavagnes en 1627. Pierre Laheu eut aussi Jeanne et Renée (inhumée à Saint-André-Goule-d’Oie le 10 août 1645, vue 5). Son fils Louis, dit « sieur des
Petites Mancellières », vendit deux ans avant de mourir, le 26 mai 1625, une rente
foncière et féodale de 47 boisseaux de seigle à la mesure des Essarts, à Alexandre
Thoumazeau. La rente était due sur les tènements de la Bordinière et Plessis-le-Tiers (alors tous deux situés à Saint-André), à cause de la seigneurie de la
Mancellière (30).
Du côté du suzerain, la
seigneurie de Languiller, celles des Bouchauds et du Coin Foucaud, sont
affermées ensemble en 1622 par Marie Hurault, veuve de Philippe Eschallard. Le
fermier est Michel Daviceau, sieur du Chiron (31). À ce titre le fermier
prélevait presque toutes les redevances féodales dues à cette époque sur le
territoire de Saint-André-Goule-d’Oie. Marie Hurault était la fille de Rachel de
Cochefilet, qui se remaria avec le duc de Sully, lui-même veuf et ministre célèbre d’Henri IV
(32). Le fils de Marie Hurault, Maximilien
Eschallard, afferma sa métairie de Belleville, en 1631, aux Moreau de Saint-André-Goule-d’Oie. En 1650 il vendit la seigneurie de Languiller et ses fiefs
associés, dont le Coin Foucaud, à Pierre Le Geay, chevalier seigneur de
la Getière (Saint-Georges-de-Montaigu). Celui-ci était aussi prévôt du Poitou, office au contour
difficile à cerner pour cette époque dans le domaine de la police.
Alexandre
Ier Laheu succède à son père après 1622
En 1622 Pierre Laheu était décédé (33). Son fils,
Alexandre Laheu, se maria vers 1625 avec Marie Viaudet. Elle était la fille
d’un auditeur à la chambre des comptes de Bretagne à Nantes. Ils eurent au
moins sept enfants, dont les trois premiers sont nés au Coin et baptisés dans
l’église de Saint-André-Goule-d’Oie :
-
Françoise née le 28-9-1628 (vue 83) à St André
Goule d’Oie, dont la marraine fut une sœur de son père, Jeanne Laheu,
-
Renée née le 7-12-1729 (vue 86) à St André Goule
d’Oie,
-
Alexandre né le 26-12-1630 (vue 90) à St André
Goule d’Oie,
-
Charles né le 15-3-1638 (vue 4), baptisé à la
Rabatelière,
-
Bruno né le 7-10-1641 (vue 14), baptisé à la
Rabatelière,
-
François né le 29-12-1642 (vue 17), baptisé à la
Rabatelière.
-
Pierre né le 20-3-1645 (vue 21), baptisé à la
Rabatelière.
Ces baptêmes à la Rabatelière se
sont faits dans l’église toute neuve de la nouvelle paroisse de la Rabatelière,
comme un signe d’amitié envers le seigneur du lieu.
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Pieter Meulener : Bataille
de Nordlingen
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Qualifié d’écuyer,
Alexandre Laheu
fut gendarme dans la compagnie du duc
d’Enghien (Louis II de Bourbon-Condé dit le Grand Condé). C’était un corps d’élite attaché à la personne du prince,
sans rapport avec le métier de gendarme d’aujourd’hui. Il avait suivi François Bruneau de la Rabatelière sur les
champs de bataille. Ce dernier était le fils aîné de Charles II Bruneau, le
fondateur de la paroisse de la Rabatelière, qui avait été fait baron par Louis
XIII en 1632. François Bruneau avait reçu à Phillipsburg en 1644 la lieutenance d'une compagnie de
gens d'armes par brevet du duc d'Enghien. Alexandre Laheu fut
plus chanceux que son compatriote et chef. En effet, le 3 août 1645 François
Bruneau tomba, avec 4000 autres soldats de Condé, à Nordlingen (aussi
appelée bataille d'Alerheim), frappé
de cinq blessures, en combattant à la tête de sa compagnie. Son cœur, enfermé
dans une boîte de plomb apporté à la Rabatelière, fut déposé dans la toute
nouvelle église paroissiale construite par son père.
Vers 1629, Alexandre Laheu cessa d’habiter au
Coin et d’être paroissien à la Rabatelière au bénéfice de la Brunière sur la
paroisse de Chavagnes-en-Paillers. Dans un aveu de 1651 il se qualifie
d’écuyer, sieur du Coin (34). Dans un aveu de 1651 il se
qualifie d’écuyer, sieur du Coin.
Sa relation vassalique au
seigneur du Coin en titre qu’était Pierre Le Geay, aussi seigneur de Languiller,
dégénéra en conflit judiciaire. La situation difficile à comprendre de cette
relation que nous avons décrite plus haut, où on distinguait le droit de fief retenu
et indivisible, des redevances seigneuriales, était propice à alimenter des
querelles. Il fallait se sentir à
l’aise dans les subtilités du droit féodal de la propriété pour l’admettre. Le
sieur de la Burnière et du Coin n’était-il qu’un teneur parmi d’autres au Coin,
ou n’était-il pas le seigneur des lieux en raison des droits seigneuriaux qu’il
percevait ? Pierre Le Geay et Alexandre Laheu s’opposaient sur cette question.
Le 21 juin 1651, passant dessus la tête du seigneur de Languiller, Alexandre
Laheu fit sa déclaration noble au baron des Essarts directement. Pierre le Geay
saisi le tribunal de Fontenay-le-Comte. Le 2 décembre 1654 celui-ci déclara que
le contrat d’acquisition en 1617 des droits seigneuriaux fourni par Alexandre
Laheu n’était pas suffisant pour justifier ses prétentions.
Mais Alexandre Laheu mourut avant
1664, alors que le conflit durait toujours.
Alexandre II Laheu succède à son père en 1664 et perd les procès
contre Languiller
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Le Coin anciennement Coin Foucaud
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Le 10 juin 1664, c’est son fils
Alexandre Laheu 2e du nom, qui fit sa déclaration à Pierre Le Geay, «
comme chemier et principal héritier de
défunt Alexandre Laheu vivant sieur du Coin mon père ». On sait que ce
mot de chemier qualifiait le seigneur de Languiller, pour l’ensemble du fief du
Coin Foucaud, à l’égard du suzerain des Essarts. Mais nous sommes ici en
présence d’un autre type de tenue en gariment, dit gariment légal, où l’aîné
dans une succession faisait sa déclaration au nom des cohéritiers (35). Dans
les familles nobles il était qualifié de «
principal héritier », puisqu’il avait droit aux deux tiers de
la succession.
En 1666 Pierre Le Geay vendit sa
seigneurie de Languiller et ses fiefs associés à René Langlois, seigneur de la
Verrie et gendre du seigneur de Linières. Cette vente fut annulée en 1670, et
c’est Philippe Chitton qui racheta Languiller et le Coin Foucaud en 1671 et
1674 aux héritiers de la veuve de Pierre Le Geay (36). Pugnace, le nouveau
seigneur de Languiller poursuivi le combat contre les prétentions d’Alexandre
Laheu fils et le fit plier.
Un mémoire en faveur de Philippe Chitton vers 1685 contre
Alexandre Laheu plaida la position du premier dans le procès entre eux qui s’était
accéléré depuis 1683 (37). Par sentence du 10 août 1686, le
tribunal de Fontenay somma les teneurs du Coin Foucaud, dont messire Alexandre
Laheu sieur de la Burnière, de fournir une déclaration roturière à Philippe
Chitton, seigneur de Languiller (38). La
première déclaration roturière du sieur de la Burnière connue est datée du 31
décembre 1687. Désormais celui-ci fera deux déclarations, une dite noble au
titre de ses droits seigneuriaux, biens nobles tenus sous gariment, et l’autre
dite roturière en tant que co-teneur des tènements du Coin Foucaud, Puy Foucaud
et Puy Asselin pour ses biens non nobles tenus roturièrement, c'est-à-dire sa
métairie.
Alexandre Laheu fils s’était
marié avec Louise de Maucourt (contrat de mariage chez le notaire Jean Fèvre à
Fontenay le 28 juillet 1664, vue 226). Jacques Thomazeau, cousin, est témoin au contrat.
Il a été maintenu noble par sentence
du 24 mars 1670 (39), ce qui n’empêcha pas le curé de Chavagnes de continuer à
l’appeler « noble homme », alors que les autres seigneurs de
Chavagnes, de souches plus anciennes, étaient « messires » et « chevaliers »
sur le registre paroissial. Celui-ci conservait l’ancienne distinction parmi les nobles. Alexandre II Laheu eut pour enfants :
-
Jean Baptiste né en 1670, qui succéda à son père
comme sieur du Coin.
-
Anne, mariée le 21-4-1704 à Saint-André-Goule-d’Oie avec Pierre Devasles, sieur de Chaillot, bourgeois de la paroisse de Nesmy.
-
Alexandre, sieur du Coin après son frère Jean
Baptiste, né le 20-4-1677 à Chavagnes-en-Paillers.
-
Louise née le 31-10-1678 (vue 32) à Chavagnes-en-Paillers.
-
Marie née le 4-3-1680 (vue 50) à Chavagnes-en-Paillers.
-
Louise née à la Burnière le 17-12-1681 et
enterrée le lendemain (vue 75).
-
Elizabeth née le 7-9-1682 à Chavagnes-en-Paillers (vue 86). Elle eut pour parrain Pierre Moreau, sieur du
Coudray et sénéchal de Bazoges, et épousa Alexandre Gourraud, sieur de la
Bonnelière (Chavagnes).
-
Michelle née en 1684 à Chavagnes-en-Paillers,
épousa en 1718 Jean Hullin (Romagne, diocèse de La Rochelle).
-
Louise née le 25-3-1691 à Chavagnes-en-Paillers.
Alexandre Laheu fut aussi père,
hors mariage, de :
-
François, né d’Andrée Bouffard, baptisé le 11-12-1661 à Saint-André-Goule-d’Oie (vue 173).
-
Marie, née d’Anne Arnaud, baptisée le 23-6-1667
aux Brouzils (40).
Ces deux dernières naissances
nous invitent à penser que le cheval de cet ancien militaire devait bien
connaître tous les chemins de la région.
La déclaration roturière en 1687 d’Alexandre Laheu nous permet, par la
description détaillée de chaque parcelle tenue par lui, de mieux faire
connaissance avec les villages du Coin et du Peux.
La métairie du Coin, la borderie et les moulins du Peux
Depuis l’achat de domaines et de
droits au début du siècle au Coin, les Laheu avaient poursuivi l’achat d’autres
terres, formant une borderie au Puy Foucaud, de 84 boisselées de terre et 8
journaux de pré en 1687 (14 ha). Leur métairie du Coin, à la même date,
comprenait 170 boisselées de terre et 23 journaux de pré (32 ha). Les métairies
ont commencé d’être constituées à Saint-André-Goule-d’Oie probablement vers la fin
du Moyen Âge. Cet exemple tardif au Peux, en plein 17e siècle, nous
montre leur mode de créations par achats de petites parcelles voisines. Il
s’agit d’un transfert de richesse des petits propriétaires, obligés de se
séparer de leurs maigres biens, vers un seigneur ou un bourgeois ayant la
capacité d’investir. On ne sait pas comment s’est
constituée la métairie du Coin, mais entourant le château féodal, il est probable
qu’elle ait été créée et concédée d’un seul tenant à un métayer au Moyen Âge.
Son existence est attestée dans la documentation
consultée en 1729, affermée par Alexandre Laheu pour 430 £ par an (41).
Les Laheu avaient aussi construit
à partir du milieu du 17
e siècle deux moulins, l’un à vent et
l’autre à eau, y joignant 15 boisselées de terres, pré et jardins à l’usage des
fariniers, plus une maison avec appentis au village du Peux. Le seigneur
bas-justicier «
avait droit d’avoir
moulin » selon la coutume du Poitou. Et ils avaient instauré un droit
de vérolie auquel étaient assujettis les meuniers (42). L’instauration de ce
droit avait pour fondement la justice seigneuriale, ici de basse justice, normalement.
Or celle-ci appartenait au seigneur possédant la « directe seigneurie »,
suivant la coutume du Poitou, c'est-à-dire le seigneur de Languiller.
Ce dernier dénia à Alexandre Laheu le droit de l’instaurer,
indiquant dans un mémoire en 1685 que « aucun des tenanciers ne l’ont
exécuté » (43).
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Moulin en ruine au Coin
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Le moulin à vent, dit moulin du
Peux, était situé à la jonction du chemin de Chavagnes à Saint-André et de celui
venant de la Racinauzière, sur une enclôture de 2 boisselées. Il était proche
du chemin qui allait de Saint-Fulgent aux Brouzils, l’actuelle D 17, et plus au
nord.
Il n’est pas à confondre avec le moulin du Coin, dont la ruine est
toujours visible à la sortie du même village vers la Racinauzière. Nous ne
connaissons pas les anciens propriétaires de ce dernier pour l’instant, et on hésite à le
confondre avec le moulin de la Mancellière à cause de son emplacement. Il figure pourtant sur la carte
Cassini, mais il n’a pas laissé de trace dans la documentation conservée.
Le moulin figurant sur la carte Cassini est
probablement celui de la Mancellière. Celui du Coin n’a pas laissé de trace dans la documentation conservée, même dans le cadastre de 1838, ce qui induirait qu’il a été construit après.
Le moulin à eau est appelé le déversoir du moulin du Peux par le cadastre de 1838,
et situé en amont du moulin Boudaud et en aval de la planche (pont) de la Roche Mauvin,
sur le ruisseau du Vendrenneau. On l’appelait « moulin à Maindron »
ou « du Peux », suivant un témoignage de Joseph Boisson recueilli par
l’abbé Boisson vers 1970 (44). Cela veut dire qu’il fonctionnait probablement
au 19e siècle. Plus précisément il remplaça probablement sur le même ruisseau le « moulin
à Boudaud » ou « du Coin », qui se trouvait sur le chemin
conduisant directement du Coin à la Burnière. Le cadastre de 1838 indique
toujours sur son emplacement « le déversoir du moulin Boudaud », mais
on n’est pas sûr que le moulin existât encore à cette époque. Le lieu est
celui appelé actuellement « le seuil de la Burnière ». Les Royrand possédaient une rente de 45 F sur le moulin à vent du Peux,
qui fit partie de l’héritage de Pélagie Royrand, épouse de Charles François de Guerry
de Beauregard. André Maindron leur racheta la rente en 1803 moyennant le
versement de la somme de 650 F (45). En 1782, les enfants Maindron
vendront leur part à leur frère André Maindron, dans les deux « moulins à
eau et à vent appelés les moulins de la Burnière situés au tènement du Peux à Saint-André ».
La vente comprend leur part aussi dans le paiement de la rente foncière due aux
Royrand, se montant alors à 45 livres et un gâteau. La rente avait été créée au
profit d’Alexandre Laheu le 24 novembre 1723, payée par l’aïeul André Maindron.
On voit que son montant n’avait pas bougé en 1803, le notaire se contentant de
remplacer l’ancienne unité de compte, la livre, par la nouvelle, le franc (46). Le gâteau de
farine (dit « des rois » aux moulins des Chappeleau
aux Robretières de Chavagnes) était associé à certaines rentes sur les moulins, suivant un usage aussi rencontré à la
Bourolière, où dans un acte de 1784 il est estimé valoir 3 livres, ce qui signifie
une taille importante du gâteau (47).
Nous savons par ailleurs que la seigneurie
du Coin Foucaud possédait un droit seigneurial direct (payé au seigneur de
Languiller) sur le moulin à eau de Thorigné et sa chaussée, installé sur la
Petite Maine : six sols de cens par an dus par le meunier.
Les habitants, les chemins et les champs communaux au 17e
siècle
Au 17e siècle les
textes évoquent le chemin allant du Coin à la Burnière et le chemin qui
conduisait du Peux à la Cornuère, traversant tous les deux le ruisseau du Vendrenneau.
Mais pour passer ce dernier, on ne sait pas s’il existait un pont ou un simple gué. Le cadastre de 1838 indique l’existence
d’une planche, autrement dit d’un pont en bois.
Non loin, la Petite Maine se traversait par
le chemin du Coin au moulin de Thorigné, ainsi désigné sans mentionner le
village du même nom (à Chavagnes), situé à une centaine de mètres du moulin sur
ce chemin. Il était rejoint par le chemin du Peux à la Racinauzière, passant
par la Mancellière.
On trouve mention du chemin de la
Mancellière à la Roche Mauvin, de celui du Peux aux Essarts. D’autres sentiers
ou petits chemins conduisaient à des terres : du Coin au pré de la
Mancellière, du Coin au pré commun du Coin, du Coin et du Peux à la fontaine de
chacun des deux villages.
À cette époque les landes étaient
nombreuses entre la Petite Maine et le Vendrenneau sur ce plateau entre les deux rivières : landes communes aux
deux villages du Puy Foucaud et du Puy Asselin, landes communes au Coin Foucaud
et au Puy Foucaud, landes de la Mongie appartenant aux teneurs de la Maigrière,
mais situées sur le tènement du Coin Foucaud.
D’autres parcelles foncières
étaient communes aussi. Ainsi les teneurs du Coin Foucaud possédaient en commun
les terres des Minées. Les teneurs du Puy Foucaud possédaient en commun un pré,
un verger, la terre des Tierceré et le champ des Challotais.
Les confrontations des parcelles
appartenant à Alexandre Laheu indiquaient dans les quatre directions les
limites naturelles (chemins et rivières) et les propriétaires voisins. Ainsi
apparaissent en 1687 le nom de trois familles propriétaires à la fois au Coin
et au Peux : Bonnin (Denis), David (Mathurin et Pierre) et Marchand (Jean,
Pierre, René et Jacques).
Au village du Coin nous avons en
plus : Boudaud, Collardeau, Deniau (Pierre et Alexandre) et Navarre.
Au village du Peux on rencontre
les noms de : Amiaud Charles, Bossis, Chauvet Nicolas, Cauneau, Cossard
Jean, Moreau Antoine, Moulineau André, Piveteau Louis et Trotin Charles.
Au moulin à eau on trouve un
Drapeau et au moulin à vent Louis Piveteau.
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Le Coin |
En mars 1681 on voit le curé de
Chavagnes baptiser Jean Piveteau du village du «
Peu » paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie, écrit-il, à cause du
péril et de l’éloignement de la paroisse (vue 67 sur le registre). Il y eut
d’autres baptêmes pour des habitants du Coin et de la Racinauzière à Chavagnes
à cette époque, à cause de l’éloignement du bourg de Saint-André.
Un autre intérêt de la
déclaration roturière d’Alexandre Laheu en 1687, même individuelle, est d’indiquer les
devoirs collectifs dus par l’ensemble des co-teneurs au seigneur du Coin,
seigneur de Languiller. Les masureaux du Coin Foucaud étaient acensés (loués à
cens) à cinq sols par an aux teneurs du Coin Foucaud comme en 1405 (voir ci-dessus). A. Laheu en possède une
grande partie déclare-t-il, ajoutant : « desquels je suis contribuable avec les teneurs du Coin ».
S’ajoutaient pour l’ensemble des trois tènements un cens et une rente, payés
chaque année par tous les teneurs : cinq sols en argent, un boisseau de
seigle, deux boisseaux d’avoine et un chevreau.
Et le surplus des droits féodaux
appartient à A. Laheu. Nous les connaissons pour les avoir déjà évoqués :
droit de terrages au 1/6e, dîmes, menus suffrages, droit de vérolie. Mais le
seigneur a modifié les redevances de chaque tènement. Il a supprimé les devoirs
payés en argent, ainsi que les menus suffrages de chapons et poules. Et il a
remplacé l’avoine et le seigle de mesture dus sur les trois tènements par le
seigle et le froment, signe évident d’une orientation vers des céréales plus
nobles. Au total les 68 boisseaux d’avoine et les 6 boisseaux de seigle de
mesture sont remplacés par 74 boisseaux de seigle et 10 boisseaux de froment.
Dans une parcelle du Coin
Foucaud, dite le Champ des Fossés, A. Laheu a donné à Joachim Drapeau deux
boisselées de terre à planter en vigne, à côté de la vigne du nommé Bonnin. En
1838, la vigne du Coin occupe une surface de 22 ares et celle du Peux de 1 ha
et 80 ares.
Alexandre Laheu, 2e du
nom, mourut le 1e mars 1694 à Chavagnes (vue 4). Sa veuve, Louise de
Maucourt fit une nouvelle déclaration roturière à Philippe Chitton le 7 mai
1696. Son texte reprend celui de 1687 que nous venons de présenter.
Jean Baptiste Laheu succède à son père en 1694
Jean Baptiste Laheu devint chef de famille et sieur
de la Brunière. Il se maria à Chavagnes le 8 février 1712 avec Perrine
de Chevigné, fille d’Henri de Chevigné, seigneur de la Surie (vue 112). Elle mourut en 1717, âgée de 35 ans. Leur fille, Jeanne Madeleine, fut baptisée à
Chavagnes le 22 décembre 1714 (vue 132). Celle-ci fut veuve d’Estienne Bouron,
notaire et greffier de Montaigu, demeurant au bourg de Saint-Georges-de-Montaigu
en 1767. Jean Baptiste Laheu, mort au Coin, fut inhumé le 6 juin 1737 à
Chavagnes (vue 57).
En 1701, le seigneur de
Languiller, Charles Auguste Chitton, reçut une nouvelle déclaration roturière
de vingt-sept teneurs des trois villages du Coin et du Peux, hors le sieur de
la Burnière (48). Ils totalisaient une surface de terres possédées de 400
boisselées, représentant une moyenne de 15 boisselées par propriétaire. Mais la
liste n’est pas complète.
C’est dire l’importance du
morcellement de la propriété à cette époque et aussi l’importance des surfaces
non cultivées. La boisselée valait alors 12 ares 16 centiares à Saint-André.
D’ailleurs on voit des propriétaires de toutes petites parcelles, résultat des
héritages successifs poussant au morcellement. Et certains propriétaires sont
en même temps maçons. On retrouve beaucoup de noms déjà cités plus haut pour
l’année 1687.
Alexandre III Laheu succède à son frère en 1737
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Maison Neuve du Peux,
anciennement Puy Asselin
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À la mort de son frère, Alexandre
Laheu 3
e du nom devint sieur de la Burnière et rendit ses
déclarations au seigneur de Languiller le 19 mars 1740. Celui-ci s’appelait
alors Charles Louis Chitton, fils de Charles Auguste et petit-fils de Philippe
Chitton qui avait acheté la seigneurie. Celle-ci fut vendue cinq ans plus tard,
en 1745, à René de Montaudouin, alors seigneur de la Rabatelière.
Dans cette déclaration de 1740 (49)
le montant des rentes perçues par le sieur de la Burnière a baissé. On a
toujours 10 boisseaux de froment, mais le nombre de boisseaux de seigle est
passé de 74 à 43. On ne sait pas pourquoi, probablement un transfert vers un
autre bénéficiaire.
Alexandre Laheu, épousa Marie Frappier, née
vers 1675 et décédée à Chavagnes-en-Paillers le 16 septembre 1755 (vue 122).
La métairie du Coin a été
arrentée à Alexandre Laheu par Charles Bousseau, sieur des Filées, notaire
royal demeurant dans le bourg de Chavagnes-en-Paillers le 12 mars 1746. Alexandre
Laheu dû mourir peu après, car on voit que le 1e septembre 1749 le
présidial de Poitiers condamna Charles Bousseau à déguerpir de la métairie au
profit de Louise Laheu et Guillaume Sébastien Alexandre Assailly, écuyer seigneur
de la Salmondière (Arthenay dans les Deux-Sèvres) et de sa femme Louise Lepage.
On présume ceux-ci héritiers d’Alexandre Laheu. Ces informations sont tirées du
contrat de déguerpissement de ces derniers avec Charles Bousseau du 27 décembre
1749. L’abandon se fera « à la manière accoutumée », écrit le notaire
de Montaigu, qui ajoute « pour être vendue [la métairie] sans retardement par autorité de
justice à la diligence du seigneur de la Salmondière et son épouse et de ladite
demoiselle Laheu » (50).
Charles
Louis Royrand nouveau possesseur des droits seigneuriaux vers 1750
L’historien Amblard de Guerry de Beauregard, indique dans un article de
la Revue du Bas-Poitou en 1961 (51), que Charles Louis de Royrand « avait hérité d’un parent vers 1750 de la
terre de la Brunière, à cheval sur Saint-André et Chavagnes de chaque côté du
Vendrenneau : le logis des Laheu avec sa métairie, la métairie du Coin et la borderie
du Peux ». Néanmoins son information ne précise pas comment la
métairie du Coin est passé des héritiers Laheu en 1749 à Louis de Royrand
ensuite. La date approximative de 1750 indiquée plus haut est confirmée par une note du curé de Saint-André sur son registre paroissial allant de 1743 à 1769. À la vue 169/275 sur le site internet des Archives de Vendée, on lit : « extrait du registre du vingtième de 1758 article 187 : Alexandre Laheu pour la métairie du Coin Foucaud, la borderie du Peux et ses dépendances soixante-six livres, cy : 30 30 6 ». On sait que le vingtième était un impôt royal, mais on se demande bien pourquoi le curé s’en préoccupe. La métairie du Coin Foucaud appartenait à Charles Louis Royrand en 1759. Il y installa à partir de 1760 la veuve Boisson, Marie Paquereau, qui venait de la métairie voisine de la Mancellière. À cette date la souche de bétail fut estimée à 1 000 livres (52). Dans une déclaration roturière faite à M. de Royrand en 1777, on lit au début : « Sachent
tous que de vous messire Charles Louis Royrand chevalier de l’ordre royal et
militaire de Saint-Louis chevalier seigneur de la Roussière, l’Aunay, la Brunière
et autres lieux … » (53). Avec le temps qui passe, les changements d’hommes
et la situation compliquée de la seigneurie du Coin Foucaud, celle-ci semble
avoir disparu des papiers notariaux à Saint-Fulgent. Quelle importance, la
Révolution française est proche, qui va supprimer les liens vassaliques.
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Le Peux anciennement Puy Foucaud
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La déclaration roturière de 1777
nous donne quelques informations intéressantes. Elle a été faite par Renée
Canteteau, veuve de Pierre Briand au village du Peux, pour des biens venant de
la mère de son mari, Jeanne Chauvet. En tout on trouve 30 parcelles décrites
par le notaire de cette personne pour une surface de 16 boisselées environ (2
hectares), mais comportant 10 parcelles de planches de jardin et vergers et 8
parcelles de prairies naturelles.
Elle habite avec ses enfants dans
trois maisons du village, proches les unes des autres : une avec une seule
chambre basse et son plancher au-dessus, et deux autres maisons composées d’une
chambre basse seulement, dont l’une se joint avec un toit à animaux. Elle
possède en outre un deuxième toit à animaux et un masureau, c'est-à-dire une
toute petite maison. Les droits seigneuriaux qu’elle
déclare sont ceux de tous les « teneurs
du Coin, du Peux Foucaud et Peux Asselin », dus uniquement au seigneur
de la Burnière : 5 livres en argent, 25 boisseaux de seigle et 35
boisseaux d’avoine. On le voit, les quotités dues ont varié dans le temps. Mais cette variation étonne, indiquant par ailleurs
des quantités différentes d’une autre déclaration faite par un autre teneur,
André Herbreteau (54). La confusion des seigneuries du Coin et de la Burnière y
est peut-être pour quelque chose en additionnant ou non les deux fiefs. D’ailleurs, deux ans après, dans un procès-verbal de partage de la succession du seigneur de la Rabatelière en 1779, on relève que les redevances dues à cette dernière sur les trois tènements étaient au total de 19,5 boisseaux de seigle, 16 boisseaux d’avoine et 2 livres 17 sols en argent y compris la valeur d’un chevreau et 1 jalon de miel (55). Les 16 boisseaux d’avoine avaient été récemment acquis par droit de retrait féodal par Mme Montaudouin de la Clartière. Renée Canteteau déclare aussi les dîmes dans les conditions déjà décrites, et des droits de
terrage dus « à la sixte partie des
fruits y croissant par labeur », mais avec une liste de treize tenures
franches des droits de terrages. Ceux-ci ont probablement été rachetés. On voit
apparaître une liste d’une dizaine de rentes secondes foncières dues à des
particuliers chaque année, souvent faibles, et provenant probablement de ventes
opérées par le seigneur de la Burnière ou de dons qu’il a faits. Citons pour
l’anecdote :
- plus 11 boisseaux seigle appelés « rente des Chauvets »,
que plusieurs des teneurs des tènements ci-dessus partagent entre eux, devers
laquelle j’en prends.
- plus aux héritiers et représentant du sieur Merland de Champeaux
aussi 5 boisseaux seigle par an aussi ci-devant acquise des Chaillou et du sieur
de la Lande Gateau.
- plus à la fabrique de Chavagnes 1 boisseau seigle.
- plus au sieur curé des Essarts aussi 1 boisseau seigle.
- plus au seigneur de la Rabatelière 13,5 boisseaux d’avoine et un jalon
de miel par an.
Dans la déclaration de la même
année d’André Herbreteau évoquée ci-dessus, ce dernier déclare les mêmes rentes
et d’autre en plus :
-
4 boisseaux seigle, 2 boisseaux ½ d’avoine à la
seigneurie des Essarts
-
5 boisseaux seigle aux héritiers de Pierre
David, acquis ci-devant des Chaillou
-
4 boisseaux seigle aux héritiers Alexandre
Moreau du Rochais
-
5 boisseaux seigle et 12 deniers en argent au seigneur
de Landouinière
Les trois tènements totalisaient 103 hectares.
Au moment du partage des biensn considérés
comme indivis par les autorités, entre Thomas René Montaudouin, propriétaire de la Rabatelière, et
sa sœur Thérèse Montaudouin, en 1797, le premier ayant ses biens confisqués par
la République pour cause d’émigration, les rentes du Peux échurent à la nation. À cette date le jalon de miel fut estimé en valeur à 2 livres 10 sous (56).
Dans les comptes du régisseur de la Rabatelière du 3
mars 1757 on voit qu’un jalon de miel valait en pois 10 livres, soit environ 5 kg, et
qu’une livre de miel était estimée 4 sols, ce qui faisait au total une valeur
de 2 livres (57). On a la même valeur en 1788 (58). Et c’était de l’argent que les teneurs du Puy Asselin donnaient
au château et non pas du miel. Rappelons que ces rentes et
devoirs sont exprimés pour le total dû par tous les teneurs des trois villages.
La part de Renée Canteteau devait être mince dans cet ensemble, mais néanmoins
trop importante au regard de ses ressources qu’on devine bien minces.
Faisons connaissance maintenant
avec ce nouveau seigneur de la Burnière. Né vers 1721 sans doute à Sainte-Pexine,
Charles Louis de Royrand servit au régiment de Navarre et quitta l’armée pour
se marier à l’âge de 44 ans avec Thérèse Charlotte du Chaffault (fille du
célèbre marin) en 1765 à Montaigu, où naquirent leurs enfants : Pélagie et
Charles César. À la naissance de ce dernier il devint veuf et se retira d’abord
à la Petite Roussière de Saint-Fulgent, logis incommode à tourelle. Il s’installa
ensuite à la Burnière, et à proximité de la nouvelle route royale de Nantes à
la Rochelle, il acheta un terrain et commença la construction d’un château, où
il s’installa en 1785, l’année de sa mort, le 20 juillet.
Son fils était alors déjà marin
et sa fille en pension dans un couvent. Son frère, Charles Aimé, fut nommé leur
tuteur. En décembre 1785, venant lui aussi de la Roussière, il s’installa à la
Burnière, et continua les travaux de construction du château (59). C’est là que
vinrent le trouver en mars 1793 les bandes de paysans des environs qui s’étaient révolté
contre la conscription militaire. Parmi elles, celle de
Christophe Cougnon de Saint-André-Goule-d’Oie, avait même attaqué et mis en fuite
à Saint-Fulgent une colonne de 200 gardes nationaux. On connaît la suite :
Charles Aimé de Royrand accepta de suivre les paysans. Les autres chefs de
bandes, parfois anciens officiers comme lui, le firent général de l’armée du Centre de
la Vendée. Il mourut à la fin de l’année dans la Virée de Galerne (Voir sa
biographie dans le dictionnaire des Vendéens sur le site internet des Archives
de Vendée).
Son neveu, Charles César de
Royrand, s’engagea au côté des royalistes et ses biens de la Burnière et du
Coin furent confisqués en conséquence. Il fut fusillé en 1795 après
l’expédition de Quiberon.
Ventes des biens nationaux
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Le Coin |
Sa métairie du Coin fut vendue le
25 germinal an 6 (14-4-1798) à Jean et Pierre Bordron pour la somme de
132 100 F (60). Jean Bordron était le fils du premier maire de la commune
de Saint-André-Goule-d’Oie, lui-même agent communal depuis quelques mois et
appartenant au camp des républicains. On le surnommait « la
couette », sans qu’on soit sûr d’en connaître la raison. Pierre Bordron
était un de ses oncles habitant Sainte-Florence. À cette occasion l’acte de vente
décrit la consistance du bien, et on apprend que le village du Coin n’a pas été
épargné par les opérations d’extermination : «
la métairie du Coin Foucaud, la maison du colon incendiée, les autres
bâtiments et servitudes en ruine, jardins et ouches, et 286 boisselées tant en
prés, pâtis, bois, taillis, terres labourables, sous diverses dénominations et
divers tènements, tel que le tout se poursuit et comporte, qu’en jouissent les
fermiers actuels, et que les confrontations sont plus amplement détaillées au
procès-verbal et inventaire daté du 12 ventôse an 6. » On sait que le
château de la Burnière fut aussi incendié.
Le même jour, le même Jean
Bordron acheta seul la borderie du Peux pour un montant de 34 100 F (61). Sa
consistance est ainsi décrite : « la
borderie du Peux consistant en bâtiments et servitudes nécessaires à
l’exploitation, partie incendiée et partie subsistante, jardin et 101
boisselées tant en prés, pâtis qu’en terres labourables sous diverses
dénominations et divers tènements, tel que le tout se poursuit et comporte,
qu’en jouissent les fermiers actuels, et que les confrontations sont plus
amplement détaillées au procès-verbal et inventaire daté du 12 ventôse an 6. »
Dans les deux cas les estimations
et inventaires ont été effectués par le citoyen Merlet, commissaire du
directoire exécutif près l’administration municipale du canton de Saint-Fulgent.
C’est dans cette administration que siégeait l’agent communal de Saint-André,
comme on sait.
Le même Bordron remporta l’adjudication du
bail à ferme d’une borderie à la Porcelière, devenue bien national, l’année d’après
pour 100 F par an.
Il est à noter qu’on a aussi pillé et incendié
la maison de Louis Bretaud, vivant avec son fils dans le village du Peux. Lors du
mariage de ce dernier en 1796 avec sa voisine Perrine Borleteau, il ne restait
plus au père comme effets personnels, qu’une mauvaise couette et trois
gros draps (62). Quelle serait l’étendue des ravages si les documents conservés
n’étaient pas aussi rares ? Ce détail d’une ligne dans un acte notarié est
terrible : comment rendre compte de l’épouvante vécut à la vue des flammes
allumées par les soldats ennemis embrasant sa propre maison pendant la guerre de Vendée ?
À cette date les cens, les droits
de terrages, les dîmes, et les droits de rachat avaient été abolis, les rentes
seigneuriales aussi, non sans difficultés parfois. À leur place avaient été
institués des droits de succession et des contributions : contribution
foncière sur le bâti et le non bâti, contribution personnelle et mobilière,
patente. Quelques mois plus tard on inventa la contribution sur les portes et
fenêtres.
Déclaration des droits de l'homme :
Art. 17. La
propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce
n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment,
et sous la condition d'une juste et préalable indemnité.
La propriété, érigée en droit de l’homme, allait bénéficier d’une conception
nouvelle, définie dans l’article 544 du code civil des Français, publié pour la
première fois en 1804 : «
la
propriété est le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus
absolue, pourvu qu’on n’en fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les
règlements ». Elle est toujours la même, plus de deux siècles après, et
portant toujours le même numéro.
Les tènements de l’Ancien Régime
ont disparu avec les droits seigneuriaux auxquels ils servaient de cadre. Quand
on regarde le cadastre napoléonien de 1838 (Section H du Peux), les plans
découpent l’espace en sections nouvelles regroupant les parcelles cadastrales
crées. La section du Coin no H 2 et la section no H 3 du Peux recouvrent à eux
deux les anciens tènements du Coin Foucaud, du Puy Foucaud et du Puy Asselin.
Peut-être faut-il y ajouter une partie de la section de la Mancellière no H 4.
Les droits seigneuriaux supprimés
par la Révolution ne comprenaient pas les rentes foncières et perpétuelles dues
à un autre titre que seigneurial, pour payer un achat, un bail, ou rembourser un prêt par
exemple, même faits depuis très longtemps. Tant qu’elles n’étaient pas
rachetées, elles étaient dues. Elles étaient néanmoins rachetables de droit à l’initiative
des débiteurs depuis le nouveau code civil. C’était le cas d’une rente de 10
boisseaux de seigle qu’un de Vaugiraud avait vendue à Clément Grolleau, meunier
à la Clavelière et fils du meunier de la Boutinière. Les titres de propriété et l’acte
de vente de la rente avaient été incendiés « par les effets de la guerre civile du département », écrit le
notaire dans un nouveau titre de reconnaissance de la rente en date du 26 mai
1798 (63). Les 24 propriétaires du tènement du Peux sont cités dans cette
reconnaissance, dont 8 habitent le Peux.
En 1838 les propriétaires du bâti
dans le village du Coin sont : Allain Jean, Bertrand Jean, Bordron Louis
(habitant des Essarts, propriétaire de la métairie autrefois des Laheu),
Chaupin Jacques, David Jean et Pierre, Gréau Jean, héritiers Herbreteau
(demeurant à Thorigny de Chavagnes), Laporte Rosalie (Chavagnes), Marchand
Alexandre, Sionneau Pierre, Alexandre et
David.
En 1775, André Gréau avait loué
sa borderie du Coin à un nommé Puaud, venant des Landes-Genusson, dans un bail
de 9 ans pour le prix de 120 livres par an. Lui-même avait préféré prendre à
bail une grande métairie à Saint-Martin-des-Noyers (64).
Les propriétaires du Peux en 1838
sont : Amiaud Charles, Bordron Louis (Essarts, propriétaire de la borderie
autrefois des Laheu), Bretaud Jean, Boisson Pierre (Chavagnes), Cauneau Jean (Girardière de la Rabatelière),
Chauvet Augustin et Jean, David Jean et Étienne, Fonteneau Jean, Guichard
Pierre, Laporte Pierre (Chavagnes), Maindron Pierre, Moreau Pierre, Piveteau
Pierre et Jacques (Chavagnes), Porteau Pierre, Pluchon Jean.
Pierre Maindron est alors propriétaire
du moulin à eau du Peux avec Jacques Robin.
(1) Note d’Amblard de Guerry pour
une présentation générale sur Saint-André-Goule-d’Oie, Archives d’Amblard de
Guerry : S-A 1.
(2) Saint-André-Goule-d’Oie lieux-dits et autres, Archives du diocèse
de Luçon, fonds de l’abbé boisson : 7 Z 76-1.
(3) Bulletin paroissial de Chavagnes-en-Paillers, septembre
1921, vue 51 sur le document numérisé aux Archives départementales de la
Vendée.
(4) Aveu du Coin Foucaud et du
Vignault du 2-7-1605 par Languiller aux Essarts, reproduisant un aveu de 1550 –
deuxième copie, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G
61.
(5) Notes no 9 et 15 sur le Coin à Saint-André-Goule-d’Oie, Archives d’Amblard de Guerry : S-A 1. Et note no 1 sur le fief du Coin et ses
redevances à Saint-André-Goule-d’Oie aux 15e et 16e
siècles : S-A 4.
(6) Chartrier de la Rabatelière :
150 J/ G 62, seigneurie du Coin Foucaud, déclaration roturière d’Alexandre
Laheu pour le tènement du Coin du 31-12-1687.
(7) A. de Guerry, Chavagnes communauté vendéenne Privat
(1988), page 71
(8) Archives de Vendée,
revue de la société d’Émulation de la Vendée, article L. de La Boutetière
(1874), page 133 (vue 112).
(9) Louis Brochet, la Vendée à travers les âges (1902) : histoiredevendee.com
(10) Archives de Vendée, revue de
la société d’Émulation de la Vendée, Gourraud, Chavagnes-en-Paillers 1876, vue 93.
(11) Histoire de la France rurale
tome II, Hugues Neveux, Déclin et reprise
fluctuation biséculaire 1350-1560, Seuil, 1975, page 42.
(12) E. Le Roy Ladurie, Histoire
humaine et comparée du climat, Fayard, 2004, tome I, page 31 et s.
(16) seigneurie de Languiller,
aveu du 7-11-1607 pour la Mancellière et le Plessis-le-Tiers au seigneur des
Bouchauds et pour le Coin et le Peux au seigneur du Coin Foucaud, chartrier de
la Rabatelière : 150 J/G 38.
(17) Joseph-Nicolas Guyot, Répertoire
universel et raisonné de jurisprudence civile, criminelle, canonique et
bénéficiale, Paris : Visse (1784-1785) tome
8, page 135, vue 68 sur le site internet des Archives de la Vendée dans :
imprimés isolés numérisés.
(18) Joseph-Nicolas Guyot, Répertoire universel et raisonné de
jurisprudence civile, criminelle, canonique etc.
Paris : Visse (1784-1785) tome 6, page 684,
vue 361 (id).
(19) Louis Marquet, Principes généraux de la coutume de Poitou,
Poitiers (1764), page 139.
(20) Assise de Languiller en 1529,
Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière, : 150 J/M 22, page 176. Et
Assise de Languiller en 1541, ibidem : 150 J/M 22, page 713.
(21) Archives de Vendée, Annuaire
de la Société d’Émulation de la Vendée, A. Bitton, Naissance des fiefs, juridictions
Bas-Poitevines et liste des droits de fief en Poitou (1889), page 109 et s. vue 70 sur le site internet (documents numérisés,
revues).
(22) Archives de Vendée, Xavier
Aimé, La Boutarlière ou le passé retrouvé :
BIB MEM 455.
(23) 150 J/G 39, copie de l’aveu
du 26-1-1517 du seigneur de la Boutarlière aux Essarts.
(24) 150 J/G 62, procès Chitton/Laheu, jugement de second défaut du 2-12-1654 contre Laheu,
refusant son titre de propriété de 1617.
(25) No no 22 sur la Mancellière à Saint-André-Goule-d'Oie, Archives d'Amblard de Guerry : S-A 2.
(26) 150 J/F L supp la
Robretière, acquêt du 6-11-1597 de la Funerie (un quart) par Renée de la Mothe.
(27) 150 J/C 2, foi et hommage du 20-4-1606 de Pierre Laleu pour Renée
de la Motte, à la Roche-Boursault et Vergne Ortie, pour raison de la
Landouinière.
(28) Archives de Vendée, notes
Généalogiques de J. Maillaud, tome 18 pages 266 à 273.
(29) Idem (2)
(30) Déclaration roturière du
20-3-1746 de la rente en seigle due sur la Bordinière et Plessis-le-Tiers, Archives
de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G 38.
(31) Archives de
Vendée, notaire de Fontenay-le-Comte Jehan Robert (3 E 37/301), ferme du
4-7-1622.
(32) De La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, Paris
(1773), Tome 6, 2e édition, page 73.
(33) No no 23 sur le Coin à Saint-André-Goule-d'Oie, Archives d'Amblard de Guerry : S-A 1.
(35) Joseph-Nicolas Guyot, Répertoire
universel et raisonné de jurisprudence civile, criminelle, canonique et
bénéficiale Paris : Visse (1784-1785) tome
3, vue 173 (id).
(36) Archives de Vendée, Chartrier de la Rabatelière : 150 J/G
49, mémoire du 20-1-1683 de P. Chitton au parlement de Paris, page 5.
(38) 150 J/G 44, procès
Chitton/Laheu, sentence du 10-8-1686 signifiée aux teneurs par Boudaud.
(39) Colbert de Croissy et Barentin, État
du Poitou sous Louis XIV, page 401.
(40) Archives de Vendée, notes
généalogiques de Jean Maillaud (1979) : BIB MEM 530-1.
(41) Idem (34).
(42) 150 J/G 62, déclaration noble d’Alexandre Laheu pour le tènement du Coin du 28-2-1684.
(43) Idem (37).
(44) Archives historiques du
diocèse de Luçon, fonds de l’abbé boisson : 7 Z 73-9 logis et moulins de Saint-André-Goule-d’Oie.
(45) Amortissement du 17 ventôse
an 11, d’une rente sur le moulin de la Burnière, Archives de la Vendée,
notaires de Chavagnes-en-Paillers, Bouron : 3 E 31/20.
(46) Vente du 28-7-1782 de 1/6
des moulins à eau et à vent de la Burnière de Pierre Maindron à André Maindron
(meunier au Peux et frère), situés au Peu Asselin, notaires de Saint-Fulgent, Bellet
3 E 30/127. Et vente du 8-1-1786 d’une portion des moulins à eau et à vent
appelés les moulins de la Brunière situés au Peux par Pierre Rautureau et Marie
Maindron à André Maindron farinier, notaires de Saint-Fulgent, Frappier :
3 E 30/11.
(47) Ferme du 9-12-1784, du Grand
moulin de la Bourolière, notaires de Saint-Fulgent, Bellet : 3 E 30/128.
(48) 150 J/G 44, déclaration roturière de 27 teneurs du Coin et Peux au sgr de Languiller du
1-3-1701.
(49) 150 J/G 44, déclaration roturière du 19-3-1740 d’A. Laheu sr du Coin, au sgr de
Languiller, pour divers domaines et droits au Coin et au Peux à cause du fief
du Coin.
(50) Idem (34). Et déguerpissement
de C. Bousseau au profit de G. Assailly du 27-12-1749, Archives de Vendée, notaires
de Montaigu, étude B, Philippe Goupilleau : 3 E/27 235-1, vues 92 et s.
(51) A. de Guerry, MM. De Royrand, Archives de Vendée, Revue du Bas-Poitou (1961-2) vue 24/57.
(52) Notes no 34 sur le Coin à Saint-André-Goule-d’Oie,
Archives d’Amblard de Guerry : S-A 1.
(53) 150 J/G 38, déclaration roturière de Renée Canteteau à Royrand pour biens aux tènements du Coin et du Peux du 28-7-1777.
(54) Notes no 36 sur le Coin à Saint-André-Goule-d’Oie,
Archives d’Amblard de Guerry : S-A 1.
(55) Partage du 18-10-1779 de la
succession de René de Montaudouin seigneur de la Rabatelière, pages 34 et 43,
Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/C 68.
(56) Archives de la Vendée,
domaines nationaux : 1 Q 342, no 117, partage Montaudouin et République du
3 pluviôse an 5 (22-1-1797).
(57) Livre
des comptes de la Rabatelière (1755-1767) et titres de propriété, Archives de
Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/K 6, page 31.
(58) Livre des recettes et
dépenses 1787-1789, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150
J/I 55, page 15.
(59) Idem
(48).
(60) Archives de Vendée,
vente de biens nationaux : 1
Q 258 no 852, vente de la métairie du Coin à Saint-André-Goule-d’Oie.
(61) Archives de Vendée,
vente de biens nationaux : 1
Q 258 no 853, vente de la borderie du Peux à Saint-André-Goule-d’Oie.
(62) Archives historiques du
diocèse de Luçon, Saint-André-Goule-d’Oie sous l’Ancien Régime : AAP, contrat
de mariage du 17 juin 1796 de Jean Bretaud avec Perrine Borleteau.
(63) Archives de Vendée, notaires de Chavagnes,
Bouron : 3 E 31/18, reconnaissance du 26-5-1798 d’une rente à Clément
Grolleau par les teneurs du Peux.
(64) ferme de la borderie du Coin de
Gréau à Puaud du 11-10-1775, notaire de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/8.
Emmanuel François, tous droits réservés
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