Les documents fonciers sous
l’Ancien Régime indiquent des surfaces, des poids et des volumes, exprimés dans
des unités de mesure qui ont disparu théoriquement avec la Révolution française.
Elles variaient de manière importante d’une province à l’autre, et à
l’intérieur d’une même province, d’où la nécessité d’une réforme. On a pu ainsi
dénombrer 35 aires géographiques dans le Bas-Poitou (Vendée), possédant sa
propre mesure du boisseau, allant de 14,25 litres le boisseau à Tiffauges à
64,125 litres à Noirmoutier. Montaigu et les Essarts avaient des unités
différentes (1). Chaque châtellenie s’était arrogée au Moyen Âge le droit d’établir
des poids et mesures. Néanmoins on conste au 18e siècle qu’on
appliquait les mêmes mesures de surfaces aux Herbiers, Saint-Fulgent et les
Essarts, l’important était qu’elles soient propres à chaque seigneurie pour
percevoir les taxes de son minage. Ce dernier ne se distinguait de son voisin
souvent que pour certaines unités seulement, par exemple de volumes et non de
surfaces, comme entre Saint-Fulgent et les Essarts. De plus, des étalons étaient parfois altérés au bénéfice
de leurs détenteurs, entraînant des procès en conséquence. On comprend que les
propriétaires faisaient attention à ces étalons. Ainsi en
1762 on a trouvé dans le grenier de Louis Corbier au Coudray (Saint-André-Goule-d’Oie) un « boisseau à mesurer blé »
(2).
Différente d’un groupe de communes à l’autre, voire dans une même commune, la valeur de certaines unités de mesure doit être validée dans chaque cas. L’abondance des documents fonciers
disponibles dans le chartrier de la Rabatelière pour la période postérieure au
Moyen Âge, a permis de trouver les équivalences valables avec nos unités
modernes, pour presque toutes les anciennes unités en usage sous l’Ancien
régime à Saint-André-Goule-d’Oie.
Unités de longueur
Le pied était l’unité habituellement utilisée. Il valait dans la
contrée 0,325 m (ou 0,324). Cette dernière valeur était utilisée pour définir la
gaulée de terre labourable, à 12 pieds de long à Saint-André-Goule-d’Oie, ou à 11,5 ou 12 pieds de longs à Chavagnes, ou la gaulée des
bois et forêts à 22 pieds, etc. De même
on avait la toise à 6 pieds de long,
La précision de
l’arithmétique ne se retrouve pas toujours dans la période qui a suivi
l’adoption du système métrique. Ainsi dans l’estimation de vente du terrain de
la chapelle Begouin en 1798 à Chauché, la parcelle faisait 380 m2
pour 90 pieds de longs et 28 pieds de large. Cela fait un pied de 0,39 m, soit
35,1 m de long et 10,92 m de large. Mais peut-on être sûr de la surface
indiquée ? On imagine l’effort demandé alors aux notaires pour adopter dans
leurs actes la nouvelle définition du mètre, le même qu’il nous faut
maintenant pour comprendre les unités de mesure qu’ils devaient abandonner.
Le pouce équivalait au 1/12 de pied, soit une longueur de 2,706 cm (parfois arrondi à 3 cm). On
rencontre son usage, quoiqu’assez rarement (3).
On a aussi le pas qui valait deux pieds. Mais on n'a pas rencontrée la coudée.
On avait aussi la ligne qui valait 1/12 de pouce ou 1/20.
On
rencontre ces unités utilisées dans les armées du roi pour indiquer la taille d’un
soldat. C’est ainsi que dans un acte de notoriété du notaire Bouron de
Chavagnes en 1797, concernant la mort d’un combattant vendéen dans la Virée de
Galerne, on indique sa taille. Il s’agissait de Charles Joseph de Goué (demeurant
à la Chabotterie à Saint-Sulpice-le-Verdon) qui mesurait 5 pieds, 2 pouces 6 lignes, soit 1,70 m (4). On a aussi, version ordonnance
des Eaux et Forêts de 1669, la longueur d’une perche d’arpenteur de 22 pieds à
12 pouces par pieds et à 20 lignes par pouce qui mesurait 7,15 m de long en
principe (5).
On a parfois douté de ces mesures de longueur, comme en témoigne 2
morceaux de ficelle annexés à son livre de compte par un propriétaire des
Essarts, J. Auguste Guyet, en 1830. Il avait prêté des planches mesurées en pieds et lignes comme c’était encore pratiqué. Une des ficelles mesurait 4,3 m
pour 12 pieds de long indiqués, et l’autre mesurait 0,4 m pour 15 lignes
d’épaisseur indiquées. Le pied valait donc ici 38,8 cm au lieu des 32,5 cm habituels
et la ligne valait 2,66 cm au lieu de 3 cm (6). On est proche, mais dans une
pratique peu sûre.
On rencontre aussi la brasse à la Rabatelière, servant à
quantifier la longueur des haies entretenues. Elle équivalait en théorie à environ la longueur
des bras étendus (dictionnaire du moyen français 1330-1500), qui est ordinairement de 6 pieds (Acad. fr., 4e
éd.).
La poule est une unité de longueur, vue une fois dans la mesure des planches et limandes en 1814 dans un inventaire après décès à Saint-André-Goule-d’Oie. Elle valait 1/10e de la valeur d’un pied, soit 3,25 cm en principe (7). Le mot a été utilisé par le notaire de Chavagnes-en-Paillers rédigeant le procès-verbal, assisté d’un expert des Herbiers pour l’estimation des objets inventoriés.
L’aune : 1,20 m généralement en Poitou (8).
Utilisée pour mesurer les étoffes.
Unités de surfaces
Dans le cas qu’on vient d’évoquer,
le pied et la toise ont servi à calculer des petites surfaces de planches. La
toise au carré comprenait 40 pieds au carré.
On trouve pour les métairies ou "gagneries" des surfaces totales contenant « terres à 4 bœufs » ou à 2 ou à 6 bœufs ou à 8 bœufs. Dans un aveu de la châtellenie de Saint-Fulgent à la vicomté de Tiffauges, deux métairies (la Fontaine et la Chantonnière) sont
indiquées contenant « terres à 4 bœufs ».
Et en 1830, les mêmes contiennent dans une déclaration de succession,
respectivement 40 hectares et 47 hectares. Mais nous ne sommes pas sûrs que la
surface n’ait pas changé entre temps.
C’était le nombre de bœufs utilisés pour tirer la
charrue des labours nécessaires dans la métairie. L’historien Le Roy Ladurie indique qu’une métairie à 4
paires de bœufs était une assez grosse exploitation en Aveyron en 1642 (9). )
On savait pourtant depuis
longtemps mesurer les surfaces des terres en boisselées. Mais par tradition
on estimait et évaluait des tâches avant tout, et les actes notariés
reprenaient le langage courant sur ce point. Mais pour se répartir les charges
des rentes et devoirs seigneuriaux imposés collectivement sur des territoires,
on faisait appel à un arpenteur qui répartissait les charges en proportion des
surfaces, mesurées avec sa gaule et possédées par chaque propriétaire, dans un
acte appelé « gaulaiement ». Il savait calculer et utiliser la règle
de trois, ce qui n’était pas à la portée de tout le monde dans les campagnes. Outre le poids de la tradition dans ces libellés, peut-être la culture du chiffre ne pouvait-elle venir que de l'aptitude au calcul par tout le
monde, et donc de la fréquentation de l’école. On a pu déterminer qu’une
métairie à 4 bœufs faisaient environ 40 hectares avec les données précises
rassemblées pour la métairie de la Télachère à Chavagnes-en-Paillers. On en
déduit qu’une paire de bœufs pouvait correspondre à 20 hectares environ, et que
3 paires, voire 4 paires de bœufs, pouvaient correspondre respectivement à 60,
voire à 80 hectares. Peut-être en appliquant un petit correctif à la baisse
pour ces dernières grandes métairies.
La gaulée était l’unité de longueur de base pour calculer les surfaces propres
à une seigneurie et à une nature de sol. Sa longueur se définissait ainsi en nombre de pieds de long, et il y avait plusieurs longueurs en usage. À Saint-André-Goule-d’Oie on
utilisait la gaulée à 12 pieds de long pour calculer les surfaces des terres,
correspondant à 3,9 mètres de long (0,325 x 12). La gaulée désignait aussi la surface d’un carré avec
un côté de 3,9 m, qui faisait donc 15,2 m2 de surface. Les parties de gaulées
s’exprimaient en moitié ou en tiers ou autres fractions.
L’unité de surface la plus fréquemment
utilisée était la boisselée,
réservée aux terres et aux jardins. Pour les prés et les bois on utilisait
d’autres unités. Celles-ci étaient propres à chaque nature de parcelle
foncière. Étymologiquement, la boisselée
était la surface ensemencée avec un boisseau de blés (ce dernier mot signifiait
céréales et non pas froment).
On a trouvé dans les archives de
la Chapelle Begouin (Chauché), et aussi dans des tènements de Saint-André, des
jardins mesurés en « boisselée à
semer lin », différente des autres boisselées, sans qu’on en connaisse
l’équivalence (10). Dans un texte de 1750 concernant la surface d’un
jardin à la Boissière-de-Montaigu, le notaire de Saint-Fulgent précise, ce qui
est très rare, qu’il est « de grandeur
à semer 2 boisseaux de graines de lin » (11). On voit bien que la
surface indiquée dépendait du volume du boisseau, lequel dépendait des grains
utilisés ! Mais que valait un boisseau de graines de lin ? On attend
une réponse dans une unité moderne utilisable pour n’importe quel contenu,
mais ce serait oublier la réalité d’alors, et nous restons sans réponse. L’usage de la boisselée à semer lin parait en voie d’extinction au cours des 17e
et 18e siècles, et on devine
néanmoins une valeur plus faible que la boisselée des terres labourables. Pour
le même tènement de la Jaumarière (Saint-André), la surface des jardins est de
« 10 boisselées » en 1550
et de « 12 boisselées à semer lin »
en 1622. L’indice d’une équivalence pouvant être établie entre les deux types
de boisselées paraît faible, car c’est le seul exemple rencontré.
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Les arpenteurs du
Moyen Âge
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Une boisselée valait 12 ares 16
centiares à Saint-André-Goule-d’Oie (où s’appliquaient les mesures de la baronnie des Essarts). À Chauché elle s’appliquait aussi dans l’étendue de l’ex paroisse de la Chapelle
Begouin, dépendant à l’origine directement de la juridiction des Essarts. Mais on appliquait aussi dans d’autres parties de Chauché la mesure de la Jarrie (seigneurie suzeraine de
Puytesson), ou la mesure de Montaigu comme dans une partie de Chavagnes. Ainsi au village de la
Boule, (autrefois Chauché puis Rabatelière depuis 1640), on utilisait selon la
rente due la mesure de Montaigu ou celle de la Jarrie. À la Rousselière voisine
on utilisait la mesure de Montaigu ou celle des Essarts (12). À Chavagnes la
boisselée valait 11 ares 16 centiares ou 12 ares 15 centiares suivant le
territoire concerné, et comme à Saint-André il fallait 80 gaulées pour faire
une boisselée. À Saint-Fulgent la boisselée valait 12 ares 15 centiares, autant dire comme à Saint-André, mais pour mesurer les grains on
appliquait selon les lieux la mesure de Tiffauges ou celle de Montaigu. Ce n’est
pas par hasard que les notaires désignaient systématiquement l’unité de mesure
utilisée dans leurs actes chaque fois qu’ils indiquaient une mesure de volume
ou de poids. C’était moins vrai pour les surfaces où s’appliquait automatiquement la mesure du seigneur ou suzerain du lieu.
Les géomètres du cadastre
napoléonien en 1838 ont retenu la toise
et non la gaulée pour passer des anciennes aux nouvelles unités de mesure. L’indication
figure dans les tables alphabétiques des propriétaires figurant après les
cartes, sur le site internet des Archives de Vendée, au début de chaque
section. La toise était une unité de longueur qui valait 6 pieds de long, soit 1,95 m. Les géomètres du
cadastre napoléonien ont utilisé un carré de toise, valant donc une surface de 3,8
m2 (1,95 x 1,95). Et ils indiquaient qu’un hectare valait 8
boisselées et 72 toises, et qu’une boisselée valait 320 toises (13). La toise ne
se rencontrait que très rarement sous la plume des notaires de la région. Peut-être était-ce elle qui était désignée « brasse » sous la plume du
régisseur de la Rabatelière en 1773 (14) ?
Au cours du 19e siècle seulement,
on a rapproché ces valeurs de boisselées en une seule dans le canton de Saint-Fulgent, aboutissant à 10 ares pour une boisselée (15), alors même que Napoléon avait décrété la suppression des nouvelles mesures, et la Monarchie de Juillet les avait à nouveau rendu obligatoire. Mais il fallut attendre le milieu du
20e siècle pour voir disparaître la boisselée du langage des paysans
du bocage.
L’arpent, était utilisé pour indiquer les surfaces des bois et
forêts. On a trouvé une correspondance dans une vingtaine d’actes notariés en
1788 et 1789, où le châtelain de la Rabatelière arrente à divers particuliers
des parties de la forêt de Gralas en nature de landes aux Brouzils. Il y est indiqué qu’un
arpent vaut 100 gaulées de 22 pieds. L’ordonnance "sur le fait des Eaux et Forêts" de 1669, fixait
l’arpent forestier à 100 perches de 22 pieds chacune. On a là une
exceptionnelle définition administrative pour le royaume, et la traduction bas-poitevine en gaulée du mot perche. Cela signifie que la gaulée de bois est un
carré de 7,15 m2 de côté, ayant une surface de 51,12 m2, plus grande
que la gaulée utilisée pour mesurer la boisselée des terres labourables aux
Brouzils. L’arpent de bois vaut donc alors 5112 m2. Il faut se
garder de généraliser cette mesure appliquée sur les communes des Brouzils et
de la Copechagnière par l’arpenteur Morissière à cette date (16). Elle était appliquée de droit par les Eaux et Forêts
mais pas forcément par les particuliers entre eux. En 1774 à Saint-Fulgent on trouve un arpent valant 5 boisselées avec une gaulée de 12 pieds
de long, ce qui fait 6080 m2 pour un arpent (17). En définitive au 17e
siècle, il n’y avait pas une seule mesure d’arpent dans la même contrée, mais
plusieurs suivant le nombre et la longueur de la gaulée utilisée. Dans ces deux
cas précis on est proche du demi-hectare. Et ceci malgré l’ordonnance
royale ! En remontant jusqu’au Moyen Âge,
on a l’article 731 du Vieux Coutumier du Poitou (daté de 1417) qui précise une
condition de surface dans les modalités de la propriété des bois tenus en fiefs
nobles. Cette condition est « à prandre l’harpan de quatre-vingt pas en carré ».
Reste donc à connaître encore une fois la longueur du pas d'alors, mais ce nombre de 80
et le calcul au carré viennent de loin.
Pour la vigne et les prés, l’unité
de mesure utilisée le plus fréquemment dans la région était le journal. Le journal de vigne valait 404 m2,
ou 608 m2 à Saint-André selon une autre source (18). À Saint-Georges-de-Montaigu il valait 5 ares en
1807 (19). On décomptait
parfois les rangs de vigne en « virées
de vigne », mais en précisant la surface qu’elles faisaient ensuite (20).
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Mètre-étalon à
Croissy-sur-Seine
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Le journal de pré valait environ un demi hectare aux 17e et 18e siècles dans
la contrée, ou 488 m2 lors de l’établissement du cadastre napoléonien en
1826 aux Essarts (21). On possède néanmoins une précision différente sur
la métairie de la Maisonneuve (Rabatelière) où en 1659 un journal de pré valait
3 boisselées seulement, mais sans être sûr de la mesure utilisée et donc de la
valeur de la boisselée. La mesure des Essarts donnerait 3 650 m2 et
celle de Chavagnes 3 063 m2 (22).
En
remontant au 15e siècle les notaires employaient concurremment au
journal le nombre d’hommes, de valeur plus petite à Chauché, et dont nous n’avons
pas trouvé d’équivalence (23). Puis le journal s’est imposé progressivement, et l’expression
de nombre d’hommes a pu devenir équivalente au journal. Par exemple « un pré à trois hommes » représentait la surface fauchée par trois
hommes en une journée. Qui pourra dire désormais ce qu’était cette surface
fauchée avec le « dail »
(faux), et la durée d’une journée de travail au temps de Louis XIV ? Encore
n’avons-nous pas rencontré la journée du samedi d’homme faucheur, plus courte
et en usage par exemple en certains endroits des Deux-Sèvres. L’historien G.
Duby indique que le journal représentait la tâche journalière au temps
carolingien (24). Elle est donc bien variable en fonction de la qualité du sol. La journée
de travail contenait à l’origine une tâche plus qu’une superficie du sol. On
comprend que très tôt on lui préféra des unités de mesure mieux à même de
favoriser les échanges entre les hommes. Mais ce mot de journal, venu du fond des âges,
porte avec lui le problème de l’unité de mesure. Et il nous dit pourquoi chaque
nature de sol avait son mot à lui pour mesurer sa surface. Il est intéressant de rappeler
l’origine celtique de cette pratique consistant à mesurer une tâche et non une
superficie, et d’attribuer à celle-ci la valeur de celle-là. Elle était ignorée
de certaines tribus gauloises qui avaient de vraies mesures de superficie (25). Associé à l’unité de
mesure du journal, le mot « pré » était masculin, alors qu’il était toujours
féminin pour désigner l’espace naturel de pâturage. On disait par exemple « 8
journaux de pré à la prée de Puimay » (26). Enfin le journal de pré se
divisait en fractions : quart, moitié, huitain.
La septrée (ou septerée, communément désignée dans les dictionnaires par : sétérée) était une autre unité de mesure de surface,
la plus utilisée par les notaires de la Rabatelière aux 16e et 17e
siècles. Suivant la documentation consultée, la septrée (unité de surface)
représentait en Poitou un nombre de boisselées égal au nombre de boisseaux
de froment que contenait le setier ou septier (unité de volume). On a cette
équivalence vérifiée dans le Loudunais et à Mareuil entre autres. Et dans les papiers de la seigneurie de
la Chapelle Begouin (chartrier de la Rabatelière), on peut lire qu’un septier
de seigle valait 16 boisseaux (27). Donc une septrée de terre valait 16
boisselées (2 hectares). Cette conclusion est validée par une équivalence
indiquée dans une déclaration roturière en 1664 de la Boutarlière (28).
La mine désignait tantôt une surface de terre, valant une
demi-septrée, tantôt un volume, valant alors un demi-septier.
Enfin on rencontre le seillon (sillon) comme unité de compte dans un champ de terre labourable, c’est à
dire dans le même sens que la virée de vigne indiquée plus haut. Le mot signifiait à l’origine la
largeur de la semée (en principe 6 pas), c'est-à-dire l’étendue de terre
couverte par le jet de l’ensemenceur, entre deux raïzes ou sillons, au sens de
ligne creuse laissée par le passage d’une charrue. Le mot est utilisé en indiquant
le nombre de seillons possédés par un propriétaire, dans un champ divisé entre
plusieurs propriétaires. Comme la virée de vigne, le seillon n’est donc pas une
unité de surface, et la contenance possédée est indiquée normalement en plus,
en boisselée ou gaulée. L’usage du mot apparaît comme le
témoin d’un temps ancien où il exprimait lui aussi une tâche de labour plus
qu’une superficie agraire, comme le journal.
Unités de volumes
Indiquons d’abord qu’on
privilégiait la notion de volume à celui de poids avant la Révolution dans la
mesure des céréales et du bois. Comme entre eux les blés (comme on disait alors) n’ont pas
la même densité, et que nous ne connaissons pas les espèces cultivées et encore
moins leur densité, la traduction en poids pour comparer avec l’usage moderne,
entraîne une petite marge d’approximation. Mais cela ne nous empêchera pas de
donner des valeurs jusqu’au gramme par la vertu de l'arithmétique.
Pour assurer le passage de
l’ancien système de mesure au nouveau, l’Administration des Domaines a établi à
la Révolution les valeurs en litres et kilogrammes pour chacun des anciens
boisseaux de froment du Bas-Poitou. Ainsi aux Essarts le boisseau de froment valait 22,67 litres et pesait 16,594 kg. À Montaigu il valait 19 litres, pesant 14,316 kg (1).
Des actes notariaux pendant la
Révolution, après l’instauration des unités modernes et du système métrique,
peuvent nous aider aussi à trouver des équivalences. Ainsi pour le seigle, dont la densité est
légèrement moindre que le froment, on a trouvé un acte du notaire de Sainte-Cécile
(utilisant la mesure des Essarts) du 19 décembre 1805, où il écrit qu’une rente
de 8 boisseaux de seigle équivaut à 171 litres de seigle (29). Cela fait un boisseau de seigle contenant 21,37 litres, et pesant 15,64 kg suivant nos calculs au « poids spécifique » (densité) légèrement inférieur à celui du froment. Mais un jugement du tribunal de Montaigu en 1804
indique pour une rente de même valeur une correspondance de 220 litres pour 10 boisseaux de seigle dans la
mesure des Essarts (30). Avec la même densité que ci-dessus, le boisseau de seigle
pèse alors 15,4 kg. Ces deux exemples montrent la difficulté
rencontrée par la mise en place du nouveau système métrique, puisque même les
hommes de loi n’avaient pas les mêmes tables de correspondance apparemment. Bref, les actes officiels peuvent comporter des erreurs. De
plus on constate que dans l’application du jugement de Montaigu, les montants
en décalitres ont fait l’objet d’un arrondi peu respectueux des règles arithmétiques
(31). On imagine la défiance qui pouvait alors régner chez les paysans. D’ailleurs, dans les comptes d’un
important propriétaire des Essarts en 1820/1827, on constate la pérennité des
anciennes façons de penser les mesures. Il mesurait le froment en nombre de
litres et non en kilos, et son unité de mesure était le « double », abréviation
familière signifiant double décalitre, soit un contenant très proche des 22,67
litres de l’ancien boisseau de froment à la mesure des Essarts (32).
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Boisseaux creusés
dans la pierre
à l’entrée d’un marché
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Cette mesure du boisseau des
Essarts a fait l’objet d’une réforme située approximativement au début du 18e
siècle, après quoi les notaires faisaient référence parfois à la « mesure réduite des Essarts »,
pour les rentes en céréales. Cette réforme a consisté à dire que 8 anciens
boisseaux valaient 7 nouveaux boisseaux, d’où l’expression « mesure réduite » (33). En appliquant le rapport
introduit par la réforme, le boisseau de seigle (densité de 0,9 du boisseau) à la veille de la Révolution,
dit de mesure réduite, valait 14,93 kg. Et son poids devait
être avant le 18e siècle de 17 kg. Mais cette précision de « mesure réduite » n’était
pas systématiquement indiquée dans les actes, et l’ordonnance du sénéchal de la
cour à ce sujet à disparu avec les archives du château des Essarts.
Le boisseau
contenait 8 mesures (34), unité
souvent utilisée pour calculer les quotes-parts des tenanciers ou teneurs
(propriétaires) dans le paiement des rentes en céréales. Et la mesure pouvait
être divisée en fraction comme le ¼ ou la ½. À Chauché, au lieu de la
mesure on a rencontré une fois l’utilisation d’une autre subdivision du
boisseau appelé l’écuelle. Elle
valait 1/16 de boisseau, soit une demi-mesure (35).
Enfin on trouve dans la
châtellenie de Saint-Fulgent, à la différence de celle des Essarts, le « boisseau rempli à comble ». C’est
que le boisseau dont nous venons de parler était rempli à ras,
c’est-à-dire affleurant les bords et sans surplomb. Mais on eut aussi des boisseaux « remplis à comble », c’est-à-dire
comportant un cône de grains, le « comblon »,
et contenant autant de matière sèche que possible. Son importance variait avec
la surface supérieure du récipient évidemment. On vit des marchands utiliser deux mesures, l’une à fort diamètre pour leurs achats, et l’autre plus étroite
pour leurs ventes. Dans le minage de Saint-Fulgent le récipient de boisseau étalon
était large, car chaque boisseau valait deux combles, réservé semble-il à la mesure de l'avoine. Ainsi une rente de 12
boisseaux en valait 24 en réalité (36). Mais dans
des comptes d’un particulier vers 1760 pour Saint-Fulgent on a trouvé le boisseau à la « grande
mesure » et le boisseau à la « petite mesure », la première
désignant probablement la mesure à comble et la deuxième la mesure à ras. Il
est indiqué que 32 boisseaux de la petite mesure font 24 boisseaux de
la grande mesure, mais sans indication de la matière mesurée (37). C’est dire si l'interprétation des quotités dans
les anciens documents exige de la prudence !
Dans les comptes du
château de la Rabatelière, on voit aussi le boisseau de sel, acheté au marché
de la Grossière par le régisseur dans les années 1770, par l’intermédiaire des
meuniers voisins, Lardière et Suire (38). On n’a pas réussi à connaître sa contenance. La cendre,
pour faire la lessive, était achetée aussi en quantité de boisseaux (38).
L’avoine, dont la
densité devait donner un poids un peu inférieur à celui du seigle, était mesurée
en nombre de ras ou rais dans les textes les plus anciens. Une
ordonnance de 1669 avait prescrit de mesurer l’avoine dans les mêmes mesures
qui servaient au blé. Cette initiative devait permettre aux militaires de mieux
contrôler l’achat d’avoine nécessaire à la nourriture de leurs chevaux. À la
veille de la Révolution on peut penser que le ras et le boisseau d’avoine étaient
synonymes. Mais au 17e siècle on avait 1,5 ras d’avoine équivalent à
un boisseau de froment à Paris, par exemple. Qu’en était-il en Poitou et
particulièrement à Saint-André-Goule-d’Oie ? Nous penchons vers une
équivalence entre le ras et le boisseau par le rapprochement de deux textes. En
1618 des notaires de Saint-Denis-la-Chevasse écrivent pour quantifier une
rente : « 40 boisseaux
seigle et 4 ras avoine mesure des Essarts ». Dans un autre texte de
1671 pour la même rente, les officiers des assises (justice seigneuriale) de Saint-Fulgent pour la Chevaleraye et la Javelière (Saint-André) écrivent : « 40
boisseaux seigle mesure des Essarts et 4 boisseaux avoine mesure susdite »
(39). Nous avons d’autres exemples dans le même sens en 1658 à la Chapelle de
Chauché, et même les notaires des Essarts indiquent dans des déclarations
roturières en 1740 et 1758 une rente de « 36 boisseaux ras avoine » (40). Néanmoins ce serait trop beau
d’en rester à ces constats allant dans le même sens. Une estimation par experts
en 1659 à la Rabatelière, des cens et devoirs dus à cause de la seigneurie de
la Roche de Chauché, affirme que le boisseau d’avoine à la mesure des Essarts y
valait deux ras (41). Il faut donc
garder à l’esprit cette situation un peu confuse en face des ras d’avoine de la
région.
On trouve aussi
le trulleau, utilisé pour l’avoine. Un trulleau valait 4 ras d’avoine (42). Mais dans un aveu de François Voyneau au Coin Foucaud pour son
droit de terrage à Puyravault et la Vallée (Essarts) en 1651, celui-ci mentionne 15 ras d’avoine, alors que son père mentionnait
pour le même droit 15 trulleaux d’avoine en 1620 (43). À la Merlatière on écrivait le mot tonneau à la place de
trulleau dans un aveu de 1598, mais sans équivalence avec la mesure du même nom
utilisée sur le port de Nantes (44). Le mot truel se rencontre aussi au 14e
siècle. Dans le tènement Canteteau, jouxtant
celui de la Porcelière, des rentes étaient tenues à cette époque sous l’aveu d’un
nommé Jean Canteteau. L’une d’elle était tenue par les héritiers d’un nommé
Racinous et contenait un truel d’avoine (45). Néanmoins le mot trulleau était
rarement utilisé. On l’a rencontré dans
les seigneuries de la Boutarlière et des Bouchauds et le fief Jarnigaud (46),
et encore jusqu'au 17e siècle seulement. Les Bretons de la châtellenie de Saffré (Loire-Atlantique),
utilisait la mesure de Nozay dans un compte de 1474. Une truellée y équivalait
à 5 boisseaux et 10 boisseaux faisant un setier (47)
Le quartier (ou quartau, quarteron) désignant
une quantité qui valait quatre boisseaux (48), ou autres choses (chapons, poissons). Désignait aussi le quart de cent.
Le septier valait 16 boisseaux de blé seigle, mesure de Montaigu ou des Essarts (27). Il est communément désigné dans les dictionnaires par le mot setier. Mais à Chauché, ce dernier mot "setier" désignait au 18e siècle une petite contenance de liquide, comme le vin par exemple (49). Une fois
en 1584 à Bazoges-en-Paillers on a vu le septier vu désigné par le mot « seizaine ».
La fourniture,
sorte d’unité de compte, désignait sur les marchés de la région la quantité de
21 boisseaux de toutes espèces de céréales (50). On rencontre le mot employé dans
les registres de comptes du château de la Rabatelière au 18e siècle. Dans
la région de Montaigu on employait le mot « charge » à la place, définie
dans la coutume du Poitou, articles 290 et 190 et note de jurisconsulte relative à la succession Darrot (51). Les
marchands de la Fosse à Nantes utilisaient le tonneau comme unité de
mesure des céréales, fèves et haricots, plus grande que le boisseau et le
septier (52). Dans les actes des notaires et des seigneurs de la région de Saint-André, on ne le rencontre pas. Mais dans
un bail du 22-10-1814 de la métairie de Lespinay (Cambronnière aux
Essarts), le notaire de Sainte-Cécile établi une équivalence du tonneau de
froment à la mesure des Essarts à 17,27 hectolitres ou 12,6 quintaux (53)
À la fin
du 16e siècle les volumes de blés s’exprimaient à Bazoges-en-Paillers
en sommes et en miches, dans les rapports que Julien
de Vaugiraud entretenait avec le meunier. Suivant le dictionnaire de l’ancienne
langue française de Godefroy, le mot "somme" désignait la charge d’une bête
de somme et une sorte de mesure contenant 6 setiers à Valence. À Bazoges la « grande
somme » a pu contenir 8 et 9 boisseaux. La miche serait aussi une mesure
de volume de blés (54).
Le volume
approprié au vin s’exprimait en nombre de pipes ou de barriques, dont nous n’avons
pas encore pu découvrir la contenance locale en litres avec certitude. E. Le Roy
Ladurie, décrivant le trafic du port de Nantes en 1570, donne l’équivalence de
425 litres pour une pipe de vin (55). On n’est pas certain qu’il en soit de
même en Bas-Poitou. L’historien
Amblard de Guerry note que la barrique devrait compter 230 litres en 1841 à
Chavagnes (56). Un marchand de Nantes
vendait du noir animal (engrais) par barriques dans les années 1840 à J.
Auguste Guyet des Essarts. Chacune contenait 145 litres de cette poudre ou 6
boisseaux (57).
La chaux
servant de liant dans la maçonnerie, qui était fabriquée par les chauniers de
la contrée à Chauché et la Merlatière notamment, était livrée en tonneau
ou muid (même contenance), dont la moitié était appelée pipe et le quart une
barrique, suivant des comptes datant du milieu du 18e siècle à la Rabatelière (58). Il ne serait pas prudent d’appliquer
automatiquement sans autre référence ces définitions aux mesures du vin, puisque
le contenu participait à la définition du volume du contenant. Et à cet égard
on appréciera la révolution apportée par le système métrique.
Pour les volumes
de foin on utilisait le millier,
mesure de masse pesant 1000 livres, soit 500 kg environ, suivant la littérature (59), et la
livre était généralement divisée en 16 onces. La
livre pesait 489,5 grammes (60). On n’a pas pu vérifier le poids exact de la livre à Saint-André, mais on l’a
fait pour définir l’once. Dans les comptes du château de la Rabatelière,
l’achat d’une marchandise est noté avec son coût unitaire, sa quantité et son
prix total, ce qui nous permet de calculer qu’il y avait bien aussi 16 onces
dans une livre (61).
Le poids des métaux précieux était évalué en marc,
et celui-ci pesait 8 onces ou 244,25 grammes, depuis le début du 12e
siècle (62).
Dans les mêmes comptes on
voit que le jalon de miel était une
unité de mesures de poids, valant 10 livres, soit environ 5 kg (63).
Pour les fagots
de bois on utilisait la corde au 19e siècle, correspondant à 3 stères (15). Mais on a trouvé le ligner aussi, de contenance inconnue en 1774 (64). Les officiers et employés de la maîtrise particulière des Eaux et
Forêts de Fontenay-le-Comte, comprenant la subdélégation de Châtillon dont
faisait partie Saint-André, exprimaient le volume des arbres en nombre de pieds
cube au 18e siècle (65).
Le droit de terrage pouvait
porter aussi sur le « rèbe »
(ou chou-rave, variété de navet), plante fourragère cultivée dès l’Ancien Régime
dans la région. Pour en indiquer les quantités, on comptait les charrettes de rèbe (66). Mais ce nombre
n’était pas une unité de mesure bien sûr, faisant penser aux journaux et aux
seillons, mesurant une tache puis conservés pour indiquer une superficie. Ici
on est dans le volume, mais la démarche d’origine semble la même. On
était dans un langage d’initiés qui souvent ne savaient pas compter, partageant une somme importante d’expériences
et un sens toujours en éveil de l’observation de la nature. Entre eux ils
savaient se dire, quitte à discuter parfois, que la sixième partie d’un champ
de rèbes valait 2 charrettes, par exemple. N’oublions pas qu’ils ont connu
depuis longtemps l’acidité ou l’alcalinité de leurs parcelles de terres, sans utiliser
ces mots ni celui de potentiel hydrogène. On a d’ailleurs un autre exemple avec
les cochons, où les prix négociés n’avaient pas besoin de mesure de poids précise pour être fixés. Leurs prix indiqués dans les comptes de la Rabatelière
au milieu du 18e siècle se référaient à leur âge et destination, à
engraisser ou à saler, sans donner leurs poids précis qu'on ignorait (67).
Dans le même sens on trouve le botteau de lin (la botte), dont le
seigneur de Saint-Fulgent prélevait 2 pognées (poignées) pour droit de halle les
jours de marché dans le bourg du lieu (68). Dans une vente par arrentement en
1773 aux Essarts, était dû « un bottereau de lin composé de 5 douzains »,
soit 60 fils (69). L’indication de cette précision de 5 douzains, laisse entendre
l’imprécision du mot bottereau.
Cette absence
d’unité de mesure pour évaluer le volume de rèbes, la botte de lin, le poids d'un cochon et la
surface des prés constitue un fossé difficile à franchir pour nos
contemporains, qui utilisent la puissance électrique ou la capacité d’un disque
dur dans leur vie quotidienne. Mais l’Histoire n’est-elle pas là pour nous apprendre à franchir ces
fossés en essayant de mettre de côté notre façon de penser ? Même
représentant un incontestable progrès, ici avec le système métrique, celle-ci devient préjugé quand on veut
comprendre un passé lointain, tout comme un espace lointain. Faut-il rappeler que le Bas-Poitevin de toute condition au 18e siècle mérite la même attention sur son identité que l'Indien des Tristes Tropiques au 20e siècle (70) ?
(1) Archives de Vendée, Annuaire de la société d’émulation de la Vendée,
Filaudeau, Du boisseau dans le Bas-Poitou avant 1789 (1859),
page 168 (vue 86 et s. dans les revues numérisées du site internet).
(2) Archives de Vendée, notaire de
Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/3, inventaire après-décès de Louis Corbier sieur
de Beauvais du 8 au 13 février 1762.
(3) Archives de Vendée, notaire de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/8,
assemblée d’habitants du 11-2-1776 à Boulogne.
(4) Archives de Vendée, notaires
de Chavagnes-en-Paillers, Bouron : 3 E 18/18, acte de notoriété du 19
fructidor an 5 constatant la mort de Charles Joseph de Goué en 1793.
(5) Recollement du 31-5-1724 du
bois du château de la Rabatelière, Archives de Vendée, maîtrise des Eaux et
Forêts de Fontenay-le-Comte : B 1451.
(6) Ficelle à mesurer des
planches, Archives de Grissay, Recettes et Dépenses d’Auguste Guyet.
(7) Inventaire en novembre 1814 des meubles et effets de J.
A. de Vaugiraud, Archives de Vendée, notaires de Chavagnes-en-Paillers,
Bouron : 3 E/31-26.
(8) Pierre Dupuy, Dictionnaire
encyclopédique illustré du parler Poitevin dans la commune de Romans,
2022, Éditions des Régionalistes, mot âne, page 15.
(9) E. Le Roy Ladurie, Histoire humaine et comparée du climat,
Fayard, (2004), page 365.
(10) Archives de Vendée, chartrier de
la Rabatelière : 150 J/C 77, déclaration roturière au bourg de la Chapelle
et Barotière (Fresneau) du 4-11-1658.
(11) Arrentement du 4 décembre
1767 des moulins de Corbeau (Boissière), Archives de Vendée, notaires de
Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/4.
(12) Partage du 18-10-1779 de la succession
de René de Montaudouin seigneur de la Rabatelière, page 16, Archives de Vendée,
chartrier de la Rabatelière : 150 J/C 68.
(13) Archives de Vendée, cadastre
napoléonien de Saint-André-Goule-d’Oie, table alphabétique des propriétaires, vue
1.
(14) Archives du diocèse de Luçon,
fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 48-1, paiement des domestiques au château de
la Rabatelière.
(15) Usages locaux du canton de Saint-Fulgent
(édition 1897), Archives de la Vendée BIB 597.
(16)
Archives de la Vendée, notaires de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/12,
arrentement du 20-11-1788 d’une lande de 8 arpents dans la forêt de Gralas par
Thomas René Montaudouin à Jean Nicolas Buet.
(17)
Archives du diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 13, aveu du
23-6-1774 de Saint-Fulgent (Agnan Fortin) à
la vicomté de Tiffauges (A. L.
Jousseaume de la Bretesche), page 17 et 4.
(18) 404 m2
selon : Usages locaux du canton de Saint-Fulgent
(édition 1897), Archives de la Vendée BIB 597. On a trouvé aussi une
équivalence de 608 m2 dans : Archives privées Gilbert, arrentement d’une vigne du 30-1-1779 de Pierre et Jacques
Robin à Jacques Jousseaume. Aussi 40 gaulées ou 608 m2 dans
l’arpentement en 1786 du fief de vigne de la Bouguinière (Essarts), le
chartrier de la Rabatelière : 150 J/G 11, document no 113.
(19) Accord du 26 décembre 1807 entre Guerry de la Fortinière et
Pierre Drapeau de la Bernardière à Saint-Georges, Archives d'Amblard de Guerry, classeur Prix et mesures. Dans quatre achats de vigne à Sainte-Florence entre 1822 et 1839, la boisselée d’Ancien Régime a été remplacée par un relevé de mesures où l’équivalence n’est jamais la même. Le journal de vigne y vaut : 600 m2, ou 616 m2, ou 633 m2, ou 675 m2 (Archives de Grissay, titres de propriétés, achats de Jacques Auguste Guyet).
(20) Archives de Vendée, notaires
de Saint-Fulgent, Bellet : 3 E 30/127, vente du 18-10-1781 de 3,5 virées de
vigne au fief de vigne de la Baugouinière, de Renée Charpentier à Pierre
Piveteau.
(21) Arpentement des fiefs de l'Ulière en 1821, Archives d'Amblard de Guerry, classeur Prix et mesures. Et cadastre napoléonien des
Essarts, tableau
indicatif des propriétaires des propriétés foncières et de leurs contenances,
Archives de Vendée.
(22) Arpentements et estimations
en octobre 1659 de la métairie de la Maisonneuve dépendante de la Rabatelière, Archives
de la Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/A 13-4, no 174.
(23) Aveu du 8-5-1469 de Jean Vayronneau pour des domaines à la Roche
de Chauché, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/C 11.
(24) G. Duby, L’économie rurale et la vie des campagnes
dans l’Occident médiéval, Champs Flammarion, 1977, page 96.
(25) Gaston
Roupnel, Histoire de la campagne
française, Tallandier, 2017, page 180.
(26) Aveu du 22-6-1541 de la
Barette aux Essarts, Archives de la Vendée, transcriptions par Guy de Raignac
des archives de la Barette : 8 J 87-1, page 12.
(27) 150 J/C 82, dossier sur la
rente noble de 112 boisseaux seigle due par le seigneur de la Chapelle à la
seigneurie de Tréhant ; 150 J/C 84 : papier censaire arrêté le 23
janvier 1723, seigneurie de la Chapelle.
(28) Archives de la Vendée,
chartrier de la Rabatelière : 150 J/C 95, déclaration roturière du 28 juin 1664 de la Boutarlière à
Languiller pour des domaines près de la Boutarlière.
(29) Archives départementales de la
Vendée, don Boisson : 84 J 29, acte d’extinction d’une rente du 28
frimaire an 14 (19-12-1805). Voir aussi le répertoire du
notaire Gabriel Benesteau de Sainte-Cécile, étude A, à la date du 28 frimaire
an 14, vue 122/427.
(30) 150 J/G 116, jugement du 19
ventôse an 12 (10-3-1804) du tribunal civil de 1
e instance de
Montaigu, Thérèse Martel contre François Cougnon.
(31) Archives de Vendée, rechercher
dans archives numérisées, successions au bureau de Montaigu de Mme de Martel
déclarée le 3-7-1827, vue no 182.
(32) Petit mémento de comptes de
Jacques Auguste Guyet, page 18, Archives de Grissay.
(33) 150 J/G 1, déclaration
roturière en 1751 de Pierre Grinraud pour domaines à la Maigrière.
(34) 150
J/G 45, rente de 20,75 boisseaux de seigle, répartition des rentes à la
Porcelière entre les teneurs.
(35) 150 J/C 15, chapelle Begouin, gaulaiement de la Naulière au 18e
siècle.
(36) Archives du diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 13, aveu du 23-6-1774 de Saint-Fulgent (Agnan Fortin) à la vicomté de
Tiffauges (A. L. Jousseaume de la Bretesche), page 22.
(37) Mesure de Saint-Fulgent dans
les comptes Fluzeau circa 1760, Archives d’Amblard de Guerry, classeur Prix et
mesures.
(38) Archives du diocèse
de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 58-8, administration du château de
la Rabatelière. Et 7 Z 58-11, Rabatelière, prix
des récoltes, bestiaux, denrées, outils, divers.
(39) 150 J/G 40, aveu de aint-Fulgent
du 27-3-1618 et tenue d’assise de la Chevaleraye, Javelière et la Roche du
11-3-1671, page 1.
(40) 150 J/G 11, déclaration
roturière du 22-7-1740 de François Macquignon à Languiller pour raison
de domaines au Pin. Aussi : 150 J/C
77 : déclaration roturière des teneurs du bourg de la Chapelle et
Barotière du 4-11-1658.
(41) 150 J/A 13-4, arpentements
et estimations en octobre 1659 du château de la Rabatelière et autres terres
jointes.
(42) Comptes des droits de Languiller et fiefs annexes (vers la 2e
moitié du 16e siècle), Archives de Vendée, chartrier de la
Rabatelière : 150 J/M 25, page 22.
(43) Archives de la Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/A 5, aveu du 1-9-1651 de François Voyneau à Languiller pour la 1/2 des terrages de Puyravault et la Vallée, et aveu du 16-8-1620 de René Voyneau.
(44) Archives nationales,
chartrier de Thouars : 1AP/1181, aveu du 1-6-1598 de la Jarrie, Merlatière
et Raslière à Thouars, page 30.
(47) B. Rabot, Les structures
seigneuriales rurales en Bretagne méridionale (14e-16e),
Presses Universitaires de Rennes, 2017, page 69.
(48) 150 J/G 35, requête du
29-3-1705 de la baronne des Essarts sur les droits seigneuriaux à la Roche Mauvin
contre la vicomté de la Rabatelière.
(49) Archives du diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 28-1, confrérie de la Charité de Chauché, règlement, page 12.
(50) Archives du diocèse
de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 58-11, Rabatelière, prix des
récoltes, bestiaux, denrées, outils, divers. Et livre de recettes en argent de
la Rabatelière (1730-1768), Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière,
150 J/K 1, page 193.
(51) Notes sur les charges, Archives d'Amblard de Guerry, classeur Prix et mesures.
(52) Registre paroissial de Saint
Nicolas de Nantes à la date du 20-12-1770. (53) Bail du 22-10-1814 de la
métairie de Lespinay (Cambronnière aux Essarts) par J. Allaire, Archives de Grissay,
dossier des baux de Grissay.
(54) Livre de raison de Julien de Vaugiraud (06-1584 à 08-1597), page 16,
Archives de Vendée, chartrier de Roche-Guillaume, famille de Vaugiraud :
22 J 9)
(55) E. Le Roy Ladurie, Histoire des paysans français, Seuil/PUF
(2002), page 378.
(56) Vente d'une vigne du 23-4-1841 relevée dans les archives de l'Ulière, Archives d'Amblard de Guerry, classeur Prix et mesures.
(57) Achats
des métayers de Grissay de 1836 à 1853, nouveau mémento de comptes, Archives de Grissay, Recettes et Dépenses d’Auguste Guyet.
(58) Livre
des comptes de la Rabatelière (1755-1767) et autres, Archives de Vendée,
chartrier de la Rabatelière : 150 J/K 6, page 48, 97 et 120.
(59) Cabourdin et Viard, Lexique historique de la France d’Ancien Régime, Armand Colin, 2012, page 213. Et H. Doursther, Dictionnaire universel des poids et mesures anciennes ... M. Hayez, 1840, page 280.
(60) De Corbier et Rambeaud, Lancelot Voisin
sieur de la Popelinière. Capitaine huguenot, diplomate, corsaire et historien
(1541-1608), Les Indes Savantes, 2022, page 208.
(61) Chartrier de la Rabatelière, ibidem : 150 J/K 6, page 48.
(62) Boris Bove, Le temps de la guerre de Cent Ans
1328-1453, Gallimard, Folio histoire de France, 2020, page 226. Et inventaire après décès du 8 au 13 février
1762 de Louis Corbier de Beauvais, notaire de Saint-Fulgent, Frappier, 3 E 30/3.
(63) Livre
des comptes de la Rabatelière (1755-1767) et titres de propriété, Archives de
Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/K 6, page 31.
(64) Archives du diocèse de
Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 13, aveu du 23-6-1774 de Saint-Fulgent (Agnan
Fortin) à la vicomté de Tiffauges (A.
L. Jousseaume de la Bretesche), page 21.
(65) Martelage du 6-3-1783
d’arbres situés à Saint-André-Goule-d’Oie, Archives de Vendée, maîtrise des
Eaux et Forêts de Fontenay-le-Comte : B 1461.
(66) 150 J/G 39, aveu du 26-1-1517
de la Boutarlière aux Essarts. En Poitou le rèbe désigne un navet fourrager [P.
Thibaudeau, Mon patois vendéen, édition Pays et terroir (2012),
page 291].
(67) Cf. note 58.
(68) Idem (17).
(69) Arrentement
du 23 juillet 1773 par Henri Noël Baudry, de la métairie sise au
Bois-Jaulin (Essarts), Archives de Vendée, minutier ancien des Essarts, étude (A),
Louis-Marie Landais, 3 E 13 1-7, vues 1 à
6/66.
(70) Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques, Plon, 1955.
Emmanuel François, tous droits réservés
Mars 2015, complété en novembre 2024
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