S’il était un titre prestigieux
autrefois dans la noblesse, c’était bien celui de prince et de Grand d’Espagne,
plus considérable que celui de marquis ou de duc. Dignité créée par Charles
Quint, le Grand d’Espagne se trouvait juste au-dessous des enfants du roi dans
la hiérarchie de la cour. Et dans le fief de la Machicolière à Saint-André-Goule-d’Oie, dans les années 1750, les habitants payaient leurs droits seigneuriaux à
l’un d’entre eux. « Belle jambe », pourrait-on penser par devers soi.
Quoiqu’ils ne lui en payassent que les trois quart, l’autre quart revenant à des
roturiers, les héritiers de Louis Prosper Proust, bourgeois de Saint-Fulgent (voir
l’article publié en 08-2013 : La famille Proust de St Fulgent et St André Goule d'Oie).
La situation était néanmoins
toute simple. Ce prince était l’héritier par sa mère de la petite seigneurie de
la Boutarlière (Chauché). Son propriétaire avait acheté, à moitié avec un roturier
enrichi, probablement deux siècles auparavant, les droits seigneuriaux perçus sur les terres du fief de la
Machicolière, situé près du bourg de Saint-André-Goule-d’Oie.
Le prince de Robech
Dans nos récits on voit dans tous
les milieux des familles s’appauvrir, et d’autres s’enrichir. Nous sommes donc dans
un cas extrême, mais significatif. Une fois de plus cependant la documentation historique
existe surtout pour les célébrités qui occupent les échelons élevés de la
société, tandis que les habitants eux-mêmes de la Machicolière sont à peine cités dans les archives. Cela nous
donne des récits historiques incomplets et déformés, et dans notre cas centrés
sur les titres de propriété des droits seigneuriaux. Ce n’est pas une raison
bien sûr pour garder le silence. Alors place au prince !
Il s’agit d’Anne Louis Alexandre de Montmorency (1724-1812), qui fut septième prince de Robech (en Artois, province devenue département du Pas-de-Calais) et Grand d'Espagne de première classe. Son père avait reçu cette dignité du
roi espagnol Philippe V. La province de l’Artois est devenue entièrement française en 1678.
Le
prince de Robech, comme il est appelé dans sa déclaration noble de 1753 à
Languiller (Chauché), était aussi marquis de Morbecque, comte d’Estaire,
vicomte d’Aire et baron d'Haverskerque. Au service du roi de
France, il fut colonel du régiment du Limousin en 1744, brigadier en 1748, maréchal aide de camp en 1749, lieutenant-général des
armées du roi en 1762. Il fut commandant en chef dans les provinces de Flandre,
Hainaut et Cambrésis. En 1753 il habitait Aix-la-Chapelle
et donna pouvoir à un avocat et sénéchal de la Forêt-sur-Sèvres pour faire sa
déclaration concernant la Machicolière.
Sa mère, Catherine Félicité du
Bellay de la Pallue (1708-1727), était morte jeune, après avoir apporté dans sa
dot la Boutarlière et les droits sur la Machicolière. Elle avait été dame du palais de la reine d'Espagne. Elle était
la fille de Charles comte du Bellay et de Catherine de Joncourt. Celle-ci était la fille de Marie
Gazeau mariée en 1665 avec Philippe de Joncourt, baron de la Forêt-sur-Sèvre.
C’était la dernière des Gazeau de la Boutarlière, famille qui possédait ce
petit fief de Chauché depuis un siècle et demi (1).
La Machicolière
Ce qu’on appelait le Fief de la
Machicolière au 16e siècle était composé de trois terroirs ou
tènements différents : Machicolière, Dibaudelière et Ridolière.
La Machicolière |
Du bourg de Saint-André on arrive à
moins d’un kilomètre de l’ancien village de la Machicolière, en empruntant la
voie qui longe le cimetière déjà mentionné en cet endroit dans le premier
cadastre de la commune en 1838. Il reste encore
quelques hectares de prés de chaque côté de cette route, témoins des temps
anciens. L’espace est devenu un lotissement résidentiel de maisons à la
campagne, souvent bien espacées les unes des autres, comme prenant leur aise,
avec leurs belles pelouses, entourées de haies bien taillées. L’ancien village
est signalé par une modeste pancarte, et semble avoir été absorbé dans cette urbanisation
moderne. Ici tout respire le neuf, et il nous faut faire un effort, fermant les
yeux, pour remonter au temps d’Henri IV ! C’était l’époque de la poule au
pot, et justement, nous reparlerons d’une poule un peu plus loin.
Commençons d’abord par le
village et tènement de la Machicolière. Le village avec son jardin occupait
une surface de près de 4 000 m2, comprenant une dizaine de
propriétaires en 1654. On imagine l’entassement des maisons avec leurs appentis,
granges, « loges »
(remises), et « tets »
(toits) aux animaux. Le jardin s’appelait le Grand Verger. Cela faisait un ensemble d’environ 11,5 ha répartis sur 25 champs et prés, dont
chacun de leur nom est cité dans les déclarations.
Ce qui frappe c’est le caractère
immuable des noms et des surfaces en un siècle et demi d’observation, de 1609 à
1753, offerte par les archives de la Rabatelière. On a ainsi le « pâtis du Vivier », dont le nom
anticipe probablement l’espace devenu désormais « le hameau du Vivier ». Le nom actuel du lieu-dit « Baillargeau » fait écho au « champ du Baillargeau », écrit par
les notaires depuis des siècles. Il fallait y ajouter un petit
tènement qui en dépendait, appelé « le
Bordage », et qui totalisait environ 3 ha, avec son demi-journal de
pré et ses 20,5 boisselées de terre, le tout dans 6 champs.
En 1550 l’aveu du Coin Foucaud,
seigneurie dont dépendait ces terres, fait état d’une friche à la Machicolière,
qui n’existe plus en 1609 (2). Ce petit détail est à rapprocher d’une
importante réalité historique. On sait en effet qu’au 16e siècle on
défricha partout en France des terres en jachère envahies définitivement de
broussailles. Ce fut l’époque de la renaissance démographique du pays et de la
croissance des productions céréalières, et autres cultures plus marginales. Les
historiens expliquent ce phénomène comme un rattrapage des désastres engendrés
par les épidémies de peste, les famines et les guerres. Celles-ci avaient fait
périr le tiers environ de la population française, à la fin de la guerre de Cent Ans, c’est-à-dire
au milieu du 15e siècle. Le retour à la paix et l’espacement des
épidémies avaient permis une forte croissance démographique de 1450 à 1500,
poursuivie sur un rythme plus lent jusque vers 1560. Pour satisfaire la
croissance de la demande en céréales, on remit en cultures de vieilles jachères.
Et c’est probablement dans ce contexte qu’il faut comprendre la fin de cette
friche à la Machicolière. Le même contexte explique aussi que les
bâtiments de la métairie de l’Oiselière à Chauché n’étaient que ruines en 1524,
désignés alors comme « la place et masuraux en quel lieu il y avait
anciennement hébergement, grange, cellier et ruages (abords) » (3).
Le tènement de la Machicolière jouxtait, en
direction du sud, le fief de Saint-André constitué par le bourg, la route partant
du village jusqu’au Coudray formant sa limite vers l’ouest, le pré du Cormier
et le ruisseau d’eau « descendant de
l’étang des Noues » le limitant dans les autres directions.
Les propriétaires cités dans la
première déclaration de 1609 sont au nombre de cinq : Laurent Brisseau,
André Echasseriau, Antoine Brillouet, Abraham Bretin, et une veuve dont le nom
est illisible (4). Neuf ans plus tard ils ne sont que trois : Julien
Brisseau, Christophe Eschasseriau, la veuve Abraham Bretin (5). Mais en 1654 et
1664 on en trouve onze : François Brisseau, Christophe et Abraham Echasseriau,
la veuve Pierre Echasseriau, André Brillouet, André Bretin, François Robin,
André Fulneau, Christophe Borderon, Georges Ouvrard, Pierre Pasquereau (6). Un
siècle après, en 1753, ils ne sont plus que six : Pierre Girardin l’aîné,
Pierre Girardin le jeune, Jean Lardière, les héritiers Antoine Girardin, Jean
Mandin, Louis Trotin (7). Malheureusement les déclarations de leurs suzerains
ne nous disent pas comment étaient réparties entre eux les surfaces de la
propriété du tènement .
La Dibaudelière, un ancien fief noble
Le tènement de la Dibaudelière
surprend par son existence. Même le cadastre napoléonien ignore son nom en 1838. En 1609 il ne comprend que quelques petites maisons basses appelées masuraux, et des granges. Il nous apparaît comme un habitat en voie de disparition, ou d’absorption par le village voisin de la Machicolière. D’ailleurs ses propriétaires en 1753 sont aussi certains propriétaires de la Machicolière : Pierre Girardin l’aîné, Jean Lardière, Jean Mandin, les héritiers Antoine Girardin. S’y ajoutent : Jean Bordron, François Fluzeau et les héritiers de Pierre Pottier.
Du Coudray vers la Dibaudelière
(devenue Machicolière)
|
Ce tènement n’est pas bien important avec
ses 21 boisselées de terre et ses 4 journaux de prés (environ 4,5 ha), répartis
sur 9 parcelles. Sa survie dans les papiers
des notaires doit surtout, nous semble-t-il, à son régime particulier de
redevances perçues.
La Machicolière
|
Touchant le terroir de la
Dibaudelière, le seigneur du Coin Foucaud (le nom du fondateur ou principal propriétaire du Coin Foucaud, sera abandonné après la Révolution), avait donné à rente perpétuelle
un petit pré de 0,66 journaux, appelé le « Pré du Cormier », moyennant le paiement d’un cens (redevance
féodale) de 4 sols annuels. Le propriétaire du pré s’appelait Boisseau au 16e
siècle. Le pré était rattaché au tènement de la Dibaudelière pour sa
déclaration (8).
De même on déclarait avec le
tènement de la Dibaudelière un autre champ de 6 boisselées appelé le « Pâtis du Vivier ». Il était sujet
au paiement annuel de 5 sols à noël.
Indiquons enfin qu’à côté de la
Dibaudelière, le seigneur du Coin possédait aussi une garenne (parcelle pour le
gibier), dite de « la Vrignonnière »
et un bois, dit de « la Dibaudelière ». Le 26 avril 1557, Jules de
Belleville, seigneur de Languiller, avait vendu à René Bertrand, seigneur de la
Vrignonnière (Essarts), plusieurs domaines, dont cette « garenne à conils située entre le Coudray et
la Machicolière à Saint-André-Goule-d’Oie, avec le droit de chasse » (9). L’historien Amblard de Guerry a
pris des notes d’un aveu du début du 15e siècle du Coin aux Essarts.
Sa date a disparu du document original, bien abîmé déjà au 19e
siècle, mais le rendant est Jean de Sainte-Flaive, seigneur de Languiller, ce
qui situe le texte entre 1404 et 1440. Il écrit sur la Dibaudelière : «
mon herbergement et ses appartenances affermé 40 sols et 2 mines de seigle par
chacun an. Item mon bois et ma garenne dudit lieu et mon étang du Pin, qui ne
courent point en rachat. ». En 1550 l’aveu du Coin rendu aux Essarts répète
cette description avec la possession du bois, de la garenne et de l’étang du
Pin, mais le seigneur de Languiller n’y possède plus d’hébergement, indiquant
seulement un « tènement onquel il y a certains mazerits (maisons en
ruines), situé près le village de la Machicolière … arrentés aux teneurs de ce
village » (10). Qu’une demeure soit associée à une garenne, un bois et un
étang, qui plus est celui du Pin, voilà qui désigne un noble comme possesseur à
cette époque. D’autant que le texte précise que le bois, la garenne et l’étang
ne couraient point à rachat, lequel était un droit de mutation à payer au
suzerain sur un bien noble. La demeure a disparu ensuite, comme le château du
Coin était en ruine vers 1405, et dont elle dépendait.
Amblard de Guerry a écrit que le
toponyme « Dibaudelière » existe encore aux Brouzils. Il indique son origine
probable : Guibon (prononcé Djibon avec un d final qui n’existe pas dans
la Guibonnière (prononcé le Djibounère). Pour expliquer la disparition de cette
demeure noble de la Dibaudelière il avance une hypothèse : peut-être le seigneur
de la Dibaudelière était-il devenu seigneur du Coin (11). Avec les dévastations
de la période, guerrières, épidémiques et climatiques, tout est possible, mais on ne dispose pas d’informations
pour étayer ce qui reste une interrogation.
La Ridolière
Le village et tènement de la
Ridolière, situé à l’est de la Machicolière, était un tènement particulier,
jouxtant celui de la Milonnière. Comme maintenant, il était traversé par
« le chemin qui conduit de Saint-André à la Brossière ». C’était le plus petit des trois tènements du fief, mais
il était important par son habitat et ses jardins, couvrant l’un l’autre une
surface à peu près égale (ensemble environ 2 ha avec les champs en faisant
partie).
Il comprenait des maisons,
granges, cour, comme tous les villages, mais on avait transformé avant 1609 un
ancien « quaireu » (cour)
en jardin, appelé le « Jardin Neuf ».
L’ensemble du village faisait 2,5 boisselées, comprenant en plus une pièce de
terre, appelée « Vigne de Haut »
d’une boisselée et demi.
Les parcelles de terre faisant
partie du tènement de la Ridolière étaient le « champ de la Herse » (3,5 boisselées) et le « Jardin de l’Ouche » à présent en
pré (1/3 de boisselée). S’y ajoutaient
quatre jardins avec chacun son régime propre de redevances féodales. Sont cités
invariablement de 1609 à 1753 : le « jardin de la Vigne Chatry » où étaient une maison avec sa
grange contenant 4 boisselées, puis le « Jardin du Four » et le « Jardin du Marché », contenant chacun 1 boisselée « à semer lin ». Le « Jardin de la Garnerie » contenait 3
boisselées « à semer lin ».
(Voir notre article publié sur ce site en mars 2015 : Les unités de mesure en usage à Saint-André-Goule-d'Oie sous l'Ancien Régime).
Cette description relevée dans la
déclaration des propriétaires des droits seigneuriaux n’est pas suffisante pour
connaître les propriétés. En particulier ces tenures ainsi décrites pouvaient
avoir été divisées ou au contraire regroupées, notamment pour constituer des
métairies et des borderies. À cet égard la documentation nous fait grandement
défaut, soit chez les propriétaires, bourgeois et petits nobles, soit chez les
notaires de Saint-Fulgent. Exceptionnellement on dispose d’un bail pour une
borderie de la Ridolière, daté du 4 décembre 1743 (12). Le propriétaire est un
bourgeois de Luçon, marié à la fille d’un bourgeois de Saint-André et Saint-Fulgent. Il
s’appelle Pierre Coutouly et elle s’appelle Marguerite Proust (Voir notre
article publié sur ce site en août 2013 : La famille Proust de St Fulgent et St André Goule d'Oie). Le texte du bail est particulièrement court :
« Nous
soussignés Pierre Coutouly conseiller du roi et receveur des décimes du diocèse
de Luçon et François Fluzeau marchand demeurant au village de la Brossière
paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie, sommes convenus ce qui suit, savoir que moi
Coutouly ai loué et affermé à François Fluzeau pour neuf années consécutives la
première desquelles a commencé de la fête de la Saint Georges dernière la borderie
de la Ridolière paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie tout ainsi qu’elle contient et
ce qui a ci devant jouit François Cougnon et Jean Chacun pour et moyennant la
somme de cinquante livres pour chaque année que moi dit Fluzeau promet et
m’oblige à payer au dit Coutouly en la demeure de Luçon, le premier paiement de
laquelle commencera à la fête de Saint Georges prochaine et ainsi continuera tant
qu’aura cours la ferme – acquitté les us et devoirs – sur la borderie, en
rapporter quittance au sieur Coutouly et de faire recouvrir les bâtiments de la
borderie deux fois pendant le cours de la ferme en fournissant par moi à ce
nécessaire ….fait double signé le 4-12-1743. »
On relève ici que le preneur est un important propriétaire
et marchand de la Brossière qui fera exploiter les terres soit en
sous-affermant soit en embauchant des valets. Le prix est convenu en argent au
lieu du partage de fruits, habitude fréquente à Saint-André à l’époque. Ce n’est
pas dit, mais la surface de la borderie se situe probablement dans la
fourchette 2 à 10 ha.
La Ridolière
|
En 1618, les propriétaires cités
sont : Pierre Brisseau, Pierre Robin, René Brocheu et Antoine Guereau.
Comme à la Machicolière, ils sont plus nombreux en 1654 : Laurent
Brisseau, Pierre et André Robin, Jean et Antoine Guereau, André et Jean
Bouffard, René et Mathurin Charriau, Jacques Fulneau et Louis Pierre Hazard.
Dix ans plus tard en 1664, on retrouve les mêmes noms, sauf André et Jean
Bouffard, remplacés par André et Jean Bousseau (13).
En 1753 la situation a changé
évidemment : les héritiers de Pierre Monnereau (syndic de la paroisse),
les héritiers de Jean Rondeau, André Bouffard, René, Jean et Jacques Chacun,
François Fluzeau (fermier d’une borderie, cité ci-dessus), Valérien Robin, les
héritiers Pierre Fonteneau, Jean You.
Les redevances du fief de la Machicolière partagées entre deux seigneurs
La propriété féodale sur ces
territoires du fief de la Machicolière ressemble à ce que nous rencontrons ailleurs
à Saint-André. Ils dépendaient de la seigneurie du Coin Foucaud, seigneurie née
avec le Moyen Âge probablement, dont le possesseur vers 1350 s'appelait Jean Allaire (14). Son château du Coin était en ruine vers 1405. Survivaient ses droits
seigneuriaux possédés par le seigneur de Languiller depuis le milieu du 14e siècle.
Logis de la Boutarlière, style renaissance |
En 1609 on constate que ces
droits seigneuriaux avaient été vendus par le propriétaire du Coin Foucaud, par
moitié au seigneur de la Boutarlière, et l’autre moitié à un roturier (non
noble) nommé Brisseau. Le logis de la Boutarlière était une
forteresse à but défensif, et non pas de parade, avec douves et pont-levis,
remontant sans doute au plus à la fin du 16e siècle.
Les documents ne citent pas le vendeur, mais pour bien d’autres villages de Saint-André-Goule-d’Oie il est connu vers le milieu du 16e siècle : le seigneur de Belleville, alors propriétaire de Languiller et du Coin Foucaud. Il avait besoin d’argent et a vendu les droits seigneuriaux au détail, tènement par tènement dans la seigneurie du Coin Foucaud.
Les documents ne citent pas le vendeur, mais pour bien d’autres villages de Saint-André-Goule-d’Oie il est connu vers le milieu du 16e siècle : le seigneur de Belleville, alors propriétaire de Languiller et du Coin Foucaud. Il avait besoin d’argent et a vendu les droits seigneuriaux au détail, tènement par tènement dans la seigneurie du Coin Foucaud.
Il a aliéné ses droits, se
réservant seulement le titre de fief, dont il rendait l’hommage au baron des
Essarts. Nous avons souvent rencontré à Saint-André cette situation un peu
compliquée de droit féodal. Parfois, les acheteurs étaient des nobles attentifs
à la position de seigneur, et qui ont ferraillé à cette fin devant les
tribunaux. Avec la possession des redevances féodales ils voulaient aussi
exercer la justice seigneuriale et toucher les droits dus en cas de changement
de propriétaires des domaines fonciers. Sauf que le seigneur de Languiller
voulait conserver les attributs de la seigneurie, et des conflits sont nés de
ces prétentions. Rien de tel à la Machicolière. À croire que pour fâcher les
hommes, les situations juridiques propices à alimenter les conflits sont utiles
mais pas suffisantes, encore faut-il y « mettre du sien ».
Pourquoi les archives du fief de
la Machicolière les plus anciennes ne commencent qu’en 1609 ? La mauvaise
conservation des documents avant leur arrivée dans les salles climatisées des
Archives départementales de la Vendée est évidente, avec les taches de
moisissure, l’encre pâlie, les pliures, les trous de rongeurs, etc. On sait que
le château de la Rabatelière, d’où elles proviennent, n’a pas passé la guerre
de Vendée sans dégâts. Néanmoins, la grande rareté des documents précédant
l’achat de Languiller et ses fiefs annexes par Marie du Fou en 1604 est
frappante. Sans les conflits judiciaires qui obligent à copier des textes
anciens, on n’a presque rien pour le 16e siècle, et rien avant. Et
le plus ancien aveu connu de Languiller et du Coin Foucaud en 1605, recopie un
texte antérieur de 1550, alors que beaucoup de personnes citées avaient changé
entre temps. Heureusement, les notes d’Amblard
de Guerry prises sur des documents qui n’ont pas résisté aux dégradations après lui, nous
permettent de remonter jusqu’au milieu du 14e siècle.
Les devoirs dus au Coin par Brisseau et le seigneur de la Boutarlière
Nous avons une déclaration du 27 avril 1609 qui a été écrite par les notaires de
la Merlatière à la requête des deux parties propriétaires. Leur compétence
territoriale, en tant que notaires seigneuriaux, comprenait le bourg de Chauché,
où a été signée la déclaration au bénéfice du seigneur de Languiller. La première partie du texte concerne
la seigneurie de la Boutarlière. On sait qu’elle possédait aussi les droits
seigneuriaux et une métairie sur le fief voisin de Saint-André à cette date. Elle
était représentée alors par la veuve de Léon Gazeau 1e du nom,
décédé en 1595. Elle s’appelait « Isabeau
de Plouer, dame de la Brandasnière, de la Boutarlière et de la Boissière,
demeurant audit lieu de la Boutarlière paroisse de la Chapelle de Chauché ».
Comme on le voit elle habitait le logis de la Boutarlière, qui n’a rien à voir
avec les palais du roi d’Espagne.
Antoine roi contesté du Portugal
|
Son mari avait été un « bourlingueur »
ayant fait parler de lui, loin de St André. Il fut un marin éprouvé, à qui le
roi de France Henri III permit d’armer pour le roi du Portugal, Antoine,
soutenu contre le roi d’Espagne. Léon Gazeau eut deux frères qui fondèrent les
branches du Plessis et de la Couperie des Gazeau, et trois sœurs, dont l’une,
Gilone, épousa Toussaint Menanteau, seigneur du Coudray à Saint-André.
Isabeau de Plouer, originaire de
la Guimenière en la paroisse de Mouchamps, était la fille de Jean de Plouer
seigneur de Saint-Benoît. Ce dernier tenait sous l’hommage du Coudray en 1550 (seigneur
Audayer) la moitié par indivis du terrage au village et tènement de la
Bergeonnière (15). Isabeau de Plouer avait épousé Léon Gazeau le 25 février 1580.
Elle était la sœur de Renée de Plouer, épouse de Jacques de Béjarry,
seigneur des Giroisières (au tènement de la Brossière à Saint-André). Elle eut un
fils, Léon IIe du nom Gazeau, qui épousa en 1613 Marie du Vergier.
La deuxième part à moitié de la
propriété des droits seigneuriaux de la Machicolière avait été acquise par un
nommé Brisseau, peut-être originaire des Essarts. En 1609 ses héritiers déclarants
sont André Brisseau, demeurant à la métairie de la Fregnière en les Essarts, et
Mathurin Auvinet, demeurant au village de la Gandouinière « paroisse de Saint-André-de-Goulledois »,
à cause de Catherine Brisseau sa femme. On les retrouve aussi dans une autre
déclaration faite en 1618, qu’ils firent à part du seigneur de la Boutarlière.
Le seigneur du Coin Foucaud
percevait deux sortes de redevances :
- De la part des Brisseau et de la
Boutarlière : 3 sols de « service
annuel de cens et devoir noble pour la reconnaissance féodale »,
rendable à la recette de Languiller chaque année à noël. Cette redevance
caractérise et prouve le lien vassalique, elle ne représente qu’un montant
symbolique à cette époque. C’est qu’il était fixe par nature, c’est-à-dire sans
pouvoir être réévalué au fils du temps, malgré l’inflation de la monnaie et la
hausse des prix.
- De la part des teneurs (propriétaires) de la
Machicolière et de la Ridolière : une redevance de 8 chapons et 1 poule, à
la toussaint et à noël par moitié, et à porter à Languiller. La Machicolière
contribuait pour 3 chapons, le Bordage pour 2 chapons, et la Ridolière pour 3
chapons et 1 poule, dont 2 chapons pour les teneurs du jardin de la Vigne Chatry, 1 poule pour les teneurs du jardin de la Garnerie et 1 chapon pour
les teneurs du jardin de l’Ouche.
On reste étonné de
la conservation de cette redevance par le seigneur de Belleville quand il a
vendu ses droits seigneuriaux. Les historiens, avec leur histoire de poule au
pot d’Henri IV, ont visiblement vu juste dans leur insistance à la rappeler au
fil du temps, à un point insoupçonné ! Deux siècles après, Languiller percevait toujours la volaille. En
1779 la Rabatelière (devenue propriétaire de Languiller) recevait un montant de
4 livres 10 sols au titre de cette redevance en chapons (16). Comment s’étonner après cela que la
célèbre marque du voisin volailler, « Maître CoQ », soit née à deux
kilomètres de la Machicolière !
Plus sérieusement, on peut
proposer l’explication suivante. D’abord la consommation de viande bovine n’était guère utilisée que
pour les bouillons ou pour les hachis et les « potages » (ce qui est
cuit dans un pot). La viande de volaille et de gibier était alors l’un des plats
préférés des personnes aisées de la bourgeoisie et de la noblesse (17). D’autant que le bouillon de poule était souvent recommandé pour les
malades. Ensuite il fallait du grain pour élever des poules, et on en a manqué
un siècle plus tôt quand la mort décima une grande partie des habitants. Si les dates
de la renaissance démographique et de la croissance céréalière que nous avons
citées plus haut sont celles retenues au niveau du royaume de France, nous ne
sommes pas sûrs qu’elles s’appliquent de la même manière dans la région. Et on
connaît le poids de la mémoire dans les mentalités. C’est ainsi que la
génération des Français, qui a connu les restrictions alimentaires de la
deuxième guerre mondiale, s’en est souvenue toute sa vie. Bref, Jules de
Belleville, car il s’agit probablement de lui, habitait Languiller en 1560 avec
sa femme, Jeanne du Bouchet, originaire de Puy-Greffier (Saint-Fulgent), et tenait
à ses chapons et à sa poule de la Machicolière.
La Boutarlière et les héritiers
Brisseau se partageaient par moitié entre eux les autres droits seigneuriaux
perçus. Ces droits étaient différents pour chaque tènement.
Les redevances perçues sur la Machicolière
Les terres de la Machicolière
étaient sujettes au droit de terrage (ou champart) consistant à prélever 1/6
des récoltes après la perception de la dîme ecclésiastique sur les cultures (celle-ci
en général 1/13 en Bas-Poitou, avec un petit droit de
boisselage à Saint-André). Nous
avons décrit toutes ces redevances dans notre article publié en février 2014 : Les droits seigneuriaux sur les roturiers de la Chapelle Begouin à Chauché. La situation était la même à Saint-André-Goule-d’Oie. Le terrage était une charge importante on le voit, qui retombait sur les
exploitants, car les propriétaires le faisaient supporter à leurs fermiers et
métayers. Les historiens modernes, comme Emmanuel Le Roy Ladurie, minimisent
l’importance du terrage ou champart au 16e siècle en France, sauf exceptions
régionales précise celui-ci (18). La Machicolière, et la petite région
environnante, entrent donc dans ces exceptions. Le terrage était partagé par moitié
entre le seigneur et le prieur de Saint-André jusqu’en 1550. Ensuite la part du
prieur fut supprimée par Jules de Belleville, un chef protestant, et tout
revint au seigneur (19). On a pu vérifier en 1745 à Chauché sur la borderie de
la Vignolle (dépendant de la Roche de Chauché) que là où le prieur percevait la
grosse dîme au 1/13 des gerbes de blé, le seigneur ne prélevait pas ensuite de droit
de terrage. On n’a pas rencontré de cas semblable à Saint-André après la privation du prieur de sa part des terrages, à la Machicolière et dans
11 autres tènements de la paroisse. On est tenté d’expliquer l’existence du droit
de boisselage à Saint-André par cette privation, mais on ne sait pas quand il a
été mis en place, et on ne peut donc pas l’affirmer avec certitude.
À côté, les autres redevances féodales avaient perdu beaucoup de leur importance à cause de l’inflation monétaire, et relevait surtout du symbole. Mais l’accumulation de toutes les redevances avec les impôts ecclésiastiques et royaux finissait par représenter dans la région une charge considérée à juste titre comme excessive depuis, même en se gardant de la propagande qui a généralisé le phénomène pour tout le royaume. Il faut aussi souligner que l’impopularité de ces charges s’est surtout concentrée aux 16e et 17e siècles sur les impôts royaux, signes pourtant de modernité avec la naissance de l’État. Sauf que cet État était loin, représenté par le personnel des fermes collectrices d’impôts, et voulait ainsi financer ses guerres. Aurait-il voulu financer des hôpitaux à la place, que l’impopularité n’aurait sans doute pas cessée. Leur tort essentiel résidait dans leur nouveauté. À cet égard, les charges seigneuriales, pourtant payées sans contrepartie de service, ont été longtemps mieux acceptées dans bien des contrées.
À la Machicolière, une Ouche
(« le Pâtis de l’Etang »)
et un jardin (« la Grande Motte »)
seulement ont été « francs »
(libre) de terrage pendant toute notre période d’observation. On appelait
« ouche » à l’origine, un
champ près d’un habitat dont la destination était laissée à la libre disposition
de l’exploitant (jardin, verger, pré ou culture). Il n’était jamais mis en
jachère provisoire, à la différence des terres labourables habituelles, parce que bénéficiant d’apport
régulier en engrais.
Les anciennes corvées de
charrois, pratiquées par les seigneurs du Coin Foucaud, avaient été transformées à la fin du Moyen Âge et au plus tard dans la première moitié du 16e
siècle, en rente, majorant celles existantes.
Seules subsistaient celles des fermiers et métayers sur le fondement
contractuel de leur bail. Mais ces corvées ne semblent pas avoir existé
à la Dibaudelière, ni à la Ridolière.
Le total des cens et rentes payés
par les propriétaires de la Machicolière en 1550 était de 79 sols et 8 deniers.
En 1609 il est de 84 sols et 8 deniers, et restera à ce niveau jusqu’en 1753. Chaque
année étaient perçus :
-
à la fête de Notre-Dame en août : 22 sols,
-
à la fête de Saint-Michel : 13 sols 4 deniers
-
à noël : 36 sols
-
et à la fête de Pâques : 13 sols 4 deniers
Rappelons qu’il fallait 12
deniers pour faire un sol (ou sou) et 20 sols pour faire une livre. Le louis
d’or valait 24 livres et l’écu 3 livres. Pour se faire une idée de ce que
représentaient ces montants, indiquons qu’à l’époque de Louis XIV une livre de
viande valait 5 sols, une livre et demi de pain valait 3 sols et un repas
frugal dans une auberge 5 sols. Et puis ces montants de redevances étaient
répartis entre tous les teneurs (propriétaires) en proportion de leurs surfaces
possédées.
Dans une société qui ne concevait
pas la séparation du religieux et du temporel, on voit que les fêtes
religieuses constituaient le repère habituel du calendrier.
À ces droits dus au seigneur
suzerain s’ajoutaient d’autres redevances particulières :
À la Boutarlière était due une redevance en
nature de 8 boisseaux de seigle, 8 boisseaux d’avoine (les boisseaux d’avoine
étaient appelés « rais » suivant les époques), et 7 chapons, chaque
année à la toussaint, « à cause de
certains arrentements faits aux teneurs de la Machicolière par les
prédécesseurs seigneurs de la Boutarlière ». Les arrentements avaient
consisté à vendre des biens immobiliers, probablement du foncier, moyennant une
rente perpétuelle. C’était une forme de crédit, de nature différente de la
rente féodale, car amortissable (rachetable) dans certaines conditions.
Le texte ne nous
donne pas la période de ces arrentements, mais ils ne remontent probablement
pas très loin dans le temps pour qu’on en fasse état. À cet égard ils
apparaissent à contre-courant de la pratique de la noblesse en d’autres régions
du Poitou, qui, à partir du 16e siècle, a préféré racheter les
tenures auparavant acensées, plutôt que de continuer à en acenser de
nouvelles (Voir la thèse de Louis Merle sur la Gâtine poitevine publiée en 1958).
- À la seigneurie de la Roche de Chauché était due
une rente de 16 boisseaux de seigle (1
boisseau valait 17 kg environ). Située à la sortie du bourg de Chauché vers la
Rabatelière, cette seigneurie possédait d’autres rentes sur Saint-André, dont nous
ignorons la nature noble ou roturière.
-
Au prieur de Saint-André une autre rente de 16 boisseaux
de seigle aussi due à la mi-août. On sait que cette rente, versée aussi à la
Bergeonnière, était due autrefois à un chapelain de Sainte-Catherine, que nous
n’avons pas encore repéré. Cette propriété ecclésiastique trouve probablement
son origine dans un don.
-
Enfin une rente de 8 boisseaux de seigle était
due à des particuliers du village comme héritiers et successeurs d’un nommé
Crespeau de Saint-Fulgent. Celui-ci avait été marchand dans le bourg et avait dû
s’enrichir, obligeant ensuite certaines personnes ayant besoin d’argent. Les
créanciers-rentiers servaient de banquiers à une époque où ceux-ci étaient en
nombre limité, à cause de l’interdiction de principe du commerce de l’argent
alors par l’Église catholique. En 1654 ces particuliers s’appelleront Fulneau
et Brisseau. En 1753 la rente a disparu du texte ; soit elle a été
rachetée, soit on a considéré qu’elle n’avait plus sa place dans une déclaration
non concernée par elle, du seigneur de la Boutarlière.
Toutes ces rentes sont précisées
« à la mesure des Essarts »,
propre à cette châtellenie, et différente de celle de Montaigu par exemple. La paroisse
de Saint-André-Goule-d’Oie entrait dans le champ de compétence territoriale de la haute
justice seigneuriale de la baronnie des Essarts.
Cette liste n’est pas exhaustive.
D’autres rentes, dues en dehors de toute relation féodale, pouvaient exister
comme nous venons de le constater.
En particulier, nous savons que
l’épouse du seigneur des Roches-Baritaud à Saint-Germain-de-Princay, Françoise
Gourdeau, possédait une rente de 16 boisseaux de seigle sur le tènement de la
Machicolière et Ridolière. Elle la vendit en 1684 à Jeanne Royer, habitante
comme elle de la paroisse des Chapelets (devenue la Ferrière) (20).
Dans les archives du notaire de Saint-Fulgent, on a trouvé une rente due par les propriétaires de la Machicolière à
Jean François Fluzeau de la Brossière de 1,5 boisseau de froment et de 9
boisseaux et 1/16 de seigle. Elle avait fait l’objet d’un titre de
reconnaissance en 1757 et elle a été payée jusqu’à la guerre de Vendée. Jean
François Fluzeau réclama dans les années 1810 le paiement des arriérés aux
propriétaires, remontant à cette guerre. Ceux-ci n’étaient pas d’accord sur le
montant et la nature des céréales. Il intenta un procès en 1811 et 1812, qu’il
gagna (21).
On remarquera la prédominance du
seigle et l’absence de froment, révélateur du type de cultures au Moyen Âge à Saint-André sur des terres trop acides. On sait qu’au cours du 17e
siècle certaines rentes ont évolué vers le froment dans la paroisse, mais pas à
la Machicolière, où il fallut attendre pour cela le 18e siècle.
Pour terminer, indiquons que se
percevait une dîme féodale sur les teneurs, de 2 agneaux et 2 toisons de laine
de brebis chaque année.
Ce que nous venons d’exposer
concerne le tènement de la Machicolière proprement dit, le tènement du Bordage
qui lui était rattaché avait son régime
propre. En plus du terrage, il devait 9 sols de rente en 1550, maintenus dans
la déclaration 1609 et les suivantes.
Les redevances perçues à la Dibaudelière
Pour la Dibaudelière, le
seigneur du Coin Foucaud indique en 1550 que dans une période antérieure, ses
prédécesseurs ont vendu les trois hectares du tènement aux teneurs de la
Machicolière moyennant une rente annuelle et perpétuelle en argent de 40 sols 1
denier. S’y ajoutait une autre rente annuelle de 8 boisseaux de seigle, le tout
payé par les teneurs de la Machicolière. Voilà encore une nouvelle vente de
tenures par un seigneur, à l’opposé du rôle de rassembleur (par rachats) de
tenures, exercé par les seigneurs de la Gâtine poitevine à partir du 16e
siècle (Bressuire et Parthenay). Ceci explique le nombre plus faible de grandes
métairies à Saint-André, comparé à cette région des Deux-Sèvres, et le nombre plus
important de petits propriétaires.
Dans la déclaration de 1609 on
voit que le cens, arrondi à 40 sols, a été vendu à la Boutarlière et au sieur
Brisseau avec les autres droits.
En revanche, la rente de 8
boisseaux de seigle avait dû être vendue à d’autres personnes. En 1618, elle
est payée à René et François Paineau, chaque année à la mi-août. En 1654 et
1664 elle est payée à Jacob Arnaudeau, soit héritier, soit acquéreur de cette
rente. Et en 1753 il est indiqué qu’elle a été acquise par François Fluzeau,
originaire de la Brossière, auprès des héritiers de Jacob Arnaudeau.
François Fluzeau revient à
nouveau dans notre récit, révélant au passage un mode d’ascension sociale
classique à l’époque : propriétaire, puis marchand. Si l’histoire de la
famille se poursuivait dans la tradition, un fils ferait des études, achèterait
un office et ferait un bon mariage, et un petit-fils pourrait être anobli par
son office. Mais 1789 n’est pas loin, qui changera la tradition, en partie. Sur cette famille, voir notre
article publié sur ce site en juillet 2017 : Les Fluzeau de la Brossière.
Les redevances perçues à la Ridolière
À la Ridolière le seigneur
du Coin Foucaud y percevait un terrage au 1/6, partageable par
moitié avec le prieur de Saint-André, comme à la Machicolière (22), suivant un
aveu rendu en 1550. Mais dans un projet d’aveu en 1605, le terrage
disparaît, ce qui fut confirmé dans un autre aveu de 1618. On en déduit que le
terrage a disparu dans la 2e moitié du 16e siècle et les
redevances féodales perçues ensuite furent une dîme et un cens. Le
droit de dîme portait sur « les agneaux,
veaux et pourceaux, laine et lenfait (lin) naissant, croissant et régissant sur les dits lieux de la Ridolière ». Les troupeaux de mouton avaient
toujours tenu une place importante dans
la région depuis au moins le Moyen Âge semble-t-il. Élevées un peu pour la
viande, les bêtes « bélines »
fournissaient surtout la matière première de l’artisanat textile local, avec
leurs toisons de laine.
De plus, la culture du lin pratiquée
à Saint-André-Goule-d’Oie jusqu’au 19e siècle, alors que la culture du
chanvre y parait quasi inexistante, venait compléter la laine pour alimenter sur
place le travail de filature et de tissage. Les seigneurs lui ont appliqué la
dîme. Le
quantum prélevé n’est pas précisé. On sait qu’il était souvent de
1/12 ailleurs à Saint-André. Elle a été vendue elle aussi, achetée par le seigneur
de la Boutarlière et le nommé Brisseau, qui l’ont perçue sans changement.
Le cens ou « devoir noble » était de 11 sols, 3
chapons et 1 poule. On sait que le seigneur de Languiller a conservé sur trois
parcelles précisément désignées un prélèvement de 3 chapons et 1 poule, et il a
vendu la redevance de 11 sols.
Pour cette dernière, chaque
partie du tènement était désormais taxée de manière indépendante des autres,
dès la déclaration de 1609 de ses nouveaux propriétaires.
D’abord le village avec son champ
appelé « la Vigne de Haut »,
devait 4 boisseaux de seigle par an rendable à la mi-août en la demeure de ses
possesseurs.
Les autres parcelles devaient une
redevance en argent, payable chaque année à noël :
Le jardin de la Vigne Chatry : 5 sols
Le Jardin du Four : 6 deniers
Le Jardin du Marché : 6 deniers
Le Jardin de la Garnerie : 2 sols
Le Jardin de l’Ouche, devenu pré : 8 deniers
Le Champ de la Herse : 12 deniers
Pour qui aime les situations
simples, mieux vaut ne pas s’attarder à la Ridolière !
Les lods et ventes et le droit de justice
Au terme de cette description des
redevances féodales annuelles, il faut ajouter les droits perçus à l’occasion
des changements de propriétaires des biens immeubles (dot, héritage, vente). Le
nouveau propriétaire devait payer un droit au seigneur de qui dépendait le
bien. On l’appelait « lods et vente » ou « vente et honneur », et en Poitou il
valait 1/6 de la valeur du bien. On sait qu’en d’autres villages de Saint-André (le Coin, la Boutinière, etc.), on s’est battu devant les tribunaux pour savoir
à qui devait revenir ce droit entre l’acquéreur des droits féodaux et
Languiller, titulaire du droit de fief. À la Machicolière, le seigneur de Languiller
n’a jamais rien touché et ne semble pas s’en être jamais plaint. Normalement,
il faudrait en voir la raison dans le contrat d’acquisition des droits, probablement
clairement rédigé sur ce point précis.
Par contre, le droit de justice,
qui lui aussi a constitué ailleurs une pierre d’achoppement comme les lods et
vente, n’est jamais évoqué dans les déclarations conservées pour la
Machicolière. Cela veut dire qu’il restait de la compétence du seigneur de
Languiller, si on se réfère à la règle
de la coutume du Poitou.
Les héritiers Brisseau, possesseurs d’une moitié des redevances
Revenons maintenant aux
propriétaires de ces droits seigneuriaux.
Du côté des héritiers Brisseau,
Mathurin Auvinet de la Gandouinière est décédé à Saint-André-Goule-d’Oie le 10
octobre 1647 (vue 6 sur le registre paroissial accessible sur le site internet
des Archives départementales de la Vendée). En 1654, le déclarant habitant la
Gandouinière s’appelle Guillaume Auvinet, probablement le fils de Mathurin,
mais nous n’avons pas pu l’établir. On sait seulement que ce dernier est décédé
à Saint-André-Goule-d’Oie le 24 septembre 1672 (vue 43), veuf de Marie Crespeau.
En 1664 il a été à nouveau déclarant avec Alain Auvinet, sans doute son frère.
Succédant à André Brisseau on a aussi en 1654 René Bertrand (se partageant par moitié avec Guillaume Auvinet), demeurant à la Goupillère en la paroisse de Saint-Martin-des-Noyers. Sur lui non plus on n’a rien trouvé dans les registres
paroissiaux. René Bertrand est soit héritier soit acquéreur de cette portion
des droits seigneuriaux perçus à la Machicolière. En 1664 c’est Pierre Bertrand
le déclarant, héritier du précédent, probablement un fils. Le 26 avril 1667, René et Pierre Bertrand, père
et fils, et Jeanne Davier femme de Pierre, demeurant au village du Clouin, cèdent
par échange le ¼ des terrages, rentes et devoirs qu’ils possèdent à la
Ridolière, Machicolière et Dibaudelière. Cette portion était alors partagée
avec Guillaume Auvinet pour l’autre ¼, et le seigneur de la Boutarlière pour l’autre
moitié. L’acquéreur est Valérien Robin, marchand tanneur demeurant à la
Girardière (Vendrennes), qui cède en contrepartie des parcelles de terres et
une somme de 400 livres (23).
Les seigneurs de la Boutarlière, possesseurs de l’autre moitié des redevances
En 1654 le seigneur déclarant de
la Boutarlière est René Gazeau, fils de Léon Gazeau IIe du nom et de Marie du
Vigier. Il avait un frère, David, qui se fera appeler à la même époque seigneur
de Saint-André-Goule-d’Oie, à cause des possessions de la famille dans le bourg,
appelé fief de Saint-André-Goule-d’Oie. Ils possédaient aussi la métairie de la Frissonière (les
Essarts) en 1740 (24). Suivant la tradition familiale, les garçons étaient
militaires. René Gazeau fut un fameux protestant, qui,
selon les dires dans la tradition du pays, se déguisa en prêtre, alla à Paris
où il dit plusieurs messes par jour, tant qu’il crut y être inconnu (25).
En 1664, c’est Renée Bonnevin qui
déclare pour le seigneur de la Boutarlière. Elle était l’épouse de René Gazeau,
décédé le 21 janvier 1662 à l’âge de 42 ans. Une partie de sa
pierre tombale était encore visible en 1967 sur une maison de la Charillère,
récupérée dans un champ près de la maison de la Boutarlière (26).
Renée Bonnevin s'était mariée le 25 mai 1644, elle était donc veuve en 1664 et fit sa déclaration au nom et comme mère et tutrice de sa fille Marie Gazeau. Elle n’habitait pas à la Boutarlière en 1664, mais à la Haute Braconnière (Dompierre-sur-Yon selon le dictionnaire toponymique de la Vendée, accessible sur le site internet des Archives départementales de la Vendée).
Renée Bonnevin s'était mariée le 25 mai 1644, elle était donc veuve en 1664 et fit sa déclaration au nom et comme mère et tutrice de sa fille Marie Gazeau. Elle n’habitait pas à la Boutarlière en 1664, mais à la Haute Braconnière (Dompierre-sur-Yon selon le dictionnaire toponymique de la Vendée, accessible sur le site internet des Archives départementales de la Vendée).
Elle s’est fait un nom parmi les
jurisconsultes commentateurs de la coutume du Poitou à propos du droit de
rachat. Mariée sous le régime de la séparation de biens, elle prétendait de ce
fait n’avoir pas l’obligation de faire la foi et hommage, suite à son mariage, pour
un bien noble lui appartenant. Cela lui permettait d’éviter le paiement du
droit de rachat à cette occasion. C’est que la coutume du Poitou prévoyait l’obligation
de faire la foi et hommage dans le cas du mariage du vassal. Le parlement de
Paris lui donna tort, considérant qu’on ne pouvait pas laisser l’obligation de
foi et hommage à la discrétion d’une formule de contrat de mariage choisie par
le vassal (27).
Sa fille, Marie Gazeau, épousa en
1665 Philippe de Joncourt baron de la Forêt-sur-Sèvre, et seigneur de
Ville-Arnoult, un protestant qui s’est réfugié à La Haye en 1687 après la révocation
de l’édit de Nantes (28). Il se distingua ensuite sur les champs de bataille
pour le compte des souverains protestants d’Angleterre et de Hollande.
Néanmoins sa descendance sut
faire carrière dans un des bastions les plus solides de la catholicité
européenne d’alors : le royaume d’Espagne. Leur fille, Catherine de
Joncourt, restée en France, fut probablement suivie de près pour la garder dans
le camp catholique. On lui fit épouser Charles comte du Bellay. Il fut
chevalier de l’ordre de Malte, un étendard du camp catholique. Héritière de
la baronnie de la Forêt-sur-Sèvre et de la seigneurie de la Ville-Arnoult,
Catherine de Joncourt entra donc dans la branche des seigneurs de La
Pallue et des Buarts de la famille du Bellay. Les livres ne citent pas, à tort,
sa seigneurie de la Boutarlière, sauf bien sûr celui relatant son histoire,
écrit par Xavier Aimé (29). Joachim du Bellay, poète
français (1522-1560) de la Pléiade, est apparenté à cette famille.
Catherine de Joncourt eut deux
filles. La première épousa Charles François d’Estaing, marquis de Saillans,
mort en 1686 sans postérité.
Ranc : Portait de Louise
d’Orléans
reine d’Espagne
|
La deuxième, Catherine Félicité
du Bellay, épousa Anne Auguste de Montmorency (1679-1745), cinquième prince de
Robech et Grand d’Espagne. Elle fut elle-même dame d’honneur de Louise Élisabeth d’Orléans, reine douairière d’Espagne et veuve de Louis Ie,
alors que son mari était Grand-Maître de la maison de la reine. C’est la mère
de notre prince de Robech déclarant en 1753 pour ses droits sur le fief de la
Machicolière.
À cette dernière date on note que
la portion des droits appartenant au seigneur de la Boutarlière est des ¾ au
lieu de la ½ auparavant. Il avait acquis une partie de l’autre portion, avec
Louis Prosper Proust. Le quart restant appartenait en effet aux héritiers de ce
dernier en 1753.
Ces droits sur la
Machicolière sont perçus par Pierre Garnaud, suite au renouvellement, le 2
septembre 1753, de la ferme de la maison noble de la Boutarlière, pour 5 ans à
commencer à la Saint-Georges 1755. Pierre Garnaud est notaire et procureur,
demeurant à la Boutarlière avec son épouse Marie Madeleine Monnereau. Le bail
fait suite à celui consenti le 27 juin 1749 à Pierre Monnereau (beau-père de
Pierre Garnaud). Le prix annuel de la ferme est de 1 500 livres. Il
comprend l’exploitation de la métairie de la Boutarlière, des bois, du moulin à vent, des vignes
à complant, des redevances seigneuriales, etc. La métairie est garnie par le
preneur de gros bétail pour la somme de 1324 livres, plus 86 livres pour les
brebis et 45 agneaux. Au titre des menus suffrages, le preneur doit une
douzaine de perdrix, qu’il doit porter à la messagerie des Landes-Genusson pour
les faire conduire « en l’hôtel
dudit seigneur de Montmorency à Paris, rue Grenel, faubourg Saint-Germain, dont
ils paieront le port » (30).
En 1770, le prince de Robech vendit le fief de la Boutarlière, avec les droits sur la Machicolière, à
Jacques Grégoire Boutillier, notaire et procureur fiscal, habitant
Mortagne-sur-Sèvre. Sa fille, Marie Françoise Boutillier, épouse de René
Merland, en hérita (31).
Il dû y avoir des ventes de
redevances seigneuriales depuis 1550 au profit du seigneur de la Rabatelière,
car on voit ce dernier percevoir en 1789 sur la Machicolière une rente annuelle noble de 16 boisseaux d'avoine à la mesure des Essarts (16 livres), et en argent et chapons (4 livres 10 sols) (32).
On voit ainsi dans l’histoire des
droits seigneuriaux de la Machicolière, que bien avant leur suppression en
1789, ils avaient pris une distance certaine avec la notion même de seigneur
féodal. Attachés à la naissance de la propriété censive ou roturière, ces
droits n’étaient plus compatibles avec la notion moderne de la propriété, que la
Révolution française va élever au rang des droits de l’homme.
Quant aux découpages anciens de
l’espace en tènements, ils disparurent avec les droits qui les avaient vus
naître. Quand les géomètres du cadastre napoléonien vinrent à la fin des années
1830 à Saint-André-Goule-d’Oie, ils découpèrent l’espace à partir des parcelles
existantes de propriétés, regroupées dans des sections cadastrales de plusieurs
dizaines d’hectares à chaque fois.
Les anciens tènements du fief de
la Machicolière se retrouvèrent dans la section D du Bourg en 1838, comprenant
six sous-sections dont l’une porte le nom de la Ridolière (sous-section no 5).
Le village de la Machicolière avec son jardin se retrouvèrent dans la
sous-section no 6, dite du Bourg. On chercherait en vain à établir une
correspondance entre le cadastre et les anciens tènements, même si les noms des
champs, des prés et des jardins ont perduré pour beaucoup dans la suite des
siècles.
Enfin, on remarquera que si les
tènements ont servi de base aux « droits seigneuriaux », le cadastre,
lui, a servi de base aux « contributions directes ». Et ici, chaque
siècle a choisi ses mots en fonction de sa sensibilité propre.
(2) Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière :
150 J/G 61, aveu du Coin Foucaud et du
Vignault du 2-7-1605 par Languiller aux Essarts. Et 150 J/G 37, déclaration
noble du 27-4-1609 de Plouer (de), Brisseau et Auvinet pour des droits
seigneuriaux au fief de la Machicolière.
(3) Aveu du 22-5-1524 de Denis
Macaire à la Vergne Ortie pour l’Oiselière (Chauché), Archives de Vendée,
chartrier de la Rabatelière : 150 J/C 18.
(4) 150 J/G 37, déclaration noble du 27-4-1609 de Plouer
(de), Brisseau et Auvinet à Languiller pour des droits seigneuriaux au fief de
la Machicolière.
(5) 150 J/G 37, déclaration noble du 3-4-1618 de Brisseau et Auvinet à Languiller
pour des droits seigneuriaux au fief de la Machicolière.
(6) 150 J/G 37, déclaration noble du 2-3-1654 de Gazeau, Bertrand et Auvinet à
Languiller pour des droits seigneuriaux au fief de la Machicolière.
(7) 150 J/G 37, déclaration noble du 1-9-1753 du prince de Robech à Languiller
pour des droits seigneuriaux au fief de la Machicolière.
(8) 150 J/G 61, aveu du Coin
Foucaud et du Vignault du 2-7-1605 par Languiller aux Essarts.
(9) 150 J/A 11, affaire
du chemerage de la seigneurie des Bouchauds, copie du 11-7-1702 de cinq
documents à la demande du seigneur de la Vrignonnière.
(10) Notes no 1 à 3 sur la Dibaudelière
à Saint-André-Goule-d’Oie, Archives d’Amblard de Guerry : S-A 2.
(11) La Dibaudelière à Saint-André-Goule-d'Oie aux 15e et 16e siècles, Archives d'Amblard de Guerry : S-A 4.
(12) Archives départementales de
la Vendée, Don Boisson : 84 J 30, bail de la borderie de la Ridolière du
4-12-1743.
(13) 150 J/G 37, Languiller
Machicolière, déclaration noble du 28-6-1664 de 4 teneurs à Languiller pour les
droits seigneuriaux sur le fief de la Machicolière.
(14) Note no 39 sur le Coin à
Saint-André-Goule-d’Oie, Archives d’Amblard de Guerry : S-A 1.
(15) Idem (8).
(16) Partage du 18-10-1779 de la succession de René de
Montaudouin seigneur de la Rabatelière, page 53, Archives de Vendée, chartrier
de la Rabatelière : 150 J/C 68.
(17) J. L. Flandrin, La
distinction par le goût, dans « Histoire de la vie privée », Tome
3, Seuil, 1986, page 275.
(18) Emmanuel Le Roy Ladurie, Histoire des paysans français de la peste
noire à la Révolution, Seuil-PUF 2002, page 199.
(19) Note no 2 sur la Machicolière à Saint-André-Goule-d'Oie aux 15e et 16e siècles, Archives d'Amblard de Guerry : S-A 2.
(20) 150 J/G 44, vente du 30-7-1684 de Françoise Gourdeau à Jeanne Royer de diverses rentes perçues à Saint-André-Goule-d’Oie, Boulogne et Saint-Fulgent.
(20) 150 J/G 44, vente du 30-7-1684 de Françoise Gourdeau à Jeanne Royer de diverses rentes perçues à Saint-André-Goule-d’Oie, Boulogne et Saint-Fulgent.
(21) Archives de Vendée, étude
des notaires de Saint-Fulgent, Frappier 3 E 30/138, jugement de condamnation du 29
avril 1812 au procès Fluzeau/Bordron.
(22) Note no 1 sur la Ridolière à
Saint-André-Goule-d’Oie, Archives d’Amblard de Guerry : S-A 2.
(23) Note no 4 sur la Ridolière à
Saint-André-Goule-d’Oie, Archives d’Amblard de Guerry : S-A 2.
(24) 150 J/G 117, déclaration roturière du 21-7-1740 de 6
teneurs à Languiller (Charles Louis Chitton) à cause du fief Pothé pour raison
de domaines au village du Clouin.
(25) Archives du diocèse de
Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 29-2 notes sur la Boutarlière.
(26) Archives du diocèse de
Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 18-2 notes sur la famille Gazeau.
(27) Jean Lelet, Observations sur la coutume du Poitou
(1710), page 260.
(28) François Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Badier, Dictionnaire de la noblesse,
contenant les généalogies, l'histoire & la chronologie des familles nobles
de France, 1774, page 156.
(29) Xavier Aimé, La Boutarlière ou le passé retrouvé,
édité par l’auteur. Archives de la
Vendée : BIB
MEM 455.
(30) Idem (25).
(31) Boutiller de Saint-André, Mémoire d’un père à ses enfants, Une
famille vendéenne pendant la grande guerre (1793-1795), Plon, Nourrit et Cie
(Paris) 1896, pages 325 et s.
(Gallica Identifiant
: ark:/12148/bpt6k55351940). Et archives de Vendée, fonds Lagniau, la
Boutarlière : 270 J 59, page 11.
(32) Livre des recettes et
dépenses 1787-1789, Archives de la Vendée, chartrier de la Rabatelière :
150 J/I 55, page 23.
Emmanuel François, tous droits réservés
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