Les nouveaux seigneurs de Languiller au milieu du 17e siècle
Maximilien Eschallard vendit la baronnie de Belleville en 1647 pour 63 500 livres à Julien Aymon, seigneur des Forges-Petitières (Venanseau) et châtelain de Beaulieu (Beaulieu-sous-la-Roche) (1). Puis il vendit Languiller en 1650 à Pierre Le Geay, seigneur de la Getière (Saint-Georges-de-Montaigu). Ce dernier s’était marié la même année avec Elizabeth Davy. Il était aussi grand prévôt général du Poitou, office s’occupant de police à cette époque.Pour chasser les pillards et les gens de guerre, des offices de prévôts provinciaux sont créés au début du 16e siècle par le roi. Ils font concurrence aux sénéchaux en place, rendant la justice à l'encontre des criminels pourchassés. Henri II les supprima pour cette raison, laissant subsister des prévôts généraux, attachés aux maréchaux et aux gouverneurs des provinces. Mais ses réformes furent appliquées différemment selon les provinces (2). Le Poitou eut son prévôt général, assisté d'archers, ses hommes de mains (3).
la Getière
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Le château de Pierre Le Geay, situé au sud du bourg
de Saint-Georges-de-Montaigu, est devenu à notre époque un restaurant, donc ouvert au public. On peut y découvrir avec intérêt les restes de la demeure seigneuriale des
Le Geay. Un texte accroché aux murs du restaurant raconte l’histoire du
grand-père, Pierre Le Geay, qui se rendit célèbre avec la capture
du brigand Guillery en 1608. C’est pour cet exploit qu’Henri IV l’aurait anobli
par lettre patente en juin 1609, signée à Fontainebleau (4). Il s’était marié avec Gabrielle Charretier.
Son fils fut André Le Geay, seigneur de la Getière, la Cantardière
(Moutiers-les-Mauxfaits) et l’Etablière (5).
Son petit-fils Pierre Le Geay reçut
une déclaration roturière en 1653 de 12 propriétaires au tènement de la
Boutinière. Elle énumère les domaines tenus et les droits perçus par le
seigneur de Languiller, que nous connaissons, sans rappeler le droit de terrage
dû au seigneur de Saint-Fulgent et à celui des Essarts. Et une main à ajouter au
dos du document de sept pages, probablement Pierre Le Geay ou son
fermier : « blâmable
n’ayant pas déclaré (que) les terres
étant sujettes à terrage. Savoir qui
a amorti la terragerie ». Cette remarque en forme de question révèle
l’ignorance de son auteur. Le terrage n’avait pas été amorti mais vendu, et la
déclaration n’était donc pas blâmable.
De toute façon, Pierre Le Geay
revendit Languiller en 1666 à René Langlois, seigneur de la Verrie, qui avait
épousé Catherine Le Gras, fille du seigneur de Linières. Mais la vente fut
annulée en 1670. C’est alors que les héritiers de Pierre Le Geay vendirent à
nouveau Languiller, et ses fiefs annexes à Philippe Chitton en deux étapes en 1671
et 1674 (Voir notre article publié en juin 2015 : La saisie féodale de la Mancellière à St André Goule d’Oie). Le
nouveau propriétaire est connu pour être un « accrocheur », et grâce
à lui la querelle entre les seigneurs de Languiller et de Saint-Fulgent pouvait
resurgir, au sujet des tènements de Saint-André-Goule-d’Oie.
Les nouveaux seigneurs de Saint -Fulgent au 17e siècle
Mais qu’était devenu le seigneur
de Saint-Fulgent, Jacques Bertrand, que nous avons laissé en 1618 ? Il
s’était marié le 14 septembre 1613 avec Jeanne Durcot. Elle était la fille du très engagé dans les rangs
protestant du seigneur de la Grève (Saint-Martin-des-Noyers), Pierre Durcot. Jacques Bertrand et Jeanne Durcot étaient de
fervents protestants. Ainsi Jeanne Durcot légua-t-elle à l’église réformée de Saint-Fulgent 50 livres de rente perpétuelle et une somme de 300 livres au
ministre du lieu (nom donné chez les protestants à la personne chargée de
conduire le culte). On sait qu’un temple existait, qui fut démoli plus tard. Comme
du reste, le château de Jacques Bertrand à Saint-Fulgent, qui fut remplacé par un nouveau château avant la
Révolution à l’initiative d’Agnan Fortin .
Bourg de Saint-Denis-la-Chevasse
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Jacques Bertrand est mort à Saint-Denis-la-Chevasse le 8 septembre 1626 dans la religion protestante. En tant que seigneur
du lieu il avait droit d’être enterré dans l’église paroissiale, mais un édit
royal avait interdit l’inhumation des protestants dans une église catholique.
Ils devaient l’être dans un cimetière protestant, ou à défaut dans un cimetière
catholique. Le curé du lieu refusa l’inhumation dans son église, et devant
l’insistance de la veuve, fit appel à l’évêque. Celui-ci se déplaça à Saint-Denis-la-Chevasse où il reçut des menaces d’une troupe de soldats conduits par des
gentilshommes protestants. L’inhumation eut lieu quand même le 15 octobre 1626,
avec un renfort de protestants en armes commandés par Durcot de la Roussière,
baron de la Grève, beau-frère du défunt. Le curé et les habitants catholiques
portèrent plainte, et le parlement de Paris décida de l’exhumation du corps, une
église ne pouvant être « polluée par
la sépulture de ceux de la religion prétendument réformée », en
contravention avec un édit du roi. Le corps fut porté au cimetière voisin
catholique, parce qu’il n’y avait pas de cimetière protestant. Il ne faudrait pas voir dans l’insistance
du baron de la Grève à défendre l’inhumation dans l’église de Jacques Bertrand
qu’un attachement à un privilège de noble. L’époque, catholiques et protestants
confondus, attachait beaucoup d’importance à être enterré auprès de ses ancêtres
(6). La violence de l’épisode ne se comprend pas entièrement sans cela.
Leur fils René Bertrand se maria
en 1640 avec Suzanne Boussiron, et décéda peu après, laissant un fils unique
René IIe du nom. Or la succession de Jacques
Moreau, un bourgeois demeurant dans le bourg de Saint-André-Goule-d’Oie, devait
de l’argent au seigneur de Saint-Fulgent. Pierre Moreau, frère du précédent et
prieur-curé de Saint-André, fut nommé tuteur et curateur aux personnes et aux
biens des enfants de Jacques Moreau. Et à ce titre il passa un acte avec le
tuteur et curateur du fils de défunt René Bertrand seigneur de Saint-Fulgent le
12 septembre 1650 : Abraham Tinguy, chevalier
seigneur de Nesmy (7). Plus tard ce dernier fut remplacé par un parent
de l’orphelin pour rendre l’aveu de Saint-Fulgent, Paul Bertrand, seigneur de
la Merandière. René Bertrand et Abraham de
Tinguy étaient cousins. La mère d’Abraham de Tinguy (Anne Bertrand) était sœur du
père (Jacques Bertrand) de René Ier Bertrand.
Suzanne Boussiron vécut à Bray en 1647 (Saint-Macaire-du-Bois dans le Maine-et-Loire). On sait peu de choses sur elle et son mari, en partie à cause de leur religion. Ils sont presque absents du registre paroissial catholique de Saint-Fulgent ou d’ailleurs au 17e siècle. On sait que les protestants avaient leurs propres registres, mais qui n’eurent pas force légale et peu sont parvenus à la postérité. Et quand les persécutions contre les protestants reprirent au 17e siècle, ils durent faire des actes notariés à la place. On en voit ainsi quelques-uns à Vendrennes, pour enregistrer les décès, préalable à l’ouverture des successions.
Abraham Tinguy est mort en 1681.
Il avait épousé en 1646 Suzanne Bodin et se remaria avec Marie Bejarry. Son frère Florimond, seigneur de Vanzay
épousa Élisabeth Boucquet, laquelle se remaria avec Antoine de Ranques,
seigneur de la Clavelière. Le fils de Florimond Tinguy, Abraham Théophile, acheta
la Sauvagère en 1680. Et deux des fils d’Abraham Théophile furent l’auteur,
l’un de la branche du Pouët (Charles Auguste), l’autre des branches de la
Sauvagère et de la Giroulière (Jean Abraham, mari de Perrine Bruneau). Ce
dernier, qui a longtemps vécu au Coudray et à la Chevaleraye, était donc le
petit-neveu d’Abraham Tinguy cité ici.
Suzanne Boussiron vécut à Bray en 1647 (Saint-Macaire-du-Bois dans le Maine-et-Loire). On sait peu de choses sur elle et son mari, en partie à cause de leur religion. Ils sont presque absents du registre paroissial catholique de Saint-Fulgent ou d’ailleurs au 17e siècle. On sait que les protestants avaient leurs propres registres, mais qui n’eurent pas force légale et peu sont parvenus à la postérité. Et quand les persécutions contre les protestants reprirent au 17e siècle, ils durent faire des actes notariés à la place. On en voit ainsi quelques-uns à Vendrennes, pour enregistrer les décès, préalable à l’ouverture des successions.
L’activité des protestants à
Saint-Fulgent fut dénoncée par le chanoine Ruchaud et député du clergé du diocèse de
Luçon à l’assemblée générale du clergé de France dans son cahier des remontrances
en date du 2 octobre 1660. On y lit notamment : « Au bourg de
Saint-Fulgent il y un temple bâti depuis peu où le prêche se fait et se
continue nonobstant les défenses du présidial de Poitiers, où tous les
ministres sont reçus et il n’y a point de particulier, et les religionnaires
ont des écoles publiques sans permission du roi et au préjudice des oppositions
des gens du roi de Poitiers. » (8).
Suzanne
Boussiron, dame de Saint-Fulgent, fut marraine au baptême de la fille de
Jacques Thoumazeau, procureur fiscal de ce lieu, le 24 avril 1665. Elle était la fille
de Jacques
Boussiron et de Marie Bouhier, son père appartenant à une famille de protestants
du Poitou. Il était lui-même
le fils de René Boussiron, seigneur de Grand-Ry (Mouchamps), de Bray et
de Pellouaille, et avait été élevé à la cour de Ferrare où on vit Calvin et
Marot, et où son père avait été échanson
(chez Renée de France, fille de Louis XII et d’Anne de Bretagne, épouse depuis 1528 d'Hercule d'Este, dont la dame d’honneur
fut un temps Mme de Soubise néde Saubonne dame du Fresne). René Boussiron prit part, dans les rangs huguenots, aux guerres de religion, suivant
notamment Philippe Eschallard dans sa campagne de 1580 (9), et dont la veuve
acheta plus tard la seigneurie de Languiller. Revenue au Parc à Mouchamps vers 1536/1537, Mme
de Soubise fit de Mouchamps un foyer de propagande protestante. Son fils, Jean
l’Archevêque, et sa petite-fille, Catherine de Parthenay, continuèrent de
soutenir la Réforme.
En 1654 les Assises de Languiller poursuivaient la dame de Saint-Fulgent pour faire sa déclaration des biens qu’elles possédaient dans la mouvance de la cour. Défendue par le sénéchal de Saint-Fulgent, Me Gilles Couppé sieur de la Rigournière, elle obtint un délai pour se présenter aux assises prochaines (10).
Une autre façon d’être connu est de faire parler de soi, ce qui est d’autant plus facile que l’on est élevé dans l’échelle sociale. C’est comme cela qu’on trouve quelques informations sur les Bertrand de Saint-Fulgent, particulièrement René Bertrand 2e du nom.
Colbert de Croissy
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Colbert de Croissy, frère du
célèbre ministre, fut envoyé dans le Poitou comme intendant et commissaire du
roi chargé d’inspecter les finances et la justice de la province, aussi
d’inspecter l’organisation du clergé et de vérifier les titres de noblesse,
puisque ceux-ci donnaient droit à l’exonération d’un impôt comme la taille.
Dans son état sur les
gentilshommes de la sénéchaussée de Fontenay, il écrivit un article spécial
intitulé : « René Bertrand,
seigneur de Saint-Fulgent et son descendant Gazeau » (11). S’agissant d’un
protestant qu’il fallait pourchasser, certains historiens ont émis à juste titre
des interrogations, voire des doutes, sur la véracité de ses informations, mais
avec prudence, compte tenu de l’autorité du personnage et de ses moyens
d’investigations.
Comme l’historien Dugast-Matifeux
en 1858, nous citerons le même passage du rapport au roi écrit en 1664 : « Le sieur Bertrand de Saint-Fulgent, âgé de vingt-cinq ans ou
environ, professe la religion prétendue réformée en apparence, mais, en effet,
il ne connaît ni Dieu ni religion. Quand il est hors du vin, il paraît
aucunement raisonnable ; mais il est presque toujours ivre et dans le vin.
Il est capable de toutes sortes de violences, de cruautés et de vexations.
Il en a tant commis et commet encore tous les jours dans sa terre de
Saint-Fulgent et aux environs, que, à bon droit peut-on l'appeler le tyran
et le fléau de ce pays-là. Il est toujours accompagné de bohémiens, à qui
il donne retraite chez lui pour partager leur butin. Il a encore avec lui
plusieurs sergents-faussaires, qui font tous les jours mille méchancetés et friponneries aux pauvres paysans, supposant de fausses dettes, de faux
exploits et de fausses sentences, en vertu desquelles ils enlèvent de la
maison de celui qu'ils veulent dépouiller tout ce qui leur plaît, sans que
celui qui souffre puisse ou ose se plaindre. Enfin, c'est un homme contre
lequel la province s'écrie si généralement et si unanimement, que nous
nous sentons obligés, après avoir tiré un mémoire que nous avons de ses
principaux crimes, de dire qu'il est de la bonté et de la justice que le
roi doit à ses peuples, de les délivrer de ce fléau. La susdite terre de
Saint-Fulgent est environ à trois lieues de Mauléon. Il ne jouit présentement
que d'environ trois mille livres de rente, sa mère jouissant du surplus des
biens de la maison. Il est parent du sieur marquis du Bordage. » Si
l’auteur dit vrai, on plaint les habitants de la Boutinière, la Chevaleraye et
la Javelière ! Quoiqu’il n’habitât pas ordinairement à Saint-Fulgent,
heureusement.
Revenons aux faits le concernant
paraissant incontestables. Orphelin de père, sa mère était aussi une calviniste
convaincue, et son curateur pour le représenter légalement fut son oncle Paul
Bertrand seigneur de la Merandière. C’est lui qui rendit la foi et hommage lige
de la seigneurie de Saint-Fulgent à son suzerain de Montaigu pour le compte de son
pupille.
Bataille de Mogersdorf (banlieue
de Vienne) en 1664
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René Bertrand fut envoyé en 1664
dans une expédition militaire en Hongrie pour combattre les turcs menaçant
Vienne. Il rentra en janvier 1665 en France dans une armée victorieuse. Il y
avait été envoyé après une condamnation pour des faits que nous ne connaissons
pas, ayant été capturé par Colbert de Croissy dans son château de l’Airaudière
au Poiroux. « C'était une belle occasion de se débarrasser d'un
vaurien, au profit de la chrétienté menacée par les Musulmans », écrit l’intendant de Louis XIV.
Il
fut maintenu noble, avec les autres membres de sa famille, par sentence de
l'intendant Barentin, le 24 septembre 1667. Le texte imprimé lui attribue le
titre de baron, dont lui-même ne se réclame pas dans les papiers notariaux de Saint-Fulgent. En 1667, il épousa Marie Loiseau, dame du Grand-Coin dans le
comté nantais, à Blain. Après son décès il se remaria
avant 1680 avec Jeanne Renée Savary. Au total il eut 8
enfants. Dans une supplique de 1681 ou 1684, il raconte qu’il
s’était converti au catholicisme deux ans auparavant avec quatre de ses enfants :
Marie, Benjamin, Charles et René. Or, ayant quitté sa terre de Chastenay pour se
rendre en Anjou au mois d’avril précédent, y laissant ses enfants pour
s’occuper des récoltes, des parents ou des non convertis ont profité de son
absence pour emmener en Angleterre (refuge important des protestants) ses
quatre enfants nommés. Il a été mis au courant par une lettre reçue de sa
fille Marie au mois de novembre suivant. La cour de Poitiers lui accorda un
monitoire (injonction de témoigner avec peine ecclésiastique) en décembre 1681
(12). Ses autres enfants restés en France étaient : Madeleine Victoire, Julie, Jeanne-Renée, dame du
Chastenay et Marie-Bénigne, dame de Grand-Ry.
Comme on vient de le voir il se converti au
catholicisme quelques années avant de mourir, et avant la révocation en 1685 de
l’édit de tolérance envers les protestants, dit édit de Nantes. Il mourut
« sur la paroisse de Mouchamps, le
17 mars 1688, à peine âgé de cinquante ans, et cela aux bras d'un révérend père
jésuite, nommé Desnoué, qui travaillait aux missions bottées du Bas-Poitou ». Cette expression de
« missions bottées » est révélatrice des méthodes employées à cette
époque pour « déradicaliser » les croyances protestantes, associant
missionnaires et militaires.
Le dernier ministre de Saint-Fulgent s’appelait Moïse Betoule. Il y résidait encore en 1685 et ne se réfugia en
Hollande qu’après la révocation de l’édit de Nantes cette année-là. Le registre
des baptêmes des protestants qu’il tenait est conservé au greffe du tribunal de
Napoléon-Vendée, a écrit un historien en 1859 (12). Le temple de Saint-Fulgent fut
démoli, et même le cimetière protestant désaffecté.
Pendant ce temps à la Boutinière,
ses propriétaires firent leurs déclarations roturières en 1664 à Pierre Le Geay
à cause de la seigneurie des Bouchauds. Elles ne pouvaient pas porter à conflit
avec le seigneur de Saint-Fulgent, ne comprenant pas le terrage qui lui étaient dû. On remarque un détail : la moitié du droit
de rivage est désormais payée non plus au sieur de la Patissière mais à un de
ses héritiers, le sieur de Landoullière. La déclaration de François Arnaudeau,
habitant le bourg de Saint-Fulgent, concerne probablement sa métairie, mais le
texte est presque illisible à cause de l’encre qui a trop pâli. Parmi les autres
propriétaires on a Pierre Moreau, sieur du Coudray qui habitait dans le bourg
de Saint-André-Goule-d’Oie, Nicolas Cougnon, habitant la Chevaleraye, et Pierre
Brillouet (aîné), habitant la Bergeonnière. Les autres propriétaires habitent
sur place au village de la Boutinière : Antoine Moreau, Pierre Brisseau,
Jean You et André Roger.
René Bertrand s’affirme seigneur des fiefs de la Boutinière,
Chevaleraye et Javelière
En 1671, René Bertrand, le
seigneur de Saint-Fulgent, « vaurien »
dénoncé par Colbert de Croissy, reprend avec éclat la querelle de la seigneurie
de la Boutinière, Chevaleraye et Javelière. Et pour affirmer son droit, il fait
organiser rien moins que des assises (tribunal), signe manifeste de son pouvoir
seigneurial sur les terres en question. Il faut dire qu’à cette même date il
n’y a plus de seigneur à Languiller. Ses possesseurs sont la fille de Pierre Le
Geay, son petit-fils, apothicaire à Saumur, et deux petites filles dont l’une
est mariée à un notaire de Poitiers. Ils cherchent un acquéreur, et peut-être
sont-ils déjà en pourparlers avec Philippe Chitton, qui signera son premier
achat avec une partie d’entre eux le 25 août 1671. Il le complétera par un
deuxième achat avec le reste des héritiers en 1674.
Les assises se tinrent à la
Chevaleraye, dans la maison d’un particulier, en trois sessions du 11 mars, 15
avril et 16 mai 1671 (13).
Maison de justice de la
Rabatelière
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À l’origine les assises étaient
des assemblées tenues annuellement certains jours pour rendre publiquement la
justice. Le droit d’assise des seigneurs et châtelains a été ensuite déterminé
par les usages et la pratique des lieux, se tenant à des dates prédéterminées.
On avertissait les propriétaires en faisant apposer dans les lieux publics des
affiches, à Saint-André sous le ballet devant l’entrée de l’église paroissiale, mais aussi en les faisant
annoncer au prône de la messe paroissiale par le curé, comme on le voit en 1713
aux Essarts (14).
En Poitou le droit d’assise était
lié au droit de fief d’un seigneur, même bas-justicier, comme le moyen de faire
prévaloir ses droits seigneuriaux. Ainsi on le rencontre dans les seigneuries
de la Chapelle Begouin, Languiller, Saint-Fulgent et la Rabatelière. Il donnait le
droit au seigneur de convoquer les teneurs de ses fiefs pour lui porter leurs
déclarations roturières devant son tribunal. Aux Essarts, le fermier de la
baronnie devait faire tenir des assises générales quatre fois par an, et dans
son contrat il était prévu qu’il jouirait des revenus qui en proviendraient (15).
En cas d’absence d’un déclarant, on lui donnait défaut en accordant au
procureur fiscal le droit de l’assigner à comparaître à la prochaine tenue
d’assise. La procédure était renouvelée en cas de récidive d’absence. La
sanction finale pouvait être la saisie, non pas à cause de l’absence mais sur
la non déclaration ou non-paiement des redevances. Ce droit ne se perdait pas
si l’on n’en usait pas. La tenue avait lieu au manoir, mais pouvait se tenir
chez un particulier comme ce fut le cas à la Chevaleraye.
L’assise concernait aussi les
biens nobles. Ainsi, en 1607, le seigneur de Saint-Fulgent vint présenter à
l’assise de Languiller son offre de foi et hommage. C’est qu’il rendait hommage à la
seigneurie du Coin Foucaud dans le principe seulement, de qui il tenait ses
droits. Sauf que celle-ci n’existait que « sur le papier » si l’on
peut dire, n’ayant plus ni hôtel ou hébergement noble, ni officiers, ni
registre d’assise. Ce sont les officiers de la seigneurie de Languiller qui
recevaient les aveux et déclarations au château de Languiller pour la
seigneurie du Coin Foucaud, celle-ci étant qualifiée pour cette raison de
« fief annexe » de Languiller. Dans la réalité on rendait hommage à
Languiller, « à cause de votre
seigneurie du Coin Foucaud », suivant la formule habituelle. Et cette
situation dura même après que Languiller fut achetée par le seigneur de la
Rabatelière en 1745. Un temps, l’office de sénéchal de Languiller et celui de
la Rabatelière fut occupé par le même homme. Mais s’agissant par exemple
d’assigner des teneurs de la Bergeonnière en 1752 aux assises de Languiller, à
cause de biens tenus du Coin Foucaud, il les convoqua dans le château de
Languiller. Il ne pouvait pas les convoquer à l’assise de la Rabatelière en principe au
regard des règles du droit féodal en vigueur. Dans ces deux châteaux les
assises se tenaient dans une « salle
basse », c’est-à-dire au rez de chaussée, l’adjectif n’ayant pas le
même sens qu’aujourd’hui, par opposition à « chambre haute » désignant une salle à l’étage.
Ce qu’on appelle une tenue
d’assise était donc une cour de justice seigneuriale. À la Chevaleraye, le
juge était Simon Varenne sieur de Tardière, « sénéchal et seul juge civil et criminel de la châtellenie de Saint-Fulgent, fief de la Chevaleraye, Javelière et autres fiefs en dépendant ». Le
procureur du seigneur était Jacques Thoumazeau, « procureur fiscal de la châtellenie de Saint-Fulgent et de cette cour ». Par convention judiciaire, ce dernier
avait le statut de demandeur dans l’instance contre les propriétaires
justiciables, qualifiés eux de défendeurs. Le sénéchal tranchait le différent. Le
greffier était Louis Thomazeau.
Le sergent (huissier) était Étienne
Brisseau.
Ces assises nous paraissent
relever du coup de force quand on lit la proclamation du procureur fiscal de Saint-Fulgent, théoriquement à l’initiative de cette assise, en fait au nom et sous
les ordres du seigneur du lieu. Il indique que l’assise était « proclamée et signifiée, de tout temps tenue
par le seigneur de Saint-Fulgent comme ayant le titre du seigneur de Languiller
nous donnant le droit sur les tènements de la Chevaleraye, Javelière et
Boutinière et y autres fiefs ». C’était mensonger. Selon lui, ayant
fait ses « certes et obéissances » (reconnaissances et droits) au seigneur des Essarts, le seigneur de Saint-Fulgent peut tenir cette assise
comme ses prédécesseurs l’avaient fait avant lui.
Sauf que « l’aplomb dépend du milieu où il se pose »,
suivant le mot de Flaubert dans son roman Madame Bovary. Et à la troisième journée de tenue des assises, à
l’instigation de l’un des propriétaires à la Javelière, François Benoist, par
ailleurs huissier demeurant à la Brossière, la baronne des Essarts fit notifier
son opposition à la tenue de ces assises, par acte notarié daté du 16 mai 1671.
Suzeraine des Bouchauds et du Coin Foucaud, en tant que seigneur haut-justicier,
la baronne des Essarts était en plus le véritable possesseur de l’autorité de la haute justice seigneuriale dans le territoire de la paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie soumis à sa juridiction. La cour de Saint-Fulgent manœuvra, car l’opposition
faite par Masson, procureur fiscal des Essarts, avait eu lieu après la clôture
de l’assise. Elle décida de passer outre à l’opposition.
la Chevaleraye
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27 personnes défilèrent au total,
ayant des biens à la Boutinière, Chevaleraye, Javelière, Roche, Suries et
Bruères. 25 sont venues à la première journée du 11 mars, où une seule présenta
une déclaration. Pour 21 d’entre elles la cour décida d’un délai pour la
présenter à l’assise du mois prochain. Pour 4 d’entre elles, elle décida la
saisie des biens. Mais elle ne pouvait pas la décider de son chef, le procureur
fiscal devait pour cela entamer une autre procédure dans le cadre des règles de
la coutume. Pour l’assise du 15 avril elle reçut 8 déclarations et renouvela 11
demandes de nouveaux délais, dont pour deux nouvelles personnes qui ne
s’étaient pas présentées la fois précédente.
Certaines déclarations ont été
présentées par un procureur (aujourd’hui on dirait avocat) nommé Blanchard, par
ailleurs notaire de Saint-Fulgent. D’ailleurs les déclarations étaient rédigées
par lui et son confrère Thoumazeau. Le compte rendu de ces assises n’indique
pas les frais perçus par les officiers de la cour. Mais nous disposons d’un
exemple rare d’une assise de Languiller en 1702, où on lit à la fin d’une
déclaration que les frais de notaire pour établir la déclaration étaient
de 37 sols 8 deniers, plus « 30 sols
aux officiers de Languiller pour la présentation de ladite déclaration. »
(16). Les montants étaient tarifés, et s’appliquaient donc aussi pour les
assises de Saint-Fulgent.
À l’assise du 16 mai 1671, la
cour reçut 7 autres déclarations. Au total, on dénombre 9 défauts de
présentation de déclarations, soit un tiers, dont une opposition clairement
exprimée de l’huissier François Benoist, visiblement prêt à affronter
judiciairement les officiers du seigneur de Saint-Fulgent. Cette apparente
mauvaise volonté doit peut-être aux circonstances. Mais il ne faudrait pas les
exagérer. Comme l’on voit dans le registre des assises de la Rabatelière
(années 1637 à 1651), certains venaient à ces assises en traînant les pieds.
Les lods et ventes posaient problèmes régulièrement, et après la signature des
contrats d’acquisition, d’échange ou d’arrentement, on oubliait parfois de les
signaler au procureur fiscal de la seigneurie, pour éviter de lui payer les
droits de mutation. Alors certaines sentences d’assise transpirent l’enquête
inquisitoriale pour traquer les défauts « d’exhibition » (communication) des contrats. Le sénéchal
demandait parfois de se « purger par
serment » suivant les mœurs judiciaires de l’époque (17).
Les archives conservées nous
donnent 10 déclarations fournies à ces assises pour la Javelière et 3 pour la
Boutinière. Que remarque-t-on ?
Pour la Boutinière il s’agissait
de déclarer le droit de terrage perçu à moitié par le seigneur de Saint-Fulgent,
l’autre moitié allant au baron des Essarts. Mais ce qui est tout aussi
important c’est que la déclaration est rendue à René Bertrand, chevalier
seigneur de Saint-Fulgent, Chastenay, Bray, Grand-Ris, à cause de son fief de la
Chevaleraye et qu’elle reconnaît son « droit
de juridiction sur les dits domaines ». Le voilà donc seigneur de la
Chevaleraye, mais aussi suivant les différentes déclarations pour la
Javelière : « de la Chevaleraye
Javelière et autres fiefs », ou « de la Chevaleraye Javelière Roche et Boutinière », ou « Chevaleraye, Javelière et aux terres et
tènements en dépendants ». Le texte de ces déclarations n’est pas
systématiquement le même, même si l’esprit reste. Ainsi trouve-t-on presque
toujours cette formule supplémentaire : « avez basse juridiction pour tenir assise sur nous ou sur ceux qui
tiendront nos dits domaines ». Une fois on a une précision
supplémentaire et tout aussi contraire à la vérité : « et sur lesquels vous avez droit de prendre
les lods et ventes ». En Poitou, le droit de fief et le droit de
justice seigneuriale étaient intimement liés, on en a ici une parfaite
illustration.
La riposte du nouveau seigneur de Languiller, Philippe Chitton
Miège : caricature
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Au début des années 1680, avec
l’arrivée de Philippe Chitton au logis de Languiller, la situation ne pouvait
pas en rester là, et les relations durent
certainement s’envenimer ; mais nous n’avons pas de document pour en
témoigner. Il prit ses intérêts en mains avec détermination, comme nous le
savons. Au Peux et au Coin, il fit battre en retraite, avec le tribunal de
Fontenay, Laheu, qui avait les mêmes prétentions de seigneurie que le
seigneur de Saint-Fulgent. À la Mancellière il assigna au tribunal de Poitiers le
seigneur de la Rabatelière pour obliger à lui rendre la foi et hommage. A la
Porcelière, la Bergeonnière, la Milonnière il assigna Pierre Moreau sieur du
Coudray, pour communication de contrats d’acquisition, et plus tard il
déclenchera un retrait féodal sur certains biens nobles acquis par ce dernier. On
le verra aussi œuvrer de la même manière au Pin et à la Brossière. D’ailleurs
dans sa propre famille, on avait toujours un procès en cours et la saisie
judiciaire facile.
Il était le fils de Jacques
Chitton et de Renée Metivier, mariés en 1631 et qui eurent cinq enfants.
Jacques Chitton avait été échevin de la ville de Niort, emploi qui permettait
d’accéder à la noblesse. Il fut maire de Niort aussi en 1642. Philippe Chiton,
l’aîné de la fratrie, est né vers 1632 dans une famille de protestants, qui
abjura ensuite. Il était écuyer et seigneur de Fontbrune. Il acheta la charge
de grand prévôt général des généralités de Poitiers et de la Rochelle, que son
prédécesseur de Languiller, Pierre Le Geay, avait possédée. De même en 1694 il
était titulaire de l'emploi de capitaine au régiment de Bellegarde-Cavalerie. Il avait versé en deux
fois au trésor royal, en 1667 et 1692, la somme de 3 500 livres pour jouir des
privilèges de la noblesse. Le statut lui fut confirmé, ainsi qu’à son fils, le
5 août 1700 par Meaupou.
Logis de Languiller
|
À son titre de seigneur de Fontbrune, il ajouta celui de seigneur de
Languiller, où il vint habiter, et se maria le 28 novembre 1665 avec une
voisine de la petite seigneurie de la Vrignonnière (Essarts), Bénigne de la
Bussière. Il fit construire en 1697 le logis de Languiller, ancêtre de celui que nous
connaissons. Les couvertures étaient en ardoises, sauf un
pavillon en tuiles plates. L’architecte n’était
certainement pas un chauchéen, car le mur du côté de la rivière comportait seulement
une clôture en lattes à son sommet pour protéger la charpente. Elle laissa
passer la pluie et fut la cause d’une dégradation rapide du corps de bâtiment
du château et de deux pavillons attenants. En 1763 on dut consolider les murs,
réparer leurs « lisardures », changer la charpente qui menaçait de
tomber, en refaire une plus légère, et remplacer les ardoises par des tuiles
creuses (18). On peut voir quelques photos des lieux sur internet, exposées par
les propriétaires anglais des chambres d’hôtes, de son potager et de sa piscine
chauffée.
On se souvient qu’il fit déplacer
la sépulture d’un seigneur de la Chapelle Begouin pour faire de la place à la
dépouille de son épouse en 1698, qu’un procès s’en suivit, que son fils gagna
en partie (voir notre article publié sur ce site en janvier 2014 : Les droits seigneuriaux sur les roturiers de la Chapelle Begouin à Chauché). Il fit pression aussi sur l’évêché de
Luçon pour exercer à nouveau le droit, tombé en désuétude, des seigneurs de
Languiller, de nommer le titulaire de la chapelle de Fondion à Saint-André (voir
notre article publié sur ce site en novembre 2014 : La chapelle de Fondion à St André Goule d'Oie).
En 1698, il bénéficia d’un
traitement de faveur dans un procès l’opposant au fermier de la baronnie des
Essarts, Jean Masson, à cause de son emploi de grand prévôt général des
généralités de Poitiers et de la Rochelle. La déclaration du roi du 6 mai 1692
confirmait en effet à perpétuité les officiers des maréchaussées du royaume
dans leurs exemptions, privilèges et prérogatives. Parmi ces dernières il y
avait le choix par Philippe Chitton d’être jugé au présidial de la Rochelle, le
plus proche de son domicile, où il avait rang immédiatement après le doyen des conseillers (19).
Dans cet emploi de grand prévôt,
sorte d’officier de gendarmerie ou commissaire de police, Philippe Chitton
avait sous ses ordres ce qu’on appelait des archers, comme on le voit dans le
registre des décès de Chauché à la date du 26 avril 1694 (vue 320), où on
enterre François Chaillou, archer du grand prévôt. Et puis on a une lettre du
12 décembre 1686 de Labergeril à Philippe Chitton, adressée à « Languiller
près Saint-Fulgent en Bas-Poitou », pour dénoncer deux déserteurs.
Labergeril lui demande de les faire rechercher en même temps qu’il saisit le
tribunal. L’un s’appelle Claude Guerin, dit Saint-Georges, âgé de 27 ans, qui a
fui à Pouzauges. L’autre s’appelle André Bouacheau et se cache après son
enrôlement de 5 ans dans l’armée le 7 janvier 1686 à l’Herbergement-Entier
(près de la Rocheservière) (20).
Philippe Chitton obtint du
tribunal de Fontenay-le-Comte des lettres de terrier, c'est-à-dire une décision
judiciaire pour vérifier ses droits seigneuriaux, et lui donnant le droit de nommer à cet effet les
notaires de Saint-Fulgent, Arnaudeau et Proust. Ces derniers étaient ce qu’on
appelait alors des « commissaires à
terrier ». On appelait terrier un recueil portant l'indication exacte
des redevances dues par les tenanciers d'une seigneurie ; il était établi sous
la forme d'un acte judiciaire. Moyennant quoi, les textes des déclarations
roturières durent adopter la formulation prescrite par le tribunal et la
coutume du Poitou. C’est ainsi que les déclarants indiquèrent leur profession
et leur domicile, ainsi que l’origine de leurs propriétés, habitudes inconnues
jusqu’ici avant lui à Languiller. Avec ces lettres de terrier il dû, pour le
moins, agacer les habitants de Saint-André-Goule-d’Oie, y compris certains de mes
ancêtres. Tous les propriétaires de la paroisse relevaient de lui à différents
titres. Plus de trois siècles après, il nous faut constater avec objectivité
que ses initiatives nous donnent une matière précieuse pour la recherche
historique.
Une autre précision apportée dans
les déclarations est sans conséquence, puisqu’elle ne fait que confirmer la
pratique, c’est le rappel du droit de solidité : « faute de quoi avez droit de solidité »,
lit-on régulièrement. Ainsi appelait-on l’obligation où sont
plusieurs débiteurs de payer un seul pour tous, la somme qu’ils doivent en
commun. Or tous ces droits seigneuriaux que nous énumérons étaient tenus par la
collectivité des propriétaires d’un tènement, ceux-ci obligés solidairement
entre eux au paiement à l’égard du seigneur. Derrière ce droit on suppute une
réalité parfois difficile, à cause de la parcellisation poussée des surfaces
foncières. Par exemple, un propriétaire d’une parcelle de 600 m2
dans un tènement de 35 hectares, avait une contribution de 1,7 % dans le total
des redevances du tènement. À la Chevaleraye, celles-ci se montaient à 100
livres par an, valeur de 1762, dont les deux tiers pour le seigneur de Saint-Fulgent. La part de notre petit propriétaire était donc de 1,7 livres ou 34
sols. Le gros propriétaire qu’était Abraham de Tinguy, devait environ 60
livres. Et c’est lui qui portait les 100 livres aux fermiers de la seigneurie
de Languiller, de Saint-Fulgent, et autres créanciers, se retournant ensuite vers
tous les autres propriétaires pour leur réclamer leurs quotes-parts. Des
arpentements avaient été réalisés partout à Saint-André, semble-t-il, au 17e
siècle, éliminant les possibles difficultés dans le calcul de la répartition.
Dans les tènements à la propriété dispersée, ce qui était moins le cas à la
Chevaleraye et à la Boutinière à cause de leurs métairies, la collecte des
quotes-parts individuelles n’a pas dû être toujours facile.
Et la reconnaissance des droits
du seigneur ne se limitait plus à la description des rentes, cens, dîmes,
terrages et menus suffrages. Désormais le texte précisait à chaque fois que le
seigneur de Languiller avait droit de prendre les lods et ventes, honneurs,
amendes et offenses, exerçant la juridiction basse. Deux fois le rédacteur va
trop loin en qualifiant le seigneur de Languiller de « chemier » dans son lien vassalique
avec le seigneur baron des Essarts. On s’apercevra plus tard que l’erreur est
volontaire et que le seigneur de Languiller voulait obtenir la reconnaissance
de la qualification de chemier du fief des Bouchauds, contre l’usage qui la
réservait au baron des Essarts. Décidément, les seigneurs ne manquaient pas
d’objets de conflits à Saint-André, pour qui était susceptible, manipulateur et ambitieux.
la Boutinière
|
En 1684 et 1685, hors les
propriétaires des deux moulins, on trouve les propriétaires de la Boutinière,
habitant sur place, dont la déclaration a été conservée jusqu’à nos
jours : Antoine Mandin marchand, Pierre Chatry tisserand, François
Herbreteau laboureur. Ceux qui n’habitent pas sur place sont : André Roger
laboureur à la Milonnière, Pierre Fortier laboureur à Linières, et Prosper
Moreau, étudiant à Poitiers ayant sa demeure familiale dans le bourg de Saint-André. Ce dernier se fait appeler : « noble Prosper Moreau seigneur du Coudray Loriau ». On connaît
son envie d’ascension sociale, mais sa tentative, lui aussi, pour se faire
reconnaître un statut de seigneur sur certains droits acquis par son père,
tourna court en face de Philippe Chitton (voir notre article publié sur ce site
en juin 2014 : Les Moreau de St André Goule d'Oie aux 17e et 18e siècles.
On trouve une déclaration de
Nicolas Mandin, laboureur demeurant au bourg de Saint-André, pour ses biens sur le
tènement des Bruères, où il doit une rente de 16 ras d’avoine avec les autres
teneurs.
Les déclarations concernant le
tènement des Suries sont révélatrices de l’opération de vérification des droits
du seigneur de Languiller. La rente de 20 boisseaux de seigle levée sur ces
terres avait été vendue à un particulier, au 16e siècle
probablement. En 1685 elle appartenait à Pierre Moreau, et le seigneur de
Languiller ne prélevait plus rien. Mais il gardait la mouvance sur le fief, ce
qui entraînait le paiement des lods et ventes en cas de vente ou succession des
biens. Alors on a 8 déclarations roturières où sont décrits les domaines
possédés par chacun, et le rappel de la vente de la rente : « … sur lequel vous était dû par
moi et autres parts prenants [possesseurs] audit tènement, le nombre de 20 boisseaux de seigle mesure des
Essarts, aliénés par vos prédécesseurs et seigneurs de Languiller, néanmoins à
vous appartient les ventes, honneurs, amendes et offenses ainsi que seigneur
moyen et bas-justicier … ». La dernière partie de la phrase justifie
la déclaration, faite en exécution des lettres de terrier, est-il aussi rappelé
dans le texte.
Les archives manquent dans la fin
du 17e siècle pour apprécier l’énergie que dû mettre Philippe
Chitton à défendre sa position, en face de l’ambitieux seigneur de Saint-Fulgent.
Il a passé la main à son fils unique vers 1700, Charles Auguste Chitton, dans
les actes officiels concernant la seigneurie de Languiller. Dans une lettre du 13 mai 1702 écrite de Paris il
évoque sa santé : « Je tâche à
rétablir un peu mes forces pour m’en retourner incessamment afin de reprendre
ma santé ne jugeant pas la pouvoir rétablir ici » (21). De plus l’écriture
trahit un léger tremblement. Et il est mort
après 1712.
Les seigneurs de Saint-Fulgent affaiblis
Néanmoins, du côté du seigneur de Saint-Fulgent la situation avait évolué après la mort en 1688 de René Bertrand.
Il laissait des enfants mineurs,
dont l’aînée qui deviendra dame de Saint-Fulgent, Madeleine Victoire. On ne sait
pas ce qu’est devenue Julie, dame de la Roche. Jeanne Renée épousa Jean
François Mauclerc, habitant Saint-Denis-la-Chevasse, et mourut sans postérité. Enfin
Marie Bénigne, dame du Grand Ry et des Bouchaux, épousa en 1700 à Saint-Martin-Lars, Christophe Prevost, seigneur de la Boutetière, d’où est issue une nombreuse
postérité (9).
Madeleine Victoire Bertrand reçut à la
mort de son père, pour tuteur, Louis Pierre Gazeau de la Brandasnière, époux
lui-même d'une Aspasie Bertrand, une cousine éloignée, dont le père avait été
tuteur de René Bertrand, comme nous l'avons vu. Un fils de Louis Gazeau se
maria vers 1693 avec sa pupille Madeleine Victoire Bertrand, fille aînée et
principale héritière de son père.
Il s’appelait Pierre Louis
Gazeau, appartenant à la branche de Ligneron et de la Couperie des Gazeau de la
Brandasnière, qui s’était formée plus d’un siècle auparavant, se séparant de
celle des seigneurs de la Boutarlière (Chauché), et de celle du Plessis et des
Grandes Maisons.
Pierre Louis Gazeau, seigneur de Ligneron,
se maria avec Magdeleine Victoire Bertrand à Saint-Jean-Baptiste de Montaigu le 22
février 1694 (vue 80 sur le registre paroissial accessible sur le site internet
des Archives de la Vendée). Leurs deux premiers enfants furent baptisés à Saint-Jean-Baptiste de Montaigu, puis les quatre suivants dans la paroisse voisine de la
Boissière-de-Montaigu. Enfin le dernier naquit en 1711 à Saint-Fulgent. Ces
informations nous sont données par le logiciel de recherche « Noms de Vendée », à
disposition du public sur le site internet des Archives de la Vendée. Elles
indiquent les domiciles probables des parents, d’abord à la Boissière-de-Montaigu, puis à Saint-Fulgent.
La foi et hommage à Languiller de la dame de Saint-Fulgent en 1711
Cette année-là Madeleine Victoire Bertrand
fit une offre de foi et hommage au seigneur de Languiller pour les terres de la
Boutinière, tout à fait insolite, sauf pour nous qui suivons leur querelle
depuis un siècle maintenant.
Elle était mariée sous le régime de la
séparation de biens, et son contrat de mariage prévoyait la gestion de ses
biens propres de son propre chef. C’était donc à elle de faire la foi et
hommage, et la coutume du Poitou dispensait dans ce cas une femme de participer
personnellement à la cérémonie enregistrée par un notaire. On voulait la
dispenser de jurer fidélité à un homme qui n’était pas son mari, de le servir,
et de lui donner le baiser de paix en usage. Un acte notarié sans cérémonie devait suffire, qui
d’ailleurs était devenu de pratique courante et autorisée pour tous les
hommages plains, ou simples. Mais Charles Auguste Chitton, qui avait succédé à
son père Philippe Chitton, avait opéré des saisies sur la part des terrages à
la Boutinière revenant au seigneur de Saint-Fulgent. Le texte ne donne pas la
raison de cette saisie, mais on connaît le conflit que les générations de
seigneurs se transmettaient avec constance sur la propriété de la mouvance à la
Boutinière. Le conflit avait donc repris. Dans ce contexte, comment jurer
fidélité à son seigneur tout en s’opposant à lui devant les tribunaux ?
Le compte rendu que fit le notaire Boisson
de Vendrennes de cette journée du 13 avril 1711 nous donne la réponse (22). On
dû se concerter avec les juristes locaux pour analyser la situation, et adopter
une tactique appropriée. On adopta d’ailleurs la voie de la rigueur juridique.
Quoi de plus tentant, quand on ne s’entend pas sur le droit, que de s’en faire
une ligne de conduite avec ostentation ? Un aréopage de quatre personnes
accompagna la dame de Saint-Fulgent dans l’après-midi de ce jour difficile pour
elle. Outre son notaire, elle avait deux témoins. Le premier était maître Pierre Arnaudeau sieur de la
Brunelière, ancien notaire et greffier de Saint-Fulgent, âgé alors de 72 ans. Le
second était maître Augustin Thoumazeau sieur de Grandchamps, un notable
habitant aussi le bourg de Saint-Fulgent, fils de Julien Thoumazeau et d’Hélène
Benoist, et beau-frère du procureur fiscal du lieu, alors Adrien Rochelet. De
plus, elle s’était fait assister par messire Gabriel Suzannet seigneur de la
Chardière (Chavagnes), et « gentilhomme
choisi par elle ».
Arrivée à la maison seigneuriale de
Languiller, distante d’environ 7 kms de son château de Saint-Fulgent, Madeleine Bertrand
a « offert par elle-même et en sa
personne, et au cas de refus dudit seigneur de Languiller par moi notaire royal
soussigné assisté de … témoins », de « faire la foi et hommage plain, baiser et serment de fidélité »
au seigneur de Languiller à cause de sa seigneurie du Coin Foucaud pour raison
de certains droits de fiefs, terrages et autres, au village et tènement de la
Boutinière. Elle fait comme un homme, et elle continue comme cela se doit en
une telle occasion, en offrant de payer
les droits de rachats s’ils ne l’ont été, « si tant été qu’ils lui apparaissent véritables pour les dits
fiefs ». Elle promet « de
fournir son aveu et dénombrement des choses dudit hommage dans le temps de la
coutume, offrant le baiser et serment de fidélité à son seigneur tel qu’elle le
doit en pareil cas ». On ne pourra rien lui reprocher, elle fait tout
ce qu’il faut faire en pareille évènement, mais assisté d’un authentique
gentilhomme de Chavagnes-en-Paillers, heureusement garant de ses honnêtes
intentions. Elle continue ensuite en demandant la main levée des saisies de ses
droits, et la cessation des poursuites comme condition de son offre. Et elle
demande que par la présente offre, elle « doit être regardée comme fidèle et véritable vassale aux offres
ci-dessus expliquées ». On le voit, il s’agissait ainsi d’exécuter une
formalité obligatoire sans rien céder sur le fond.
Logis de Languiller
|
Cet acte notarié est suivi d’un
compte-rendu du notaire. Il indique que l’épouse du seigneur de Languiller
s’est présentée, dame Louise Françoise de Châteauneuf, en l’absence de son
mari. Elle a répondu : « que vu
son absence, elle n’a rien à répondre au présent hommage, n’ayant de lui aucun
ordre à cet égard ». Le compte rendu poursuit en indiquant que la dame
de Saint-Fulgent « a persisté en son
offre et hommage ci-dessus par elle fait ». Pour terminer, tout le
monde signa et le notaire précisa qu’il délaissait « un autant (copie) des
présentes aux mains de ladite dame de Châteauneuf ». Nous sommes près
de penser que l’absence de Charles Auguste Chitton était volontaire. Il ne
pouvait pas empêcher l’acte de se faire devant témoins, et ne pouvait pas non plus obliger son
adversaire à commettre une faute, alors il a laissé la procédure se dérouler,
quitte à guetter ensuite qu’aucune erreur n’avait été commise. On aimerait
connaître la suite immédiate, mais la documentation manque.
Elle manque aussi sur les
déclarations roturières. Nous n’en avons que deux pour la métairie de la
Boutinière et une pour la métairie de la Chevaleraye faite au seigneur de
Languiller. Pour la première, leur contenu est connu et sans changement :
le seigneur de Languiller prend des rentes en blés (céréales) et en argent. Les
seigneurs de Saint-Fulgent et des Essarts se partagent les terrages. La seule
nouveauté par rapport à cent ans auparavant c’est la référence gardée par les
notaires aux lettres de terrier pour faire la déclaration, comme on oublie de
ranger un dossier, car elles ne semblaient plus utiles à cette date.
Les Bertrand vendent la seigneurie de Saint-Fulgent en 1720
Le fils aîné de Madeleine
Bertrand, Louis
Gabriel Gazeau de la Brandasnière, atteignit sa majorité de 25 ans le 17
novembre 1719. Nous n’avons pas de document notarial où il apparaît, et nous
ignorons jusqu’à quand sa mère resta dame de Saint-Fulgent, gérant la seigneurie.
Toujours est-il que trois semaines avant son anniversaire pour sa majorité
civile, le seigneur de Saint-Fulgent commis un acte pouvant conduire à une fin prématurée.
Il assassina en effet le seigneur de la Brallière (Boulogne) au château de la
Rabatelière, Charles Daniel de Montsorbier, de quatre coups d’épée. Il fut condamné à
mort par contumace l’année d’après, mais obtint des lettres de rémission en 1723, et la peine
ne fut pas exécutée. Les détails des enquêtes, le jugement et sa signification
à Saint-Fulgent et à la Rabatelière sont intéressants et ont fait l’objet de
fréquentes publications depuis près de trois siècles, accessibles sur internet.
Faut-il lier la vente de la seigneurie de Saint-Fulgent en 1720 à ce drame ? Beaucoup d’auteurs l’ont fait. Il fallait
en particulier dédommager la veuve du seigneur de la Braillère, le jugement de
condamnation lui ayant alloué 12 000 livres de dommages et intérêts. Et qui sait combien a coûté la lettre de
grâce royale en pots de vin ?
La seigneurie de Saint-Fulgent St Fulgent fut acquise
par un négociant nantais, Joachim Descazeaux. Sa vie et celle de ses
successeurs méritent une publication spéciale que nous ferons dans un article
distinct. Avec eux la querelle avec le seigneur de Languiller continua de plus
belle.
À suivre.
(1) Revue des provinces de
l'Ouest (Nantes) A. Guéraud (Nantes) 1854, n° 1, 6e année, page 206.
(2) Gaston Zeller, Les Institutions de la France au 16e siècle, PUF, 1948, page 198.
(3) Charles de Chergé, Guide du voyageur à Poitiers et aux environs, l’Etang, 1872.
(2) Gaston Zeller, Les Institutions de la France au 16e siècle, PUF, 1948, page 198.
(3) Charles de Chergé, Guide du voyageur à Poitiers et aux environs, l’Etang, 1872.
(4) Archives de Vendée, société d’émulation de la Vendée
(1876), C. Gourraud, Notes historiques
sur Chavagnes : BIP PC 16/10, la Chardière : page 140 vue 52. Cet
auteur attribue l’anoblissement à André Le Geay, fils de Pierre. Nous retenons la
thèse de G. de Raignac l’attribuant à Pierre.
(5) Archives de Vendée, Fonds Bousseau et famille de Grandcourt : 42J/19, Charretier et Le Geay.
(5) Archives de Vendée, Fonds Bousseau et famille de Grandcourt : 42J/19, Charretier et Le Geay.
(6) Philippe Ariès, L’homme devant
la mort, Seuil, 1977, page 312.
(7) Inventaire après-décès en
1666 du mobilier, vaisselle, linge et papiers de Pierre Moreau, Archives de
Vendée, chartrier de Roche-Guillaume, famille Moreau : 22 J 29, page 139.
(8) F. Hildesheimer, Une église bien temporelle, dans « Sept
siècles d’histoire en Vendée, les diocèses de Luçon et de Maillezais »,
Recherches vendéennes no 23, 2017-2018, page 165.
(9) Archives historiques du
diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 18-2, notes sur les
Bertrand de Saint-Fulgent et de la Grassière.
(11) « René Bertrand, seigneur de Saint-Fulgent et son
descendant Gazeau », pages
595 à 603, État du Poitou sous Louis XIV : rapport au roi et mémoire sur le
clergé, la noblesse, la justice et les finances, état des gentilshommes de la
sénéchaussée de Fontenay, par Charles
Colbert de Croissy, Jacques-Honoré Barentin, Gilles Maupeou d'Ableiges, annoté
et publié par Charles Dugast-Matifeux, Fontenay-le-Comte, 1865.
(12) Auguste Lièvre, Histoire des protestants et des églises
réformées du Poitou, 1859, tome 3, page 316. Cité par Dugast-Matifeux dans Les Annales de la Société Académique
de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, 1861, tome 32, page 217.
(13) Archives de Vendée, chartrier
de la Rabatelière : 150 J/G 40, assises de 1671 de la seigneurie de Saint-Fulgent à la Chevaleraye.
(14) Registre des assises des Essarts en date du 15-5-1713, Archives de la Vendée, transcription par G. de Raignac des archives de la Barette : 8 J 87-2, page 23 ter.
(15) Archives de Vendée, baronnie des Essarts-Brosse et Luxembourg (1435-1642), 19 J 1, ferme de la baronnie des Essarts à Masseau et Menanteau le 17-12-1571.
(14) Registre des assises des Essarts en date du 15-5-1713, Archives de la Vendée, transcription par G. de Raignac des archives de la Barette : 8 J 87-2, page 23 ter.
(15) Archives de Vendée, baronnie des Essarts-Brosse et Luxembourg (1435-1642), 19 J 1, ferme de la baronnie des Essarts à Masseau et Menanteau le 17-12-1571.
(16) 150 J/G 115, déclaration
roturière du 21-3-1702 de François Basty pour Catherine Roussière à Languiller
pour domaines à la Bergeonnière.
(17) 150 J/E 2, registre d’assises
de la Rabatelière de 1637 à 1651.
(18) Archives de la Vendée,
notaires de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/3, visite du 18-8-1763 et
inventaire des réparations à faire au château de Languiller.
(19) Archives de la Vendée,
chartrier de la Rabatelière : 150 J/A 11, sentence du 23-5-1698 du
présidial de La Rochelle, condamnant Masson à payer à Chitton la moitié des
terrages du fief de la Chemillière (Essarts), pages 43 et 45.
(20) 150 J/A 11, lettre du 12-12-1686
de Labergeril à Philippe Chitton, prévôt général du Poitou, pour dénoncer deux
déserteurs.
(21) Archives de la Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/A
11, affaire du chemerage de la seigneurie des Bouchauds, lettre de Ph. Chitton
du 13-5-1702 à Me Normand.
(22) 150 J/G 40, offre de foi et
hommage du 13-4-1711 de Saint-Fulgent à Languiller à cause du Coin Foucaud (sic :
Bouchauds) pour la Boutinière, non acceptée.
Emmanuel François, tous droits réservés