Une fusillade
tragique
Triste bilan dans une traque
entre républicains et royalistes à Saint-André-Goule-d’Oie dans la journée du 16
septembre 1799 : un mort de chaque côté.
C’est ce qu’on apprend en lisant le compte-rendu du juge de paix du
canton de Saint-Fulgent, Simon François Gérard, du 25 septembre suivant (1). Que
s’est-il passé ?
Au cours de la nuit du 15 au 16
septembre, huit partisans royalistes ont fait une expédition punitive contre
des républicains bien en vue de Chauché. Ils ont d’abord volé des habits et
du linge dans la maison de François Bossard, qui était absent. C’était le
président de l’administration municipale du canton de Saint-Fulgent, élu en mars
dernier. Il occupait un poste avec peu de pouvoirs, et on ne lui connaît aucune
exaction, mais il appartenait au camp ultra minoritaire des républicains, sur
qui pesait il est vrai la responsabilité des malheurs de la région. Sa femme a
dû assister impuissante au pillage, terrorisée par des menaces.
Ensuite ils sont allés à la
maison de Mathurin Bossus, ex-assesseur du juge de paix, qui était chez lui.
Pour se faire ouvrir la porte sans difficulté, ils obligèrent un de ses voisins
à demander de l’ouvrir. On ne nous précise pas bien comment ils étaient armés,
mais l’un d’entre eux gardait la porte de la maison avec un fusil baissé et la
baïonnette en avant. Ils pillèrent là aussi la maison, proférèrent des menaces,
et parait-il, demandèrent au nommé Bossus de prendre son gilet pour les suivre
afin de l’assassiner. Néanmoins, ce dernier réussit à s’échapper, en fonçant
sur le garde à l’entrée de sa maison. Les partisans saccagèrent tout son
intérieur, s’en prenant aussi à la domestique, écrit le juge de paix.
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Aux abords de
Linières
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Enfin ils se rendirent, à une
heure non précisée, au logis de Linières, demeure du commissaire exécutif
cantonal disposant de vrais pouvoirs, Étienne Martineau, quand il revenait
épisodiquement à cette époque à Saint-Fulgent. Il avait donné sa démission en juin
dernier de son poste, et habitait désormais à Luçon. Il avait été accueilli à
Linières l’année précédente par son beau-frère, Joseph Guyet. Ce dernier vivait
alors en concubinage avec la propriétaire des lieux (la vicomtesse de
Lespinay), partagé entre Paris, où elle élevait leur fils, et la Vendée, où il
s’occupait du domaine.
On sait que Martineau était
particulièrement haï dans la contrée. Les partisans pillèrent tout ce qui se
trouva sous la main, jusqu’aux habillements de ses enfants écrit le juge de
paix. Ils forcèrent la serrure d’un secrétaire où il tenait ses papiers
renfermés, ils en lacérèrent plusieurs et notamment des textes de lois, tient à
noter le juge de paix comme d’un sacrilège. Ils tirèrent aussi plusieurs coups
de fusils.
L’agent de Saint-André-Goule-d’Oie (maire), Jean Bordron fils, avait entendu les coups de fusils provenant de
Linières. Il avait été prévenu de l’expédition, et s’attendait à la visite de
la bande. Le 16 septembre, il courut au bourg de Saint-Fulgent chercher le secours
de quelques amis et de la gendarmerie. La petite troupe de républicains repéra
facilement celle des huit royalistes dans un champ de la Mauvelonnière. Malheureusement, en s’approchant, les poursuivants
firent du bruit en passant un échalier (barrière en bois dans un buisson pour
l’enjamber tout en faisant obstacle au passage des animaux). Alertés, les
royalistes firent deux décharges de fusils, tuant le nommé Dodin, dit Bois-Vert,
fendeur de bois, et marié depuis peu de temps dans le bourg de Saint-Fulgent à une
demoiselle Meunier, qui était enceinte au moment du drame.
Au cours de la poursuite qui s’en
suivit, les républicains tuèrent un partisan de la bande adverse, et en firent
prisonnier un autre (le juge de paix ne donne pas leurs noms volontairement).
Le reste de la bande réussit à s’échapper. On fit parler le prisonnier,
originaire de Vendrennes. Pour se sauver du pire il livra des cachettes d’armes,
et on récupéra ainsi 12 fusils.
Le juge de paix de Saint-Fulgent
depuis mars 1797, Simon François Gérard, est bien connu (voir sa biographie
dans le dictionnaire des Vendéens sur
le site internet des Archives de la Vendée). Il est tout sauf neutre. Il nous
donne la motivation des pilleurs en les désignant ainsi : « une troupe de bandits connus sous le nom de
chouans ». Voilà qui est clair. Mais alors pourquoi cette expédition
punitive contre des républicains en vue de Chauché, par ailleurs dépositaires de
l’autorité publique pour deux d’entre eux ?
Dans le pays anciennement insurgé
de la région de
Saint-André-Goule-d’Oie, les habitants, décimés, ruinés et battus,
avaient aspiré à la paix à tout prix, surtout après la capture du général
Charette en mars 1796. Depuis ils avaient subi sans pouvoir broncher la reprise
des persécutions religieuses à la fin de 1797 (voir notre article publié en
janvier 2017 :
Les persécutions religieuses dans le canton de Saint-Fulgent (1796-1799). Ils avaient payé des impôts, malgré
quelques trop rares gestes
de
dégrèvement des autorités (voir notre article publié en décembre 2016 :
Les nouveaux impôts à Saint-André-Goule-d’Oie en 1796).
Ils avaient subi les réquisitions de ravitaillement pour les armées de passage
à proximité de Saint-Fulgent, et la misère générale dans un pays exsangue : ponts
et maisons détruits, cheptels de bestiaux décimés, attaques des loups, brigandage,
etc. (voir notre article publié en juillet 2010 :
Les agents communaux Fluzeau (1796-1797) et Bordron (1797-1799)). Mais les prêtres avaient prêché le
dépôt des armes, et un sentiment de défaite et d’impuissance paralysait les
âmes.
De l’autre côté, l’administration
s’appuyait dans la région sur des républicaines de conviction, très peu
nombreux, augmentés de quelques acheteurs de biens nationaux et autres obligés.
Son pouvoir avait été confié à des élus et des fonctionnaires choisis spécialement parmi
eux de Paris par le gouvernement. De plus, ces autorités locales étaient très
étroitement contrôlées par l’administration départementale de Fontenay-le-Comte. Le premier commissaire exécutif du canton de Saint-Fulgent avait été Louis
Merlet, installé en juillet 1796, mettant fin ainsi à l’état de siège. Accusé d’indélicatesse financière, il céda sa
place en mars 1798 à Étienne Benjamin Martineau.
Celui-ci démissionna en juin 1799 pour raisons personnelles, et sa place resta inoccupée. À sa place, le juge de paix, Simon François Gérard, qui tenait en
même temps la charge de secrétaire de l’administration cantonale, faisait du
zèle pour obtenir sa place. Il le fit jusqu’à la fin du régime du Directoire,
auquel mit fin rapidement le général Bonaparte après son coup d’État de
novembre 1799. Ces quelques républicains ne tenaient que grâce à la présence de
l’armée. Ils avaient conscience de leur situation fragile, et ils avaient peur
de la population. Ainsi, à l’ombre des baïonnettes, chacun des deux camps avait
peur de l’autre.
L’insécurité avait persisté après l’arrêt des combats
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Les "chauffeurs" |
En 1796, la misère est telle,
deux ans après le passage des « colonnes infernales » dans la région,
qu’on trouve des bandits prêts à tout pour profiter de la situation. Ainsi, dans
la nuit du 7 au 8 décembre 1796, douze d’entre eux ont brûlé à Mesnard-la-Barotière
les pieds d’un couple de propriétaires, pour leur faire avouer où ils cachaient
leur argent. Outre l’or et l’argent ils ont emporté des habits, du linge, un
cochon salé, des grains, du beurre et du pain. Dans la campagne on tremblait de
peur à l’idée de recevoir des « chauffeurs » (2).
La nouvelle administration, aidée
par l’armée et la gendarmerie,
applique les consignes, comme la vérification des congés aux militaires
pour dépister les déserteurs. On réalise des enquêtes contre les actes de brigandages.
On nomme des gardes champêtres dans chaque commune. On traque des émigrés, mais
on n’en trouve pas.
Dans la vérification des
passeports nécessaires pour se déplacer d’une ville à l’autre, Merlet, le
commissaire de Saint-Fulgent, se plaint qu’on n’applique pas bien la loi à
Montaigu et hors de la Grand’route, alors qu’à Saint-Fulgent on est très strict.
Selon lui, cela favorise les émigrés et « autres ennemis du gouvernement ». D’ailleurs il soupçonne
« Suzannet fils » de se
cacher à Chavagnes, un noble bien connu dans la commune. Mais dans l’ensemble,
Merlet rassure : « les anciens
brigands sont tranquilles sauf le nommé Recotillon, ci-devant commandant de
cavalerie brigande » (un hôtelier dans le bourg de Saint-Fulgent).
Néanmoins certaines consignes sur
les jeunes gens à réquisitionner pour l’armée ne sont pas appliquées. Le
commissaire cantonal s’en explique : « je garde le silence pour éviter une insurrection » (3).
Il soumissionne avec le président
de la municipalité, Aubin, aux mises aux enchères des affermages des biens
nationaux dans le canton. On observe qu’ils sont les seuls à le faire, sans se
concurrencer entre eux, dans l’année 1796, et à bas prix (4). D’un côté on
pourrait voir là un indice de corruption. De l’autre côté au contraire, ce
pourrait être le signe d’un dévouement, pour ne pas laisser les enchères sans
aboutissements. Les accusations de Martineau contre Merlet orientent vers la
première hypothèse. Mais il est venu
plus tard un citoyen nommé Bossard (évoqué plus haut), de Chauché, qui a fait
monter les biens de la Rabatelière et de Chauché à leurs valeurs.
Puis Martineau prend la place de
Merlet au directoire exécutif près l’administration municipale du canton de Saint-Fulgent au mois d’avril 1798. Dès le 24 avril il tire la sonnette d’alarme. Il
a entendu dire qu’on s’apprêtait à retirer la troupe de Saint-Fulgent, en vue d’une descente en Angleterre
préparée par le général Perrin. « Le
départ des troupes jette l’épouvante dans les âmes des patriotes »,
proclame-t-il (5). La phrase est révélatrice du personnage.
« Sentir » est un de ses mots préférés, et c’est ce qu’il appelle sa
conscience. Il règle sur elle ses attitudes, prétend-t-il, comme l’écrivain
Jean Jacques Rousseau. Tout simplement, ici il a peur !
Il est piégé par une fausse
alerte au sujet d’un rassemblement aux Quatre-Chemins de l’Oie. Il en averti ses
collègues des Herbiers (son beau-frère Ageron), de Mouchamps (La Douespe) et
des Essarts (Chauvin) (6). Il y avait déjà eu des rumeurs d’un complot à la Barotière
au mois d’octobre précédent. On croyait savoir que Sapinaud « de la Gaubretière » (de la Rairie)
séjournait dans la région, ce qui alarme les républicains.
L’affaire du « vive le roi » crié à Bazoges-en-Paillers en novembre 1798, est révélatrice, elle aussi, de la fébrilité qui
règne parmi les autorités. Un cousin de l’agent municipal de Bazoges « avait fait entendre le cri impie de vive le
roi » en sa présence. Et celui-ci était accusé d’avoir gardé le
silence. Le juge de paix voulu entendre l’agent Denechaud, ce qui les fâcha
pour de bon. Martineau classa l’affaire, jugeant Gérard, le juge de paix, un
« passionné », et
Denechaud, un « pusillanime »
(7). Dans une autre affaire, Gérard se mit à dos les gens de Chavagnes-en-Paillers
après qu’il les eut accusés de comploter. Quoique dévoué, il apparaît
maladroit.
Martineau adopte une attitude
prudente dans une lettre du 15 février 1799 sur l’ordre fragile régnant dans
son canton, après que le bruit s’était répandu d’un rassemblement séditieux à
Ardelay. Il écrit : « Je suis
certain que le peuple de mon canton, quoiqu’inquiet et criant contre les
contributions ne veut pas absolument remuer … cependant, surveiller est un
devoir essentiel » (8). Bref, il ne faut ni s’endormir, ni paniquer. Et
quand on arrête le mois suivant à la Menardière (Saint-Fulgent) le meunier
Badreau, coupable d’avoir fait travailler un déserteur, Martineau écrit dans
son style romantique à la mode : « la
présence de la force armée a jeté la consolation dans les âmes » (lettre
du 17 ventôse an 7). Il parle pour lui.
La crainte des royalistes, et les
mesures de surveillance qui en découlèrent, ne garantissaient pas pour autant
la tranquillité. On eut ainsi à déplorer en ce mois de mars 1799 l’agression
d’un matelot espagnol par trois bandits sur la route de Montaigu à Saint-Fulgent pour le détrousser. Courageux, Jean Guedon de la Limonière (Chavagnes), qui
avait entendu les cris du matelot du champ où il travaillait, mis les
attaquants en déroute. Ces derniers se cachèrent dans le bois de la Burnière
tout proche, et ils purent échapper aux poursuites (9).
Après la démission de Martineau
de ses fonctions en juin 1799, les rapports du juge de paix Gérard se succèdent
auprès de Coyaud, commissaire du département. Il n’est que le secrétaire en
chef de l’administration municipale, mais il veut la place de commissaire
exécutif abandonnée par Martineau. Il déploie un zèle épistolaire prolixe pour
se mettre en avant. Il dénonce des complots qui ne sont que des rumeurs, et
exagère ceux qui existent. Difficile d’y voir juste, tant il étale par
écrit son courage et sa clairvoyance auprès des autorités du département.
On apprend ainsi un rassemblement
royaliste à Chavagnes et un autre aux Herbiers à deux jours d’intervalles en
juillet 1799, et un attroupement ennemi à Bazoges fin juin. Gérard avouera
lui-même qu’aux Herbiers c’était une fausse alerte. L’agent de Chavagnes
démentira le rassemblement dans sa commune. Mais à Bazoges Gérard confirme
qu’on fit une foire selon la date d’avant la Révolution au mépris de l’arrêté
l’ayant changée. Les gendarmes s’y portèrent pour l’interdire, deux hommes sans
passeports ont été arrêtés, une troupe de jeunes les a libérés en blessant et
désarmant les gendarmes, ils ont frappé l’agent de Bazoges, des propos
séditieux ont été tenus et des menaces proférées (affaire du 11 messidor an 7
dans la version de Gérard) (10).
Le 30 juillet 1799, 52 brigands
armés se sont emparés du corps de garde de la Bruffière, ont
égorgé 5 hommes et ont pris 13 fusils. C’est ce que rapporte le
général Travot, résidant à Montaigu, dans une lettre à
l’administration centrale du département de la Vendée. Dans sa
séance du 14 thermidor an VII (1-8-1799), celle-ci décide d’une
liste d’une trentaine d’otages, parmi lesquels Jean Aimé de
Vaugiraud, demeurant à Saint-André-Goule-d’Oie. La décision est
prise en application de l’article 3 de la loi du 24 messidor an VII
sur la répression du brigandage, qui rend personnellement
responsable des assassinats et brigandages dans les départements en
état de troubles, « les parents d’émigrés, leurs alliés
et ci-devant nobles », et tous ceux notoirement connus pour faire
partie « des rassemblements ou bandes d’assassins ».
Les otages désignés « sont tenus pour responsables
personnellement des assassinats commis en haine de la République »
dans le canton de la Bruffière et sur les autres points limitrophes
du département. Ils devront se rendre à Fontenay d’ici 10 jours
et s’y établir à leurs frais dans le local de Notre-Dame (ancienne église). Les
otages demeurent dans les cantons de la Bruffière, de Mortagne, de
Montaigu, de la Flocellière, les communes de la Gaubretière, des
Herbiers, Ardelay, la Rabatelière, la Barotière (11).
C’est dans ce contexte que se
déroula le drame du 16 septembre 1799 dans les environs de Linières.
L’état de siège dans la région de Saint-André-Goule-d’Oie à la fin de 1799
Ce drame près de Linières n’est
pas un acte isolé. Le 26 septembre 1799, le juge de paix envoie son compte-rendu relatant les deux morts près de Linières dans un courrier au commissaire du département à Fontenay. Il l’informe
en même temps d’autres troubles à l’ordre public. Le même jour, 16 septembre,
une quarantaine de « scélérats »
ont coupé l’arbre de la liberté à Beaurepaire, désarmé l’adjoint de l’agent
communal, bloquant l’accès au bourg pendant leurs méfaits. Le 25 septembre une
autre bande a pillé la maison du citoyen Audibert à Saint-Georges-de-Montaigu, lui
aussi responsable municipal. Le même jour la troupe qui escortait la diligence
a été attaquée près de Remouillé (12).
Gérard s’inquiète, craignant que
la population entière ne rejoigne les partisans royalistes. Il demande des
renforts militaires. Les espions, « les
républicains qui se dévouent à l’intérieur à faire le métier de chouans pour sonder l’opinion du peuple »
écrit-il, s’accordent à dire que la crainte seule de ne pas réussir retient le
peuple, mais que « ses principes
sont détestables ». C’est le maréchal des logis de Saint-Fulgent,
Augeron, qui « avec une sagacité et
une prudence les plus méritoires a su faire ce métier difficile et bien
intéressant pour la chose publique ». Et Gérard d’affirmer qu’il n’est
pas certain que le peuple s’insurge, non plus qu’il reste soumis, car
« il fait des vœux ardents pour le
renversement de l’ordre actuel. S’il se décide à ne pas remuer, c’est qu’il ne
sera pas assuré de la réussite. Les forces lui en imposeront. Nous en
sollicitons, viendront-elles enfin ? » (12).
La situation d’insécurité est si
grave qu’un arrêté a rétablit l’état de siège. Néanmoins le 14 octobre 1799,
Gérard précise dans une lettre que le général Travot a
promis de suspendre son exécution dans le canton de Saint-Fulgent (13).
Le 29 octobre, les citoyens
Martineau, Bossard, Bouhier et Bordron (des républicains) profitèrent de
l’escorte du général Gilibert pour aller à la foire de Montaigu du lendemain.
Ils ont été attaqués sur la route et sont retournés se réfugier à Saint-Fulgent,
incitant (c’est lui qui le dit) le juge de paix, trop en vue, à s’enfuir.
Ce qu’il fit aussitôt, se cachant
dans un premier temps à Saint-Vincent-Sterlanges. Apeuré, Gérard pense que la
guerre civile est décidée (14). Il
est rentré quelques semaines après à Saint-Fulgent, jugeant que l’hostilité est
suspendue provisoirement, et surtout le poste est occupé par la troupe. Indiquons
au passage qu’il avait loué en septembre 1797 pour 2 ans, trois bâtiments en grande
partie incendiés, à l’entrée de la cour du château de Saint-Fulgent, sur la droite
(15). Il y avait fait son logement. La location, moyennant le
prix important de 650 F par an, incluait aussi trois cours, les douves, trois
jardins, quatre pièces de terre dans le grand parc, plusieurs prés, le petit
parc, l’affiage, les gâts, l’ouche et plusieurs champs. Notre homme s’est
transformé en agriculteur en y faisant travailler du personnel.
Mais les insurgés se montrent et
sont partout. Ils ont fait une revue des volontaires à Sainte-Florence. À la foire
de Tiffauges 150 « chouans »
gardaient les lieux. À Bazoges les révoltés refusèrent d’obéir à l’agent
communal, qui demandait de remettre leurs armes. À Chavagnes on compte une
centaine de « chouans », et
dans un accrochage armé, Suzannet, leur chef, aurait été blessé, mais il a fait
3 prisonniers républicains.
Côté républicain, l’administration
cantonale de Saint-Fulgent ne se réunit plus, et le commissaire cantonal n’a
toujours pas été remplacé (16). De toute façon certains de ses membres, écrit
le juge de paix, sont des ennemis qui trahiraient les secrets des républicains.
Dans le canton, le régime du Directoire agonise dans un délitement avancé. Les
autorités départementales n’ont pas voulu donner au secrétaire de
l’administration cantonale la place vacante de commissaire exécutif. Il faut
dire que même à Saint-Fulgent, Gérard dû se défendre d’une accusation portée
contre lui d’avoir détourné une somme de 500 F (17). Il y parvint, mais gageons
que sa réputation n’en sortit pas indemne. D’un côté il se comportait comme un
fourbe à l’aplomb étonnant, et de l’autre comme un militant dévoué et peut-être
courageux.
Autre aspect de ce délitement, les
républicains locaux continuaient de se déchirer entre eux. Ainsi, pour la
commune de Saint-Fulgent, un citoyen (non nommé, mais probablement Charles
Hurtaud) avait accepté d’être agent municipal, mais il a démissionné au bout de
2 décades devant « l’égoïsme d’une
famille opulente ». L’un de ses membres, aux dires de Gérard, avait refusé
une réquisition pour l’armée, que tentait de répartir équitablement l’agent de
la commune en fonction des ressources de chacun (18). Dans une autre lettre on
comprend que son ennemi Martineau fait partie de cette famille. Ce sont donc
les fils Guyet, dont fait partie notre nouveau châtelain de Linières.
Le coup d’État du 18 brumaire
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Coup d’État du 18
brumaire
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Le 9 novembre 1799, Bonaparte
prend le pouvoir par la force à Paris. Ce n’est pas une nouveauté, les
dirigeants du Directoire avaient déjà fait appel à l’armée pour se maintenir au
pouvoir. Cette fois-ci est la dernière comme on sait, et les républicains, qui
ont soutenu le jeune général, vont vite découvrir qu’il s’est servi d’eux.
Cette compréhension est plus
tardive à Saint-Fulgent dans l’esprit du juge de paix. Gérard écrit le 7
décembre : « le gouvernement
est-il bien instruit de ce qui se passe dans ce pays-ci ? Comment, on nous
annonce la paix avec les insurgés ! …. Nos troupes ont défense d’inquiéter
les chouans ! ». Incrédule, il informe l’administration
départementale que les rebelles s’organisent publiquement. Rezeau, un de leurs
chefs, est aux Essarts, et il a mis la main sur les blés des domaines nationaux
affermés. Il a formé 4 brigades à Saint-André-Goule-d’Oie. Il y a dit que son
beau-frère Caillaud avait beaucoup plus recruté que lui, et Lecouvreur aussi
(19). Visiblement le juge de paix délire.
On voit ici apparaître sous la plume de Gérard le
nom de trois chefs de bandes royalistes qui tentèrent de soulever les Vendéens.
Il exagère leur importance dans la région.
- -
Pierre Rezeau (1764-1813), marchand de bois
à la Copechagnière, avait été un officier de Charette et nommé par lui en fin 1793 chef de la division de Montaigu. Il fut
emprisonné à Saumur au moment de sa soumission en fin février 1796. Évadé en
décembre 1796, il fut pourchassé et emprisonné à nouveau à Nantes vers mars
1798, d’où il s’échappa à nouveau (20). Il épousera Aimée Adélaïde Cailleteau le 19
août 1802 à la Copechagnière (vue 14), sœur de Jean Marie Cailleteau, le maire
républicain de Chauché, et
aussi de Pierre Cailleteau, ancien adjudant dans l’armée de Charette.
- -
Charles Caillaud, beau-frère de Rezeau,
avait été officier en 1793 dans l’armée du Centre du général de Royrand. En fin 1793 il s’était mis aux ordres de Charette, qui le nomma chef de la division de Chantonnay. Comme
Rezeau, il fut emprisonné à Saumur au moment de sa soumission, et s’en évada en
décembre 1796 (20). En 1799, il suivit le
général de Suzannet.
- -
Lecouvreur,
ancien cabaretier, fut nommé par Charette commandant de la division de Legé à la fin de 1793. Il reprit les armes en 1799 dans la région du
marais.
Les historiens nous apprennent qu’en ce milieu
d’année 1799, des partisans royalistes complotèrent pour soulever les habitants
des départements de l’Ouest à leur cause. Le comte d’Artois (frère de Louis XVI
guillotiné) nomma le marquis de Grigny général du centre de la Vendée, pour y
organiser le soulèvement. Il sera tué dans un combat à la mi-novembre à
Chambretaud. Le 29 Octobre,
Suzannet, bien qu'à la tête de 3 000 insurgés vendéens, est repoussé à
Montaigu. Ces initiatives
furent peu suivies par les habitants du bocage vendéen. En face le général
Travot, guerrier efficace, avait compris ses habitants et s’attachait à
respecter leurs convictions. Il mena la vie dure à ces bandes, malgré le peu de
soldats dont il disposait. À l’époque les armées françaises se trouvaient en Égypte et dans les pays européens voisins. On en manquait à l’intérieur des
frontières.
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Mgr Étienne Alexandre Bernier
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La situation tourna court avec Bonaparte. Avant
tout il veut la paix, entre en négociation, et tente de rallier les chefs
royalistes. Ceux-ci étaient nombreux et actifs en pays de chouannerie sur la
rive droite de la Loire. Ils constituaient une menace pour le gouvernement. Au
sud de la Loire il y avait le mythe de la Vendée, déjà, vu comme un danger,
mais sans grande portée militaire en réalité à cette époque. A Paris cela
faisait un tout, désignant « les départements de l’Ouest » que l’on
craignait.
Par arrêté du
29 novembre 1799, soit 20 jours après sa prise de pouvoir, Bonaparte a fait
libérer les prêtres prisonniers sur l’île de Ré. Le 28 décembre il proclame officiellement :
« Une guerre impie menace d’embraser
une deuxième fois les départements de l’Ouest. Le devoir des premiers
magistrats de la République est d’en arrêter les progrès ». Habile, il
confie à l’abbé Bernier, ancien membre du conseil
supérieur des armées vendéennes à partir de 1793, le soin de négocier avec le
pape l’organisation du retour à la liberté religieuse. On l’aura compris,
Bonaparte « coupait l’herbe sous les pieds » des royalistes et des républicains
qui n’étaient pas avec lui.
Dans le
souvenir amer de leurs morts, les survivants vendéens des combats et opérations
d’extermination de 1793 à 1796, ont ruminé leurs ressentiments durant cette
période dévastatrice dans les consciences, des années 1796 à 1799. Dira-t-on
assez la violence des douleurs supportées dans beaucoup de familles au souvenir
des atrocités vécues ? Les traces d’incendie, les lieux des charniers et
l’absence de tant de proches, hantaient leur vie quotidienne. Pour stopper
cette logique destructrice, les orienter à l’inverse dans la voie d’un repos
des âmes, les survivants avaient besoin d’une reconnaissance forte.
Le retour des
prêtres persécutés et la liberté religieuse apporta aux Vendéens la
reconnaissance dont ils avaient besoin. Les générations qui ont suivi ont fait
de cette reconnaissance un message politique et religieux, mais ceci est une
autre histoire. De même que les
héritiers des républicains, traînant la terreur révolutionnaire comme un
boulet, ont mis bien du temps pour faire prévaloir leurs idées, et ceci est
aussi une autre histoire. Sauf que ces deux histoires ont forgé une image souvent
déformée de ce qui s’est réellement passé en Vendée de 1790 à 1799.
Les républicains de Saint-Fulgent après la guerre
Le pauvre juge de paix de Saint-Fulgent fut largué par
l’évolution politique, et ne s’en mêla plus officiellement, semble-t-il. Un an
après son arrivée à Saint-Fulgent, il s’était marié avec la fille d’un officier de
santé demeurant à Bazoges, Aubin, qui avait été le premier président de la
municipalité cantonale de Saint-Fulgent. Simon Gérard avait alors changé de prénom
pour prendre celui de Thrasybule (restaurateur de la liberté d’Athènes
dans l’Antiquité), « n’ayant jamais reconnu de saints »,
affirma-t-il pour faire oublier qu’il
avait été prêtre. Il garda
sa fonction de juge de paix jusqu’en 1808. Puis il finit ses jours dans la
discrétion comme cafetier à Montaigu. Il y est décédé le 26 avril
1813.
Étienne Benjamin Martineau conserva son engament
politique en soutien de Napoléon, protecteur des nouveaux propriétaires des
biens nationaux. Et puis un de ses frères était mort au pont d’Arcole. Il déménagea
de Luçon aux Herbiers, où il fut nommé maire en 1804. En 1807 il fut remplacé à
la mairie par son beau-frère Pierre Ageron, et l’année d’après il devint juge
de paix dans le canton. Il est mort au pays de sa femme à Saint-Fulgent en 1828.
Voir l’article publié sur ce site en avril 2011 :
Etienne Benjamin Martineau.
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Carte postale ancienne du Croisic
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Louis Merlet avait perdu son épouse, Marie Monnois,
morte le 16 juin 1797 à l’âge de 64 ans, ce qui valut un mois et demi
d’interruption de son courrier au commissaire du département, alors qu’il
devait écrire au moins chaque décade. Il sera maire provisoire de Saint-Fulgent d’avril à décembre 1800. En 1802 Merlet revendit aux paroissiens de la
Rabatelière le presbytère qu’il avait acheté comme bien national, et quitta le
pays (21).
Il ira vivre au Croisic (Loire-Atlantique) avec une
jeune femme de Saint-Fulgent, Catherine Mandin, qui avait divorcé en 1802 d’avec
Jean Baptiste Libaud (agent municipal de Saint-Fulgent de septembre 1797 à mars
1798). Sur les registres du Croisic il est qualifié de rentier. Il se maria civilement
avec Catherine Mandin en 1805, et ils eurent trois enfants. Elle mourut le 25
septembre 1820, et, acte significatif, ils se marièrent religieusement le même jour.
Louis Merlet mourut en 1835 au Croisic, âgé de 88 ans (22). Prisonnier des
insurgés vendéens au début de la guerre de Vendée, il avait été libéré en
octobre 1793 suite au fameux geste de Bonchamps : « grâce aux prisonniers ! ». Le mois d’après il s’était réfugié à Sainte-Hermine avec d’autres républicains de Saint-Fulgent dont quelques officiers
municipaux. Il avait été alors nommé maire provisoire de Saint-Fulgent par les
autorités, mais la fonction fut toute théorique, n’habitant pas sur place (23).
Une
conclusion
Une conclusion
nous paraît s’imposer aux termes de nos récits sur ce qui s’est passé à Saint-André-Goule-d’Oie et dans le canton de Saint-Fulgent : la Guerre de Vendée
n’a vraiment pris fin qu’au début de l’année 1800. Les escarmouches de 1799 ont
des allures de chouannerie en Vendée, certes, mais là n’est pas l’important. La
guerre a continué durant toute la période du Directoire, et si les armes ont
fait défaut du côté royaliste, elles ont permis aux républicains de survivre,
durer et persécuter. Certes, l’affirmation est discutable, mais la
pacification de 1795 n’est pas celle de 1800, comme on vient de le voir.
La vraie pacification de la Vendée à partir de 1800 doit
beaucoup sur place à deux hommes. D’abord le préfet Merlet qui « a su se
concilier l’estime générale. Il passe pour allier à beaucoup de douceur un caractère
ferme et les talents nécessaires au chef d’une administration », juge le
général Gouvion dans un rapport en 1804 à Bonaparte (24). Ensuite le nouvel
évêque de la Rochelle, Mgr Paillou, est un ancien vicaire général de l’évêque
de Luçon qui s’est rallié à Bonaparte. Il est jugé « responsable du
bon esprit des prêtres » en Vendée qui étaient alors sous son autorité (24).
Mais la pacification n’alla pas sans de petits accrocs, notamment de la part
des conscrits levés pour les armées de Napoléon. Au 15 avril 1803, le général
Gouvion note : « À quelques remplacements près, la levée des
conscrits est terminée. Il n’y a eu jusqu’à ce jour que 4 déserteurs ». Mais
quelques mois après il écrit : « Je ne peux me louer beaucoup du
départ des conscrits. Il faut encore un peu de patience » (24). L’année d’avant
avaient éclaté quelques révoltes vites réprimées par la gendarmerie. En
particulier, un rassemblement eut lieu le 8 frimaire (an XI : 30 novembre
1802) à Saint-Fulgent. « Les rebelles se portèrent en armes sur le lieu du
tirage de la conscription et mirent en fuite la commission qui en était
chargée. Le maréchal des logis de cette résidence fut gravement blessé ainsi
que 2 chasseurs du 12e régiment d’infanterie légère. Le premier est
mort des suites de ses blessures. Piveteau commandait ce rassemblement. Ce
brigand a été arrêté par le lieutenant Bourgeois, traduit en justice et
condamné à mort. Ce même rassemblement se porta sur Montfaucon dans la nuit du
8 au 9, blessa un gendarme, en désarma 2 et se porta sur Boussay. » (24) Jean
Piveteau, domestique demeurant à Saint-André-Goule-d’Oie, fit partie des 9
condamnés à morts du département de la Vendée suite à ces mouvements séditieux.
L’anecdote ne doit pas nous cacher une réalité bien différente, car le département
de la Vendée se montra plus patriote que la moyenne à cette époque. On n’y
compte qu’un seul déserteur en 1805, pour une moyenne d’environ 22 % pour toute
la France (25).
Les
soulèvements de 1815, à cause du
retour de Napoléon, et de 1831/1832 à cause du renversement des Bourbons de la
branche aînée, ont un air de famille avec ce qu’on appelle la Guerre de Vendée.
Mais on fait à juste titre la différence, comme on admet la différence entre celle-ci
et la chouannerie au nord de la Loire, malgré leurs caractéristiques communes.
Pour le soulèvement de 1831/1832 nous renvoyons à notre article publié en
mars 2011 : Palluau, juin 1832 : Le juge de paix a peur. Il s’agit du fils de Benjamin Martineau.
Mais certains
livres d’histoire qui arrêtent la Guerre de Vendée avec la capture de Charette
en 1796, risquent alors de minimiser la réalité humaine de ce qui a été vécut
dans les deux camps. N’en déplaise au grand historien Jules Michelet qui arrête
l’histoire de la Révolution avec la chute de Robespierre, celle-ci, comme celle
de la Guerre de Vendée, nous paraît inclure la période du Directoire dans toute
sa durée et dans tous ses aspects, pour ce que nous avons vu à Saint-André-Goule-d’Oie : l’administration politique locale, les impôts, le maintien de
l’ordre et la persécution religieuse. Nous nous rangeons sur ce point du côté
de ceux qui considèrent que c’est Bonaparte qui mit réellement fin à la Guerre
de Vendée, comme il arrêta la Révolution. La question
reste posée à cause de l’approximation que portent ces deux
notions. Bien sûr ces deux histoires, qui n’en
font qu’une, ne peuvent être vues d’un seul bloc, n’en déplaise à Georges
Clemenceau, mais au contraire dans chacune de leurs étapes. Entre Vendéens on
n’hésitera pas à avancer cette conclusion, ne serait-ce qu’à cause d’une
proximité qui sait faire cohabiter, on s’en doute, le respect que mérite ce
grand Vendéen, avec la discussion de son affirmation.
|
Paul Boisson (1951)
(d’après une photo
conservée aux
Archives historiques du diocèse de Luçon)
|
Pour terminer, il nous faut indiquer que la rédaction
de cet article s’est appuyée en presque totalité sur les recherches de l’abbé
Paul Boisson (1912-1979), comme en témoignent les sources indiquées ci-après.
Professeur d’Histoire au petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers, et aumônier
à l’hospice de Saint-Fulgent, ses travaux historiques sur le canton de Saint-Fulgent sont précieux. Il avait lu ce qui s’était écrit sur la guerre de Vendée, mais
il ne s’en est pas contenté. Il est allé à la source des documents originaux
pour les confronter entre eux. En vrai historien, il a mis son sens critique au
service de la recherche des faits. En plus de la foi catholique, il eut la
religion de leur vérification. À cet égard, voici un extrait d’une réflexion
qu’il a écrite dans un essai de chronologie des débuts de l’insurrection dans
le canton de Saint-Fulgent en mars 1793, un vrai casse-tête : « Les oppositions, voire les contradictions
quand il s’en présente (entre documents, traditions, etc.), ne sauraient qu’être apparentes. La
plupart doivent se résoudre à l’étude, et stimuler la patience et la ténacité
des chercheurs. C’est ce que nous avons essayé de faire, et nous pensons que
bien des pages de l’histoire de la Guerre de Vendée, gagneraient à être revues
dans cet esprit. Si quelques lecteurs corrigent ou complètent … merci »
(26). Cette note est
datée du début des années 1970.
C’est sur les faits recueillis par Paul Boisson que
notre récit s’appuie, et nous y avons ajouté nos explications les concernant. Il
a légué ses papiers au diocèse de Luçon, classés ensuite par l’abbé Delhommeau,
archiviste du diocèse. Les originaux des lettres de Merlet et Martineau au commissaire
du département à Fontenay-le-Comte, sont conservées aux Archives
départementales de la Vendée sous la cote L 237.
(1) Archives historiques du diocèse de Luçon, fonds de l’abbé
Boisson : 7 Z 12-4, procès-verbal du 3 vendémiaire an 8 de Gérard sur les
attaques de partisans à Chauché du 30 fructidor an 7.
(2) 7 Z 12-1, lettre du 20
frimaire an 5 de L. Merlet au commissaire du département.
(3) 7 Z 12-1, lettre du 30
ventôse an 5 de L. Merlet au commissaire du département.
(4) 7 Z 46-3, tableau des fermes
des biens nationaux dans le canton de Saint-Fulgent.
(5) 7 Z 12-2, lettre du 5 floréal
an 6 de L. Merlet au commissaire du département.
(6) 7 Z 12-2, lettre du 22
floréal an 6 de Martineau au commissaire du département.
(7) 7 Z 12-2, lettre du 5
frimaire an 6 de Martineau au commissaire du département.
(8) 7 Z 12-3, lettre du 27
pluviôse an 7 de Martineau au commissaire du département.
(9) 7 Z 12-3, lettre du 23
ventôse an 7 de Gérard au commissaire du département.
(10) 7 Z 12-3, lettre du 11
messidor an 7 de Gérard au commissaire du département.
(11) Registre
des délibérations de l’administration centrale du département de
la Vendée, du 3 pluviôse an VII au 29 frimaire an VIII, Archives de Vendée : L 78,
page
114, vue 117.
(12) 7 Z 12-4, lettre du 4 brumaire
(erreur : vendémiaire) an 8 de Gérard au commissaire du département.
(13) 7 Z 12-4, lettre du 22
vendémiaire an 8 de Gérard au commissaire du département.
(14) 7 Z 12-4, lettre du 9
brumaire an 8 de Gérard au commissaire du département (écrite de Feole).
(15) Notes sur la sous-ferme en
date du 29 fructidor an 5, aux Archives
du diocèse de Luçon, fonds de l’abbé boisson : 7 Z 108, Fortin et Rezeau. Et sous ferme du 29
thermidor an V d’Agnan Fortin à Simon Gérard, Archives de Vendée, minutier
ancien des notaires des Essarts, étude (A), Joseph David, 3 E 15 94-1, vues 75 et 76/114.
(16) 7 Z 12-4, lettre du 13
frimaire an 8 de Gérard au commissaire du département.
(17) 7 Z 12-3, lettre du 25 ventôse
an 7 du payeur départemental au commissaire exécutif du département (Coyaud) au
sujet de Gérard.
(18) 7 Z 12-4, lettre du 12
vendémiaire an 8 (2-6-1800) de Gérard au commissaire du département.
(19) 7 Z 12-4, lettre du 16
frimaire an 8 de Gérard au commissaire du département.
(20) 7 Z 108, copie de l’article
d’Henri Bourgeois dans La Vendée
Historique, 1908.
(21) 7 Z 48-1, église de la
Rabatelière. Aussi vente de la cure de la
Rabatelière le 23 germinal an X par Merlet à Debien et consorts, Archives de
Vendée, notaires de Chavagnes, Bouron : 3 E 31/19.
(22) 7 Z 16-1, les maires de Saint-Fulgent ; et 7 Z 20, notes sur Louis Merlet.
(23) Procès-verbal de L. Merlet
de déposition contre Sionneau du 7 ventôse an 2 (25-2-1794), Archives de Vendée,
commissions militaires de Fontenay-le-Comte an II : L 1586.
(24) Rapport de Gouvion à Bonaparte
sur la Vendée an XI-an XIII (1802/1804), Archives de Vendée : 1 J 2388.
(25) A. Billaud, La Petite Église dans la Vendée et les Deux-Sèvres (1800-1830), NEL, 1961, page 26.
(26) 7 Z 46-1, débuts de
l’insurrection dans la région de Saint-Fulgent, essai de chronologie.
Emmanuel François, tous droits
réservés
Février 2017, complété en octobre 2023
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