À Saint-André-Goule-d’Oie, quand
on se dirige du village du Pin en direction du Clouin, on traverse d’abord la
route de Chauché à Saint-Florence-de-l’Oie. De chaque côté les haies ont
disparu, mais sur le côté droit une vigne marque la continuité d’une culture
remontant probablement à plusieurs siècles. Sur la gauche on distingue au loin les arbres de
la forêt de l’Herbergement-Ydreau, comme on disait autrefois. Depuis la fin du
18e siècle le mot « Oie » est venu remplacer celui de l’Herbergement-Ydreau,
qui désignait avant la Révolution le village bâtit autour du château du même
nom et siège d’une châtellenie (1). Seule la forêt a gardé son ancien nom, et
encore à moitié, survivance possible d’une forêt primitive n’ayant jamais été
défrichée. Bientôt une première maison rénovée à la façade blanche marque le
début du village du Clouin. Elle est seule, et il faut parcourir encore une
centaine de mètres pour longer quelques maisons les unes à côté des autres,
neuves ou restaurées, à côté des bâtiments d’exploitation agricole. On rénove
toujours en 2018, et le village prend une allure résidentielle. Puis aussitôt
après le ruisseau proche de la dernière maison, la route pénètre sur le
territoire des Essarts. C’est que le Clouin est situé à l’extrémité sud de Saint-André-Goule-d’Oie.
Comme à Linières, l’Institut
Géographique National a repris les erreurs des géomètres du premier cadastre en
1838, désignant le lieu par un mot non approprié : « Cloin ».
Ces derniers ont mal transcrit le mot patois entendu des habitants. Et pourtant les notaires de Saint-Fulgent
écrivaient bien “Clouing” dans leurs actes dès le 17e siècle. On pense à “Goule
d’Oie” ainsi transcrit par les copistes du Moyen Âge, sans que nous soyons sûrs qu’ils aient correctement écrit ce qu’ils
ont entendu. Le patois local est d’abord un parler, parfois maltraité jadis par
l’écriture.
Le Clouin |
Les quelques maisons d’aujourd’hui font oublier l’importance du village qu’a été le Clouin
autrefois, avec ses nombreux habitants, probablement une soixantaine au milieu
du 17e siècle. Ainsi en 1651, on connaît 13 propriétaires sur le village et terroir (ou
tènement), dont la moitié étaient en indivision à cause d’héritages non encore
partagés : Jean Charpentier, Jean Bertand et son frère André Bertrand,
René Bertrand, Michel Robin, Mathurin Guerry à cause de Michelle Robin sa
femme, Louis Besnard, Antoine Robin, Jacques Daviet, Pierre Martereau, Mathurin
Michel à cause de Louise Daviet sa femme, Mathurin Bonnin, et René Boivineau
(2). Quelques années plus tard on comptera 11 maisons dans le village. La liste
de ces propriétaires n’est probablement pas complète. Au total ils déclarent 6
boisselées de terre en jardin (environ 7 300 m2), 8 journaux en
pré (4 ha environ) et 17 septrées de terres labourables et jachères temporaires
(environ 33 ha).
Le tènement était limité au sud
par les terres de la Pertelière (Essarts), un ruisseau d’eau descendant du Bois
Pothé marquant la séparation, est-il écrit en 1651, celui-ci touchant le
village du Clouin. Il était aussi limité par le fief de la Frissonnière. Vers
le nord, le Clouin touchait le lieu des Bertinières appartenant au fief et
village de la Crochardière (Saint-André), disparu et proche du Pin. Voir sur ce
point notre article publié en octobre 2016 : Les divers terroirs du Pin à Saint-André-Goule-d’Oie. Le Bois Pothé a disparu aussi, désignant de nos jours des
champs et prés proches de la forêt de l’Herbergement, et une section du
cadastre napoléonien orthographiée : « Potay ». Les maisons du fief
de la Frissonnière étaient situées aux Essarts au nord et proche de la Guiffardière.
Elles étaient encore indiquées par le cadastre napoléonien des Essarts en 1825 (Section
A2 de la Vrignonnière), et ont disparu depuis. Le site Google Earth, avec ses
vues aériennes, donne à voir des tâches au sol, caractéristiques des anciens
bâtis.
Le bois Pothé
Nous sommes en pays d’habitats
disparus décidément. On reste de plus intrigué par la mention du lieu du
Bois-Pothé en 1785, où est né un enfant de Pierre Pelon et Jeanne Giraudet. Le
nouveau-né est mort à la maison et il fut inhumé le lendemain. La maison est
située au Bois Pothé suivant l’acte, sur le registre numérisé de
Saint-André-Goule-d’Oie, daté du 16 juillet 1785 (vue 173). Cette maison du
Bois Pothé est un habitat disparu, lui aussi, dans le cadastre de 1838 de
Saint-André-Goule-d’Oie. Serait-il plutôt un village disparu ? On a du mal
à y croire, étant apparemment ignoré du chartrier de la Rabatelière. Serait-il
un autre nom pour désigner le village du Clouin ? Vraisemblablement pas au
vu du nombre d’actes concernant les habitants de ce dernier lieu. Probablement
s’agit-il d’une maison isolée proche de la forêt de l’Herbergement, bâtie sur
l’espace toujours appelé le Bois Pothé.
À la lisière de la
forêt de l’Herbergement
près du Clouin
|
En 1643
la pièce de terre et lande appelée le Bois Pothé, située sur la paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie,
était « plantée en bois taillis, avec ses arbrières et lisières, contenant
environ 100 boisselées de terre (12 ha), tenant
d’une part à la forêt de l’Herbergement, d’autre au grand chemin qui va de Sainte-Florence
à Saint-Fulgent, d’autre part aux gîtes de défunt Jacques Merland, d’autre à la
gîte du sieur de la Boislivière » (3), et tenant aussi au ruisseau d’eau
en provenant
et touchant le village du Clouin et aux terres de la Pertelière (Essarts). Le
cadastre de 1838 (délimitation du territoire de Saint-André-Goule-d’Oie) en
indique le propriétaire d’alors : Auguste Guyet (oncle du châtelain de Linières, propriétaire à Grissay
aux Essarts). Il a été défriché, on ne
sait quand, pour laisser la place à des champs et des prés. Les bois taillis, ou
bois de serpe, étaient coupés à des âges différents, à la différence des bois
futaie qu’on laissait croître plusieurs dizaines d’années. Les arbrières formaient
des haies d’arbres en futaie. Le bois Pothé dépendait du fief Pothé et a parfois été appelé
le bois Souchaud.
Il a
connu divers propriétaires en même temps à plusieurs périodes, si bien que sa
surface totale est difficile à appréhender. Ainsi en 1593 François Moyse et
Jeanne Masseau sa femme vendent 3 arpents de terre plantés en bois taillis
situés au Bois Pothé pour 30 écus, à Amaury Maillard. En 1643 c’est Jean Constant,
écuyer seigneur de la Martinière et Élisabeth Masson sa femme, héritière de Sébastien
Masson sieur de la Jaumarière, leur aïeul, qui vend à René Guignardeau, seigneur
de Puy Mest, demeurant à la Guignardière (Sainte-Florence), 100
boisselées du bois Pothé, avec les haies et fossés qui en dépendent, pour 700 livres
(4).
Jacques Merland,
sieur du Coudrais (Essarts) demeurant au Puy Join près le château des Essarts avait
vendu à Louis Besnard demeurant à la Pertelière 3,5 arpents de bois taillis au
Bois Pothé pour 100 livres le 28 mars 1639. Cette vente fit l’objet 5 ans plus
tard en 1644 d’un retrait féodal de la part de la seigneurie suzeraine de
Languiller, moyennant le paiement de 100 livres à Besnard, augmenté de 30 livres
« pour les frais et loyaux coûts, fossés et améliorations par ledit Besnard
faites sur les lieux » (5). Ce droit de retrait était constitutif de la
directe seigneurie ou propriété éminente en droit féodal, s'exerçant dans un délai. Il fut mis en oeuvre par Jacques Moreau, sieur du Coudray (Saint-André), demeurant au bourg de Saint-André, en tant que fermier de Languiller.
En 1651 Charles
Lesvêque, écuyer seigneur du Puyberneau (Sainte-Florence), vend à Pierre de la Bussière, écuyer seigneur
de la Vrignonnière (Essarts), 2 arpents de terre plantés en bois taillis situés
au bois Pothé, pour 60 livres (6).
En 1651 une partie du bois Pothé contenant
9 arpents (environ 5 hectares), appartenait à Jean Gazeau, seigneur de l’Ansonnière
(Essarts). Il en rendait l’aveu au seigneur de Languiller à cause du fief Pothé,
et lui payait un devoir noble de 9 sols à chaque fête de noël (7). La dame de
l’Ansonnière, madame de la Tiere, renouvellera le même aveu à Languiller vers
1745 (8). Dans un procès-verbal de partage de la succession du seigneur de la
Rabatelière en 1779, il est indiqué en effet qu’était perçu un cens sur le Bois Pothé de
1 sol par arpent se montant à 46 arpents, soit une
vingtaine d'hectares au total (9). Dans le même texte il est programmé dans ce bois
une coupe importante d’arbres futaies pour un montant de vente estimé à
20 000 livres. Ce genre de grosse somme, même peu fréquente, avait
toujours incité les seigneurs, ajouté au plaisir et privilège de la chasse, à
ne pas concédé les bois et les forêts. Le Bois Pothé
fut vendu par le seigneur de la Rabatelière en 1786 pour 7 300 livres, une
fois les coupes faites sans doute (10).
Le fief Pothé
La famille Amauvin a possédé des
fiefs aux Essarts, la Frissonnière et le Plessis Duranceau qui s’est d’abord
appelé le Plessis Amauvin. Dans la première partie du 15e siècle Jean
Amauvin fit un aveu au fief Pothé pour la Frissonnière (11). La Frisonnière, un habitat ensuite disparu situé aux Essarts, avait une partie de ses terres sur Saint-André,
proches du Clouin.
Ce fief et droit de fief Pothé faisait
partie, au moins depuis la fin du Moyen Âge, des seigneuries annexes de
Languiller, au même titre que les seigneuries des Bouchauds et du Coin Foucaud.
On n’a pas repéré depuis quand il était devenu une possession de Languiller. Déjà au moment de la fixation des limites entre
la nouvelle paroisse de Saint-André et la plus ancienne paroisse des Essarts aux 12e ou 13e siècles,
on a retenu une forêt et un ruisseau sans se soucier des confrontations composant
les domaines du fief Pothé, comme s’il ne comptait pas. En
1550 il était tenu par « hommage lige et à ligence de 40 jours par an à la
semonce (ordre) de monseigneur (Essarts) ou de ses officiers. Laquelle ligence
ne suis tenu faire, parce que l’hôtel où était tenu icelle seigneurie a été autrefois
démoli par les gens de monseigneur des Essarts, et étant lors en le château des
Essarts, jusqu’à ce qu’elle soit réédifiée et mise en état, et à rachat » (12).
Dans l’aveu de Languiller en 1550, repris en 1605 le fief consistait, avec
toutes les autres dépendances (domaines, cens, rentes, terrages, dîmes, bians,
juridiction basse, droit d’assise) en (13) :
-
Un champ près le tènement de la Grange et un
autre au tènement de la Guiffardière (Essarts),
-
Un verger en la ville des Essarts,
- Un tènement de terre et bois appelé le Vieux château
contenant 4 septerées tenu des propriétaires de la Piltière et de la Touche, touchant
ces deux derniers tènements et les terres de la Cossonnière et le bois de la
Piltière (Essarts).
Sous l’hommage du fief étaient
tenus le Bois Pothé et le tènement du Clouin (Saint-André). De plus, le
seigneur de la Frisonnière était tenu à trois hommages au fief Pothé : pour son hôtel
de la Frissonnière (Essarts) et tout ce qui en dépend, pour le fief de l’Aubrière
(à l’est du Pin à Saint-André) et pour le fief du Puy Rondeau (Essarts). À
cette date le vassal était François de la Gaubretière. Cette énumération en
1550 est celle des restes d’une ancienne seigneurie, dont l’hôtel noble devait
être proche du château des Essarts, comme les Bouchauds et la Ramée. Traversée de part en part par la limite entre les
Essarts et la nouvelle paroisse de Saint-André fixée au 12e
ou 13e siècle, alors qu’en remontant ensuite vers le nord, cette
même limite emprunta celle des fiefs de la Boutarlière et de Linières, le fief Pothé a alors visiblement compté pour rien. La question se pose alors s’il n’était
déjà plus qu’un patrimoine foncier annexé par un autre seigneur, peut-être déjà
celui de Languiller.
Le 6 avril 1618, Charles Le Bœuf,
écuyer sieur des Moulinets (Saint-Martin-des-Noyers), Bois Prochet et de la
Frisonnière, rend aveu à Languiller pour la Frissonnière, le Puy-Rondeau et
l’Aubrière (14). En 1664 la Frisonnière appartenait au seigneur de la Boutarlière, comme on
le voit dans un aveu à Languiller de Renée Bonnevin, veuve de René
Gazeau (1620-1662), qui donne quelques détails :
- la Frissonière est tenue à foi
et hommage plain (simple), à 25 sols abonnés de rachat quand le cas y advient,
et à 5 sols annuels de service. Sont déclarés : 8 journaux de pré, 1
septrée de garenne, 64 boisselées de terres.
- le Puy-Rondeau est tenu à foi
et hommage plain, à 15 sols abonnés de rachat quand le cas y advient, et à 4
sols annuels de service. Il contient 2 septrées, tenant au chemin de la
Guiffardière à Saint-André-Goule-d’Oie et aux landes communes.
- l’Aubrière est tenue à foi et
hommage plain, mais nous n’en savons pas plus à cause de la détérioration du
parchemin sur ce passage (15). Néanmoins, l’aveu de 1618 précisait que ce fief
contenait alors 10 septrées de bois et terres et 10 journaux de pré.
En 1753 l’aveu est renouvelé à
Languiller par le propriétaire d’alors de la Frisonnière, Louis Anne Alexandre
de Montmorency, aussi seigneur de la Boutarlière, toujours à cause du fief
Pothé (16).
Les redevances seigneuriales à cause du fief Pothé
Les redevances seigneuriales dues par les propriétaires du Clouin en 1651 à la seigneurie de Languiller, à cause du Fief Pothé, étaient d’une diversité qu’on rencontre rarement à Saint-André (17) :
-
Un droit de terrage au 1/6 des récoltes sauf sur
les prés et jardins.
-
Un cens de 2 sols et 6 deniers pour deux pièces
de jardin nommément désignées. Sur une troisième pièce de terre le cens est de
6 deniers et le droit de terrage a été racheté.
-
Un droit de dîme sur les agneaux et pourceaux
naissants et croissants au village. Plus tard on verra que la dîme s’appliquait
aussi sur le lin. Le quantum prélevé, indiqué à partir de 1740, était de 1/12e.
-
Une taille seigneuriale de 10 sols à la Saint-Jean-Baptiste,
et de 15 sols et une geline (poule) à noël, celle-ci incluant une redevance qui
remplaçait une ancienne obligation de garde en un lieu désigné par le seigneur. En 1531 les 15 sols de garde annuels étaient dus
par trois teneurs : André Robin, François Bordier et Christophe Boisseau (18).
Un cens de 26 sols 8 deniers. En 1531 le cens se montait à 17 sols (18), la
différence de 9 sols 8 deniers correspondant aux anciennes corvées seigneuriales supprimées.
-
Un droit de métivage d’un boisseau de seigle,
mesure des Essarts, payable à la mi-août. La mention ici de ce droit est
intéressante, car il était en 1517 prélevé par le seigneur de la Boutarlière
dans de nombreux villages de la baronnie des Essarts. Le droit de métivage a
dont donc été récupéré depuis par Languiller au moins pour le Clouin.
Toutes ces redevances, sauf le
terrage, ne représentaient plus grand-chose, étant inchangées pendant des
siècles, même la dîme. De plus, on verra apparaître un droit de rivage de 12
deniers par an dans d’autres déclarations plus tard. Cependant le paiement de ces
charges ne s’est pas fait, en partie ou en totalité, dans les périodes de
désastres climatiques. On le voit dans les poursuites entamées aux Assises de
Languiller contre des teneurs du Clouin de 1531 à 1536, puis de 1610 à 1612 (19). De plus, le tribunal du seigneur condamna en 1533 Pierre
Daviet, à une amende de 5 sols pour avoir laissé sans autorisation 7 pourceaux manger
des glands dans le Bois Pothé (20).
Les habitations et propriétaires du Clouin au 17e siècle
Le Clouin
|
Une déclaration roturière de 1666
à Languiller précise les contours du village du Clouin (21). Sur les dix-huit
propriétaires déclarants, onze d’entre eux y possèdent une maison, dont huit y
habitent eux-mêmes. Les trois autres habitent dans les villages voisins de la
Boutarlière (Chauché), du Pin (Saint-André) et de la Fortière (Essarts). Parmi
ces maisons il y en a une à chaps (faîte au milieu du toit) : 3 pièces au rez
de chaussée, et à l’étage 2 pièces et un plancher (grenier). Un tel volume habitable
est rare à l’époque chez les paysans, souvent dépourvu d’un étage et alors
destiné uniquement à usage de grenier. Ils sont deux frères, René et Jean
Charpentier, avec leurs trois sœurs, à la posséder il est vrai en indivision. Cinq autres maisons sont indiquées à chaps et trois
autres portant plancher. Les appentis adossés aux maisons et aux granges sont
au nombre de neuf, formant des pièces à usage varié, dont l’une contient un
four. Et on dénombre aussi trois autres maisons possédant un four, dont l’une abritant
le four commun du village, et une autre avec « une petite
boulangerie », c’est-à-dire un four à cuire du pain. On compte aussi sept
granges et deux toits pour animaux, preuve de l’activité agricole du village,
mais pas entièrement. La quantité de fours dans le village intrigue, faisant
penser à une activité autre que la cuisson du pain, mais sans informations en
ce sens.
Ces dix-huit propriétaires
déclarent une surface de 6,6 boisselées de jardin et 41 ha de prés et terres
cultivées. S’il en manque, ce doit être de peu à cause de cette surface
importante. On voit que la superficie des prés et terres a augmenté de 4
hectares depuis la déclaration précédente de 1651, soit 10 % de plus, résultant
d’un défrichement très probablement. Les surfaces déclarées montrent la
parcellisation importante des champs et des prés, liée à la dispersion de la
propriété. Le plus important propriétaire est l’indivision Charpentier (130
boisselées), puis Pierre Charpentier (40 boisselées), et ensuite on a beaucoup
de petits propriétaires de 15 à 25 boisselées.
Les habitants propriétaires au
village les plus nombreux, avec ou sans habitat, sont les membres de la famille
Charpentier. D’abord René Charpentier, en indivision avec son frère Jean
Charpentier et ses beaux-frères : Laurent Brisseau, René Vergnaud et
Armand Chedanneau. Ensuite Pierre Charpentier, puis Jacques Charpentier. Enfin
les héritiers de Bastien Charpentier. Il y avait déjà un René Charpentier au Clouin en
1592 (22). En dehors d’eux on relève les noms
de : Michel Robin, Jean Lesuin, Renée Segnen veuve de défunt François
Besson, René Bertrand, Louis Larcher et Jacques Michelleau.
En 1683 on peut lire 13
déclarations roturières individuelles, indiquant les mêmes redevances collectives
à chaque fois. Elles font suite aux lettres de terrier obtenues par le nouveau
seigneur de Languiller, Philippe Chitton, pour la vérification de ses terres et
des fiefs en dépendant. De manière plus rigoureuse et précise qu’avant, ces
actes des notaires de Saint-Fulgent, Proust et Arnaudeau, rappellent que les
redevances sont dues solidairement par les propriétaires, c’est à dire qu’en
cas de défaillance des uns, les autres payent à leur place. Ils rappellent
aussi le droit de basse justice seigneuriale du seigneur de Languiller, et son
droit de percevoir les lods et ventes (des droits de mutations aux
changements de propriétaires). De plus ils indiquent comment les biens ont été
acquis, ce qui donne, avec les héritages qui sont indiqués, des pistes de
recherche pour constituer les généalogies de certains habitants.
Moulin de
l’Ansonnière (Essarts)
|
Ces 13 déclarations ne totalisent
que 22 ha de prés et terres et ne représentent pas tous les propriétaires. Ils
sont huit à demeurer au village du Clouin :
-
Vincent Chedanneau, maître tailleur d’habits,
venu y habiter avec Jeanne Charpentier, sa femme, elle-même héritière de son
père, Jean Charpentier.
-
François Larcher, héritier avec sa sœur (femme
de Nicolas Godard) de Louis Larcher son père. Il est laboureur (agriculteur)
sur place.
-
René Travers, sans indication de profession, et
ne possédant qu’une petite maison et 13 gaulées de jardin.
-
Marguerite Crespeau, veuve de Pierre Charpentier.
-
Jacques Charpentier, meunier. On n’a pas repéré
de moulin au Clouin, mais ceux de l’Ansonnière (Essarts) ou de la Boutarlière
(Chauché) sont proches. Il est le fils de Marguerite Crespeau
-
Vincent Pidoux, laboureur. Un René Pidoux fera
une déclaration le 2 septembre 1740, habitant à la Godelinière (Landes-Genusson). Et il recommencera en 1751, habitant alors au bourg des Landes
Genusson.
-
Bonaventure Rabaud, farinier.
-
René Bertrand, farinier.
Les cinq autres déclarants
sont :
- Étienne Nicou, laboureur demeurant à la
Guérinière (Chauché). Son fils, Baptiste Nicou, demeurait aussi à la Guérinière
en 1701, et sera indiqué comme laboureur à bœufs, c’est-à-dire qu’il se louait
avec ses bœufs. Il y avait une grande métairie à la Guérinière dépendant de
Linières. Et à côté du métayer pouvaient habiter des personnes étant à son
service à la demande.
-
Jacques Robin, sieur des Poudrières demeurant au
bourg de la Ferrière, marié à une Charpentier.
-
Michel Rigalleau, marchand mercier demeurant aux
Essarts.
-
Nicolas Godard demeurant à la Tiffardière des
Essarts. Son fils Jean, laboureur, fera une déclaration le 9 février 1740 pour
lui et ses frères et sœurs. Il demeurait alors à Villeneuve (Chauché). En 1751
c’est Mathurin Godard, laboureur demeurant à la Boutinière (Saint-André), qui
fera une déclaration.
-
Jacques Morteau, laboureur demeurant à Cossé (Saint-Martin-des-Noyers).
Les propriétaires au 18e siècle et les redevances autres que celles dues au suzerain
En 1700, 8 propriétaires du Clouin ont présenté
leurs déclarations roturières à l’Assise de Languiller (23). Le texte n’a pas
été conservé jusqu’à aujourd’hui, mais en 1740/1741, cinq propriétaires
feront une déclaration commune à Languiller, et sept autres feront chacun une
déclaration individuelle, toutes conservées. Comme précédemment, on n’a jamais une liste
complète des propriétaires. Par exemple on voit Louis Corbier, sieur de
Beauvais, et habitant le Coudray parmi eux, alors qu’on sait qu’il avait hérité
d’une vingtaine de boisselées de terre faisant partie de sa borderie du Pin.
Elles avaient été possédées un siècle auparavant par un ancêtre, prieur de Saint-André,
Pierre Moreau, mais n’avaient pas encore fait l’objet d’une déclaration
parvenue jusqu’à nous.
Dans cette liste on a peu
d’habitants du Clouin : Pierre Charpentier aîné, Jacques Robin, Louis
Chateigner, René Trotin époux de Jeanne Rabaud. Les autres habitent ailleurs à
Saint-André, à Rochetrejoux, à Chauché, aux Essarts et aux Landes Genusson. On
relève parmi eux, au bourg des Essarts, Barthelemy Guibert, marchand poislier
(vendeur d’articles ménagers). Il fera une autre déclaration en 1751.
Dans certaines des déclarations
une nouveauté apparaît dans la liste des redevances. En plus de celles dues au
seigneur de qui relèvent les propriétés, on indique les autres rentes créées
sur le tènement au profit de divers créanciers, parfois vendues ou données
ensuite. Leurs origines ne sont pas indiquées. En voici la situation en
1740 :
-
à la baronnie des Essarts 12 boisseaux d’avoine,
et 6 deniers pour droit de rivage,
-
à la seigneurie de la Boutarlière aussi 12
boisseaux d’avoine
-
à la seigneurie de la Vrignonnière (Essarts) 4
boisseaux d’avoine
-
à la seigneurie de Landelière (Dompierre-sur-Yon)
1 boisseau de seigle et 11 deniers de devoir
-
à la fabrique de la paroisse des Essarts 1
boisseau seigle
-
et au prieuré de Saint-André-Goule-d’Oie aussi 1
boisseau seigle.
L’addition de ces charges pesant
sur les terres, de nature souvent non précisée, se cumule avec les droits dus
au seigneur suzerain. En 1740 on estime la valeur totale des charges autres que
celles dues au suzerain à 17 livres 1 sol 5 deniers par an, et celle des
charges dues au suzerain à 2 livres 16 sols 2 deniers, plus le terrage au 1/6
des récoltes, qu’on peut estimer valoir environ 217 livres sur les 44 ha du
tènement du Clouin. Cela fait une valeur totale de 219,8 livres environ due au
suzerain de Languiller, et 236,8 livres dues pour toutes les redevances, soit de
l’ordre de 18 % de la valeur des récoltes si toutes les terres en labour étaient
consacrées à la culture du seigle. Et ces charges sont collectives ! On
imagine l’organisation exigée par leurs collectes, et les difficultés dans les
années de mauvaises récoltes et de disette. À ces charges s’ajoutaient chaque
année les redevances dues à l’Église (grosse dîme ou droit de boisselage) et les
impôts royaux (principalement la taille).
Les Cougnon, propriétaires au Clouin
En 1752, on a une déclaration pour
38 boisselées de terres et prés sur le tènement du Clouin, de Louise Robin,
veuve de Jean Cougnon, agissant aussi pour ses frères et sœurs (non cités), et demeurant
alors au village de la Vrignonnière des Essarts, proche du Clouin. En 1774, une
autre déclaration sera faite par Marie Chatry, veuve de François Cougnon, fils
du précédent, demeurant aussi à la Vrignonnière. Ces derniers s’étaient mariés
à Saint-André le 28 janvier 1761 (vue 188 sur le registre paroissial numérisé
accessible sur le site internet des Archives de la Vendée). Ils habitèrent d’abord dans le
bourg de Saint-André, où ils eurent deux enfants : Marie, baptisée le 24
août 1763 (vue 213), et Christophe François baptisé le 1e juillet
1765 (vue 234).
La présence de Marie Chatry veuve
Cougnon dans les minutes des notaires de Saint-Fulgent montre une aisance
financière avec quelques actes significatifs. En 1771, étant déjà veuve, elle
prête 80 livres à René Gouin, bordier demeurant au village du Gast. À cet effet
elle constitue une rente perpétuelle de 4 livres par an à son profit,
représentant uniquement l’intérêt de 5 %, ce qui constituait la norme légale de
l’époque (24). L’année d’après en 1772, elle loue à titre de « cheptel de
fer » au même René Gouin, 2 vaches estimées ensemble 107 livres (25). Dans
ce type de bail, le croît et les profits et pertes des bestiaux sont partagés à
moitié entre le bailleur et le preneur, qui peuvent tous deux mettre fin au
bail à leur volonté. En 1773 elle prête 180 livres à Pierre Chaigneau, bordier,
et Anne Chatry sa femme, demeurant à la Boninière. Pour cela elle constitue
une rente perpétuelle de 9 livres par an à son profit (26). En 1787 elle
recommence à prêter une somme de 240 livres à deux autres habitants de la
Boninière, René Charpentier, bordier, et Jeanne Reveleau sa femme. La rente
constituée est de 12 livres par an (27). Elle aussi est perpétuelle, mais
amortissable, comme les précédentes, à la volonté des débiteurs. Dans ce cas
ceux-ci versaient l’intégralité de la somme empruntée. Rappelons qu’à l’époque
il n’y avait pas de banque dans les campagnes.
La fille de Marie Chatry veuve
Cougnon, Marie, épousa aux Essarts le 21 janvier 1783 (vue 283) Pierre Jaud. Celui-ci
acheta au département le 19 thermidor an 4 (6 août 1796) les fermes de la Vrignonnière,
Cossonière, Guiffardière, des terres à la Mongie, Puy-Bertrand, le moulin de
l’Ansonnière, le bois futaie de la Guiffardière et un bois taillis à
Puy-Bertrand situées aux Essarts, et à Saint-André le bois futaie du Clouin, et
des bois taillis au Bois Pothé et à Fondion. Il paya le tout 50 286 francs,
sur la base d’une évaluation contradictoire et sans enchère, ce qui représente
une somme scandaleusement faible. Ces domaines avaient été confisqués à « Lespinay-Beaumont
père d’émigré, dont les enfants sont inscrits sur le premier supplément de la
liste générale des émigrés à la date du 4 novembre 1793 … » (28). Il
avait été seigneur de la Vrignonnière (Essarts), de Beaumont (Deux-Sèvres), et du Pally (Chantonnay).
Il était décédé en novembre 1793 dans la virée de Galerne. Emprisonné à
Fontenay où il habitait, à titre de suspect, il fut libéré par les armées
vendéennes, qu’il suivit ensuite. Son bel hôtel de Fontenay lui fut confisqué
pour servir de logement notamment aux représentants de la Convention en mission
(29).
Marie Chatry maria son fils, François Cougnon, aux Essarts le
14 février 1787 (vue 40) avec Jeanne Guilmineau, lequel vint habiter à la Bergeonnière.
Il participa à la virée de Galerne et mourut à la bataille de Savenay le 21
décembre 1793. Sa femme se remaria avec Pierre François Mandin, ancien
capitaine dans l’armée vendéenne. Voir notre article publié sur ce site en
avril 2011 : Pierre François Mandin, adjoint au maire de 1826 à 1830. Ainsi le fils fut un soldat victime
de la Révolution, tandis que le gendre sut en profiter. On a d’autres exemples
de divisions politiques au sein des familles dans la contrée.
La borderie de Jean Regrenil au Clouin
Un bail d’une borderie au Clouin est
signé chez un notaire de Saint-Fulgent en 1774. Le bailleur est Jean
Regrenil, marchand demeurant au Clouin. Les preneurs sont François Ripaud,
bordier et sa femme Marie Seiller, métayers sortants de la grande métairie de
Fondion, pour remplacer un nommé Bordelais. Le bail est de 3 ans (1774-1777),
durée courte par rapport à l’usage le plus fréquent de 5 à 7 ans, rarement 9
ans. C’était une petite borderie, approchant probablement les 10 hectares à
voir le prix annuel de ferme de 99 livres, et en tenant compte de ce que le
bailleur se réservait l’usage de la maison et de deux champs (30). On n’a pas
d’autres documents du même type pour le Clouin, et s’il y avait certainement
d’autres borderies, probablement plus petites que celle de Jean Regrenil, peut-être
y avait-il aussi une exploitation plus grande, notamment possédée par les Cougnon
ou les Charpentier. Ce n’est pas avec les tenures déclarées dans les documents
seigneuriaux qu’on peut en juger, celles-ci pouvant être regroupées dans une
exploitation unique s’étendant sur plusieurs tènements voisins.
Jean Regrenil possédait une rente
foncière, annuelle et perpétuelle de 11 £ sur une borderie au village des Ageos
(Sainte-Florence), suivant un acte d’arrentement du 8 septembre 1713. Elle lui
a été reconnue à nouveau en 1781. Lui-même devait une rente foncière, annuelle
et perpétuelle de 5 boisseaux de blé (un de froment, trois de méture et un de
fesses) pour des domaines au village de Morneau (Sainte-Cécile). Il en reconnu
un nouveau titre en 1781 à Pierre Savarit demeurant aux Barettes (Essarts) et consorts,
et à Jacques Gauducheau (31).
Ce Jean Regrenil avait une sœur,
Françoise, qui avait épousé Jean Pascal Pouzet. Celui-ci était le père de Marie
Pouzet qui avait épousé en 1770 Jean Bordron (1748-1813), maréchal au bourg de
Saint-André-Goule-d’Oie, lequel deviendra en 1790 le premier maire de la
commune. Marie Pouzet avait un frère, Jean Pouzet, lui aussi maréchal et
demeurant au Bois Bernier dans la paroisse Sainte-Florence-de-l’Herbergement-Ydreau
(32).
Les Charpentier du Clouin
En 1774 la famille Charpentier
réapparaît en force dans les documents se rapportant au village du Clouin
: François Charpentier bordier demeurant au village, et ses frères et sœurs,
Jean, René, Marianne et Jeanne Charpentier. On relève aussi les noms de Jacques
et André Charpentier. Y habitent également Mathurin Seiller marchand demeurant
au village du Pin, qui a acheté des biens, Pierre Godard, demeurant à la
Mauvelonnière (Chauché), Jean Regrenil, Louis Trotin, René Piveteau et Jean
Robin.
Autrefois les Landes du
Pin
|
Après la Révolution habite au
Clouin un Louis Charpentier (1762-1815). Il était fils de Jacques nommé
ci-dessus (1734-1789) et d’Anne Loizeau. Il a été membre de la première
municipalité de Saint-André-Goule-d’Oie en 1790. Ce fut un homme reconnu et
respecté, comme en témoigne un gaulaiement en 1808 dans les Landes du Pin. Il s’agissait de valider les
surfaces des parcelles foncières possédées dans tout le tènement, et ensuite de
calculer la part de chaque propriétaire dans le paiement des rentes collectives
dues par tous solidairement. Certes il n’y avait plus de redevances
seigneuriales à cette date, mais restaient les rentes purement foncières,
nécessitant de refaire les calculs de répartition à cause des nombreux changements
de propriétaires. Des arpenteurs et des notaires réalisaient ces actes sous
l’Ancien Régime. Dans l’exemple rencontré, les propriétaires ont fait appel à leur
voisin Louis Charpentier pour réaliser l’acte à l’amiable. Il faut y voir le
signe d’une confiance placée en son autorité et en ses capacités. C’est que les
as de la règle de trois n’étaient pas si nombreux à l’époque ! En novembre 1814 les héritiers de Jean de Vaugiraud
firent aussi appel à lui pour estimer les revenus des 8 métairies composant sa
succession immobilière (33).
Âgé de 30 ans, déjà orphelin de
ses deux parents et sans frère et soeur semble-t-il à cette époque, il épousa
Marie Papin en mars 1791, la servante de la maison dont les parents habitaient
le Plessis-le-Tiers. La disparité de fortunes entre les époux les conduisit à
signer un contrat de mariage excluant la communauté de biens entre eux (34). Un
enfant, François, est né au mois de juin suivant. Puis une fille, Marie, a été
baptisée dans l’église de Saint-Fulgent par le vicaire du lieu, réfractaire au
serment, le 20 août 1793 (1e registre clandestin de Saint-André :
vue 11). Le 2e registre clandestin acte l’inhumation du fils
François dans le cimetière de Saint-André le 30 octobre 1793 en présence de ses
deux parents (vue 2). On ne sait pas quand Marie Papin est décédée. C’est alors
la période de la Guerre de Vendée, de ses grandes batailles, de ses massacres
de masse, et de la disparition de l’état-civil. En secondes noces, Louis
Charpentier épousa en 1798 à Saint-André Jeanne Giraudeau, qui mourut en
1801, quelques mois après avoir mis au monde son fils Louis. Devenu veuf à
nouveau, il se remaria avec Marie Bouffard en 1803, avec qui il eut 4 enfants.
Il est mort en 1815, laissant son fils aîné, Louis, alors âgé de 15 ans, seul
pour aider sa belle-mère à continuer l’exploitation de leur propriété.
Chanoine Constant Charpentier |
Ce fils Louis Charpentier, demeura au village du Clouin, étant
marchand de bois et cultivateur. Il se maria en 1824 avec Constance Guilbaud,
avec qui il eut 5 garçons et 4 filles. Parmi ces derniers, Constance Angélique
Charpentier épousa en 1857 Samuel Bordron, propriétaire de la Boutarlière. Une autre fille, Eulalie Charpentier, épousa
Jean Baptiste Fonteneau, dont un fils, Gustave Fonteneau, fut prêtre et curé de
Beaulieu-sous-la-Roche. Un
autre fils, Alexis, fut secrétaire du conseil de fabrique de l’église de
Saint-André Goule d’Oie, puis son président à partir de 1882 (35). Alexis
Charpentier épousa Jeanne Guilmineau, et leur fils, Constant Charpentier (1872-1957),
fut ordonné prêtre en 1897. Ce dernier eut une position remarquée dans le
diocèse de Luçon : secrétaire des Œuvres Diocésaines en 1908, et directeur du
secrétariat social de la Vendée en 1922. La modernité et l’importance de son
action apostolique en font un des acteurs qui a compté dans le développement de
la Vendée au cours du 20e siècle (36).
Deux des frères d’Alexis
Charpentier furent prêtres, répertoriés comme leur neveu dans le Dictionnaire des Vendéens, accessible
sur le site des Archives de la Vendée : Jean Louis Charpentier et
Ferdinand Charpentier. Le premier a été archiprêtre de Luçon. Par deux fois, en
1873 et en 1893, c’est lui qui bénit les coches de l’église de Saint-André par
délégation de l’évêque, jouissant dans sa paroisse d’origine d’une haute
considération (37). Son frère Ferdinand mérite une mention particulière en
raison de ses activités d’écrivain.
Chez nous en 1793 ... |
Pour preuve de l’importance de ces deux prêtres originaires
de Saint-André, monseigneur Garnier, évêque de Luçon, ordonna le 22
juillet 1926 qu’une messe chantée soit célébrée chaque année à perpétuité dans
l’église de Saint-André-Goule-d’Oie, le 28 janvier si possible, à l’intention
de MM. Ferdinand et Louis Charpentier, prêtres (38).
Le plus connu des quatre enfants de
Marie Bouffard et de Louis Charpentier est Augustin, né le 2 octobre 1808 au
Clouin (vue 328). Il perdit son père à l’âge de 7 ans, et doit beaucoup à son
demi-frère Louis que nous venons d’évoquer. Sa sœur Jeanne Marie épousa en 1823
Marie Augustin Grolleau, meunier à la Boutinière. Il était le fils de Jacques
Grolleau et de Jeanne Pouzet, dont nous avons raconté l’histoire dans notre
article publié en septembre 2015 : La Boutinière à Saint-André-Goule-d’Oie. Jeanne Charpentier mourut à la Boutinière trois
ans après son mariage, âgée de 19 ans. Son frère Augustin se maria en 1830 avec
Angélique Chatry de la Bourolière, où son père était cultivateur. Ils eurent au
moins huit enfants. Il était aussi beau-frère par sa femme d’Augustin Rondeau,
marchand au bourg de Saint-Fulgent, de Charles Chatry, boulanger à
Saint-Fulgent, et de Jean Chatry, tisserand au bourg de Saint-André.
Augustin Charpentier (1808-1869),
fut cultivateur au Clouin, innovateur remarqué à une époque d’importants
progrès techniques dans l’agriculture. Il fut aussi maire de Saint-André-Goule
d’Oie de 1848 à 1869, élu d’abord au suffrage universel, puis nommé au temps de
l’Empire de Napoléon III. Voir sur lui notre article publié sur ce site en juin
2012 : Maires de Saint-André : Augustin Charpentier (1848-1869), et Jean François Chaigneau (1869)
(1) Guy de Raignac, De
châteaux en logis, itinéraires des familles de la Vendée, E. Bonnefonds,
1989, T4, page 36.
(2) Déclaration roturière du 28-8-1651 de 19 teneurs pour des
domaines au Clouin, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150
J/G 46.
(3) Note no 6 sur le fief et bois Pothé à Saint-André-Goule-d'Oie, Archives d'Amblard de Guerry : S-A 1.
(4) Ibidem, notes no 5 et 6.
(5) Ibidem, notes no 8 et 9.
(6) Ibidem, note no 7.
(7) Copie de trois pièces communiquées le 29-5-1702 à Me
Normand, procureur du seigneur de Languiller, par Pelletier, procureur de Louis
Armand Guerry, seigneur de Beauregard et sa femme Marie Gazeau, chartrier de la
Rabatelière : 150 J/A 11.
(8) État vers 1745
des devoirs que l’Ansonnière doit à la seigneurie de Languiller, chartrier de
la Rabatelière : 150 J/A 12-7.
(9) Partage du 18-10-1779 de la succession de René
de Montaudouin seigneur de la Rabatelière, page 39 et 47, Archives de Vendée,
chartrier de la Rabatelière : 150 J/C 68.
(10) Livre des comptes de la Rabatelière (1786/1787), Archives de Vendée,
chartrier de la Rabatelière : 150 J/I 55, page 17.
(11) La famille Amauvin à Saint-André-Goule-d’Oie, Archives d’Amblard de Guerry : S-A 4. Et ibidem note no 15
sur la Mancellière à Saint-André-Goule-d’Oie : S-A 2.
(12) Aveu de Languiller et autres fiefs aux Essarts le 2-7-1605 recopiant
un aveu de 1550, Archives de Vendée, travaux de G. de Raignac : 8 J 101,
page 76. Et Note no 1 sur le fief et bois Pothé à Saint-André-Goule-d’Oie,
Archives d’Amblard de Guerry : S-A 1. Dans ces deux sources, le texte sur
la ligence est différent dans la forme et identique dans le contenu.
(13) Ibidem, notes no 2 et 3 sur
le fief et bois Pothé.
(14) Aveu du 6-4-1618 de Charles
Le Bœuf à Languiller, à cause du fief Pothé et pour raison de la Frissonnière
Puy Rondeau et de l’Aubrière, chartrier de la Rabatelière : 150 J/A 11.
(15) Aveu du 28-6-1664 de Renée
Bonnevin à Languiller, à cause du fief Pothé, pour raison de la Frissonnière,
Puy Rondeau et Aubrière, chartrier de la Rabatelière : 150 J/A 12-4.
(16) Aveu du 1-9-1753 de la
Boutarlière à Languiller, à cause du fief Pothé et pour raison de la
Frissonnière Puy Rondeau et de l’Aubrière, chartrier de la Rabatelière :
150 J/A 11.
(17) Idem (2).
(18) Assise de Languiller en 1531, Archives de Vendée,
chartrier de la Rabatelière : 150 J/M 22, pages 201 et 202.
(19) Assises de Languiller en 1531, ibidem :
150 J/M 22, pages 201 et 202. Et en
1536, ibidem : 150 J/M 22, page 176. Et en 1610, ibidem : 150 J/M 31,
pages 20 et 21. Et en 1612 : 150 J/M 29, pages 20 et 21.
(21) Déclaration roturière
(copie) du 10-4-1666 de 18 teneurs pour des domaines au Clouin, chartrier de la
Rabatelière : 150 J/G 46.
(24) Constitution le 28-4-1771
d’une rente de 4 livres au profit de Marie Chatry, Archives de Vendée, notaires
de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/6.
(25) Bail à cheptel du 25-10-1772
de la veuve Chatry à Gouin, notaires de Saint-Fulgent, Thoumazeau : 3 E
30/121.
(26) Arrentement du 14-3-1773 de
180 £ par Marie Chatry, notaires de Saint-Fulgent, Thoumazeau : 3 E 30/121.
(27) Arrentement du 2-2-1787,
d’une rente constituée de 240 £ par Marie Chatry, notaires de Saint-Fulgent,
Bellet : 3 E 30/129.
(28) Acquisition de Pierre Jaud
du 19 thermidor an 4, Archives de Vendée, vente de biens nationaux : 1 Q
240 no 349.
(29) J. Artarit, Fontenay-le-Comte sous la Révolution, Éditions de C V R H, 2014,
page 427.
(30) Ferme du 1-1-1774 d’une
borderie au Clouin, notaires de Saint-Fulgent, Thoumazeau : 3 E 30/121.
(32) Ferme du 23-1-1773 d’une
borderie au Purzeau (Essarts) par Pouzet et consorts, notaires de
Saint-Fulgent, Thoumazeau : 3 E 30/121.
(34) Contrat de mariage du
21-2-1791 de Louis Charpentier et Marie Papin, Archives de Vendée, notaires des
Essarts étude C, Verdon, vue 26 du registre numérisé.
(35) Registre des délibérations du conseil de fabrique pour
1881, Archives de la paroisse de Saint-Jean-les-Paillers, relais de
Saint-André-Goule-d’Oie : E 2/2.
(36) A. Gérard, « L’Église
des mouvements », dans la Revue du Centre vendéen de Recherches Historiques
no 6, 1999, La Vendée, histoire d’un
siècle, page 147.
(37) Autorisation du 27-4-1873 à
Louis Charpentier de bénir une cloche dans l’église de Saint-André, et chant
pour la bénédiction du 19-9-1893 des 4 cloches de l’église de Saint-André, Archives
de la paroisse de Saint-Jean-les-Paillers, relais de Saint-André-Goule-d’Oie,
carton no 28, chemise III : cloches de l’église.
(38) Mandement de l’évêque en
1926 pour une messe à Saint-André à l’intention des Charpentier, prêtres,
Archives de la paroisse de Saint-Jean-les-Paillers, relais de
Saint-André-Goule-d’Oie, carton no 29, chemise VI : Fabrique, fondations
1711-1946.
Emmanuel François, tous droits
réservés
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