En poursuivant dans cet article l’histoire des
barons des Essarts à partir de 1453 on quitte le Moyen Âge et la guerre de Cent
Ans. Vont suivre des guerres civiles fomentées par certains princes du royaume
contre le roi, dont la guerre dite du bien public (1465), puis la guerre entre
le duc de Bretagne et le roi de France. À peine finie, celle-ci sera suivie par les guerres des rois de France
en Italie (1494-1559). Cette période, après le Moyen Âge, constitue l’entrée
dans l’époque moderne.
Les de Brosse (1453-1564)
Jean II de Brosse (1423-1482)
Après
la mort d’Isabeau de Vivonne, son gendre Jean de Brosse rendit aveu à Thouars
pour les Essarts le 26 novembre 1453 (1). Il avait épousé le 18 juin 1437
Jeanne Nicole de Blois-Châtillon (1424-1479), fille unique d’Isabeau de Vivonne
et de Charles de Blois-Châtillon (2). Par le traité de Nantes du 27 juin 1448 entre François Ier de Montfort, duc de
Bretagne, et Jean de Bois-Châtillon, comte de Penthièvre, les biens confisqués
sur les parents de Nicole de Blois-Châtillon lui étaient restitués. Jean de
Blois-Châtillon mourut sans héritier, de même que son frère Olivier de Blois,
et leurs biens allèrent à leur nièce Jeanne Nicole de Blois-Châtillon. Celle-ci
fut comtesse de Penthièvre, vicomtesse de Limoges, dame de Thors
(Charente-Maritime), Aigle (Normandie), baronne des Essarts et de Palluau, dame
d’Aizenay et d’un quart d’Apremont, le Poiroux et Châteaumur (Châtelliers-Châteaumur à Sèvremont en Vendée) (2). Son mari Jean de Brosse, d’une
famille originaire du Berry, était seigneur de Boussac (Creuse)
et de Sainte-Sévère (Indre), en devenant baron vers 1470. Il était fils de Jean
de Brosse, maréchal de France et ancien compagnon d’armes de Jeanne d’Arc. Lors
de son mariage avec Nicole de Châtillon il avait été convenu avec le roi de
France que leurs enfants porteraient le nom et les armes de Bretagne.
O. de Rochebrune
(1864) :
Eau forte de l’ancien
château des Essarts
|
Nicole de Bois-Châtillon céda aux
chanoines du chapitre de Montaigu le "fief des Essarts de la Marche", cession ratifiée par le roi Louis XI en 1482.
Il était constitué d’un grand fief de vigne au nord de Montaigu, de divers
droits dans des paroisses voisines et de la seigneurie de Chavagnes-en-Paillers,
le tout provenant de l’héritage d’une partie de la seigneurie de Montaigu échu
à Jeanne de Clisson à la fin du 14e siècle. Le petit-fils de
celle-ci, Jean III Harpedanne, seigneur de Montaigu, avait fondé le
chapître de Saint-Maurice de Montaigu et sa 2e femme, devenue veuve,
créa une rente à son profit de 110 livres. Elle s’appelait Jeanne de
Blois-Châtillon, et Nicole, dame des Essarts et sa nièce, en fut l’héritière. C’est
pour s’acquitter de la rente de 110 livres envers les chanoines de Montaigu,
que cette dernière leur céda le « fief des Essarts de la
Marche » (3). La seigneurie de Chavagnes-en-Paillers, possession du
seigneur de la Rabatelière, devint ainsi mouvante du chapître de Montaigu.
Jean II de Brosse fut un fidèle serviteur du roi Charles VII, qui le nomma
son conseiller et chambellan le 26 avril 1449. Il fut fait chevalier par le
comte de Dunois à l’entrée de Bayonne le 21 août 1451. Nommé maréchal de France
et devenu lieutenant-général de l’armée, il servit ensuite le roi Louis XI (4),
notamment dans la guerre dite « du bien public », dont un des
chefs était le duc de Bretagne, et en 1467 il fut chargé de l'organisation du ban
des nobles du Poitou. Parmi eux se trouvait Louis Foucher, seigneur de Linières
et à ce titre vassal du baron des Essarts (5). Le duc de Bretagne, furieux, se
saisit du comté de Penthièvre (en Côtes d’Armor), que Jean de Brosse possédait
à cause de sa femme. Malgré tous les efforts que fit depuis cette époque Jean
de Brosse pour rentrer en possession de ses terres bretonnes, ni lui ni ses
descendants ne purent y parvenir avant longtemps.
C’est
qu’il avait en plus contre lui désormais le roi de France. Voici comment. Le traité de Guérande de 1365 avait mis fin à la guerre de succession
au duché de Bretagne en se référant à la loi salique, qui refusait la
transmission de la couronne par les femmes. Un article prévoyait néanmoins que
si les Montfort venaient à épuiser toutes leurs ressources masculines, la
couronne reviendrait aux descendants des Penthièvre. Mais ce furent ces derniers
qui n’eurent pas d’héritiers mâles avec la fille unique de Charles de
Blois-Châtillon, Nicole. Il en fut de même chez les Montfort avec deux filles. À partir de 1477 une querelle juridique surgit. Louis XI fit pression en
sous-main sur Jean de Brosse et sa femme Nicole, pour acheter en 1479 à cette
dernière ses droits à la couronne de Bretagne pour 50 000 livres. Plus
tard le roi, puis son fils Charles VIII, se présentèrent comme les héritiers
Penthièvre dans leur confrontation avec le duc François II de Montfort et la
duchesse Anne sa fille (6). La sulfureuse réputation de sournois et
« d’universelle araignée » de Louis XI est donc bien méritée en cette
occasion au détriment du baron des Essarts.
Portrait de Louis XI (copie du 16e)
Brookling Museum
(New-York)
|
Jean de Brosse et Jeanne Nicole de Blois-Châtillon eurent (7) :
-
1° Jean III, qui suit.
-
2° Antoine, sire de Malval
(Creuse), marié en 1502 avec Jeanne de La Praye.
-
3° Paule, mariée par contrat du 30
août 1471 à Jean de Bourgogne, comte de Nevers et duc de Brabant, et morte le 9
août 1479.
-
4° Claudine, seconde femme de
Philippe IIe du nom, duc de Savoie, mariée en 1485 et morte le 13 octobre 1513.
-
5° Jeanne Bernardine, mariée le 6 janvier 1474
avec Guillaume VIII Paléologue (prince Italien), marquis de Montferrat, dont elle fut la troisième femme.
-
6° Hélène, mariée en 1483 avec
Boniface III de Montferrat, frère et successeur de Guillaume ci-dessus, et
morte en 1484.
-
7° Blanche, mariée à Guy de Roye,
seigneur de Beaufault et de Buzancy.
La pierre tombale de Jean II de
Brosse se trouve dans la crypte de l’église des Essarts. Cette crypte,
préservée lors des travaux d’agrandissement et transformation de l’église au 19e
siècle, située juste au-dessus, forme un plan rectangulaire de 11 mètres sur 4
terminé par un hémicycle (8). On sait que l’usage des cryptes a cessé
dès que le plein-cintre a été remplacé par l’ogive. Aussi n’en voit-on que de
rares exceptions après le 12e siècle, et l’ancienne église des
Essarts devait remonter au 11e siècle (9).
Jean III de Brosse (?-1502)
Jean de Brosse IIIe du nom, dit de
Bretagne, se revendiquant comte de Penthièvre, étant aussi vicomte de Bridiers,
baron des Essarts, seigneur de Boussac, de l'Aigle et de Châteaumur, continua
inutilement les poursuites commencées par son père pour obtenir la restitution
de ses terres en Bretagne. C’était un bagarreur comme on va le voir à plusieurs
occasions.
Il commit des voies de fait contre
le seigneur de la Flocellière, Jacques de Surgères. Ce dernier lui devait sept
hommages différents pour divers fiefs. En conséquence de son attitude le roi
Charles VIII, successeur de Louis XI, priva Jean de Brosse en 1483 du droit de
recevoir ces hommages, qui durent à l'avenir être rendus au roi, et furent
réunis en un seul hommage lige et au devoir d'un éperon (10).
Le même Jean de Brosse voulait contraindre les habitants de la seigneurie de
la Merlatière à faire le guet au château des Essarts. De plus, étant le
seigneur suzerain il estimait être le seul à avoir le droit de chasse partout
dans la mouvance de cette terre. Mais Martin de Rezay, comme seigneur haut
justicier de la Merlatière, se considérait comme ayant seul le droit de chasse
et n’admettait pas que de Brosse vienne y chasser sans sa permission. Là
aussi Jean III de Brosse fit exercer des voies de fait par ses officiers et
serviteurs contre la personne, les biens et les gens de Louis de Rezay, fils de
Martin et seigneur de la Merlatière, Jarrie et Raslière. Un ancien procès
opposait les protagonistes sur ce droit, mais l’affaire s’envenima, suivant le
récit qu’en fit un chercheur au 19e siècle : « au
mois d'avril 1469, Jean de Brosse envoya une cinquantaine de gens de guerre au Bois-Rorteau,
appartenant aux Rezay, où ils chassèrent à cor et à cri, dans le but de faire
sortir du château de la Merlatière, pour les attaquer, Louis de Rezay et ses serviteurs.
La femme de ce dernier, Marie de Caradreux, qui était alors à la Jarrie, ainsi
que son frère Gabriel, un garde et quelques hommes, vinrent se rendre compte de
ce qui arrivait. Les chasseurs alors leur coururent sus, criant « Tuez !
Tuez ! ». Madame de Rezay fut jetée à terre et blessée, Gabriel et le garde
furent emmenés prisonniers. Tels sont les faits qui motivèrent les poursuites
de Louis de Rezay contre le seigneur de l’Aigle et ses serviteurs, et pour
lesquels le procureur général s'adjoignit à lui.
Par
mandement du 26 juillet 1469, la cour ordonna l'arrestation des coupables. Elle
ne put sans doute avoir lieu, car, le 2 juillet 1470, Rezay et le procureur du
roi requéraient défaut contre Jean de Brosse et ses officiers, qui depuis
avaient été ajournés en personne, sous peine de bannissement et de
confiscation, et s'étaient bien gardés de venir. Le seigneur de l’Aigle
d'ailleurs avait eu le crédit d'obtenir des lettres l'autorisant à se faire
représenter par un procureur. C'est dans les plaidoiries, prononcées le 20
novembre 1470, et dans le mandement du 26 juillet de l'année précédente, que
l'on a puisé ce résumé des faits de la cause » (11). La sanction des procès qui
s’en suivirent vint d’un arrêt du parlement de Paris du 2 juin 1503, qui retira
les trois seigneuries de la Merlatière, Jarrie et Raslière de la mouvance des
Essarts pour être rattachées directement au roi (12). Ce dernier donna ce lien
féodal à la vicomté de Thouars, dont relevèrent ensuite les trois seigneuries. Les seigneuries de la Merlatière
et de la Jarrie furent unies en 1503 (13). Et par ordonnance du 2 janvier 1504,
Louis II de la Tremoïlle, vicomte de Thouars, unifia les deux seigneuries de la
Merlatière et de la Raslière sous un seul hommage et les érigea en châtellenies
(14).
Étang de la Jarrie au bord du bois de Rortheau
|
Louis de Rezay de son côté n’avait rien à envier à
son suzerain des Essarts pour les violences. Dans son poste de capitaine de la
Garnache il attaqua à la demande du seigneur des lieux, Alain de Rohan, les
gens de Maurice de Volvire qui était en procès contre Alain de Rohan. Il lui
vola des biens. Puis Maurice de Volvire ayant obtenu une procédure de plainte,
monta une embuscade contre lui. Les
plaidoiries finales eurent lieu le 17 février 1462, et à partir de cette date
on ne trouve plus rien de l'affaire sur les registres criminels (15). Bref,
l’époque était violente et on ne saurait comprendre les individus hors de leur
contexte. Au cours du procès, à l'instigation d'Alain IX de Rohan ou pour lui
être agréable, Louis de Rezay et plusieurs autres officiers de la Garnache se
rendirent coupables de violences et d'excès contre Maurice de Volvire,
battirent ses gens et prirent ses biens à Saint-Gervais. Une information ayant
été ordonnée sur la plainte de celui-ci, ils l'entravèrent par tous les moyens,
et mirent douze hommes armés en embuscade pour s'emparer de la personne du
plaignant et de ceux qui étaient chargés de l'enquête.
Jean III de Brosse a rendu un aveu des
Essarts à Thouars le 3 février 1497 (16). À cette occasion son procureur fut Jean Jupille, seigneur des Forgettes, notaire et procureur de la cour des Essarts,
châtelain de la cour de la Roche-sur-Yon, et sénéchal des Essarts en 1536 et 1542.
On reparlera de lui plus loin.
Jean
III de Brosse avait épousé, le 15 mai 1468, Louise de Laval, fille de
Guy, XIVe du nom et comte de Laval, et d'Isabeau de Dreux (Bretagne). L'histoire
d'amour entre Jean et Louise est évoquée dans le livre d'images peintes sur
parchemin : Histoire d'amour sans paroles, (fin du 15e siècle) et conservé au musée Condé (17). Cela faisait plus d’un siècle que des artistes venus à Paris
avaient renouvelé la peinture sur livre et « amorcé la révolution picturale
de l’Occident », dont témoigne aussi ce livre (18). N’oublions pas que
nous sommes à l’époque du Quattrocento italien. Ces livres à images, comme le célèbre Songe de
Polyphile (1499), contribuèrent à la diffusion de la mode architecturale
italienne. Cette histoire d’amour serait
apparemment réelle, a-t-on écrit. Voilà qui nous change des brutalités de Jean de
Brosse, et nous rappelle les contrastes d’une époque où les brutalités n’excluaient
pas les raffinements. On fait le même constat dans d’autres civilisations.
Qu’on songe à l’empereur moghol Shâh Jahân (1628-1658) qui fit construire le Taj Mahal (Inde) en
mémoire de son épouse. Jean et Louise eurent (19) :
Histoire d’amour sans paroles
(musée
Condé)
|
-
René, qui suit.
-
Madeleine alliée : 1° à Jean de
Savoie, comte de Genève, 2° à François, bâtard de Bretagne, baron d’Avaugour et
comte de Vertus, fils naturel de François duc de Bretagne.
-
François.
-
Isabeau, troisième femme de Jean
IV, sire de Rieux, maréchal de Bretagne.
-
Marguerite.
-
Catherine, mariée à Jean, baron de
Pons et de Rostrenen.
René de Brosse (1470-1525)
Il
épousa d’abord, par contrat reçu à Poitiers le 13 août 1504, Jeanne de
Commines, fille unique de Philippe de Commines (1447-1511), chambellan du roi,
Grand sénéchal du Poitou, seigneur d'Argenton, Talmont, la Motte de Vauzelle,
Lairigodeau, Gourgé, Sauvigné etc. et d'Hélène de Chambes de Montsoreau.
Philippe de Commines est célèbre pour son œuvre d’historien dans ses Mémoires,
celles-ci consacrées à la politique des rois Louis XI et Charles VIII. Il fit
appel à son gendre René de Brosse pour régler ses dettes, poursuivi notamment
par les possesseurs des domaines que Louis XI lui avait accordés, et dont il
fut dépossédé ensuite pour la plupart.
René de Brosse fit des poursuites
pour la restitution de ses terres de Bretagne auprès du roi Louis XII (successeur de Charles VIII), lui faisant hommage à Lyon le 20 janvier 1503, mais il ne fut
point rétabli. Ni davantage par François Ier (successeur de Louis XII). Il en prit alors ombrage et entra dans la
conspiration du connétable Charles de Bourbon, le suivant en Italie où il entra au service
de Charles Quint contre le roi de France. Il fut
condamné à mort par contumace le 13 août 1524 et mourut sur le champ de
bataille de Pavie du côté des ennemis du roi de France le 24 février 1525. En raison de
sa félonie, le roi lui avait confisqué les terres de Palluau, les Essarts, etc.
en Poitou, et en avait gratifié l'amiral Philippe Chabot, déjà seigneur d’Apremont. Dans le même temps, le roi
confisqua les biens du connétable de Bourbon après un jugement par contumace en juillet
1527, imposé au parlement dans le premier lit de justice de la monarchie,
remplaçant l’ancienne séance royale. La félonie de Charles de Bourbon n’est
pas aussi évidente que la propagande royale la présenta. Elle relevait avant
tout d’une manipulation financière voulut par la mère de François 1er,
Louise de Savoie, voulant récupérer l’essentiel des possessions des Bourbons (19).
Avec Jeanne de Commines René de
Brosse eut (20) :
-
Jean IV qui suit.
-
François.
-
Charlotte, mariée en 1526 à
François de Luxembourg, vicomte de Martigues.
-
Jeanne, mariée en 1531 à René de
Laval, baron de Bressuire, morte sans postérité.
René de Brosse épousa vers 1515 en
secondes noces Jeanne de Compeys, dont il n’eut qu'une fille unique, Françoise,
dame de Palluau, de Pouzauges, de Bourg-Charente et de Saint-Leu. Elle fut ensuite la
seconde femme de Claude Gouffier, duc de Roannais, grand écuyer de France, qui
l’épousa par contrat du 23 décembre 1545. René de Brosse se remaria
une troisième fois en 1516 avec Françoise de Maillé (la jeune), dame de Rillé
(Indre-et-Loire).
Philippe Chabot (1480-1543), éphémère baron des
Essarts de 1525 à 1536
Philippe Chabot chevalier de l’ordre, seigneur de Brion et
d’Apremont, amiral de France et nouveau seigneur des Essarts, fut
reçu le 7 juin 1529 en sa foi et
hommage par le vicomte de Thouars, après règlement des lods et ventes et
rachats (droits de mutations), pour les terres saisies des Essarts et de
l’Aublonnière (21). L’érudit Eugène Louis a publié une courte biographie de lui
en 1882 (22).
Jean IV de Brosse (1505-1564)
Succédant à son père en 1525, pour recouvrer les terres et seigneuries
confisquées à son arrière-grand-père, Jean IV de Brosse se mit en faveur du roi
François Ier. Il épousa dans ce but le 25 août 1536 à Nantes, Anne d’Heilly-Pisseleu, maîtresse du roi. Bien sûr c’était à la demande de
ce dernier et pour lui rendre service. La Bretagne dépendait désormais du roi de
France et ce dernier permit à
Jean de Brosse de récupérer le comté de Penthièvre. Il reçut en plus le comté d'Etampes, érigé en duché en 1536. Il fut même élevé au grade de chevalier
de l'Ordre en 1546. Ainsi retrouva-t-il aussi la possession de la baronnie des
Essarts.
Parmi
ses nombreuses maîtresses, Anne de Pisseleu était la favorite en titre de
François Ier (jusqu’à la mort de ce dernier), à côté de l’épouse en titre.
Issue d’une famille de modeste fortune mais de noblesse ancienne, elle fut tout
d'abord fille d'honneur de la mère de François Ier, avant de devenir
la maîtresse du roi. Blonde aux yeux bleus, avec une taille fine, elle était
aussi cultivée que le roi et savait tourner les vers. Pour asseoir sa position
à la cour, son royal amant lui fit donc épouser Jean IV de Brosse, faisant d’une pierre
deux coups : honorer sa maîtresse et s’attacher un grand seigneur ruiné,
dotant en plus le couple de 72 000 livres. Pour l’éloigner comme convenu, le
mari fut nommé gouverneur du Bourbonnais, et plus tard il sera gouverneur de
Bretagne à Nantes. Mais les relations d’Anne de Pisseleu avec le roi, marquées
par l’intérêt, connurent des orages. Dans un moment de froideur elle dû retourner
en Bretagne auprès de son époux, celui-ci n’étant pas très heureux de la
revoir. Elle n’eut pas d’enfant, ni du roi ni de son mari.
Le
10 juin 1540 Jean IV de Brosse reçu la foi et hommage du seigneur de la Drollinière
(devenue Linières plus tard) pour un petit fief dit de la Pinetière (23). Le
seigneur de la Drollinière était Joachim de La Chastre (Berry), et le fief lui
était venu de sa femme, Françoise Foucher, qui avait été dame d’honneur de la
reine Éléonore de Habsbourg, 2e épouse de François Ier. Le fief de
la Pinetière correspond à l’espace actuellement appelé le « Hameau du
Doué » prolongeant le bourg de Saint-André en direction des Essarts.
Jean IV de Brosse
|
Jean
IV de Brosse fit un échange en 1542 avec Philippe de Chabot. Il transporta à ce
dernier la baronnie de l’Aigle en Normandie, et reçu de lui en
échange la baronnie d’Apremont en Poitou. Cette baronnie passa plus tard aux La
Tremoïlle (24).
Le
fils de l’ancien sénéchal des Essarts Jean Jupille, nommé Loys Jupille, fut
accusé de crime vers 1550 (les textes conservés ne disent pas lequel). Au nom
du baron des Essarts le tribunal de la baronnie le condamna à mort le 11 mars
1554, et confisqua ses biens, comme il était d’usage en cas de crime, au profit
du seigneur de la cour des Essarts. S’en suivirent des procès intentés par les
héritiers Jupille, notamment emmenés par Guillaume Jupille, le fils aîné de
Loys, seigneur de la Brallière (Boulogne), qui se déroulèrent au parlement de
Paris (25). Les héritiers demandaient la révision
du procès, la correction du jugement de mort et la restitution des biens
confisqués.
Enfin il faut préciser pour l’histoire du
château des Essarts que Jean IV de Brosse fut probablement le constructeur en
1550/1553 du château Renaissance destiné à agrandir le vieux château existant
depuis le 13e/14e siècle, lui-même ayant conservé des
vestiges datant de temps plus anciens, comme la tour sarrasine (12e
siècle) toujours debout près de la route des Essarts à Sainte-Florence (26). Les
châteaux de la Loire et autres de ce XVIe siècle se prolongeant aux Essarts,
qui sait ? François II du Puy du Fou fit construire aussi un château Renaissance aux
Epesses vers 1540. De même Charles du Bouchet au Puy Greffier à Saint-Fulgent s’inspira du
style Renaissance pour son nouveau manoir construit vers 1550. Certains auteurs affirment que c’est son successeur, Sébastien
de Luxembourg, qui construisit le nouveau château des Essarts. À l’opposé, le comte Émilien de Monbail, visitant les lieux dans les
années 1830, décrit ces ruines dans son livre publié en 1843, présentant un
mélange de styles et d’époques. Il date le château moderne de la fin du 16e
siècle, époque des Vivonne précise-t-il par erreur. Son témoignage est précieux :
« On y voit encore ces longues et vastes fenêtres en croix surmontées d’accolades.
Sur celles de ces croisées qui touchaient à la toiture et qui s’élèvent en pointe
vers le ciel, se trouvent encore des gargouilles et des modillons parfaitement
conservés. La tour, qui contenait l’escalier et qui était, selon l’usage,
placée au centre de l’édifice, est entièrement démolie.
E. de Monbail : croquis de l’ancien château des Essarts (1843) |
On a un autre témoignage plus ancien. Un aveu de Languiller en 1550 indique
que l’obligation de ligence (présence armée) des vassaux au château des Essarts
se faisait jadis dans une maison d’armes, dite à ligence. L’obligation était
tombée en désuétude depuis longtemps et la maison a été démolie pour laisser
la place à un étang (28). Qui sait le nombre de siècles séparant cette information
écrite en 1550 dans un aveu de Languiller et la maison d’armes disparue ?
Les Luxembourg, Bourbon et Savoie (1564-1716)
Les nouvelles familles qui vont désormais posséder la baronnie des
Essarts vont participer aux guerres de religions (1562-1598), avec des moments
de répits quand leurs veuves seront seules. Une nouveauté apparaîtra dans la
période : leur ascension sociale amènera les barons des Essarts à faire
partie de la famille royale.
Sébastien de Luxembourg (1530-1569) et Marie de
Beaucaire (1535-1613)
Jean IV de Brosse mourut sans postérité en 1564. Sa veuve vivait en 1575. Il
eut une sœur, Charlotte de Brosse, qui épousa vers 1530 François de Luxembourg vicomte
de Martigues (29). Leur fils, Sébastien de Luxembourg, hérita des Essarts de
son oncle Jean de Brosse. Palluau alla à la demi-sœur de Jean IV de Brosse,
Françoise de Brosse, épouse de Claude Gouffier, duc de Roannais.
Sébastien de Luxembourg fut vicomte
de Martigues et comte de Penthièvre de 1564 à 1569, puis le roi Charles IX le nomma
duc de Penthièvre le 15 septembre 1569. Il fut aussi marquis de Baugé et baron des Essarts. Sa carrière
militaire dans le camp du roi est ponctuée de participations à des batailles
célèbres : fin 1552 à Metz contre les Espagnols, 1558 à Calais pour aider
le duc de Guise, 1559/1560 dans l'expédition française en Écosse
destinée à soutenir Marie de Guise, régente pour sa
fille Marie Stuart. Surnommé le « chevalier sans peur », bien sûr il s’engagea dans les guerres de religion dès
1562 à la bataille de Dreux contre l’amiral de Coligny. Dans le camp catholique
il se montra intransigeant. Les érections du comté de Penthièvre en duché et de
la vicomté de Martigues en principauté manifestent la reconnaissance du roi à
son égard pour sa vaillance au combat.
A. van Halewijn :
Sébastien de Luxembourg
|
Sébastien de Luxembourg vendit en 1559 le château de Thorens (Haute-Savoie) à François de
Sales, père de saint François de Sales (évêque de Genève en résidence à Annecy), lequel possédait le château de
Sales situé à quelques centaines de mètres. François de Sales occupait
d'ailleurs la prestigieuse charge de maître d'hôtel de la maison du prince
Sébastien de Luxembourg. Pour une raison mal connue, cette vente ne fut concrétisée
qu'au mois de juin 1602. C’est alors saint François de Sales, en mission à
Paris, qui acheta Thorens pour le compte de ses frères et sœurs, à Marie de Luxembourg, fille du prince Sébastien de Luxembourg.
Le
10 février 1563 le baron des Essarts acquit par retrait féodal la châtellenie
de Riez de Jean de la Vergne et Guillemotte Robert. Le droit de rachat a été
évalué par transaction à 500 écus (ou 1 500 livres), comme on le voit dans
l’hommage de Sébastien de Luxembourg à Loys de la
Tremoïlle, duc de Thouars, à cause de la principauté de Talmont dont dépendait
Riez (30).
Sébastien de Luxembourg avait épousé en janvier 1561 à Meaux Marie de Beaucaire (1535-1613), veuve de François Hautier. Celle-ci vécut de longs séjours aux Essarts. Baronne de Saint-Hilaire-de-Riez, princesse de Martigues, duchesse de Penthièvre, elle fut une personnalité du département de la Vendée. Elle œuvra pour l'essor de la cité de Saint-Hilaire-de-Riez en Vendée et de sa dépendance Croix-de-Vie. Elle eut une solide réputation de bâtisseur, puisqu'elle est à l'origine de la création du premier port de pêche de Croix-de-Vie. Elle fit construire dans le cimetière de Saint-Hilaire-de-Riez la chapelle de Notre-Dame-de-Pitié en 1610. Après sa mort en 1613, les prieurs de Saint-Hilaire-de-Riez y célébrèrent, jusqu'en 1790, et tous les trente jours, une messe en son honneur et celui de son époux (31).
Marie de Beaucaire
Sébastien de Luxembourg avait épousé en janvier 1561 à Meaux Marie de Beaucaire (1535-1613), veuve de François Hautier. Celle-ci vécut de longs séjours aux Essarts. Baronne de Saint-Hilaire-de-Riez, princesse de Martigues, duchesse de Penthièvre, elle fut une personnalité du département de la Vendée. Elle œuvra pour l'essor de la cité de Saint-Hilaire-de-Riez en Vendée et de sa dépendance Croix-de-Vie. Elle eut une solide réputation de bâtisseur, puisqu'elle est à l'origine de la création du premier port de pêche de Croix-de-Vie. Elle fit construire dans le cimetière de Saint-Hilaire-de-Riez la chapelle de Notre-Dame-de-Pitié en 1610. Après sa mort en 1613, les prieurs de Saint-Hilaire-de-Riez y célébrèrent, jusqu'en 1790, et tous les trente jours, une messe en son honneur et celui de son époux (31).
Le baron des Essarts
participa à la victoire catholique de Moncontour d’octobre 1569, où
mourut Tannegy du Boucher seigneur de Puy Greffier (Saint-Fulgent) dans le camp
des vaincus. Puis il fut blessé pendant
le siège de Saint-Jean-d’Angély le 19 novembre 1569. Il mourut des suites de sa
blessure et son corps fut exposé dans
la chapelle du château des Essarts du 17 décembre 1569 au 14 janvier 1570, puis
transporté à Nantes sur des mules (32). On sait que le corps du défunt fut
ensuite inhumé dans l’église des Cordeliers à Guingamp (Morbihan).
Sébastien de Luxembourg eut deux
filles : Jeanne et Marie. Jeanne décéda aux Essarts à l’âge d’un an. Marie de Luxembourg fut sa seule héritière. Sa mère,
Marie de Beaucaire, duchesse douairière de Penthièvre et autres domaines, nommée
tutrice dans le testament de son défunt mari, éleva Marie, âgée de 9 ans à la
mort de son père. Le roi Charles IX la prit sous sa protection en l’honneur de son père mort à la guerre, et aussi
pour choisir son futur mari.
Nous avons publié sur ce
site un article en mars 2014 : La ferme des Essarts (1570-1577). Il donne un aperçu de la vie au château des Essarts dans cette
période. En particulier on voit des séquelles des guerres de religion. En octobre 1570 on a payé six journées d’artisan « tant
pour habiller par ladite brèche que pour fermer une porte de muraille vers le
grand jardin, que les huguenots avaient rompue » (33). Cela nous rappelle
que nous sommes en pleine troisième guerre de religion
(1568-1570), où est mort Bastien de Luxembourg. Le Bas-Poitou fut dévasté par
les troupes des deux camps, alors que depuis un siècle les habitants de la
baronnie des Essarts n’avaient plus rencontré de soldats. Au château des
Essarts les huguenots s’attaquaient à un seigneur du camp catholique. On pressent
les dégâts de cette guerre aux Essarts dans une supplique du fermier Cicoteau à
Marie de Beaucaire, pour diminuer le prix de sa ferme. Il explique qu’il s’est
fait voler d’une somme de 1 500 livres dans le château où il se trouvait,
envoyé par Marie de Beaucaire alors qu’il se soignait à Nantes. De plus il
rappelle avoir perdu beaucoup de ses revenus « par les guerres ». Si
le fermier se lamente, on peut entendre derrière lui les plaintes des métayers.
Sébastien de Luxembourg avait hérité du procès des héritiers Jupille contre le baron des Essarts, comme on le voit dans un acte de procédure au parlement de Paris du 3 aout 1566 où il est cité (34). Ce procès se termina par l’arrêt du parlement de Paris du 30 octobre 1577, cassant l’arrêt de condamnation à mort du 30 mars 1554 de la cour seigneuriale des Essarts. Il permettait à Guillaume Jupille, fils aîné du condamné de « faire faire une figure représentant ledit défunt Loys Jupille son père, qui sera mise et pendue au gibet où ledit Loys a été exécuté à mort, laquelle figure sera à l’instant dépendue par l’exécuteur de la haute justice, et icelle figure avec les os dudit Loys, si aucuns se trouvent, seront enterrés et inhumés en tel lieu que bon semblera audit Guillaume Jupille. Est ordonné et ordonne ladite chambre qu’il sera fait un service des trépassés en l’église de laquelle ledit Loys était paroissien, pour prier Dieu pour l’âme dudit Loys ». Voilà pour la correction du jugement à une époque où on exécutait les décisions judiciaires avant d’avoir épuisé les délais d’appel et de recours. Et on les exécutait par effigie en l’absence des condamnés. Ainsi en 1569 Coligny fut condamné à mort, mais en fuite et à la tête des troupes ennemies protestantes, il fut pendu en effigie à Paris (35).
Sébastien de Luxembourg avait hérité du procès des héritiers Jupille contre le baron des Essarts, comme on le voit dans un acte de procédure au parlement de Paris du 3 aout 1566 où il est cité (34). Ce procès se termina par l’arrêt du parlement de Paris du 30 octobre 1577, cassant l’arrêt de condamnation à mort du 30 mars 1554 de la cour seigneuriale des Essarts. Il permettait à Guillaume Jupille, fils aîné du condamné de « faire faire une figure représentant ledit défunt Loys Jupille son père, qui sera mise et pendue au gibet où ledit Loys a été exécuté à mort, laquelle figure sera à l’instant dépendue par l’exécuteur de la haute justice, et icelle figure avec les os dudit Loys, si aucuns se trouvent, seront enterrés et inhumés en tel lieu que bon semblera audit Guillaume Jupille. Est ordonné et ordonne ladite chambre qu’il sera fait un service des trépassés en l’église de laquelle ledit Loys était paroissien, pour prier Dieu pour l’âme dudit Loys ». Voilà pour la correction du jugement à une époque où on exécutait les décisions judiciaires avant d’avoir épuisé les délais d’appel et de recours. Et on les exécutait par effigie en l’absence des condamnés. Ainsi en 1569 Coligny fut condamné à mort, mais en fuite et à la tête des troupes ennemies protestantes, il fut pendu en effigie à Paris (35).
Le parlement de Paris condamna aussi le baron des Essarts, ses
héritiers et successeurs, à une amende, aux dépens, et aux dommages et intérêts
fixés à 2 000 livres au bénéfice des héritiers Jupille. De plus l’arrêt
déclare « qu’à perpétuité, Guillaume Jupille, sa mère, ses frères et sœurs
et successeurs sont exemptés de la justice terre et seigneurie du lieu des
Essarts, en tous procès civil et criminel, tant que la justice en appartiendra
aux héritiers et successeurs dudit feu duc d’Étampes, ensemble (en plus) de la
foi et hommage qu’ils leur doivent à cause de leurs terres et seigneuries
tenues et mouvantes d’eux ou autrement et quelque sorte et manière que ce
soit, à la charge qu’à l’avenir ils
feront leur foi et hommage au roi ou au vicomte, tels qu’ils étaient tenus faire
audit feu duc d’Étampes ou ses héritiers successeurs ». On a ainsi
plusieurs fois et hommages et aveux d’anciens vassaux des Essarts faits
directement à Thouars. En 1581, M. de Montsorbier, seigneur de la Brallière
(Boulogne), fit sa foi et hommage pour des terres dépendant des Essarts, à cause
de Charlotte Jupille sa femme et fille de Loys Jupille. En 1598, Loys des Roulins
seigneur des Roulins et du Bois-Saint-Martin, rend son aveu à Thouars « tant
en mon nom que comme père et loyal administrateur de mon enfant et de défunte
demoiselle Gillette Jupille, vivante ma femme », autre fille de Loys
Jupille.
Cette affaire montre à l’évidence que la justice seigneuriale aux
Essarts dépendait du seigneur des lieux. Officiellement le sénéchal jugeait au
nom « du seigneur de la cour » ou « du seigneur de céans »,
suivant les formules employées. En pratique on ignore l’implication personnelle
du seigneur, le plus souvent absent comme on sait. Le châtiment du crime par
pendaison à l’époque était une exécution publique du criminel, en sorte qu’on
puisse voir que l’ordre qu’il avait violé avait ainsi été rétabli, d’où aussi le
parallélisme des formes en cas de cassation de la condamnation. Cet ordre était
matérialisé par un ensemble de règles voulues par Dieu. De nos jours le meurtre
est vu comme une violation de la nature sacrée de l’humanité qui fonde la
nouvelle conception de l’ordre. Pour rétablir cet ordre, le criminel doit donc être
puni de la manière la plus « humaine » possible. Cet Humanisme
nouveau dans nos sociétés instaure un culte de l’homme, nouvelle croyance basée sur une « loi naturelle » au lieu d’un dieu (36).
L’évolution constatée va donc bien au-delà d’une histoire des sensibilités.
Philippe Emmanuel de Lorraine (1558-1602)
Duc de Mercœur et de Penthièvre,
pair de France, prince du Saint-Empire et de Martigues, gouverneur de Bretagne
et de Nantes, Philippe Emmanuel de Lorraine était allié aux Guise du parti des
ligueurs catholiques. En pleine guerres de religion, le roi Henri III chercha à
neutraliser ce parti en épousant en février 1575 Louise de Vaudémont, sœur de
Philippe Emmanuel de Lorraine. C’est ce dernier, beau-frère du roi, qu’épousa
le 12 juillet 1575, Marie de Luxembourg (1562-1623), la fille de Marie de Beaucaire
et de Sébastien de Luxembourg. Le duc de la Tremoïlle, fit don à cette occasion
du rachat des Essarts à Thouars, dû en raison du mariage (37). À partir de cette
union la terre des Essarts passait, sous la réserve du douaire de Marie de
Beaucaire, en la possession de son gendre, Philippe Emmanuel de Lorraine, à
cause de sa femme, Marie de Luxembourg.
Cette dernière créa une fondation
en 1621, au bénéfice de l’ordre de l’Oratoire, fondé en 1575 et qui avait une
maison à Nantes. Elle avait pour objet de faire dire une messe basse par jour
dans l’église des Essarts pour l’âme de Charles de Luxembourg (1527-1553), son oncle,
qui avait émis le vœu d’être enterré aux Essarts. Aussi, la fondation devait financer 3 missions par an prêchées par deux prêtres en la ville et baronnie des Essarts
« environnée et mêlée d’hérétiques » (protestants), pour « prêcher,
confesser et instruire ». On a là l’affirmation de l’imprégnation du
protestantisme dans la contrée des Essarts. La fondation reçut de Marie de Beaucaire
un capital de 8 000 £, devant produire une rente de 500 £ par an (38). Dès
1622, on réduisit le nombre de missions à deux à la demande du curé des
Essarts, Chantreau. Plus tard, en 1764, un mandataire de l’Oratoire vint de
Nantes aux Essarts pour discuter du financement des messes avec la fabrique. Il
fut reçu par le général de la paroisse et se plaignit de l’ambiance à cause de « paroissiens
indécrottables ». On se mit d’accord sur une redevance de 200 £ par an
pour les messes. Ces paroissiens n’étaient pas aussi « manœuvrables » par
le clergé qu’on l’a trop souvent dit.
On était entré depuis 1577
officiellement en paix entre catholiques et protestants, et le baron des
Essarts était trop occupé auprès du roi pour faire sa foi et hommage au duché
de Thouars. Ses terres du Bas-Poitou étaient en passe d’être saisies en
conséquence. Marie de Beaucaire intervint auprès de la suzeraine par lettre du
13 juillet 1580 pour la prier de surseoir à la saisie, invoquant comme excuses
cette proximité avec le roi. Les difficultés avec Thouars continuèrent encore à
cause de l’affaire Jupille, amenant les officiers de Thouars à refuser le 13
juin 1591 un aveu rendu le 16 mars précédent par le baron des Essarts. Ce
dernier se rapportait aux seigneuries de Breuil Nicou, Morennes et Fief commun,
faisant partie de la baronnie des Essarts, mais soustraites de sa mouvance par
le parlement de Paris en 1577. Les relations de Philippe Emmanuel de Lorraine
ont dû jouer car on voit qu’un nouvel aveu, comprenant ces châtellenies et fait
en 1597, fut bien accepté (39). Il comprend un dénombrement complet des
possessions sur lesquelles il est intéressant de s’attarder brièvement.
Château des Essarts |
L’aveu déclare beaucoup d’autres
seigneuries vassales en plus du château, de sa forêt et de ses métairies. La
plus importante est Languiller (Chauché) avec ses fiefs annexes dont les
Bouchauds, la Ramée (Essarts) et le Coin Foucaud et Pothé (Saint-André). Il y a
35 autres seigneuries vassales dont Aubigny et la Drollinière (Linières), cette
dernière ainsi désignée : « tient dudit sieur prince à foi et hommage plain et à
une maille d’or Pierre Garreau, écuyer seigneur de la Droullinière, son hôtel
noble de la Droullinière avec ses appartenances et dépendances, sous lequel
hommage tient en parage Léon Gazeau seigneur de la Brandasnière, son hôtel de
la Boutarlière, lequel rachat peut valoir le cas advenant 55 écus sol ». Il
y a aussi d’autres châtellenies vassales dont les plus importantes sont
l’Aublonnière (Sainte-Cécile) avec ses 6 fiefs vassaux, les Crèches
(Bourg-sous-la-Roche) avec ses 5 fiefs vassaux, le Breuil Nicou (Sainte-Cécile
et réincorporé dans la baronnie des Essarts) avec ses 16 fiefs vassaux,
Morennes (Sainte-Cécile) avec ses 10 fiefs vassaux, et le Fief Commun consistant
en terrages, cens et devoirs dans les paroisses des Essarts et de
Saint-Martin-des-Noyers. Dans un aveu de 1677, le baron des Essarts donnera des
précisions sur son droit de haute justice : les hommes demeurant aux
bourgs et paroisses des Essarts, Sainte-Cécile, Saint-André-Goule-d’Oie et la
Chapelle-de-Chauché, relèvent entièrement de la baronnie (40). Le reste de la
paroisse de Chauché était soumis à la haute justice de la Jarrie, soustraite de
la suzeraineté des Essarts, on s’en souvient, en 1503. Cette compétence
territoriale de la justice seigneuriale contribua à perpétuer l’existence de la
« paroisse » de la Chapelle de Chauché jusqu’au 18e
siècle dans les actes notariaux, alors que l’évêché de Luçon ne la comptait pas au nombre de ses
paroisses touchant des revenus et ayant des fidèles.
Après la mort du dernier frère du roi Henri III en
1584, le prétendant au trône de France, suivant l’ordre dynastique de la loi
salique, devint le roi de Navarre, un chef protestant. Il monta sur le trône sous
le nom d’Henri IV après la 8e et dernière guerre de religion, et sa
nouvelle conversion au catholicisme. Cette guerre fut initiée par le parti
catholique des ligueurs, dont l’un des meneurs fut le duc de Mercœur et baron
des Essarts, Philippe Emmanuel de Lorraine. Avec les seigneurs des Roches
Baritaud et du Puy du Fou, il vint à Fontenay-le-Comte faire le siège de la
ville. Il en fut délogé par l’armée du prince de Condé, mais il avait eu le
temps d’endommager les blés et récoltes des environs du Langon (41). En 1588, poursuivant le duc de Mercœur qui s’était replié vers Nantes
après avoir vainement tenté de s’emparer de Montaigu, le roi de Navarre, futur
Henri IV, passa une nuit aux Essarts. Il y avait déjà séjourné en 1587 et y
retourna en 1598.
Pourbus le jeune : Henri IV (palais Pitti, Florence) |
Gouverneur de
Nantes, le duc de Mercœur en fut révoqué par le roi, mais resta à son poste,
convoqua les États de Bretagne et s’allia avec le roi d’Espagne. Sa femme,
lointaine descendante des prétendants au duché de Bretagne et aimée des Nantais, fit une tentative avortée pour rétablir la
souveraineté du duché à son profit. Philippe Emmanuel de Lorraine se soumis finalement à Henri
IV par un traité signé à Angers le 20 mars 1598. Il renonça au gouvernement de
la Bretagne en échange de plus de quatre millions de livres, une somme
faramineuse, et au mariage de sa fille Françoise avec César de Bourbon, duc de
Vendôme, fils bâtard du roi, qui devint à son tour gouverneur de Bretagne. On
sait qu’Henri IV acheta très cher d’autres chefs ligueurs pour prix de la paix
qu’il instaura dans son royaume. L’achat de fidélités par
le roi de France, était une tradition ancienne (42). Mercœur laissa une Bretagne ruinée par près de
dix ans de guerre civile et partit en Hongrie combattre les Turcs. Il mourut à
Nuremberg en 1602 (43). Il avait eu un fils, Philippe, mort à un an, et
Françoise (1592-1669) fut son unique héritière, l’une des plus riches du
royaume.
César de Bourbon (1594-1665)
Françoise de Lorraine avait à peine six ans lors du traité
d’Angers. Son mariage avec César de Bourbon se fit donc plus tard, en 1609. Fils illégitime d'Henri IV et de Gabrielle d'Estrées, il fut légitimé dès 1595, et pourvu du duché de Vendôme par son père en 1598. Il reçut également le titre de duc de Beaufort. Il passa une bonne partie de sa vie loin des Essarts à intriguer,
notamment contre la reine Marie de Médicis, contre son demi-frère le roi Louis XIII, et contre le premier ministre Richelieu.
On a encore une suite et fin de
l’affaire Jupille en 1613, par un arrêt du Grand Conseil du 31 mars 1615 au
profit de la baronne des Essarts. Les héritiers Jupille avaient payé leurs
redevances au duché de Thouars, lequel refusait de les rendre. En conséquence ils
continuaient à rendre leurs devoirs à ce même duché. Le Grand Conseil était le
conseil du roi érigé en formation juridictionnelle, présidé par le chancelier
(ministre de la justice). Le demi-frère du roi, César de Bourbon, y avait ses
appuis, n’en doutons pas. L’arrêt du Grand Conseil obligea Jean de Montsorbier (seigneur de la Braillière) et
Michel des Roulins (seigneur de Forgette) à rendre à Marie de Luxembourg les
devoirs féodaux pour les fiefs et tènements de la Gilbertière, Berule, des Fais
et de la Vif, tenus à foi et hommage plain de la baronnie des Essarts (44).
César de Bourbon
|
Françoise de Lorraine,
dite Madame de Vendôme, s'entendit si mal avec son mari qu'elle lui intenta un
procès en 1649, au point que Louis XIII l'exila un moment sur ses terres dans
le château d'Anet (Eure-et-Loir). Son mari avait vendu en son absence, les
forges de la baronnie d'Ancenis, et elle refusait de souscrire à cette vente. Peut-être aussi que l’orientation homosexuelle
du mari compliqua leurs relations. Les pamphlétaires du temps appelaient en
effet couramment l’hôtel de Vendôme, l’hôtel de Sodome (45).
Le couple eut 3 enfants qui
moururent avant leur mère : Louis, François et Elizabeth.
- Louis II (1612-1669), duc de Mercoeur puis duc de Vendôme, épousa en 1651 Laure Mancini. Devenu veuf en 1657, il entra dans les ordres.
- François (1616-1669), duc de Beaufort (1665), dit le Roi des Halles, sans alliance. Mazarin a écrit de lui : « ce que je crois de lui, c’est qu’il n’est pas trop fin, qu’il est très vain, fort intéressé, mal intentionné, grand trompeur... s’il savait parler il dirait de belles choses » (46)
- Louis II (1612-1669), duc de Mercoeur puis duc de Vendôme, épousa en 1651 Laure Mancini. Devenu veuf en 1657, il entra dans les ordres.
- François (1616-1669), duc de Beaufort (1665), dit le Roi des Halles, sans alliance. Mazarin a écrit de lui : « ce que je crois de lui, c’est qu’il n’est pas trop fin, qu’il est très vain, fort intéressé, mal intentionné, grand trompeur... s’il savait parler il dirait de belles choses » (46)
- - Elizabeth (1614-1664). Elle épousa en 1643 Charles Amédée de Savoie-Nemours.
Charles Amédée de Savoie-Nemours (1624-1652)
Fils
de Henri Ier de Savoie et d’Anne de Lorraine, Charles Amédée de Savoie-Nemours fut duc de Nemours, de Genevois et d'Aumale, comte de Gisors,
marquis de Saint-Sorlin et de Saint-Rambert, pair de France. Actif pendant la Fronde, il fut tué en duel par son beau-frère, le duc de Beaufort, à cause de la duchesse de Châtillon. Il eut 5
enfants, dont l’aînée, Marie Jeanne Baptiste, dont la mère était cousine du roi Louis XIV (ayant
le même grand-père : Henri IV). Il mourut avant son beau-père et ne fut
donc pas baron des Essarts.
Charles Emmanuel II de Savoie (1634-1675) et Marie
Jeanne de Savoie-Nemours (1644-1724)
Duc de Savoie et prince de Piémont,
Charles Emmanuel II de Savoie épousa en premières noces le 4 mars 1663 Françoise Madeleine d'Orléans (1648-1664), fille de Gaston d'Orléans et de Marguerite de Lorraine dont il n'eut pas de postérité. Il épousa à Turin en 2e noces en 1665 sa
cousine, Marie Jeanne Baptiste de Savoie-Nemours (ou Maria Giovanna Battista), duchesse de Genève et
d’Aumale, dite Mademoiselle de Nemours (47). Elle était la fille de Charles
Amédée de Savoie-Nemours et d’Élisabeth de Bourbon-Vendôme, et sa sœur fut reine du Portugal. Mariée le 10 mai
1665, elle hérita de la baronnie des Essarts après le décès de son grand-père
le 22 octobre de la même année. Récusée par Mazarin lors du premier mariage de son
mari, alors qu’elle était la candidate de la duchesse-douairière de Savoie, elle fut acceptée comme épouse au
deuxième mariage du duc de Savoie. Entre temps le cardinal était décédé. C’était
un mariage pour consolider les liens entre la France et la Savoie, et Marie
Jeanne Baptiste, au caractère trempé, n’avait pas paru assez maniable au premier
ministre.
Marie Jeanne et Charles Emmanuel
eurent un fils unique, Victor Amédée II, né en 1666, qui deviendra roi de
Sicile en 1713 (traité d’Utrecht), royaume qu’il dû échanger 5 ans plus tard
avec le royaume de Sardaigne (traité de Londres). Comme son père, il fait
partie de la généalogie directe des ducs de Savoie et rois de Sardaigne.
Marie Jeanne Baptiste de
Savoie-Nemours, devenue veuve en 1675, fut régente du duché de Savoie, appelée
« madame royale » dans beaucoup de documents. À Turin elle habitait le « palais madame »
(48). Pour faire son aveu en
1677 au duc de Thouars pour la baronnie des Essarts, elle nomma son procureur
spécial Gabriel Baudry
d’Asson, chevalier seigneur de la Rondardière et de Grezay (Essarts), qui était
capitaine et gouverneur des villes et châteaux des Essarts et de Riez. Elle-même
est qualifiée de « très haute, très excellente et très
puissante princesse madame Marie Jeanne Baptiste, duchesse de Savoie, princesse
de Piémont, reine de Chypre, baronne des Essarts et de Riez, tutrice de son
altesse royale Victor Aimé, second duc de Savoie, prince de Piémont, roi de
Chypre, et régente de ses États par vertu de sa procuration reçue par monsieur
le comte de Butillière, premier secrétaire de son altesse royale de Savoie, 20e
février dernier, signé de Butillière, et scellé du sceau de l’archevêché de
Turin » (49). Rappelons au passage que les ducs de Savoie, héritiers du
cousin de Charlotte de Chypre renversée en 1460 par son demi-frère bâtard, revendiquaient officiellement la
couronne royale de Jérusalem, Chypre et Arménie, alors que ces territoires
étaient solidement occupés par les Turcs de l’empire ottoman.
Marie Jeanne Baptiste de Savoie
|
Madame royale vendit la baronnie de
Riez en 1715, puis celle des Essarts à la famille Lascaris, à une date
difficile à déterminer, 1716 lit-on le plus souvent. En effet cette vente devait être acquise au 1e mars 1718, date
d’un aveu
de la baronnie des Essarts par Joseph Marie de Lascaris d’Urfé, au duché-pairie
de Thouars (50), rédigé par les notaires du Châtelet à Paris et signé du
rendant nouveau propriétaire. Mais, bizarrement, c’est Nicolas Cordery,
chargé des affaires de Victor Amédée de Savoie (propriétaire précédent), qui
renouvelle le 10 octobre 1721 le bail de la baronnie des Essarts à Jacques Merland
sieur de Champeau, par ailleurs procureur fiscal de cette même baronnie (51).
On
sait que son père, Joachim Merland, sieur des Charprais avait été fermier dans
les années 1684 et 1685 (52). Et probablement avait-il continué de l’être
ensuite. Sa troisième femme, Jeanne Jeullin, décédée le 10 février 1703,
laissait en effet dans sa succession certaines
créances dues à cause de cette ferme de la baronnie des Essarts. Jacques
Merland a partagé la succession de sa mère, Jeanne Jeullin, et de son père,
Joachim Merland, le 1e avril 1703, avec son frère, Mathurin Merland,
sieur des Charprais, et Marguerite Merland, épouse de Venant Babin, sieur de
Belmont conseiller du roi et juge magistrat au siège royal de Fontenay-le-Comte.
Leur sœur religieuse n’était pas partie prenante au partage. La ferme de
Champeau, dont Jacques se qualifiait sieur, était située en la paroisse de
Saint-Urbain en Vendée, près de la Barre-de-Monts (53).
On
ne connaît pas le prix de la vente des Essarts, mais le motif pourrait bien
être les soucis occasionnés et le peu de rapport de cette terre en cette fin du
17e siècle. Une des dernières fermes, de 1678 à 1684 à Louis
Cicoteau, s’élevait à 9 200 livres par an, plus 1 100 livres
d’épingle (ou pot de vin). En 1649 elle s’élevait à 11 400 livres par an,
plus 900 livres d’épingle. Et les soucis se sont accumulés avec les fermiers
successifs, causés ou aggravés par les années de disette comme en 1682 et 1684.
Des châtellenies comme l’Aublonnière et Morennes étaient en ruine, et le
sous-fermier refusait de payer sa ferme. Le fermier Pesnard fut longtemps
poursuivi pour non-paiement de ses fermes. L’examen du fonds d’archives des baronnies des Essarts et de Riez, conservé à
Turin, et accessible par internet aux Archives de Vendée, est à cet égard
instructif (54). De plus, le nouveau seigneur de Languiller à partir de 1675,
Philippe Chitton, grand chicaneur, s’attaqua non seulement à ses vassaux mais
aussi à son suzerain des Essarts pour le droit de chemerage de la seigneurie
des Bouchauds.
B. Montcornet :
Victor
Amédée de Savoie
|
Philippe
Chitton avait ambitionné l’achat de la terre des Essarts en 1702. Il avait pour
cela approché Henri Auguste des Herbiers, seigneur baron de l’Estenduère
(Ardelay), pour s’associer avec lui. Cet ancien capitaine des vaisseaux du roi,
habitait alors au Langon et à Ardelay. Il examina attentivement le projet pour
la partie de la baronnie comprenant les seigneuries situées à Sainte-Cécile, le
seigneur de Languiller acquérant le reste. Finalement le baron de l’Estenduère
renonça devant un prix trop élevé, et en informa le notaire de Saint-Fulgent,
Louis Proust, qui servait d’intermédiaire entre eux (55).
À
suivre.
(1) Copie d’un aveu du 26-11-1453 des
Essarts à Thouars, Archives nationales, chartrier de Thouars : 1 AP/1135.
(2) Guy de Raignac, Histoire des châteaux de Vendée de l’époque
féodale au 19e siècle, Ed. Bonnefonds, 2000, page 36.
(3) C.
Gourraud, Notes historiques sur la paroisse de Chavagnes, dans l’annuaire
de la société d’émulation de la Vendée, 1876, vue 64. Aussi A. de
Guerry, Chavagnes Communauté Vendéenne, Privat, 1988, page 81.
(4)
Dom Fourrier-Bonnard, De l’église et du
fief de Beauchêne, dans la Revue du Bas-Poitou, 1907, page 89.
(5) Emmanuel François, Les châtelains de Linières à
Saint-André-Goule-d’Oie, Lulu.com, 2012, page 32.
(6) Joël Bibonne, Histoire de la famille de Vivonne, ACVB,
3018, tome 1, page 403.
(7) Dictionnaire historique, biographique et généalogique des
familles de l'ancien Poitou. Tome 1 / par feu M. Henri Filleau, publié par
son petit-fils H. Beauchet-Filleau et Ch. de Chergé (Gallica Identifiant : ark:/12148/bpt6k65647548), page 494.
(8) Jérôme Biteau, Mémoire en images le canton des Essarts, éditions Sutton, 2010, p. 12.
(8) Jérôme Biteau, Mémoire en images le canton des Essarts, éditions Sutton, 2010, p. 12.
(10) Idem (7).
(11)
Société des archives historiques du Poitou, Recueil
des documents concernant le Poitou contenus dans les registres de la
chancellerie de France. 11 / publiés par Paul Guérin. Impr. Oudin
(Poitiers) 1881-1958 (Gallica Identifiant : ark:/12148/bpt6k209504x ), page 101.
(12) Louis de la Boutetière, Recherches sur le canton des Essarts,
Annuaire de la société d’émulation, 1875, page 37 et s. (vues 61 à 69).
(13) Acte d’union des seigneuries de la Merlatière et
de la Jarrie en 1503 Archives
nationales, chartrier de Thouars : 1 AP/1182.
(14)
Réunion et élection de la Raslière et Merlatière en châtellenies du 2-1-1504,
ibidem : 1 AP/1182.
(15)
Idem (11).
(16) Aveu du 3 février 1497 des Essarts à Thouars, Archives nationales,
chartrier de Thouars : 1 AP/1135.
(17) Wikipédia.
(18) G. Duby, Histoire de la
civilisation française, Tome 1, Armand Colin, 1958, page 219.
(19) Denis Crouzet, Charles de
Bourbon connétable de France, Paris, Fayard, 2003.
(20) Idem (7).
(21)
Foi et hommage du 7-6-1529 des Essarts et autres à Thouars, par P. Chabot,
Archives nationales, chartrier de Thouars : 1 AP/1135.
(22) E. Louis, Biographie de Philippe de Chabot, annuaire de la société d'émulation de la Vendée, 1882, page 94, vue 65.
(23) Foi et hommage du seigneur de la
Drollinière pour la Pinetière du 10-6-1540, Archives de Vendée, chartrier de la
Rabatelière : 150 J/C 17.
(24) E. de Monbail, Notes et croquis sur la Vendée, par Laffitte
Reprints de l’édition de 1843,
page 145.
(25) Aveu du 30-9-1598 du seigneur des Roulins à Thouars, à cause de sa
femme G. Jupille, suivi d’un arrêt du parlement de Paris du 30 octobre 1577,
décidant entre autres que l’aveu du seigneur des Roulins ne serait plus rendu
aux Essarts mais au roi ou à un autre de ses vassaux, Archives nationales, chartrier
de Thouars : 1 AP/1136.
(26) Mémoires de la Société de
statistique du département des Deux-Sèvres, L. Clouzot (Niort) 1881 (série 2,
tome 19) (Gallica Identifiant : ark:/12148/cb32813308j/date), page 129. Voir aussi le dite des amis du vieux château des
Essarts :
(27) E. de Monbail, Notes et croquis sur
la Vendée, réimpression en 1978 par Laffitte Reprints de l’édition de 1843,
page 131, 132 et 134.
(28) Aveu de Languiller et autres fiefs aux
Essarts le 2 juillet 1605, page 72 et s. Archives de Vendée, Travaux de G. de
Raignac : 8 J 101.
(29) Idem (2).
(30)
Hommage et rachat du 4-8-1564 de Riez à Thouars, Archives nationales, chartrier
de Thouars : 1 AP/1135.
(31) Simonneau, La chapelle de Notre-Dame-de-Pitié, annuaire de la société d'émulation de la Vendée, 1882, page 93, vue 63.
(32)
Ferme de la baronnie des Essarts à Masseau et Menanteau le 17-12-1571, Archives
de Vendée, baronnie des Essarts-Brosse et Luxembourg (1435-1642), 19 J 1.
(33)
Ibidem.
(34)
Dons et quittances de rachats des Essarts en 1566 et 1575, Archives nationales,
chartrier de Thouars : 1 AP/1135.
(35)
Michel Pernot, Henri III, le roi décrié, Le Livre de
Poche, de Fallois, 2013, page 12.
(36) Yuval Noah Harari, Sapiens, une brève histoire de l’humanité,
Albin Michel, 2015, page 273 et s.
(37)
Idem (34).
(38) L’oratoire et les Essarts,
Archives de Luçon, Chroniques paroissiales, 3e série, mélanges, Arch. dép Vendée, 4 num
503 210, vue 1/11 et s.
(39)
Aveu du 16-4-1597 des Essarts à Thouars, Archives nationales, chartrier de
Thouars : 1 AP/1135.
(40)
Aveu du 13-5-1677 des Essarts à Thouars, Archives nationales, chartrier de
Thouars : 1 AP/1136.
(41) Chronique du Langon dans « La Vendée au temps des guerres de
religion », éditée par M. N. Baudouin-Matuszek, CVRH, 2013, page 295.
(42) Boris Bove, Le temps de la
guerre de Cent Ans 1328-1453, Gallimard, Folio histoire de France, 2020,
page 226.
(43) Tudi Kernalegenn, Philippe-Emmanuel
de Lorraine, Duc de Mercoeur (1558-1602), article
mis en ligne en novembre 2016 : https://bcd.bzh/becedia/fr/philippe-emmanuel-de-lorraine-duc-de-mercoeur-1558-1602
(44)
Arrêt du Grand Conseil du 31-3-1615 pour la baronne des Essarts, Archives
nationales, chartrier de Thouars : 1 AP/1135.
(45) Dirk Van der Cruysse, Madame
Palatine, Fayard, 1988, page 163.
(46) Michel le Moël, La Grande
Mademoiselle, de Fallois, 1994, page 39.
(47) G. de Raignac, Histoire des châteaux de Vendée
de l’époque féodale au 19e siècle, 2000, Éditions E. Bonnefonds,
page 259.
(48) Dirk Van der Cruysse, Madame
Palatine, Fayard, 1988, page 375.
(49)
Idem (40).
(50)
Aveu du 1-3-1718 des Essarts à Thouars, Archives nationales, chartrier de
Thouars : 1 AP/1135.
(51)
Bail du 10-10-1721 de la baronnie des Essarts à Merland, Archives nationales,
chartrier de Thouars : 1 AP/1135.
(52)
Archives de Vendée, archives des baronnies des Essarts et de Rié, fonds
conservé à Turin : 1 Num 231/27-48, revenus et travaux.
(53)
Inventaire et partage du 1-4-1703 de la succession de Jeanne Jeullin, veuve
Merland, Archives de Vendée, famille Babin et Cicoteau : 25 J/4, page 1,
15, 32 et 33.
(54)
Idem (52).
(55) Lettre du 28-10-1702 de M. de l’Estenduère à Louis Proust sur
l’achat des Essarts avec P. Chitton, Archives de la Vendée, chartrier de la
Rabatelière : 150 J/A 14.
Emmanuel François, tous droits réservés
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