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Languiller
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En arrivant au village de Languiller près de 3 kms
après le bourg de Chauché en direction des Essarts, on comprend la vocation
militaire de cette ancienne seigneurie, située sur le territoire de l’ancienne
paroisse de la Chapelle de Chauché. Le ruisseau de la Petite Maine y décrit un
méandre pour contourner le coteau qui le domine à pic. Un pont, qui n’est pas
le premier depuis l’époque de la voie romaine, permet de passer le ruisseau.
Sur le coteau a été bâti le logis de Languiller au 17e siècle,
toujours debout, antique témoin d’une longue histoire. Avant lui une « forteresse »
avait existé dès le Moyen Âge, dont il ne reste plus rien. On se demande si
elle n’a pas fait partie du réseau de points fortifiés construits par les
barons des Essarts, probablement au 10e siècle, pour faire face aux
invasions vikings, ceux-ci établis à Mareuil en 877 (1).
Dans le premier dénombrement lu de la baronnie des
Essarts à Thouars en 1597, la seigneurie de Languiller est tenue à foi et
hommage lige et à droit de ligence de 40 jours (au 16e siècle la ligence
était tombée en désuétude depuis longtemps), et à rachat par mutation de vassal.
Elle comprend « l’hôtel et appartenances dudit lieu de Languiller et fief
d’icelui, la moitié du fief et seigneurie des Bouchaud et les fiefs du Coin
Foucaud (devenu le Coin à Saint-André), Pothé, Terroil, Ramée et Vignault
(Essarts), avec leurs appartenances, droits et émoluments d’iceux, se tenant
aux paroisses des dits Essarts, Saint-André-Goule-d’Oie, Chauché et Chavagnes,
lesquelles choses peuvent valoir l’an dudit rachat 100 écus sol » (2).
C’est le plus important fief vassal des Essarts, avec Aubigny et le Breuil
Nicou (Sainte-Cécile). Linières et la Boutarlière ne sont évaluées ensemble qu’à
55 écus. Avec ses seigneuries annexes du Coin Foucaud, des Bouchauds et du fief
Pothé, Languiller étendait en 1550 sa mouvance sur la quasi-totalité du
territoire officiel de la paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie, et ce jusqu’à la
Révolution au terme du régime féodal. Nous allons remonter au plus loin
possible dans le temps pour connaître les seigneurs de Languiller. Il ne paraît pas que l’orthographe
de son nom ait évolué dans le temps, mais a seulement subi parfois les caprices
de certains scribes qui ont écrit l’Anguiller.
Les Sainte-Flaive (1300-1520)
La généalogie de cette famille a fait l’objet d’une
synthèse par Guy de Raignac en fouillant les sources disponibles, car les
archives des Sainte-Flaive ont disparu avec l’ancien château de Sigournais. Les
travaux de G. de Raignac sont conservés aux Archives de la Vendée (3).
Regnaut de Sainte-Flaive (v1285-v1340), seigneur de Sainte-Flaive (Sainte-Flaive-des-Loups), est devenu seigneur de Languiller grâce à la dot de sa femme, avec qui il s'est marié vers 1310 (4). Avant lui on ne sait pas
faire le récit de sa famille. On note néanmoins que le 22 mars 1285 un Pierre de Sainte-Flaive reçut la
croix pour le pèlerinage d’Aragon entre les mains de l’évêque de Nantes, avec
Girard II Chabot et quelques autres (c’était pour aller défendre le tombeau de
saint Jacques de Compostelle contre les sarrasins occupant alors l’Espagne).
La femme de Regnault de Sainte-Flaive était Denise Guichard, fille de Robert
Guichard (mort vers 1340) (4), seigneur de Languiller, et d’Armise Boissard
probablement dame de l’Aublonnière (Sainte-Cécile). Ce Robert Guichart avait une obligation de ligence de 40 jours par an envers le baron des Essarts, si l’on en croit
un aveu de Languiller écrit en 1550 (5). Il s’accomplissait dans une maison
d’armes près du château des Essarts, appelée maison à ligence, qui a été démolie,
et l’espace a été envahi par l’eau d’un étang nouvellement aménagé. On ne sait
pas de quand date cette transformation, et donc si Robert Guichart a connu la maison à ligence.
C’est lui qui avait fondé une chapelle dans
l’église Notre-Dame des Essarts, et sa femme en avait aussi fondé une dans l’église
de Sainte-Cécile peu avant 1355, dépendant de l’abbaye de
Saint-Michel-en-l’Herm. Elle possédait aussi des terres dans les châtellenies
de Palluau et de Châteaumur (6).
Denise Guichart avait d’abord épousé Geoffroy de
Volvire avant 1300, dont elle eut des fils, (on connaît Denis, Guyot et Maurice
de Volvire). Puis elle se remaria avec Regnault de Sainte-Flaive. Ensemble ils
eurent 4 fils : Jean (aîné sans postérité), Pierre, Thibaut et Raoul (sans
postérité).
Pierre de
Sainte-Flaive (v1320-av1363), seigneur de Sainte-Flaive et de Languiller.
Deuxième fils de Regnault de Sainte-Flaive et de Denise
Guichart, on ne connaît pas sa femme. Ils eurent 2 fils : Jean et Pierre
(ou Perrot).
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Bataille de Crécy (1346)
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Le 18
septembre 1347 et le 22 octobre 1349, Pierre de Sainte-Flaive jouissait de 600
livres de rente sur Beauvoir et Prigny. Ces villes étaient maintenant aux
Anglais. En compensation de cette perte de revenus, et pour le rachat de ses 2
frères prisonniers, le roi Philippe VI lui donna 500 écus. La guerre de Cent
ans venait de commencer en 1337, et la première grande défaite française venait
d’avoir lieu en 1346 à Crécy.
Thibaut, son frère né vers 1320, épousa Lettice de
Parthenay, et fut l’auteur de la branche des Sainte-Flaive de l’Aublonnière. Ils
eurent au moins une fille, Catherine, qui épousa avant 1400 Guillaume de Vivonne
seigneur de la Tour Chabot (Niort). Celui-ci était le fils de Renaud de
Vivonne, baron des Essarts, marié à Catherine d’Ancenis. Entre le suzerain et
le vassal les liens féodaux à cette époque se doublaient de liens familiaux,
soulignant l’importance des seigneurs de Languiller.
En
1364, des descendants de Regnault on ne trouve plus que Thibaut son 3e
fils et les deux fils de Pierre : Jean et Pierre.
Pierre de Sainte-Flaive
ordonna dans son testament la fondation d’une chapellenie dans une église de
Luçon sous l’invocation de saint Mathurin. La chapelle existait en 1374, dotée
de la somme importante de 100 livres par an. L’église a depuis disparu (7).
Jean de
Sainte-Flaive (v1340-v1375), seigneur de Sainte-Flaive et de Languiller,
fils de Pierre. Il épousa Jeanne de Brillouet, dame de
Saint-Étienne-de-Brillouet. Elle obtint de sa sœur Marguerite le fief de
Saint-Martin-Lars.
Jean
de Sainte-Flaive fut fait chevalier en 1363. Le 3 novembre 1371, lui et sa
fille sont partisans de l’Angleterre pendant la guerre de Cent Ans. En
conséquence, ses biens dans l’île de Bouin sont confisqués par le roi de
France. Il est mort entre 1372 et 1380 selon G. de Raignac. D’ailleurs Jeanne
de Brillouet se remaria avec Léonnet de Pennevaire, un Anglais de marque fait
prisonnier en 1372 et racheté par le duc de Berry, qui en fit son écuyer de
corps et le désigna en 1374 comme châtelain de Lusignan. Cette position
favorable aux Anglais s’opposait à celle du baron des Essarts, Savary III de
Vivonne (v1300-1367),
resté fidèle au roi de France, y compris quand le Poitou passa aux Anglais par
le traité de Brétigny (10 et 15 mai 1360) et la paix de Calais (24 octobre
1360). Ne voulant pas rendre hommage au représentant du roi d’Angleterre, il
fut relancé mais persista dans son refus apparemment, ce qui fut exceptionnel
parmi les seigneurs du Poitou (8).
En 1372 Jean de Sainte-Flaive, céda le tènement de la Milonnière à
Saint-André-Goule-d’Oie à Jehan de la Milonnière et à Jean Gillon des Gats (9).
Ce tènement appartenait à la seigneurie du Coin Foucaud, dont il était possesseur probablement depuis peu.
Jean de Sainte-Flaive et Jeanne de Brillouet eurent
pour enfants, Jean et Isabeau.
Pierre ou
Perrot de Sainte-Flaive (?-av1414) était le frère de Jean marié à Jeanne de Brillouet.
Il lui succéda comme seigneur de Languiller, et il en rendra aveu en 1380 et
1402. Il reçut des aveux de la
Chapelle Begouin et de la Barotière en 1380 et 1402 (10).
Suivant la coutume en vigueur en
cette partie du Poitou (appelée viage), après sa mort cette possession de Languiller revint aux
descendants de son frère aîné.
Il était lui aussi du parti des
Anglais et défendit en particulier le fort de Chitré (sud de Châtellerault) contre
du Guesclin. Celui-ci confisqua alors une partie de ses biens, au profit des
partisans à sa solde, et cette confiscation fut confirmée en 1373.
Jean de
Sainte-Flaive (v1370-v1441), seigneur de Sainte-Flaive et de Languiller, La
Motte du Luc, du chef de Sainte-Flaive et de Saint-Étienne-de-Brillouet et de Saint-Valérien,
du chef des Brillouet, et de la Moricière (Saint-Philbert-de-Grand-Lieu). Il
était le fils de Jean et de Jeanne de Brillouet, succédant à son oncle Pierre. Il rendit aveu pour Languiller en 1414 aux Essarts et en paya le rachat (11).
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Le Coin en 2018
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Il rendit
aveu pour le Coin, seigneur de près de 70 % du territoire de la paroisse de
Saint-André-Goule-d’Oie, vers 1420, à Richard de Bretagne, baron des Essarts. Mais
déjà, il avait rendu un premier aveu vers 1404 pour le Coin, l’importante seigneurie ayant le
droit de fief sur une grande partie des terroirs de la paroisse de
Saint-André-Goule-d’Oie (12). Déjà son père avait arrenté en 1372 des terres
dans cette paroisse appartenant au Coin, comme on l’a vu plus haut. Il s’en
suit qu’on a des informations sur certains fiefs et tènements de la paroisse remontant au début
du 14e siècle, les plus anciennes jusqu’ici connues. On y apprend aussi
que le père de ses prédécesseurs dans la possession de la seigneurie du Coin
s’appelait Jean Allaire, vivant aux environs de 1300 à 1350 au plus tard.
En 1396 Jean de Sainte-Flaive apparaît comme seigneur
du fief Goyau (Mouchamps), dépendant du château de Vendrennes. Déjà on trouve
un Thibaut de Sainte-Flaive, chevalier seigneur de l’Aublonnière et du fief
Goyau, qui reconnaissait devoir le 3 avril 1362 sept setiers de seigle de
rente à l’abbaye de la Grainetière. On ne sait pas comment ce petit fief entra en leur
possession. En 1557 Claude de Belleville, seigneur de Languiller, échangea avec la
femme de Jean l’Archevêque, des seigneurs de Mouchamps, la moitié de la
seigneurie de Bourneau contre le fief Goyau (13). Dans les archives de la Rabatelière, il existait
encore dans les années 1960 « un cartulaire du Coin Foucaud et du
fief Goyau gros cahier de parchemin (mauvais état) pour la période du début du
15e siècle », suivant l’indication de l’historien et notaire
Constant Gourraud de Chavagnes, datée du milieu du 19e siècle, et
relevée par Amblard de Guerry (14). Les notes de ce dernier nous renseignent
ainsi sur les débuts de l’histoire connue de Saint-André-Goule-d’Oie, le cartulaire
étant désormais introuvable.
Jean de Sainte-Flaive se maria
au moins deux fois :
-
Avant 1420 avec Béatrix Benette, dont il eut en
toute probabilité Philibert et François.
-
Avant 1431 avec Marguerite Dupas (ou du Pont).
En
1421, Jean de Sainte-Flaive et Béatrix Benette sa femme, sont exécuteurs testamentaires
d’autre Jean de Sainte-Flaive, seigneur de l’Aublonnière, fils de Thibaut de
Sainte-Flaive et de Lettice de Parthenay. Les héritiers sont ses neveux Renaud
et Jean de Vivonne et leur sœur, enfants de Catherine de Sainte-Flaive et de
Guillaume de Vivonne. En 1437 ces héritiers vont céder au seigneur de
Languiller les droits qu’ils peuvent avoir du fait de leur oncle sur les
seigneuries de Sainte-Flaive, le Luc et Beaufou.
Le 5 janvier 1431, Jean
de Sainte-Flaive, seigneur de Languiller, et Marguerite Dupas sa 2e
femme, se font une donation mutuelle. Par cet acte on voit qu’ils demeurent en
général en leur château de Languiller, et que leurs biens meubles y ont été
pillés à la suite « d’une venue d’Écossais ». On voit là le
signe des combats autour des Essarts entre les soldats d’Isabeau de Vivonne et
ceux de Richard d’Étampes pour la possession du château des Essarts. À moins
qu’il ne s’agisse d’une de ces tristement célèbres « grandes
compagnies » sévissant à la fin de la guerre de Cent Ans. Si le logis de
Languiller, dépendant des Essarts, a souffert de ces combats, qu’en a-t-il été
à la Mancellière, au Coudray et à Linières ? On sait que le château du
Coin, lui, était en ruines en 1404 (15).
En 1437 il acheta la moitié de la seigneurie des Bouchauds par échange avec Berrand de Pouez (16). Elle étendait sa mouvance à Saint-André sur la
Mancellière, le Plessis-le-Tiers, la Racinauzière, la Maigrière, la Roche
Mauvin, la Boutinière, la Bequetière (proche de la Brossière).
Jean de Sainte-Flaive rendit un aveu et
dénombrement détaillé de la terre et seigneurie de Sainte-Flaive et des
dépendances, mouvant de la Roche-sur-Yon, en 1417, à Louis d’Anjou, roi de
Sicile et de Jérusalem, seigneur de la Roche-sur-Yon (17). Il rendit aussi en
1439 un aveu à la seigneurie de Vendrennes pour le fief Goyau (Mouchamps). Son
décès est intervenu un peu avant 1443, date du rachat à payer à Palluau suite à
son décès (18).
Philibert de Sainte-Flaive (v1419-v1455), seigneur de Languiller, Saint-Valérien, Fief Goyau
et le Four du Poiré, aussi de Sainte-Flaive même si les actes ne le mentionnent
plus. Il épousa le 4 février 1432 Françoise de Beaumont, dame de Sigournais,
fille de Guy de Beaumont, seigneur de Bressuire, et de Marie Chabot. À cette
occasion il reçut de son père la terre et l'hôtel noble de Saint-Martin-Lars en la châtellenie de Vouvant, estimée 200 £ de rente (19).
Par son mariage, Philibert va devenir seigneur de Sigournais, dépendant de Thouars. Cette seigneurie comprenait un fief à la Jaudonière, deux autres à Saint-Philbert-de-Pont-Charrault et quelques droits sur Saint-Mars. Philibert de Sainte-Flaive, restaurera et agrandira le vieux manoir de Sigournais et en fera sa
principale demeure. Le logis de Languiller fut alors habité par son fermier
général ou par ses officiers.
Il
entra en conflit en 1454 avec l’évêque de Luçon pour la nomination du chapelain
de Languiller en la chapelle de l’église Notre-Dame des Essarts. Philibert
voulait y désigner son propre fils, Placide. Il essuya d’abord un refus, y
compris de l’archevêque métropolitain de Bordeaux, mais finalement Placide fut
fait chapelain de la chapellenie de Languiller en l’église des Essarts.
Philibert de Sainte-Flaive eut de son mariage : Guy ou
Guyart, Placide, prêtre, Catherine, qui en 1454 épousa Jean Chabot, écuyer
seigneur de la Turmelière.
Guy de Sainte-Flaive (v1432-v1499), seigneur de Sigournais,
Languiller, Sainte-Flaive et fief Goyau. Il rendit aveu de Sigournais le 26
janvier 1456.
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Louis XI
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En 1480 Guy de Sainte-Flaive fut "commis à conduire les nobles et non nobles des bailliages de Fontenay-le-Comte et la Roche-sur-Yon au voyage de Bourgogne" par monseigneur de Bressuire, chef et capitaine général de ces nobles. On était en plein conflit du roi Louis XI contre la maison de Bourgogne. Il a été aussi lieutenant du baron des Essarts (dit seigneur de l'Aigle, c'est à dire Jean III de Brosse) pour conduire les nobles du pays de Poitou en l'armée du roi au voyage d'Amiens. C'est à ce titre qu'il signa le 13 juin 1471 un certificat autorisant Jean de Vaugiraud, seigneur de Logerie à Bazoges-en-Paillers, à se faire remplacer pour ce voyage par Jacques Glahet, écuyer (20).
Guy
de Sainte-Flaive est dit patron de la chapellenie de Languiller le 27 janvier
1491, « autrefois desservie à l’autel de la chapelle Notre-Dame, près et
touchant l’église Saint-Pierre des Essarts, mais elle est maintenant en la
chapelle de l’hôtel de Languiller, près de l’autel de Sainte-Flaive ». Il
avait beau habiter Sigournais, ce déplacement de chapelle à Languiller est
significatif de l’honneur qu’elle représentait chez les nobles.
Guy
de Sainte-Flaive se maria deux fois :
-
À Jeanne Boutier dame de Beaulieu et de Pimpean à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu.
Elle était fille de Jean Boutier, seigneur de Beaulieu-sous-la-Roche et de
Jeanne de Villeneuve. Il aurait été également seigneur de la Combe, possession
reprise ensuite par Guy de Sainte-Flaive. Jeanne Boutier meurt le 1e
novembre 1476 et sera inhumée en l’église de Sigournais.
-
Avant 1480 à Robinette de Coningham, veuve de N de
Puygiraud.
Il
eut du 1e mariage :
-
Jacob qui suit
-
Jacquette qui épousa Guyon de Rezay, écuyer,
seigneur de la Merlatière, la Jarrie et Saint-Fulgent, fils de Martin de Rezay.
-
Françoise qui épousa le 3 janvier 1481 René de
l’Herbergement, seigneur de l’Herbergement-Ydreau (l'Oie), fils de Jacques, lui-même
bâtard légitimé de Georges de la Tremoïlle et de Thomine Jousseaume. Le fils de
ce dernier héritera de la vicomté de Thouars.
-
Anne qui épouse Julien d’Avaugour. Elle est dite
dame de Saint-Laurent-de-la-Salle.
-
N épouse de N de Plouer, seigneur de la Bastardière
en Retz
Du 2e
mariage est née Catherine, dame de la Roche Baraton, qui se maria deux
fois : 1° à Jean de Villeneuve en Anjou, dont le fils Jean de Villeneuve
épousa Catherine de Daillon, et Marguerite qui épousa le 22 août 1519 Antoine
de L’Esperonnière ; 2° à Hervé d’Aubigné en 1509, seigneur de la
Jousselinière et de la Roche Mauvin (Saint-André).
Le 8
août 1488 Guy de Sainte-Flaive reçut un hommage de Milles de Puitesson
(21).
Jacob de Sainte-Flaive (v1460-a1497), seigneur de Sigournais, Languiller,
Beaulieu et Pimpean. Il épousa Marguerite du Fou (seigneurie du Pont en
Bretagne) vers 1480. Il obtint en juillet
1478 une rémission pour le meurtre de Jean de Moyennes, avec lequel il s’était querellé
pour une question d’argent. Sa victime l’empêchait, prétendait-il, d’emprunter
une somme dont il avait besoin pour s’équiper et se mettre en état de se
présenter à la convocation de l’arrière-ban du Poitou (22). Jacob de Sainte-Flaive dut mourir peu de temps après son
père et en tout cas avant 1497. Sa veuve lui survécut et devint tutrice de leur
fille unique, Jacquette. À ce titre elle rend aveu pour Sigournais au vicomte
de Thouars le 6 décembre 1497, et pour Languiller au baron des Essarts en 1498.
Dans un acte de foi et hommage le 12 avril 1519 pour la Boninière
(Saint-André-Goule-d’Oie), elle est dite dame de Languiller, Sigournais et
Beaulieu, « veuve de feu messire Jacob de Sainte-Flaive, en son vivant
chevalier seigneur des dits lieux, au nom et comme tutrice naturelle de
puissante damoiselle mademoiselle Jacquette de Sainte-Flaive sa fille et dudit
feu monseigneur » (23).
Ce
texte pourrait laisser croire que le mariage de Jacquette de Sainte-Flaive avec Jean de Belleville, eut lieu après cette date de 1519. Pourtant les écrits historiques situent ce mariage en 1506. Et on a
la naissance de deux de ses enfants en 1510 et 1520. Il faut donc déduire de
l’aveu de la Boninière que le texte recopiait un texte précédent, sans mise à
jour, une mauvaise habitude qu’on repère parfois comme ici.
Dans les possessions de Languiller, la petite seigneurie de Languiller du
Luc, située aux Lucs-sur-Boulogne, n’est pas citée habituellement par les
notaires. On l’a notée ci-dessus dans les possessions
de Jean
de Sainte-Flaive (v1380-v1441), appelée
La Motte du Luc. Pourtant, son registre de tenues d’assises est bien complet dans les
archives de Languiller du chartrier de la Rabatelière pour la période de 1498 à
1517, au temps de Marguerite du Fou (24). Rappelons
que les Lucs-sur-Boulogne ont réuni en 1801 Saint-Pierre-du-Luc et Note-Dame-du-Petit-Luc. La cure
de Saint-Pierre-du-Luc est mentionnée dans le pouillé de l’évêché de Luçon
selon l’extrait Dom Fonteneau au 18e siècle. Il y avait à côté un
prieuré du même nom au Grand Luc, désignant ainsi le bourg actuel, qui dépendait
de l’abbaye de Sainte-Croix-de-Talmond. Le village du Petit Luc était, lui,
situé sur la paroisse de Note-Dame-du-Petit-Luc. Dans ses chroniques
paroissiales, l’abbé Aillery indique il y a plus d’un
siècle, qu’il «
existait autrefois sur le territoire du Petit-Luc, un ancien château nommé
Languiller, placé environ à cent pas des rives de la Boulogne ; il n'y a plus,
à la place qu'il occupait, qu'un énorme tas de décombres nommé la Motte. Il n'y
a pas longtemps que le propriétaire actuel de ce terrain, en y faisant des
fouilles, y a trouvé de fort belles marches d'escalier qu'il a employées à
d'autres constructions. Sous les débris de cet ancien château, il existe un
vaste souterrain ou chemin couvert qu'on prétend passer au-dessous de la
rivière. » (25) Ainsi, le registre d’assise vient compléter les
informations recueillies par l’abbé Aillery en son temps.
Les Belleville (1520-1604)
Les Harpedanne-Belleville sont originaires d'Angleterre, venus dans le Poitou se battre contre les Français pendant la guerre de Cent Ans en la personne de Jean Ie Harpedanne (v1330-1389). Son tombeau est à Westminster. Son fils Jean II Harpedanne
(1363-1434) fut élevé par son oncle Olivier V de Clisson, le connétable de
France qui succéda à Du Guesclin. Comme lui il se rangea du côté du roi de
France, et il récupéra ainsi les biens confisqués à son père et à son oncle. En
épousant Jeanne de Clisson, son père était en effet devenu baron de Montaigu,
celle-ci étant la fille de Maurice IV de Montaigu, Belleville et Palluau. C'était la
fameuse Jeanne de Belleville épouse du félon Olivier IV de Clisson qui mourut
décapité. Jean II Harpedanne eut la Lande, Saint-Hilaire-le-Vouhis, Mareuil en
Poitou, Cosnac (Saint-Thomas-de-Conac), et Mirambeau en Saintonge (Charente-Maritime).
Par suite d’une transaction en 1408 il eut Montaigu et Belleville. Il représenta le parti
français en 1402 au fameux combat des chevaliers opposants Français et Anglais
dans la tradition médiévale, dit des Sept, à Montendre.
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Château de Montendre
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Son
fils Jean III (1408-1468) vécut
jeune avec son père dans l’entourage du roi de France. Il épousa en 1428
Marguerite de Valois, fille naturelle légitimée du roi Charles VI et de sa
maîtresse Odette de Champdeniers. Le roi étant fou (vers 1400),
pour éviter qu’il ne blesse la reine (Isabeau de Bavière), on lui amenait une
fille appelée la petite Reine (Odette de Champdivers), avec qui il eut
Marguerite de Valois. Avec son mari Jean III Harpedanne, celle-ci fut couverte d’or
bien sûr à cette occasion. Il était probablement à Chinon quand Jeanne
d’Arc s’y présenta en 1429. Les biographies intéressantes de Jean Ier, Jean II
et Jean III Harpedanne se trouvent dans le dictionnaire
des Vendéens sur le site des Archives de la Vendée (ouvrir l’onglet « découvrir », puis
« dictionnaires de la Vendée »). Jean III Harpedanne et Marguerite de Valois eurent : Jean, doyen à Bourges et protonotaire apostolique, Louis, seigneur de Montaigu et Belleville, Gilles, seigneur de Cosnac, Jacques, seigneur de d'Andilly, Antoine, marié à Antoinette de Clermont, dame de Surgères, et Marie, mariée à Bertrand l'Archevêque. Avec lui la famille changea de patronyme, abandonnant le nom d'Harpedanne pour prendre celui de Belleville.
Jean IV de Belleville (1480-après 1528)
Il était fils de Gilles de Belleville
(1433-1503), seigneur de Cosnac, et de Guillemette de Luxembourg-Fiennes (1442-1500). Celle-ci était
veuve d’Aimé de Sarrebruck au moment de son mariage avec Gilles de Belleville. La
baronnie de Montaigu fut rétrocédée à ce dernier, auquel les premiers aveux lui
furent rendus en 1499. Il fut conseiller et chambellan du roi et grand
bouteiller de France. Jean IV de Belleville était donc le le petit-fils de Jean III de Belleville. Se femme Jacquette de Sainte-Flaive lui apporta en dot au jour de leur mariage en 1506 Sigournais, Languiller, Beaulieu et Pimpéan. Son frère Guy fut seigneur de Miranbeau et son autre frère, Louis, fut seigneur de Vendrennes (Vendée). Il eut deux soeurs : Philippa et Catherine.
Les
relations des Harpedanne-Belleville avec les habitants de Montaigu avaient été
houleuses au temps de Jean III, lequel avait pourtant créé en 1438 la collégiale
Saint Maurice installée dans la chapelle du château, et devant entretenir une
école, que sa deuxième femme, Jeanne de Blois, dota d’une rente de 110 livres.
Cette rente fut léguée à une nièce de Jeanne de Blois, Nicole de
Blois-Châtillon, baronne des Essarts, qui la refusa. Mais par arrêt du
parlement de Paris en 1465, elle y fut contrainte. Pour s’en libérer elle
constitua le fief des Essarts de la Marche (situé au nord de Montaigu et au sud
avec le bourg de Chavagnes-en-Paillers) au profit du chapitre de Saint-Maurice.
Louis XI approuva cette cession du fief en paiement de la rente. Dans la
mouvance de ce fief il y avait la Robretière et le bourg de
Chavagnes-en-Paillers, dont le propriétaire, le seigneur de la Rabatelière, les
tenait à foi et hommage plain et rachat du chapître de Montaigu (26).
Jean IV de Belleville vendit Montaigu et acheta Chantonnay et Puybelliard en 1517. La
baronnie de Montaigu était venue à la possession du fils aîné de Jean III de
Belleville, Louis Ier. Mais le roi de France Louis XI la lui acheta en 1473 moyennant
10 000 livres, l’échange d’autres seigneuries (Evreux, Montmorillon) et
d’un droit de traite (douane) à Cosnac (petit-port sur la Gironde). Louis 1er
de Belleville garda néanmoins quelques paroisses dans la châtellenie de
Montaigu comme Chavagnes et les Brouzils, la Boissière, la Copechagnière, Saint-Denis et Saint-Fulgent,
et divers hommages (27). Louis 1er mourut l’année d’après et
son fils unique, Louis II, en 1492. Le roi de France voulait se servir du château de Montaigu
comme base de défense sur son flanc sud contre le remuant duc de Bretagne. Le
vendeur se réservait néanmoins l’hommage des fiefs en dépendant aux alentours.
Après la paix scellée entre le duc de Bretagne et le roi de France, Montaigu
fut rétrocédée à Gilles de Belleville en 1491, frère puîné de Louis. Son fils Jean IV de Belleville vendit la baronnie à Louis II de la Trémoïlle le 19 novembre 1517
moyennant 80 000 livres et prit pour 20 000 livres les terres de Puybelliard
et de Chantonnay (28). Celles-ci furent réunies avec Sigournais et plus tard
érigées en baronnies.
Jean
IV de Belleville et sa femme Jaquette de Sainte-Flaive firent une transaction
le 31 décembre 1517 avec Catherine de Sainte-Flaive et son mari, Hervé d’Aubigné, sur
la succession de Guy de Sainte-Flaive, père de Catherine et grand-père de
Jacquette. D’Aubigné eut la seigneurie de Châtonay-Luncanas et les biens de la
Chapelle-Thémer (29).
Jean IV de Belleville mourut après 1528, année où il recevait un aveu de Jeanne Dorin à Languiller pour la Robinerie de Chauché (30). Avec
Jacquette de Sainte-Flaive il eut : Claude, Suzanne, Jules, Renée et Anne.
Claude de
Belleville (1507-v1563).
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Château
de Cosnac en ruine
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Claude
de Belleville fut comte de Cosnac, seigneur de Sigournais, Chantonnay,
Puybelliard, Sainte-Flaive, Languiller, Belleville. Il est mort à Sigournais
âgé de 56 ans, ce qui laisse supposer qu’il y vécut de préférence à Languiller.
Le poète Jacques Bereau composa son épitaphe. Il embrassa d’abord le
calvinisme, ainsi que son frère Jules, mais il paraît l’avoir abandonné à la
fin de sa vie.
Il
se maria deux fois. D’abord avec Jeanne de
Durfort-Duras le 21 novembre 1541 (dans certaines biographies Claude est appelé
Charles, ou confondu avec le fils). Ses enfants furent : Charles,
Philippe, Marguerite et Renée. Il se maria une deuxième fois avec Françoise de
Leffe le 15 mai 1553, avec qui il eut : N. décédé en 1563, Jeanne, née en
1562, qui épousa Charles de la Mothe Fouqué, et Jean, né en 1564.
Claude de Belleville a donné sa procuration pour faire
l’hommage à Thouars de Chantonnay et Puybelliard les 25 avril et 14 décembre
1547 (31). Dans la réunion des trois États du Poitou pour l’adoption de
la coutume du comté, le procès-verbal du 15 octobre 1559, fait état de
« messire Claude de Belleville, chevalier, seigneur dudit lieu, représenté
par ledit Poupet » (32).
Suzanne de Belleville (?-1570)
Elle
épousa en 1530 Charles de Coucys (1492-1565), seigneur de Burie, Gémozac,
Briaigue-en-Pontois, Saint-Sulpice et Villars. Elle était la sœur de Claude
ci-dessus et lui succéda à Languiller. Quoique le partage des biens entre les enfants de Jean IV de Belleville et de Jacquette de Sainte-Flaive semble avoir fluctué, il parait probable que Languiller fut partagé un temps entre elle et son frère Claude. On voit en effet un aveu
rendu en 1542 à Languiller au seigneur Charles de Coucys à cause de sa femme, par André Jarnigaud, pour raison
de diverses redevances dans les tènements de la Benetiere, Limouzinière,
Girardière et Vrignonnière de Chauché (33). Un autre aveu par le seigneur de la
Rabatelière a été rendu au même pour le même objet en 1546 (34).
Charles de Coucys était vassal et
proche de François Ier, et de sa sœur Marguerite de Navarre dont il fréquenta
la cour à Pau et à Nérac, et parent par alliance de Brantôme et de Montaigne.
Capitaine de gens d’armes, chevalier de l’ordre du roi, il fut
lieutenant-général en Guyenne à deux reprises entre 1542 et 1565. Dans cet emploi il accomplit une mission de
pacification en de septembre à décembre 1561 dans l’Agenais, accompagné par le
célèbre écrivain humaniste Étienne de La Boétie (35). Seigneur
humaniste et tolérant lui aussi, Charles de Coucys tenta avec d’autres, mais sans grand succès, d’éviter
la guerre civile puis d’en atténuer les effets. Il fut capitaine de 40 lances, puis en 1540 de 50 hommes
d'armes des Ordonnances du roi (36).
Il mourut en 1565, et son épouse, Suzanne de
Belleville, cinq ans plus tard. Les commentaires de son rival, Blaise de
Monluc, paraissent injustes à son biographe Michel Lauraine.
Jules de Belleville (av1528-1582).
Lui
aussi fut seigneur de Languiller avant la disparition de sa sœur Suzanne
ci-dessus, mais peut-être s’était-il partagé certains fiefs annexes. Il reçut
en effet un aveu en 1561 pour le fief Toillet (à la Brossière de
Saint-André-Goule-d’Oie) à cause du Coin Foucaud, seigneurie annexe de
Languiller (37).
Il
épousa d’abord Jeanne du Bouchet, fille de Charles du Bouchet, seigneur de Puy
Greffier (Saint-Fulgent), celui-ci frère du célèbre chef protestant Tanneguy du
Bouchet (1484-1569). Charles du Bouchet s’est marié 3 fois, d’abord avec Jeanne
du Bellay avec qui il eut Jeanne (épouse de J. de Pierres), Françoise (épouse
d’Artus de Cossé) et d’autre Jeanne (épouse de Jules de Belleville). Avec sa 2e
épouse, Marie de Fonsèques il eut Louis et Françoise, et avec sa 3e
épouse il eut Lancelot (autre chef protestant passé à la postérité).
Jules
de Belleville résida dans sa jeunesse avec ses parents à Cosnac sur les bords
de la Gironde. En décembre 1560 il demeurait à Languiller (38), qui resta son
point d’attache en dehors de ses nombreuses pérégrinations militaires et
diplomatiques. Ainsi en 1575 il est à la Rochelle, où il constitue comme
procureur spécial devant un notaire de la ville, Me René Daviau, pour le
représenter dans une vente de droit de rachat du fief de la Blaire, paroisse de
l’Airière, devenue La Ferrière (39). Dans certains documents il est appelé
« Languiller ». Il s’était marié avec sa voisine du Puy Greffier dans
les années 1550 probablement, car on voit dans une transaction de 1556 qu’il
avait alors épousé une fille de Charles Bouchet (40). Il fut ami avec le
seigneur de Saint-Fulgent, Gilles Chasteigner, demeurant à
Saint-Denis-la-Chevasse. Ce dernier s’était marié le 21 janvier 1555 avec
Gabrielle de La Nouhe au château du Puy Greffier. En 1557 Gilles Chasteigner
avait représenté Jules de Belleville dans la vente des droits de fief du Pin et
de la Baritaudière (Saint-André), étant son fondé de pouvoir à cette occasion (41).
Et en 1560 Jules de Belleville lui fit don d’un droit de reprendre une vente de
droits seigneuriaux sur la Boutinière, Chevalleraye et Javelière (Saint-André)
à cause « des bons et agréables
plaisirs que lui a par ci-devant faits ledit Chasteigner, et qu’il espère qu’il
lui fera à l’avenir » (42).
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Massacre
de la Saint-Barthélemy
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Avec sa femme Jules de
Belleville était protestant et il a laissé quelques traces dans l’histoire des
guerres de religion. En 1565 il était gentilhomme ordinaire de la chambre du
roi (43), mais ses convictions religieuses passèrent toujours au premier plan.
Il batailla avec Tanneguy du Bouchet son oncle par alliance. C’est lui, nommé
Languiller dans les récits, qui lui amena une troupe à Confolens en 1567 lors
de la seconde guerre civile. À côté de Jules de Belleville on trouvait
d’autres chefs vendéens comme Soubise et Rouhaut (seigneur
du Landreau). Il suivit ensuite son
oncle dans une campagne en grande partie victorieuse jusqu’aux batailles de
Saint-Denis et de Pont-sur-Yonne (44) où il rejoignit Condé, puis son oncle escorta ce dernier
dans sa fuite de Verneuil à la Rochelle.
Dans la troisième guerre civile
on voit Jules de Belleville membre du conseil de la reine de Navarre à La
Rochelle en août 1569. La même année il fut fait prisonnier à Jarnac, et, rendu à la liberté,
combattit en Saintonge sous les ordres de La Noue. En 1570, il devint gouverneur
de Fontenay. Il était à La Rochelle huit
jours après le massacre de la saint Barthélémy le 24 août 1572, soit le 1e
septembre (45). Il
sera envoyé par deux fois auprès de la reine Élisabeth d’Angleterre pour obtenir
des secours, mais sans succès. On trouvera ci-après une lettre de lui, envoyée à Lord Burghley, grand trésorier
d’Angleterre du 22 octobre 1572 (46) :
« Monsieur, la grandeur de nos misères et
affligée condition rendue très insigne par une déloyale et tyrannique trahison
et assassinat commencé sur les personnes de nos chefs et plus signalez
seigneurs, et depuis continuée à l'endroit de toutes espèces de personnes
faisant profession de l'Évangile, a
étendu sa pitoyable mémoire en tant de lieux que vous en aurez bien d'ailleurs
été averti (a) ; mais d'autant que le fait nous touche de plus près et que
ayant eu retraite pour notre sûreté dans l'enceinte de cette ville de La
Rochelle, dois unanimement nous associer avec les bourgeois et habitants
d'icelle, nous, dis-je, ce peu de noblesse et de gens de guerre qui avons évadé
la cruelle exécution des bourreaux de notre roi tyran, pour pourvoir à plus
grande sûreté que nos débiles forces ne nous promettent, avons avec très grande
confiance appuyés sur l'équité de notre cause, eu recours à la bonté naturelle de
la très illustre Reine (b), et pour lui faire entendre plus particulièrement
l’état de nos affaires, délégué Monsieur de Pardaillon, lequel ensemble avons
chargé, vous en ayant amplement communiqué, vous supplier de notre part y
interposant votre autorité et usant de votre faveur non encore jamais déniée
aux affligés courant même fortune que nous pour si juste parti, nous être
aidant envers sa Majesté ce que ressentions le secours de sa bénignité en notre
plus extrême nécessité. Ils m’ont prié vous en écrire en mon nom, tant parce
qu'ils me défèrent beaucoup, que sachant mes ancêtres avoir leur extraction
ancienne de l'Angleterre (c), ou au service de la couronne, ont été employez en
honorables et grandes charges. Ils ont pensé ma lettre en avoir plus d'accès en
votre endroit, vu aussi l'inclination naturelle dont la réputation s'étant
jusques à nous que avez du parti de la religion (d) pour lequel sommes si
cruellement traité, suivant laquelle si ressentons vos faveurs en cet endroit
vous obligerez un bon nombre de gentilshommes et honorables bourgeois à vous
rendre service, lequel pour mon particulier, je vous offre bien humble, priant
Dieu qu'il vous donne.
Monsieur, en santé très longue
et heureuse vie.
De La Rochelle, ce xxii oct.
1572.
Votre très humble serviteur
LANGUILLIER.
Au dos : A Monsieur de Burghlé,
grand trésorier d'Angleterre. »
(a) Allusion au massacre de la Saint-Barthélemy
commencé à Paris le 24 août 1572.
(b) Élizabeth 1er d’Angleterre, à la tête de l’Église protestante de son
royaume.
(c)
Jean 1er Harpedanne
(v1330-1389) dont le tombeau est dans l’abbaye de Westminster à Londres.
(d)
Religion protestante.
Le roi Charles IX ordonna par lettre du 10 novembre 1572 à Jules de
Belleville de sortir de La Rochelle où il était réfugié parmi d’autres
protestants. En voici le texte (47) :
« Monsieur de Languiller,
J’envoie le sieur de Biron à La
Rochelle, de laquelle je lui ai donné le gouvernement pour y commander et y établir
mon intention suivant mes édits. Et d’autant que je suis averti que vous êtes
dedans ladite ville, et que les habitants vous y ont reçu. Je vous prie et
commande comme votre roi, de vous retirer en votre maison pour vous y comporter
et vivre sous l’observation et bénéfice de mes édits. Ce que si vous faites,
j’entends et veux que vous y soyez avec votre famille maintenu, gardé et
conservé sans qu’il ne vous soit fait aucun déplaisir. Mais aussi en cas que
vous ne vouliez obéir à ce que je vous mande, sortir de ladite ville et faire
acte de sujet tel que vous m’êtes, je vous assure que je ferai procéder à
l’encontre de vous et de vos biens comme criminel de lèse-majesté. Le premier
parti vous sera plus utile et honorable. Et partant soyez si sage et bien
conseillé que de le suivre et embrasser. Priant Dieu, monsieur de Languiller,
vous avoir en sa garde. Écrit à Paris ce 10e jour de novembre (1572) ».
|
Charles
IX
|
Sur
quoi Languiller répondit (47) :
« Sire,
Ayant hier seulement reçu la
lettre qu’il a plu à votre majesté m’écrire de long temps, j’ai bien osé
prendre la hardiesse de vous faire réponse pour vous rendre compte certain et
véritable de mes comportements depuis la mort survenue de tant d’illustres
personnages à Paris. Et laquelle je voyais approcher de moi tous les jours par
semblable voie de ville en ville comme faisais-je par plusieurs maisons
particulières en tout le plat pays (a). Qui fut cause qu’en premier lieu pour
la sûreté de ma vie, je me suis retiré à 4 lieues de chez moi, cherchant l’abri
d’un si impétueux orage. Ne me pouvant persuader ce que vis bientôt après pour
l’aveu qu’il vous plut faire de ce qui s’était passé. Chose qui m’augmenta de
beaucoup l’étonnement en quoi j’étais. Et me fit changer de dessin en quoi
j’avais pris de me tenir coi sous l’assurance qu’il semblait que votre majesté
voulut donner à mes frères. Et semblablement recevant sur tels propos plusieurs
lettres de Monsieur de Lude, du sieur de la Haye lieutenant du Poitou, du baron
de Belleville mon neveu, avec très vives persuasions de me contenir là où
j’étais. Mais m’ayant été envoyé par ledit sieur de la Haye même, une lettre
d’édit publié et imprimé portant par expresse de se saisir de tous ceux qui
pourraient avoir eu quelques commandements aux troubles qui se sont passés, je
délibérai lors sur cela pour m’en venir en cette ville, pour avoir plus de
temps respirer, et avoir en considération quelque sûreté de l’évènement des
choses qui se passaient. Sur quoi enfin, je me suis résolu, après avoir vu
l’édit solennel que votre majesté a envoyé par vos provinces. Contrevenant du
tout à la très étroite promesse que vous avez faite à Dieu, à tant de princes
étrangers, et à vos pauvres sujets, de nous maintenir en liberté de nos
consciences, sûreté de nos vies et jouissance de nos biens. Avez déclaré
néanmoins ne vouloir permettre en tout votre royaume autre exercice de religion
que celui de la Romaine en laquelle grâce à Dieu (qui m’a fait si grande
miséricorde de me donner la vraie connaissance du but de mon salut), j’aimerais
mieux être mort de mille morts que de me soumettre jamais. Par quoi je vous
supplie très humblement de ne trouver étrange ni mauvais que je passe le reste
de mes jours en lieu où la parole de ce grand Dieu qui vous permet de régner,
fleurisse et soit purement annoncée. Car il n’y a nulle autre cause je vous
jure par le même Dieu (Sire) qui me peut empêcher d’obéir promptement et de mon
cœur à tous les commandements qu’il vous plairait de me faire. Mais le fait de
la conscience importe tant et est si inviolable que pour nulle chose je n’y
voudrais contrevenir. Et si est-ce pourtant que je ne donnerais cet avantage à
gentilhomme, capitaine, n’autre qui soit né votre sujet, d’avoir toujours eu en
plus singulière recommandation la grandeur de votre État, la prospérité et
bonne santé de tous les rois vos prédécesseurs, sous le très heureux règne
desquels j’ai depuis mon plus jeune âge porté aussi allègrement les armes que
compagnon que j’ai eu de mon temps. Et ferai toute ma vie pour mêmes causes de
meilleur cœur que jamais, quand il aura plu à ce bon Dieu de vous illuminer, et
que je verrai en toute sûreté et liberté sa parole prêchée par le pays de votre
obéissance. De quoi (Sire) je fais très humblement requête au seigneur Dieu de
faire bientôt la grâce, en vous donnant d’ailleurs avec très heureuse et longue
vie le comble de félicité. À La Rochelle ce 8e de décembre 1572. »
(a) Allusion au massacre de la Saint-Barthélemy
commencé à Paris le 24 août 1572 et poursuivi en province.
Dans
cette dernière lettre on remarque la solide assurance de Jules de Belleville
face à son roi. Contrairement à d’autres nobles on ne lui soupçonne pas
d’arrières pensées politiques, voire de ressentiments, mais une conviction
religieuse profonde et inébranlable. Vue de l’extérieur, notamment par bien des
historiens, on évoque la violence fanatique à l’origine de cette guerre
implacable. Et pourtant cette lettre n’est pas celle d’un fanatique.
L’historien
vendéen Lancelot du Voisin, sieur de La Popelinière (vers1541-1608), écrivit que le
zèle courageux de Jules de Belleville, « en présence de tant de
défections honteuses, devait plaire aux intrépides Rochelais, qui, eux aussi,
se préparaient à résister aux bourreaux de leurs frères. Languiller paraît
avoir joui en effet auprès d'eux d'une haute considération. » En janvier 1573,
ils le choisirent avec Vincent Mayreau pour aller solliciter le secours de la
reine Élisabeth, voyage qu'ils accomplirent hardiment, mais sans succès (47). La
reine leur expliqua
qu’elle avait fait une entente avec le roi de France, qui tiendrait autant que
le roi de sa part la garderait, et que d’ailleurs elle n’ignorait pas la
conséquence que c’était de secourir des sujets révoltés contre leur prince. Et
pour prier le roi de leur vouloir pardonner, elle lui écriait volontiers, mais
que ce serait tout ce qu’ils obtiendraient d’elle (48). Il émigra un temps à Londres (49).
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Étang
du Pin
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Jules de Belleville est un personnage important pour
Saint-André-Goule-d’Oie et les environs, à cause des ventes de nombreuses
redevances seigneuriales qu’il fit pour se procurer de l’argent frais. Il
est probable que cet argent dû financer ses activités guerrières. C’est qu’à
l’époque les gentilshommes entraient en campagne à leurs frais suivant une très
ancienne coutume (50). Il vendit au plus offrant les redevances seigneuriales,
y compris parfois des droits de rachats et lods et ventes (droits de mutation
des biens immobiliers), tant à des bourgeois qu’à des nobles, parfois au
détail, mais se gardant pour lui presque toujours le droit de fief pour continuer
à en faire l’hommage au baron des Essarts. La notion de seigneur châtelain gouvernant
la vie sociale dans la paroisse de Saint-André s’est ainsi juridiquement dissoute
dans ces ventes en cette deuxième partie du 16e siècle. De plus,
pris dans ses combats des guerres de religion, il ne vivait pas régulièrement
sur place pour s’investir dans la mise en valeur de ses domaines. Il a ainsi acensé (bail à durée indéterminée
moyennant redevances) les 250 boisselées des landes communes du Pin à un
roturier, lequel les vendit en 21 nouvelles tenures aux laboureurs des environs
comme au temps ancien du Moyen Âge (51), alors que d’autres seigneurs,
meilleurs gestionnaires, auraient constitué une métairie de meilleur rapport.
Nous
ne pouvons pas prouver que c’est Jules de Belleville qui a supprimé à son
profit la moitié des droits de terrage au 1/6 des récoltes perçus par le prieur
de la paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie depuis probablement les débuts de la
paroisse vers le 13e siècle. Ces droits concernaient à peu près la
moitié des terroirs de la paroisse, l’autre moitié subissant le prélèvement de
la grosse dîme ecclésiastique ou des grosses rentes féodales fixes en céréales.
Nous en faisons le constat dans le dernier aveu de la seigneurie du Coin au
baron des Essarts en 1550. Et en 1605, la part du prieuré dans le terrage a
disparu. Le seigneur de Languiller prend tout. Or Jules de Belleville a régné
sur les redevances de Saint-André entre 1561 et 1582, et apparaît comme
le probable auteur de cette confiscation. Peut-être l’a-t-il compensée en concédant le fief du prieuré près des
Gâts au prieur, dont le défrichement a pu être aussi tardif que ses voisins des
Noues et des Landes du Pin. C’est une hypothèse en l’absence de documentation
sur l’origine de ce fief, qui rapportait au prieur de Saint-André 112 boisseaux
de seigle par an.
On
ne lui connaît pas d’enfant avec Jeanne du Bouchet, vivante encore en 1576, comme
avec sa seconde épouse Anne Goulard, dame de Billy (52). Il est mort en 1582 (53).
Charles de Belleville (1540-1583)
Il
était fils du frère aîné de Jules de Belleville, Claude de Belleville
ci-dessus. En 1564 ce dernier rendit l’aveu à Thouars pour Chantonnay et
Puybelliard (54). Cette succession pour Languiller appliquait la règle du
retour ou viage, où les biens revenaient aux descendants de l’aîné après avoir
été possédés par les puînés de ce dernier. Jules de Belleville avait encore
deux sœurs, Renée et Anne. Renée, décédée en 1567, épousa en 1553 Raymond II
Eyquem, seigneur de Bazaguet (parent du célèbre écrivain philosophe Montaigne).
Anne fut mariée en 1558 à Louis de Montbron, seigneur de Moins, Narsac et Alles.
Ils eurent une fille, Suzanne. Et puis les partages de biens dans la famille
ont apparemment fluctué au fil du temps comme nous l’avons déjà vu.
Charles
de Belleville épousa Marie Claude de Rochechouart-Barbazan, co-baronne de
Saint-Amand avec sa sœur Charlotte. Elle était la fille de Charles de
Rochechouart (1486-1549), baron de Saint-Amand, de Faudoas et de Montagut, et
de sa troisième femme, Françoise de Maricourt (55). Marie Claude de
Rochechouart se remaria le 11 mars 1571 avec Léonor de Chabot, baron de Jarnac.
Charles
de Belleville fut chevalier de Saint Louis, capitaine de 50 hommes d’armes, et
seigneur de Belleville, Chantonnay, Sigournais, Beaulieu, Sainte-Flaive, La
Roche-sur-Yon, etc. Il était lieutenant général en Saintonge, ville et gouvernement de La Rochelle et
pays d'Aunis (56).
Claude de Belleville (1560-1587)Il était le fils de Philippe de Belleville et de Marguerite de Durfort-Duras, et neveu de Charles de Belleville auquel il a succédé brièvement dans une partie des seigneuries de Languiller. Il reçut l’aveu de la Bultière (Chavagnes) du 3 novembre 1576 (57). Ce fief était mouvant du Coin Foucaud, à lui échu probablement après la mort de son père. Il est mort à l’âge de 27 ans à la bataille de Coutras.
Marguerite de Belleville (?-1599)
Cette
Marguerite de Belleville est la fille de Charles de Belleville et de Marie
Claude de Rochechouart-Barbazan. Elle hérita de Languiller à la mort de son
père, mais pas de tout, à cause du douaire de la veuve de Jules de Belleville,
Anne Goulard (58).
Elle
fut placée sous la tutelle de son beau-père, Léonor Chabot. C’est à ce dernier
qu’est rendue une déclaration roturière du 7 juin 1595 de Maurice Rabereul pour
un moulin à vent de la Boutinière (Saint-André). Il est écrit en effet : «
Sachent tous que de vous haut et puissant messire Léonor Chabot de Saint-Gelais
chevalier seigneur de Jarnac, au nom et comme tuteur ordonné par écrit de la
personne et biens de demoiselle Marguerite de Belleville, comtesse de Cosnac,
Belleville, Languiller, et fief des Bouchauds, et à cause de votre dite
seigneurie des Bouchauds » (59). Léonor de Chabot était le fils aîné de
Guy de Chabot baron de Jarnac et de Saint-Gelais, l’auteur du fameux coup de
Jarnac du 10 juillet 1547. Certains généalogistes font de Léonor Chabot l’époux
de Marguerite de Durfort-Duras, veuve de Philippe de Belleville, un oncle de
Marguerite de Belleville.
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Charles
de Lorraine (1554-1611)
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Celle-ci
épousa peu après 1595 N. de Brancas marquis de Villars selon certains
généalogistes, mais l’information est douteuse. Il est confondu avec Emmanuel
des Prez dit « de Savoie », marquis de Villars. Or ce dernier est
celui indiqué par G. de Raignac comme le mari de Marguerite de Belleville (60).
Et on dispose d’un aveu vidimé rendu par Charles Bruneau, seigneur de la
Rabatelière à « Emmanuel de Savoie marquis de Villars vicomte de Châtillon,
baron de Pressigny, Gardois, Bellesaine, seigneur du Four Beaulieu,
Sainte-Flaive, Ferandière » en date du 20 juin 1615 (61). Cette
énumération de titres correspond au mari de Marguerite de Belleville, et désigne avec certitude Emmanuel
Philibert des Prez, marquis de Villars et cohéritier de Pressigny. Il est le
fils d’Henriette de Savoie-Villars, qui, veuve de Melchior des Prez épousé
après 1558, se remariera en 1576 avec Charles de Lorraine, duc de Mayenne.
Henriette de Savoie-Villars (1541-1611) était la fille d’Honorat de
Savoie-Villars (1511-1580) et de Jeanne de Foix. Honorat de Savoie-Villars
avait hérité des comtés de Villars en Bresse, de Tende en Italie, et de Pressigny
en Indre-et-Loire, nommé maréchal en 1570. Lui-même était fils de René de
Savoie (1470-1525), bâtard et demi-frère de Louise de Savoie, mère de François
Ier, et d’Anne de Lascaris (1487-1554). René de Savoie avait acquis Pressigny
au début du 16e siècle.
Emmanuel Philibert des Prez combattit aux côtés de
son beau-père, un des chefs des ligueurs catholiques. Il fut tué au siège de
Montauban en 1621, et s’était remarié avec Éléonore Thomassin, dont il n’eut
pas d’enfant. Que le nouveau seigneur de Languiller soit du camp catholique
n’aurait certainement pas plu au grand-oncle Jules de Belleville.
Marguerite
de Belleville était morte sans postérité vers 1599. Le 5 octobre 1598 Suzanne de Montbron, dame de
Belleville et de Languiller, veuve de Jacques Gombaud chevalier de
l’ordre du roi, gouverneur et lieutenant pour sa majesté en Saintonge, seigneur
de la Gombaudière, et principale héritière immobilière de Marguerite de
Belleville (sa cousine), fit sa foi et hommage aux Essarts (61). Suzanne de Montbron était
la fille d’Anne de Belleville et petite-fille de Jean IV de Belleville et de Jacquette
de Sainte-Flaive. On est peu informé sur les successions dans la famille des
Belleville à cette date. On sait que le
marquis de Villars vendit Languiller avec ses seigneuries annexes en juin
1604 à Marie du Fou, veuve de Charles Eschallard, une bonne protestante (62).
(1) Notes provisoires de B. Grimoüard, Les premiers seigneurs de l’Aublonnière, Archives de Vendée, G. de
Raignac, « Généalogies vendéennes des
familles », de Sainte-Flaive : 8 J 49.
(2) Aveu du 16-4-1597 des Essarts à Thouars, Archives nationales, chartrier de Thouars : 1 AP/1135.
(3)
Archives de Vendée, G. de Raignac, Généalogies vendéennes des familles, de Sainte-Flaive : 8 J 29.
(4) Ibidem, p. 6.
(5) Aveu
de Languiller et autres fiefs aux Essarts le 2 juillet 1605, page 72 et s.
Archives de Vendée, Travaux de G. de Raignac : 8 J 101. Et note no 8 sur
Languiller à Chauché, Amblard de Guerry : classeur CH 3.
(6) Archives de Vendée, G.
de Raignac, « Généalogies vendéennes des familles », de Sainte-Flaive : 8 J 49.
(7) E. de Monbail,
Notes et croquis sur la Vendée, Laffitte Reprints, réimpression en 1978
de l’édition de 1843, page 44.
(8) Joël Bibonne, Histoire
de la famille de Vivonne, tome 1, A.C.V.B., 2018, page 359.
(9) Note no 4 sur Languiller à Chauché, Archives d'Amblard de Guerry : CH 3.
(10)
Ibidem, note no 6.
(11) Ibidem, note no 8.
(12)
Note no 9 sur le Coin et note no 2 sur les Bruères à Saint-André-Goule-d’Oie, Archives d'Amblard de Guerry : S-A 1.
(13) Note no 23 sur
Languiller à Chauché, Archives d’Amblard de Guerry : CH 3.
(14) Note no 5 sur le Coin à
Saint-André-Goule-d’Oie, Archives d’Amblard de Guerry :
S-A 1.
(15) Notes
no 9 et 15 sur le Coin à Saint-André-Goule-d’Oie, Archives d’Amblard de
Guerry : S-A 1.
(16) Notes
no 15 et 16 sur Languiller à Chauché, Archives d’Amblard de
Guerry : CH 3. Et Archives de la Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/A 12-5, mémoire
vers 1680 disant que Languiller est seigneur chemier des Bouchauds.
(18)
Note no 10 sur Languiller à Chauché, Archives d’Amblard de
Guerry : CH 3.
(19)
Idem (17).
(20)
Archives de Vendée, chartrier de la Roche-Guillaume, famille de
Vaugiraud : 22 J 1, état des titres concernant la maison de Vaugiraud,
titres de Jean et Jacques de Vaugiraud.
(21) Note
no 17 sur Languiller à Chauché, Archives d’Amblard de Guerry : CH 3.
(22) Idem (17).
(23) Foi et hommage du 12-4-1519 d’André Landais au Coin
Foucaud pour la Boninière, Archives de la Vendée, chartrier de la
Rabatelière : 150 J/G 18.
(25) Abbé
Aillery, Chroniques paroissiales, Les Lucs-sur-Boulogne, Tome
7, 1908. Archives de Vendée, revues scientifiques, 4 num
503 108 : vues 1 et 56.
(26) Gourraud, Chavagnes, Archives de Vendée, bibliothèque numérisée, annuaire de
la société d’émulation de la Vendée (1876) vue 64.
(27) P. Guérin, Archives
historiques du Poitou, 38, p. 395-400, publié par :
corpus.enc.sorbonne.fr/actesroyauxdupoitou/tome11/152, Actes royaux du Poitou, T. 11 (1465-1474). Et Gourraud,
Chavagnes, Archives de Vendée,
bibliothèque numérisée, annuaire de la société d’émulation de la Vendée (1876)
vue 48 et s.
(28) Louis Brochet, Le canton de Chantonnay à travers l'histoire, Le Livre d'histoire, 2007, page 3.
(29) Anselme
de Sainte-Marie, Histoire généalogique et chronologique de la
Maison Royale de France, des ..., 3e
édition, tome 2, 1726, page 453.
(30)
Aveu du 1-7-1528 de Jeanne Dorin à Languiller pour la Robinerie, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/C
41.
(31)
Les fiefs de la vicomté de Thouars d’après l’inventaire inédit de Jean-Frédéric
Poisson en 1753, Henri Clouzot, Niort, 1893, Archives de Vendée : BIB 840.
(32) Charles du Moulin, Le
grand coutumier général (1576), Tome 2. Ou Bourdot de Richebourg, Nouveau coutumier général du Poitou
(1724), page 820.
(33) Aveu du 24-6-1542 de la
Benetières et autres (fief Jarnigaud), Archives de Vendée, chartrier de la
Rabatelière : 150 J/C 89.
(34) Mémoire
du 20-1-1683 de P. Chitton au parlement de Paris, Archives
de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G 49.
(35) S. Goyard-Fabre, La Boétie, Discours de la
servitude volontaire, GF Flammarion, 1983, page 13.
(36) Dictionnaire historique et généalogique des
familles du Poitou par H. Beauchet-Filleau et Paul Beauchet-Filleau, Tome 2,
page 645.
(37) Aveu du 20-12-1561 de Simon Metaireau à Languiller pour
le fief Toillet, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G
42.
(38) Donation du 13-10-1560 du
droit de retrait par Jules de Belleville à G. Chasteigner concernant la
Boutinière et autres, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière :
150 J/G 40.
(39) Abonnement du 25-6-1567 des droits de rachat du fief de
la Blaire, tenu sous l’hommage de Languiller, au profit de Louis Chauvière,
sieur de Beaupuy, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150
J/A 12-7.
(40) Transaction de C. de Chastillon
avec J. de Belleville et A. de Cossé du 22-5-1556, H. Filleau, Dictionnaire historique et généalogique des
familles de l’ancien Poitou, 1846, T. 1, page 625.
(41)
Requête du 7-2-1697 de Marie Gazeau au tribunal de Fontenay concernant le droit
de fief du Pin, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G
14.
(42) Donation du 13-10-1560 du droit de
retrait par Jules de Belleville à G. Chasteigner concernant la Boutinière et
autres, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G 40.
(43) Contrat d’acensement du 3-9-1565
de la Lande de Pierre Blanche par Jules de Belleville à Loys Masson,
Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/A 11.
(44) L'Histoire de France enrichie des plus notables occurrences ..., parn Lancelot Voisin sieur de La Popelinière, J. et Piguerre Le Frère de Laval (Paul-Émile), Miles Paul Piguerre - 1581 - Volume 2, Livre 32e, page 121 (scan Google : Bibliothèque nationale d'Autriche).
(45)
La Vendée au temps des guerres de religion, éditée par M. N.
Baudouin-Matuszek, Édition du CVRH, 2013, page 247.
(46) Lettre envoyée par
Languiller à Lord
Burghley du 22 octobre 1572, reproduite dans le Bulletin de la
Société de l'Histoire du Protestantisme Français (1852-1865), vol. 3,
n ° 3/4 (1854, juillet et août), pages 143-145.
(47) Idem (44).
(48) Idem (45) page 354.
(49) De Corbier et Rambeaud, Lancelot Voisin sieur de la
Popelinière capitaine huguenot, diplomate, corsaire et historien
(1541-1608), Les Indes Savantes, 2022, page 190.
(50) Michel Pernot, Henri III, le roi décrié, Le Livre de Poche et de Fallois, 2013, page 374.
(51) Aveu du Coin Foucaud et du Vignault du 2-7-1605 par
Languiller aux Essarts – deuxième copie d’un aveu de 1550, Archives de Vendée,
chartrier de la Rabatelière : 150 J/G 61. Et ibidem : 150 J/G 11,
déclaration noble du 13-7-1656 de Mathurin et Lucas Paquereau à Languiller pour
les Landes de l’étang du Pin.
(52)
Note 26 et 29 sur Languiller à Chauché, Archives d’Amblard de
Guerry : CH 3.(52) Ibidem (48).
(53) Idem (49).
(54) Idem (31).
(55) Les mémoires de
messire Michel de Castelnau seigneur de Mauvissière,, 1731, Édité
par Forgotten
Books en 2019, T 3, page 235. Et Société des archives historiques de Saintonge et Aunis, Saintes - 1913 - Volume 33, page 240.
(56) Main levée du 7-5-1602 par Anne Goulard pour la
Bergeonnière, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G
114.
(57) Assises de Languiller en 1576, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/M 43, pages 25 à 27.
(58) Déclaration roturière du 7-6-1595 de Maurice Rabereul
pour un moulin à vent de la Boutinière, Archives de Vendée, chartrier de la
Rabatelière : 150 J/G 58.
(59) G. de Raignac, De
châteaux en logis, itinéraires des familles de la Vendée, Bonnefonds, 1990, T
2, page 110.
(60) Vidimus des titres de propriété du seigneur de la
Rabatelière fait en 1664, Archives de Vendée, chartrier de la
Rabatelière : 150 J/G 49, page 88.
(61)
Note 28 sur Languiller à Chauché, Archives d’Amblard de
Guerry : CH 3.
(62) Mémoire disant que Languiller est chemier des
Bouchauds, Archives de la Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/A
12-5.
Emmanuel
François, tous droits réservés.
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