En quittant le
village du Coin, en direction du bourg de Saint-André-Goule-d’Oie, la route traverse
un plateau, où il y a encore peu de temps des haies entouraient les champs et
les prés, formant un paysage typique de bocage. Puis le remembrement des
parcelles s’est occupé à faire disparaître la plupart des haies, oubliant ce
que la terre cultivée doit aux arbres. Néanmoins, au milieu de cette nudité
nouvelle du paysage, la ligne d’horizon parait rapprochée. Les arbres ont
disparu, mais on garde l’impression d’un espace à la mesure de l’homme. Le ciel y paraît plus présent, avec l’infinie
diversité de ses formes, de ses couleurs et de sa lumière.
Un fief disparu : les Petites Mancellières
Jusqu’à la Jaumarière, la chaussée
aurait pu suive un tracé rectiligne, mais elle a gardé les légères courbes
héritées de l’ancien chemin de Saint-Georges à Saint-André-Goule-d’Oie, tracées dès
les premiers défrichements. Et encore beaucoup de détours et
sinuosités ont été supprimés vers 1890 en construisant la route actuelle (1).
Cinq cent mètres après les dernières maisons du
Coin, une petite route sur la droite conduit au village de la Mancellière en
quelques centaines de mètres. On l’emprunte juste après les maisons qui appartenaient
autrefois au village aujourd’hui disparu, appelé le Puy Asselin. Un grand
étang, quelques maisons aux façades blanches, de vastes bâtiments
d’exploitation agricole, certains dédiés à l’élevage « hors sols »
comme on dit près des usines Arrivé, la Mancellière ressemble aux villages des
environs. Et pourtant s’élevait en ces lieux autrefois un manoir, ayant donné son
nom à une seigneurie.
En continuant la route vers Saint-André, se trouvaient sur son côté droit les habitations des Petites
Mancellières, dans un virage à droite où débouche un chemin venant de la
Mancellière. Plus rien ne subsiste, et même le premier cadastre de 1838 ignore le lieu.
Au nord, ce fief était bordé des landes du Peux. D’ailleurs, avec les bois, les landes communes occupaient la partie la plus importante de ce plateau aujourd’hui entièrement
voué à l’agriculture. Dans le texte le plus ancien connu à son sujet, un aveu
de 1514, les Petites Mancellières comprenaient 2,5 journaux de pré (1,5 ha), 8
journaux de vigne (près de 4 ha), et 5 à 6 septrées (10 à 12 ha) de terres
cultivables (2).
Le propriétaire des Petites
Mancellières était alors Christophe Bruneau, seigneur de la Rabatelière (aveu en 1545 à Launay). Fils
de Miles, Christophe Bruneau se maria avec Jeanne de la Boucherie. Leur fils
aîné, Jacques probablement, continua la lignée des seigneurs de la Rabatelière, et leur fils
puîné fonda la branche des Bruneau de la Giroulière (Rabatelière). La branche cadette se diversifia en plusieurs
rameaux : Bruneau de la Foy, Bruneau du Plessis, Bruneau de Beaulieu, etc. (3)
Les Petites
Mancellières était un fief noble tenu du seigneur de la Mancellière sous foi et
hommage plein et à droit de rachat. Le devoir dû par le vassal était de treize
deniers payables à la fête de la Chandeleur. Et le seigneur de la Mancellière
prélevait 31 boisseaux de seigle, «
rendables
à mon dit hôtel de la Mancellière ».
En 1639, il avait déjà vendu les
droits seigneuriaux prélevés sur ce petit fief. C’était alors un bourgeois
habitant la Chapelle de Chauché qui les possédait, un nommé François Augereau
(4). En 1679 les terres formaient une
borderie louée à Jacques Roger, distincte de celle de la Mancellière (5). En
1700, les bâtiments ont disparu, n’ayant pas fait l’objet de visites des lieux
comme l’ont été les autres borderies et métairies dépendant du château de la
Rabatelière.
Les premiers seigneurs de la Mancellière et leurs suzerains
Le Dr Mignen, chercheur, a relevé
qu’en 1440 et 1455 on trouve Jean et Philippe Prevost seigneurs de la Mancellière
(6). L’historien Amblard de Guerry a noté une Catherine de Lavau dame de la
Mancellière en 1471, et en 1479 un Philippe Prevost,
écuyer seigneur de la Mancellière. Celui-ci acquit la Brenenière
(Chavagnes-en-Paillers) le 8 mai 1483. En 1487 on fit un
partage dans la famille, dans lequel la Mancellière et la Frissonnière
(Essarts), provenant tous deux des Amauvin, échurent à Jean Prevost, ainsi que
les Boulligneaux (Saint-Martin-des-Noyers) et la Brenenière. Une « Prevoste »
avait épousé un Amauvin (on féminisait les patronymes à cette époque) (7). Depuis trois siècles environ, le nom de famille se transmettait de père
en fils, et prenant l’identité de leur père ou mari, celui des filles se
féminise alors tout naturellement. Ce nom de famille provenait souvent d’un
sobriquet, un nom de métier ou de lieu (7). Louis
Prevost, écuyer seigneur de la Haye (Thiré), fut élu de Poitiers en 1491, et
avait épousé en 1479 Aliénor Coutaud par qui il recevra la Chauvelière et
Salidieu. Au partage de 1487 il eut la Haie Bottrerau (Thiré) et la Vau (8). On sait par ailleurs que la Roche Mauvin et la Mancellière
relevaient tous deux des Bouchauds et il apparaît ainsi que ces deux fiefs
voisins de Saint-André-Goule-d’Oie ont appartenu à la fin du Moyen Âge à la
même famille Amauvin, à laquelle succéda par mariage
les Prevost, puis les Lingier plus tard.
En 1491 Guillaume des Guillers
sert pour Jean Prevost à la montre de cette même année, année où ce dernier fit
un échange de terres situées près de la Brenennière avec Guillaume Rabereoul,
charpentier en ce village (9). En 1489, 1499 et 1500 Jean Prevost était
seigneur de la Mancellière et la Brenenière (10. La fille de Jean Prevost,
Marguerite Prevost, épousa Jean Lingier, seigneur de Mermande (Saint-Christophe-du-Ligneron),
lui apportant en dot la Mancellière et certains droits à la Brenenière (11). Celui-ci
se remaria en 1489 avec Jeanne Jau (12).
Le fils de Jean, François Lingier,
épousa Jeanne Raclet, qui était veuve en 1514 (13). Ensuite on voit un René
Linger, probablement fils de François, donnant pouvoir en 1541 à Pierre
Trottin, pour offrir deux fois et hommages aux Assises de Languiller, l’une pour
la Mancellière et l’autre pour le Plessis-le-Tiers (14). Les papiers comportent
deux erreurs : la seigneurie suzeraine n’était pas le Coin comme indiqué,
mais les Bouchauds, et le Plessis-le-Tiers était une terre censive tenue par
déclaration roturière.
En 1543 1544, les Assises de
Languiller poursuivent François Lingier, probablement fils de René, pour faire
ses fois et hommages, à cause du nouveau suzerain à Languiller, Charles de
Coucys. François Lingier viendra en personne aux Assises de Languiller en 1545 offrir
ses deux fois et hommages, à cause des Bouchauds pour le manoir de la
Mancellière, et à cause du Coin (sic) pour le Plessis-le-Tiers (15). Il a aussi
possédé un temps au début du 16e le droit de fief de la Bourolière
et aussi la moitié des droits de terrages et de dîmes sur la Faubretière
(Chauché), tenues du seigneur de la Barette, selon un aveu de 1541 (16). Le
fief de la Bourolière appartenait déjà aux Prevost en 1486, qui en rendaient
aveu au seigneur de la Barette (Essarts), Julien de Plouer. Ils percevaient le
terrage et le cens, mais la rente de 2 septiers de seigle était partagée entre eux
et les héritiers de Pierre Amauvin (17). François Lingier, avait épousé par contrat du 4 juillet 1535 Loyse
de Rorthais, fille de Jean de Rorthais, écuyer seigneur de la Durbelière, et de
Jeanne Beline. En 1539 il donna le dénombrement de Mermande (18).
En 1571, comparaît en personne
aux Assises de Languiller, René Lingier, seigneur de Mermande et de la
Mancellière, pour offrir la foi et hommage pour la Mancellière. Il est acté qu’il
alors payé la moitié du droit de rachat dû après le décès de son père François
(19). En 1606 il sera poursuivi pour « fournissement » d’aveu. Enfin, les
redevances sur les tènements du Coin et du Peux ont été achetées à la fin du 16e
siècle de Jules de Belleville, seigneur de Languiller, par le seigneur de la
Mancellière (20). Nous n’avons pas d’informations sur cette acquisition.
La famille adopta le
protestantisme, une partie de ses biens furent alors confisqués, puis elle
revint au catholicisme (21). Un Gilles Lingier, marié à Jeanne du Bois, est
seigneur de la Mancellière en 1586 (22). À Chavagnes est baptisé Charles, fils de Gilles Lingier écuyer sieur de la
Mancellière et de Jeanne du Bois, le 16 mai 1606 (vue 49). En 1607, c’est René
Lingier qui rendit un même aveu, à la fois pour la Mancellière, le
Plessis-le-Tiers, le Coin et le Peux (23). En 1614 Il tenait de Guischard, seigneur de la Guichardière
(Rabatelière), par foi et hommage, « 6
septerées de terres labourables et gâtes et 8 journaux de pré faisant partie de
la métairie de Beauregard au tènement de la Maisonneuve », et le
village et tènement de la Bordinière (24). Puis en 1622, Gilles Lingier
rend ses fois et hommages pour la Mancellière et le Plessis-le-Tiers, aux Assises
de Languiller. Il demeure à Nantes et de fait représenter par Moïse
Arnaudeau, greffier de la châtellenie de Saint-Fulgent, déclarant être l’héritier
bénéficiaire de feu René Lingier (25).
Déjà, le 1e mai 1595, Pierre Laheu, marchand, demeurait en l’hôtel
noble de la Mancellière, comme on le relève dans un achat de bois futaie à
Gralas (26). En 1597 il était est fermier des seigneuries de la Rabatelière et
des Robretières à Chavagnes (27) et en 1599 on le voit fondé de pouvoir de Renée
de la Mothe, veuve de Charles Bruneau Ier du nom, seigneur de la Rabatelière. Il
acheta en 1617 les droits seigneuriaux
sur les tènements et villages du Coin Foucaud, Puy Foucaud et Puy
Asselin (28). En 1619 Charles Bruneau, seigneur de la Rabatelière, avait acheté
une partie des terres de la Mancellière (29). Il acheta le reste entre 1531 et
1653 à François Linger ou ses héritiers (30).
Le seigneur suzerain de la
Mancellière, dont dépendait aussi le village voisin du Plessis-le-Tiers, était le
seigneur des Bouchauds (Essarts). La lignée de Jehan des Bouchauds était
éteinte, mais sa seigneurie était devenue la propriété du seigneur de
Languiller en 1437. Celui-ci possédait aussi la seigneurie du Coin Foucaud (Saint-André),
elle-même survivant aussi comme fonds seigneurial, avec ses prérogatives et ses
revenus. Dans l’aveu de 1514, le seigneur de Languiller est Jean de Belleville,
à cause de sa femme, Jacquette de Sainte-Flaive, fille de Jacob de Sainte-Flaive
seigneur de Languiller. Elle avait épousé en 1506 Jean IV de Harpedanne de
Belleville. Celui-ci était alors seigneur de Montaigu et de Belleville, et son
épouse lui avait apporté dans sa dot Languiller, Sigournais, les Bouchauds, le Coin
Foucaud, etc.
La seigneurie des Bouchauds était
partagée par moitié entre le seigneur de Languiller et le baron des Essarts, ce
dernier en étant en même temps le suzerain. Ils s’en partageaient ainsi les
revenus (Voir
notre article publié en avril 2014 :
La seigneurie des Bouchauds aux Essarts.
Enfin la seigneurie de Languiller
fut vendue en 1604 par Emmanuel des Prez, veuf de Marguerite de Belleville, à Marie du Fou, veuve de
Charles Eschallard, avec ses fiefs annexes, en particulier les Bouchauds et le
Coin Foucaud.
Dans ce 16
e siècle
mouvementé de la Renaissance, des guerres d’Italie et des guerres de religions,
on constate aussi la disparition du monde politique du Moyen Âge sur ce plateau de
Saint-André-Goule-d’Oie encore couvert de nombreuses landes, entre les
ruisseaux du Vendrenneau et de la Petite Maine. Les seigneuries des Bouchauds
et du Coin Foucaud, ne survivent qu’au titre du droit de propriété de leurs
fonds, avec leurs liens vassaliques en cascades. Ceux-ci sont incarnés par les
bourgeois locaux chargés de les gérer, notaires et fermiers. Ces derniers
prenant les droits seigneuriaux à ferme, comme d’autres de leurs collègues prenaient
à ferme les collectes d’impôts royaux. Nous savons que dès cette époque du 16
e
siècle le château du Coin était en ruines. Qu’en était-il à la
Mancellière ?
Le manoir de la Mancellière et ses habitants
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La Mancellière en 1961
(photo abbé Boisson)
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Dans son livre publié en 1906, l’abbé Charpentier écrit qu’à la Mancellière « était une petite gentilhommière dépendant de la Rabatelière. Le fermier en 1793 était Jean Allain. Il y donna asile à deux prêtres et la ferme fut incendiée. » (31). On doute de cet incendie, au vu du procès-verbal du 21 nivôse an 5 (10-1-1797) des experts nommés à l’estimation des biens à partager entre la République et Thérèse Montaudouin. On ne peut pas les soupçonner de partialité sur ce point, ayant plutôt tendance à estimer au plus bas les valeurs des biens. Dans d’autres métairies ils ont noté les incendies, mais pas à la Mancellière, indiquant que les bâtiments étaient « en passable état ». Ils inscrivent la superficie donnée par Jean Allain : 130 boisselées environ (près de 16 ha), estimant son revenu annuel à 250 F (32).
Jean Allain survécut à la guerre de Vendée car il est cité dans un document de 1808 comme possédant aux Landes du Pin,
près de la Brossière, le pré et champ des Noues, d’une surface de 3 boisselées
et 17 gaulées (33).
L’hôtel ou hébergement, comme on
écrivait sur les parchemins, a été qualifié de manoir au 17
e siècle.
Ce devait être une maison ordinaire pour notre regard d’aujourd’hui, à deux
niveaux.
Mais pour l’époque c’était une maison plus importante
que les autres, ne méritant pas toutefois d’être qualifiée de château, lequel
comportait un système de défense (donjon, douves). Les murs de l’étage étaient en
pierres, au lieu du mélange habituel de terre détrempée et de chaume appelé bousillage.
Nous avons découvert un devis de réparation des
bâtiments daté du 18 août 1700, qui permet de préciser une description des
lieux (34). D’abord le manoir était entouré d’une muraille avec un grand et un
petit portail, par où on pénétrait dans une cour donnant accès aux bâtiments. Le
manoir comportait un four pour cuire le pain et un cellier. Sa couverture était
en tuiles. Au-dessus de ce cellier se trouvait un grenier. Il jouxtait une
pièce où le métayer habitait en 1700. À côté du bâtiment d’habitation il y
avait une grange, une petite écurie et une "galerie" (où on rangeait les outils de l’exploitation). Un « pignon », nom donné probablement à un pigeonnier, complète ces
bâtiments.
Le devis
de réparation à faire en 1700 se monte à 800 livres, somme très importante,
comprenant en fournitures de matériaux 5 milliers de tuiles, 6 milliers de
lattes, 10 milliers de clous, 3 tonneaux de chaux. Les murs d’enceinte tombent
en ruine, des couvertures sont parfois tombées, le four à cuire le pain est à
refaire, un grenier est à reconstruire, 5 portes sont à remplacer, etc. On ne
sait pas si les travaux de réparations ont été réalisés avant 1738. À cette
date on trouve dans les dépenses du châtelain, une livraison de 4 tonneaux de
chaux provenant de la tuilerie de la Vrignonnière (près de Languiller) pour
refaire la cheminée de la Mancellière. On a fait aussi venir 500 tuiles et des
carreaux pour le four, de la tuilerie de la Roussière (Saint-Fulgent). Cette
même année on voit aussi que des travaux ont été réalisés à la Porcelière et à
la Roche Mauvin. À cette époque le château lui-même de la Rabatelière bénéficie
d’importants travaux de réparations lui aussi, de construction et de comblement
de fossés, le tout à l’initiative de René Montaudouin qui a succédé à son père
mort en 1731 (35).
Quand l’abbé Boisson visite les
lieux le 12 mai 1961, rencontrant monsieur Allain, il note que « les traces de la gentilhommière sont encore
visibles et curieuses. D’abord dans le voisinage immédiat il reste de nombreux
vestiges de vieux murs autour des champs. On signalait autrefois, disaient les
anciens, des douves qui auraient entouré, protégé le château. Quand on a
réparé, restauré la partie de la maison appelée gentilhommière, on a trouvé de
nombreuses traces d’incendie, des pierres même profondément calcinées, et on a sorti des tombereaux de pierres taillées (granit) dont
quelques-unes très belles, ornées de rosaces, et une marquée de lettres, une
vaste cheminée » (36).
Au milieu du 17e siècle, ce
manoir était habité par le régisseur. de la Rabatelière Il s’appelait Louis
Penisson en 1662, Louis de Mersand en 1677
et Gabriel de Bucq en 1681 (37). De plus une «
grande chambre haute » était
réservée lors de ses visites au fondé de pouvoir des propriétaires, avocat à
Nantes, un nommé Feruchard, et aussi au seigneur de la Rabatelière, seulement
«
en passant », habitant
alors à Paris le plus souvent, quand il ne participait pas aux guerres du roi
de France (38). Pour le propriétaire, c’était plus une question de principe
qu’une réalité, son château de la Rabatelière étant situé à 2,5 kms. Quoique
nous ayons un document où il est indiqué le séjour en 1676 de Catherine
Charlotte Bruneau, fille de Charles Bruneau et de Marie de La Baume Le Blanc,
sa seconde épouse. Elle s’était mariée cette année-là, et peut-être était-elle
en train de faire découvrir le Bas-Poitou à son mari, Charles Henri de
Choiseul. Le manoir de la Mancellière aurait été au programme du voyage de
noces !
Néanmoins les fermiers exploitant
des lieux pouvaient habiter le manoir, mais dans des pièces indiquées dans un
bail en 1677 à Gabriel et Pierre Debien.
Ils se considéraient de la
Rabatelière surtout à cause de la proximité du bourg. L’abbé Boisson,
originaire de cette commune et professeur d’Histoire au petit séminaire de
Chavagnes, a noté les paroles de sa mère, parlant des habitants de la
Mancellière : «
Ils y venaient
aux offices par un chemin qui débouchait à mi pente de la côte qui monte à la
Maison-Neuve. » (39).
Les terres de la Mancellière
Les terres attenantes au manoir
se trouvaient dans l’espace limité par le chemin de Chavagnes à Saint-André, celui
du Coin à la Chapelle de Chauché, et les terres des Petites Mancellières et de
la Racinauzière.
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La Mancellière |
Dans un aveu de 1607 on énumère
les autres domaines directement dépendant du manoir de la Mancellière :
prés et terres de la Fenestre (journal de pré à deux hommes et 2 à 3 septrées
de terre, soit environ 7 ha), l’ouche du Chaigneau (1 minée de terre soit 1 ha),
le champ Frery (journal de pré à deux hommes et 5 septrées de terre et landes,
soit un peu plus de 10 ha au total), le champ du Vignaud (2,5 septrées de
terres et landes près du Vendrenneau, soit environ 5 ha). Le champ et bois des
Bruyères comprenait un pré, 3 à 4 septrées de terres labourables et un bois, «
tant de futaie » (arbres de charpente)
que de serpe » (taillis
pour le chauffage), avec droit de garenne (réservé aux lapins pour l'élevage et la chasse).
S’y ajoute le bois de la Renuère avec le même droit de garenne (2 septrées de
terre ou 4 ha), joignant un pré (3 journaux ou 1,5 ha) qui borde la Petite
Maine.
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La Maison Neuve (Rabatelière) |
Le seigneur de la Mancellière
déclarait aussi en 1514 une surface
de 8 septrées de terres (16 ha) qu’il avait acquise au siècle
précédent d’Henri d’Aubigné, seigneur de la Parnière (Brouzils) et qu’il tenait
par hommage du seigneur de la Guichardière (Chavagnes), Jean Guichard, écuyer.
Elle était située entre l’actuelle D 17, les terres de la Bordinière
(Rabatelière) et celles de la Racinauzière (Saint-André). Il ajoutait qu’il y avait
«
fait édifier en l’an mil quatre
cent quatre-vingt-dix-neuf une métairie garnie de maison, grange, four, jardin,
ruage (chemin d’accès)
et autres
choses nécessaires pour ladite maison, contenant le tout une minée de terre ou
environ (1 ha) ». M. Guilloteau signale
dans ses commentaires en bas de l’article que cette métairie est la Maison-Neuve. C’est l’information donnée par A. de Guerry dans son livre : « Chavagnes
communauté Vendéenne », page 74.
Ce fait est à souligner car nous n’avons
que peu d’informations sur la naissance des métairies dans les tènements de
Saint-André-Goule-d’Oie, faute de disposer d’ancêtres des cadastres modernes. Or nous
savons que dès cette époque il y avait des métairies un peu partout dans les
tènements des environs, notamment dépendant de la seigneurie de la Mancellière.
Il est à noter qu’elles étaient affermées à prix d’argent et non pas à partage
de fruits. Des chercheurs ont pu montrer dans d’autres régions du Poitou
proches de
Saint-André-Goule-d’Oie, qu’au sortir du Moyen Âge des seigneurs ont acquis
et regroupé des petites tenures autrefois concédées, mais morcelées et
suffisant à peine à faire vivre leurs propriétaires. Ils ont ainsi constitué
des métairies rapportant davantage que les anciens droits féodaux. Certains
d’entre eux sortaient ruinés de la guerre de cent ans, et ils devaient
s’adapter aux nouvelles conditions économiques créées notamment par la
dévalorisation de la monnaie. Des droits seigneuriaux avaient été fixés en
valeur absolue sans possibilité de les augmenter pour suivre l’inflation. D’autres
représentaient une part des récoltes, sujets à leurs variations et aux effets
dévastateurs des guerres. Les paysans ruinés, cela voulait dire aussi des
seigneurs ruinés. La transformation des corvées en redevances en argent, la
création de métairies, de nouvelles concessions d’espaces incultes, l’extension
des vignes, ont pu permettre aux plus entreprenants de ces seigneurs de mieux
s’en sortir que d’autres.
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document du chartrier de la Rabatelière
(source : Archives de la Vendée)
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Dans une période antérieure à
1550, le seigneur de la Mancellière tenait à foi et hommage le petit fief
Chevillon
(2,5 septrées de terre, soit 5 hectares environ) sur la limite entre le tènement de la
Bergeonnière et celui de la Bourolière. Il fut ensuite incorporé dans le
tènement de la Bergeonnière
continuant à dépendre ensuite directement du Coin Foucaud (40).
Le fief de vigne de la Mancellière
Nous terminons l’énumération des
domaines du seigneur de la Mancellière près de son manoir, par son fief de
vigne. Il était situé au sud des deux longs bâtiments d’élevage actuels de la
Mancellière. La vigne s’arrêtait vers l’est à mi-distance entre le chemin de
Chavagnes à Saint-André et les bâtiments de la Mancellière. À l’ouest le terrain,
appelé fief de vigne de la Mancellière, bordait le chemin de la Mancellière à
la Maison Neuve et à la Rabatelière, cité dans les confrontations de certaines
parcelles. Au sud il s’arrêtait bien avant le chemin de la Rabatelière à la
Chaunière de Saint-Fulgent, appelé autrefois de la Guichardière à Saint-Fulgent.
C’est que les ceps de vigne préfèrent la partie haute du plateau, au
sol plus sec, plus caillouteux et exposé au sud. Ils bénéficient aussi d’un bon
ensoleillement l’été, et la proximité de l’océan apporte de la douceur l’hiver.
Si ce n’étaient les ceps qu’on y plantait, ne pourrait-on pas être heureusement
surpris par la qualité des vins qu’on y pouvait produire ?
Le texte le plus ancien connu qui
fait état de la vigne de la Mancellière, est l’aveu de 1514 déjà cité, occupant une surface de 2 hectares devenue 3 hectares en 1607. Mais celle-ci vient de temps
encore plus anciens que nous n’avons pas pu situer. On sait que les vignes de
Bourgogne remontent au temps de Gaulois, mais que la plupart des vignes cultivées en France
sont venues avec les Romains (41). Dans la contrée elles devaient donc remonter
donc au plus tôt au temps gallo-romain. Ce n’était pas une vigne
comme il y en avait dans les villages pour la consommation personnelle. Le seigneur
de la Mancellière y a consacré une grande surface très tôt, profitant de la
qualité du sol, et y pratiquant les baux à complants avec plusieurs exploitants
des environs. On y voit là une initiative des seigneurs pour mieux faire valoir
leurs domaines. Dès le 16e siècle, les textes rapportent son nom de
« fief de vigne de la Mancellière »,
suivant l’usage en Bas-Poitou de donner le nom de fief à beaucoup de tenures, sans
lien bien établi avec le caractère noble ou non de la terre ainsi désignée. Au
fil des siècles on observe que le mot fief, devenu synonyme de terroir, a
disparu dans le nom des tenures, sauf pour les vignes. À l’époque moderne,
cette originalité de langage est devenue un emblème commercial pour désigner
les vins « des fiefs vendéens ». La référence à l’action de Richelieu
pour expliquer l’origine des fiefs vendéens de vigne, relève d’une action commerciale sans valeur historique
(42). Il faut y voir là probablement
l’emploi d’un terme valorisant, car faisant référence à un lieu noble.
Ailleurs, comme dans le Bordelais, chaque propriété viticole est bien devenue un
château. D’autres propriétaires dans la vigne, mais aussi la bière, ont choisi
de se référer à une abbaye, pour
profiter de leur image positive dans la qualité du travail bien fait.
Sur les terres voisines de la
Racinauzière, la vigne du Chaume, était bien plus modeste, totalisant un
hectare divisé en 25 parcelles en 1838.
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Vigne à la Mancellière (juin 2015) |
Les rangées de vigne de la
Mancellière étaient plantées dans le sens perpendiculaire au chemin de la
Mancellière à Maison Neuve, comme le sont toujours en 2015 la vingtaine de rangées
toujours cultivées au même endroit, rescapées
de la modernisation de l’agriculture locale et de la fin du règne de la cave vendéenne individuelle
(43). Les ceps ont été
renouvelés depuis, la distance entre eux a changé,
les lianes ont été attachées à des fils au lieu de
courir le sol, mais
l’ancienneté de cette culture ici se compte en de nombreux siècles. Le terrain
était séparé en deux parties par un chemin situé en son milieu dans le sens
nord-est sud-ouest. Dans la partie la plus à l’est les rangées de vignes
étaient plantées dans le même sens que ce chemin. De plus, cette partie du fief
de vigne était séparée d’est en ouest à peu près en son milieu par un chaintre
appelé le « charraud de séparation ». Un petit bosquet, appelé
giborage, existait encore en 1788 dans ce fief de vigne, près du chemin de la
Racinauzière à Saint-Fulgent.
Les nombreux propriétaires du fief de vigne de la Mancellière en 1788
Cette année-là, une déclaration
roturière de tous les teneurs de ce fief de vigne au propriétaire des lieux,
alors le seigneur de la Rabatelière, Thomas René Montaudouin, nous donne des informations
intéressantes (44). Au total on a 48 baux à complant pour cultiver en vigne 115
parcelles. Les baux regroupent parfois deux parcelles, voire plus, se joignant, signe
que des regroupements ont été opérés en même temps que des divisions. Ces plus
petites subdivisions de terrains sont appelées de trois noms différents, sans
qu’on puisse repérer une définition pour chacun d’eux. Ils semblent ici être
employés indifféremment l’un pour l’autre. Le mot le plus utilisé est la
planche, nom généralement réservé à la désignation des parcelles de jardin.
Ensuite on a le carré, puis le canton. On trouve ces mots pour désigner généralement une partie de pré ou de champ chez les notaires des
environs, comme aussi le mot : morceau. On compte au total 195 planches, carrés ou cantons de vigne composant
les 115 parcelles confrontées entre elles pour les repérer. Ces 115 parcelles serviront
de base aux 168 futures parcelles du cadastre napoléonien, publié en 1838 à Saint-André-Goule-d’Oie. En le consultant sur le site internet des Archives de la
Vendée, on pourra vérifier que la situation n’avait pas changé entre 1788 et
1838. Ces parcelles sont toutes plantées en vigne en 1788, sauf une seule
laissée à l’abandon.
La surface totale de ces 115
parcelles est de 68 boisselées 38 gaulées, soit 8 ha 32 a. La surface de la
vigne avait considérablement augmenté, passant de 2 ha en 1514 et 3 ha en
1607, à 8 hectares ensuite jusqu’à la veille de la
Révolution. Elle représentait alors en moyenne 1,42 boisselées ou 17,2 ares
pour chaque bail à complant. Mais cette moyenne est trompeuse. Les 10 plus gros
propriétaires possédaient 40 % du total de la surface, ce qui veut dire qu’on
trouve beaucoup de petits propriétaires de petites surfaces de vigne. Ainsi
voit-on un frère et un beau beau-frère en commun dans un bail pour 4 rangées de
ceps de 100 m de longs, partagées en 6 parcelles différentes, dont la plus
petite mesure 56 m d’une rangée de vigne. Mais le plus important des
propriétaires, Jacques Gilbert demeurant à la Racinauzière, possédait à lui
seul 7 boisselées et 33,5 gaulées. On comprend cette dispersion en constatant
que le mode d’acquisition de la propriété est rarement l’achat. Les successions
dominent à une écrasante majorité.
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Vigne de la Mancellière |
Nos 48 exploitants du fief de
vigne de la Mancellière habitaient pour 36 d’entre eux dans les environs, même
s’ils appartenaient à des paroisses différentes, mais nous sommes sur un lieu
frontière, proche de Chauché, la Rabatelière et Chavagnes. Sur les 21
exploitants de
Saint-André-Goule d’Oie, un seul habitait un peu loin, au Coudray.
On en trouve un à la Courpière de Saint-Fulgent, un à l’Enellière de Vendrennes et
un à la Chauvinière des Essarts.
Les enfants François représentent
bien cette dispersion. Leur grand-père, René François, originaire de la
Boninière (Saint-André), était venu s’installer à la Racinauzière. Puis leur
père, Mathurin François, s’était installé à la Boule (Rabatelière) vers 1754. C’est
probablement à la même époque qu’il s’engagea dans un bail à complant sur le
fief de vigne de la Mancellière, lui donnant la propriété des ceps de vigne. Et
en 1788, quatre de ses enfants se sont partagé cet héritage totalisant 322
gaulées (5030 m2). Il y avait l’aîné, Louis, qui était resté bordier
à la Boninière, et Jacques, métayer avec ses frères à la Télachère de
Chavagnes. Parmi ces derniers, mon aïeul Jean, décédé depuis 6 ans, n’avait pas
eu de part dans cette vigne. Deux de leurs sœurs en avait hérité en
revanche : Françoise, mariée à Pierre Mandin de la Guibonière de Chavagnes, et
Jeanne, mariée à Louis Perroteau habitant le bourg des Brouzils.
Indiquons que dans ce fief, le propriétaire
avait en plus une surface de 3 200 m
2 de vigne réservée pour
lui et cultivée par le fermier de la Mancellière. On trouve aussi parmi les
titulaires d’un bail à complant un bordier habitant sur place, Jean Allain,
pour 65 gaulées, soit 975 m de longueur de rangées de vigne. C’est lui qui est
cité par l’abbé Ferdinand Charpentier dans son livre, comme nous l’avons vu
plus haut.
Les baux à complant de la Mancellière
Dans son aveu de 1514, le
seigneur de la Mancellière indique qu’il prend le quart de la vendange à son
profit et un denier de cens par journal, payable quand les fruits « quittent le fief », c'est-à-dire
aux vendanges. La formule est la même en 1607, mais ces conditions ont changé
en 1788. Qu’est-ce à dire ? Nous avons un bail à complant daté de 1646, où
Charles Bruneau de la Rabatelière, alors propriétaire de la Mancellière, s’engage
avec son régisseur Louis Penisson pour treize planches totalisant une surface de
treize journaux de vigne (45). Il nous éclaire sur ce régime des complants en
vigueur à la Mancellière.
La concession d’un terrain à complant, appelée baillette à
complant par ailleurs, ou bail à complant, était un acte passé devant notaire, dans lequel le
propriétaire du sol affermait à cens un terrain dans des conditions
particulières, pour y cultiver une vigne. Il ne s’agissait pas d’un bail à
ferme à durée déterminée, comme pour une métairie ou un moulin, ni d’un bail à
cens à durée indéterminée. D’ailleurs ce dernier régime s’appliquait aussi à
certaines vignes, appelées « vignes à pic » pour les différencier des
« vignes à complant », et dont le régime de redevances était celui
des terres labourables. Le contrat à complant, en réalité résultant d’une volonté unilatérale
encadrée par la coutume, empruntait aux deux régimes cités. Les engagements du
preneur étaient les suivants :
-
1° cultiver ou donner à cultiver la vigne «
de toutes façons requises et nécessaires ».
La formule renvoi à une codification du travail à effectuer, décrite dans la
coutume du Poitou de 1417 (article 420). Il existait cinq
façons (travaux) obligatoires de la
vigne, avec des dates ou périodes précises : nettoyer les rigoles, tailler,
bêcher au pic en sillon, biner ou mettre à plat, sarcler pour détruire l’herbe.
Le non-respect des règles de culture pouvait faire cesser le bail. Et le
bail dure «
tant et si longtemps que ladite vigne sera en
état d’apporter fruits », si
une condition particulière le
prévoit, d’où le développement des baillettes à complants (article 420). D’ailleurs un des exploitants précise, comme
origine de son bail, que la vigne : « ayant été abandonnée il y a plus de 30 ans et dont je me suis mis en
possession, mon dit seigneur, de votre consentement ». Le bail est à
durée déterminée, dont la fin est liée à un évènement : l’abandon de la
vigne. Cela peut donc durer longtemps, et le bail donne la sécurité nécessaire
à l’exploitant pour s’engager dans une culture dont les premières années ne
rapportent rien. Les baux à ferme habituels d’une durée de six ans en moyenne,
ne donnaient pas cette garantie dans le temps.
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Serpe pour couper les raisins |
-
2° donner au propriétaire un cinquième de la
récolte des vendanges, apportée au pressoir de la Mancellière. On voit que le
seigneur a diminué son prélèvement d’un quart à un cinquième depuis 1607. Il a
apparemment favorisé les vignerons pour en augmenter le nombre et augmenter ses
revenus en conséquence. Mais la formule veut dire aussi indirectement que dans
les premières années où la jeune vigne ne donne rien, le propriétaire ne reçoit
pas de revenus.
Mais il n’est pas le seul et déjà en 1591 la
vigne de Grissay (Essarts) se complantait « à la quinte » (1/5) ou
« de onze parties 2 » (1/5,5) (46). On relève qu’en 1343 au fief de vigne de Saint-André
(dans le bourg), d’une surface de 7 hommes (journaux) de vigne, le complant était
au tiers (47).
On a trouvé
un bail à complant à la Boutarlière de 1566, où le « complanteur » ne
payait rien durant sa vie (48). La part du
propriétaire du 1/5e de la récolte était aussi pratiquée par le seigneur de
Linières à Villeneuve (Chauché) à la même époque, mais l’évêché de Luçon
prélevait 1/6e en 1766 à Sainte-Florence pour une vigne dépendant du
prieuré de l’Oiselière de Saint-Fulgent (49).
-
3° donner un cens de six deniers par an, ce qui
représentait là aussi une diminution dans le cas retenu. Autrefois ce cens,
appelé doit de soulage, aurait été du double, c'est-à-dire un denier par
journal concédé. La somme était modeste et elle était due dès l’entrée en
jouissance, le jour des vendanges. Elle représentait le droit de propriété du
sol en quelque sorte.
Et la terre, détachée de
la métairie de la Mancellière, était comme cette dernière noble et non
roturière, c’est-à-dire tenue par foi et hommage du suzerain des Bouchauds. À Grissay le droit de soulage était de 2 deniers, et à Languiller de 1 denier par journal
de vigne en 1611 (50).
On ne rencontre
pas ici un droit supplémentaire payé au seigneur pour jouir des services d’un
gardien chargé de surveiller la vigne, notamment au moment des vendanges. En revanche on rencontre ce droit pratiqué en 1606
dans une vigne près de Languiller : 6 deniers pour chaque journal de vigne
(50). Aussi au Boireau (Chauché)
il y avait une vigne en 1437 pour
laquelle le seigneur de lieu prélevait 5 sols de droit de garde (51). À Bazoges-en-Paillers,
Julien de Vaugiraud a payé un particulier 9 £ le 19 septembre 1595 pour une
année à lui garder sa vigne à la Logerie, devenue Orgerie (52)
-
4° dès qu’il n’y aura plus de vigne, la terre
reviendra au propriétaire du sol, sans indemnité.
À cette description du contrat ou
baillette à complant de 1646, on peut ajouter que le complant de vigne n’était qu’une
manière particulière de tenue roturière à côté du cens, rentes, terrages, etc.
(article 615 de la coutume du Poitou de 1417). Et lla part du seigneur était
rendable à son hôtel ou autre lieu à condition d’être située à moins d’une
demi-lieue (article 617).
Le fief de vigne lui-même était
une terre noble, payant un droit de rachat à son suzerain en 1731, à cause du
décès de son possesseur cette année-là, René Montaudouin (53). Il faut aussi ajouter qu’en
pratique la forme du contrat n’était pas toujours employée pour créer une vigne
à complant. On a trouvé une concession du seigneur de la Rabatelière le 22 mai
1724 à son métayer de la Petite Robretière (Chavagnes), par laquelle il lui « donne
pouvoir de planter en vigne environ 6 boisselées de terre ... », et fixe
son prélèvement du 1/5e et la valeur du cens annuel. Il n’en dit pas
plus puisque la coutume entrait dans les détails du régime, et il s’est passé
du notaire (54).
Nous avons rencontré un cas de
retour évité de justesse sur une vigne du seigneur de Linières en 1781
au fief du Morque Pannié, paroisse de
Chauché près de Villeneuve. Cinq planches de vigne, contenant 2 000 m
2,
étaient partagées par moitié en indivision suite à un héritage entre un jeune
garçon maréchal, François Cauneau (ouvrier chez un maréchal ferrant de Sainte-Cécile), et les mineurs Durand. Les parents du premier, habitant le bourg de Saint-André, étaient morts jeunes quand il n’avait que quatre ans. Dans cette
situation, la vigne à complant des parents fut négligée et François Cauneau
vendit sa part à un métayer de Linières en 1781, quand il atteignit l’âge de 18
ans. Dans l’acte, le notaire de Saint-Fulgent écrit que le vendeur reconnaît que
la vigne est
« en agâts (friche)
et inéluctable ruine, et que par cette
raison il craignait que le seigneur s’en fut emparé ». Et l’acquéreur,
s’engage dans l’acte à la prendre «
à
la charge de la réparer et à ses risques et périls et fortune » (55).
D’ailleurs le prix de vente est bradé à 33 livres, alors que le métayer de
Linières était bien placé pour ne pas craindre l’exercice de son droit de
retour par le propriétaire du sol, moyennant la reprise de l’exploitation.
Ce que le texte du bail à
complant de la Mancellière de 1646 ne dit pas, s’attardant sur les obligations
du preneur, concerne les obligations du bailleur, régies par la coutume. Ainsi les impôts dus sur les vignes sont à la charge du
propriétaire du sol, ainsi que la jouissance des haies qui entourent la vigne.
Le texte de 1646 indique que le
cens était payable au «
pas de
fief ». C’était un local donné par le bailleur pour entreposer le
matériel, les chevaux et les charrettes au moment des vendanges. Nous ne savons
pas où il était situé à la Mancellière, probablement près du manoir proche. L’abbé Boisson note dans sa
visite des lieux en 1961 que «
le
vin se faisait dans un pressoir public, où tout le monde allait, situé près de
la Racinauzière, dans le champ du Grand Boisson. Il y a en effet non loin de là
deux champs : le Grand et le Petit Boisson » (56).
Dans le «
terrier » de la Rabatelière (recueil
portant l'indication exacte des redevances dues par les tenanciers d'une
seigneurie) en 1651, on relève que le complant du fief de vigne de la
Mancellière rapporte 10 barriques de vin annuellement, valant 100 livres (57). On
peut comparer avec les 32 hectares de la métairie de la Porcelière, qui rapportaient
110 livres de prix de ferme par an en 1734, certes avec des redevances
seigneuriales en plus. Dans un partage de succession en
1779 entre les héritiers de la terre de la Rabatelière, puis dans un autre
partage de 1788, le complant de vigne de la Mancellière est estimé à 80 livres de revenus par an. C’est le plus gros rapport parmi les 7 complants de vigne possédés par
le seigneur de la Rabatelière, qui lui procuraient alors 183 livres de revenus
par an au total (58).
Le
cultivateur possédait ainsi la vigne, mais pas le sol, qui restait au
propriétaire bailleur. Les preneurs possédaient le droit de vendre leurs
ceps de vigne et de les transmettre par héritage comme nous l’avons vu. Lors de
la crise du phylloxéra à la fin du 19e siècle, la vigne dû être
arrachée, et certains propriétaires se mirent à réclamer l’entrée en jouissance
des terres ainsi libérées. La cour de cassation leur donna raison, faute de baux se référant au code civil. C’est que
ces baux à complant sentaient bon la féodalité et ses droits seigneuriaux. La
conception moderne du droit de propriété héritée de la Révolution, par son
caractère exclusif, n’admettait plus ce type de « fil à la patte » à
la propriété foncière, parce que d’origine seigneuriale De
nouvelles contraintes sur la propriété foncière seront créées au 20e
siècle, mais dans un autre esprit, pour apporter plus de sécurité aux exploitants de la terre contre le libre exercice du droit de propriété.
L’aveu de la Mancellière
indiquait pour terminer, le droit de son seigneur de « justice et juridiction basse avec prise et vengeance au désir de
la coutume du pays de Poitou ». Le droit de justice désignait ici le
poteau en bois ou la colonne de pierres, auquel on attachait le
condamné pour être exposé en public pour une durée déterminée. On n’est pas sûr
qu’il y fût encore au 17e siècle. La juridiction basse
concernait alors les personnes pour les contraventions susceptibles d’amendes
d’un montant inférieur à 7 sols 6 deniers, selon l’article 17 de la coutume du
Poitou. On n’était plus au Moyen Âge.
La juridiction basse concernait surtout les litiges d’ordre foncier, où le juge seigneurial tranchait dans des affaires
concernant les droits du seigneur local. Ainsi pour exiger «
l’exhibition » (communication) des
contrats d’acquisitions de biens immeubles (obligatoire), ou le paiement des
droits de cens, rentes, lods et ventes, etc. Cette justice n’était pas
obligatoire pour «
les hommes et les
sujets du seigneur bas-justicier », comme on disait à l’époque. En
Poitou on n’était pas obligé de plaider devant le juge de son seigneur, s’il y
avait une raison pour cela. Et l’appel gardait alors la définition de première
instance. Cette justice seigneuriale n’était plus à cette époque du 17
e
siècle qu’une survivance en perte de vitesse, supplantée par la justice du roi,
et à laquelle le justiciable pouvait toujours faire recours. Sauf que ses
hommes, son organisation et ses règles étaient fort critiquables.
Néanmoins, la juridiction basse fondait
le droit du bailleur propriétaire du sol de saisie des fruits des vignes à
complant (article 444 de la coutume).
Dans un partage de succession chez
les châtelains de la Rabatelière en octobre 1779, on indique que « le complant à la 5e partie du
fief de vigne noble de la Mancellière » rapporte 80 livres comme nous l'avons vu. Il était
qualifié de noble car la terre relevait du régime noble de la propriété
foncière et non pas du régime censitaire. Ces 80 livres correspondaient à
environ 5,33 barriques de vin. On en déduit que la production totale, 5 fois
plus élevée, était de 26,5 barriques de l’époque. C’est moins qu’en 1651, plus haut avec ses 100 livres
et 50 barriques au total. Ces 80 livres de revenus en 1779 sont
à rapprocher des 223 livres que rapportait annuellement la métairie elle-même
de la Mancellière. Elles valorisaient donc bien la surface foncière dédiée à la
vigne. D’ailleurs les châtelains de la Rabatelière avaient concédé des
complants de vigne dans d’autres de leurs métairies, mais de manière moins
importante. Ainsi la vigne de la Grande Prée près du bourg de la Rabatelière (1
barrique), à la Racinauzière (demi-barrique), à la Brenenière (2 barriques), à
la Benatonière (2 barriques), à la Rousselière (demi-barrique), et à la
Robretière de Chavagnes (demi-barrique). Tous ces complants étaient aussi à la
1/5e partie (59). Mais les métairies concernées
n’étaient pas majoritaires en nombre. Les vignes des autres métairies étaient
louées à part dans des baux ordinaires, comme à la Télachère de Chavagnes.
Cela
faisait des châtelains des acteurs actifs sur le marché local du vin. La production de vin en 1759,
leur
revenant en propre (les complants et la vigne du château d'environ 3 ha),
s'était montée à 29 barriques, dont 13 avaient été vendues, rapportant 182
livres. Et pour la vente, le seigneur de la Rabatelière disposait dans l’étendue
de son fief du droit de ban de vin. Cela voulait dire que pendant 40 jours il
était le seul à avoir le droit de vendre du vin. Et c’est lui qui fixait la
date de commencement de ce délai. On imagine qu’il devait se trouver des lieux
échappant à cette contrainte, mais dont notre documentation ne fait pas état.
Les cépages cultivés jusqu’au 19e
siècle sont peu connus : la Folle-Blanche, le Chenin, le muscadet, le
Gros-Plant, etc. pour les vins blancs ; le Pinot Noir, le Dégoutant, le
Balzac, etc. pour les vins rouges (60). Pour la contrée de
Saint-André-Goule-d’Oie on ne sait pas quels plants on y cultivait. Le Chauché,
cépage donnant un vin blanc et (ou) un vin rouge suivant les documentations,
était vendu en 1622 dans une auberge de Fontenay-le-Comte. On ne sait pas d’où
il provenait, et rien ne dit qu’il provenait de la paroisse de Chauché, à
quelques kilomètres du fief de vigne de la Mancellière. La qualité de ces vins
d’autrefois cultivés dans le bocage a été décriée dans les rares témoignages
conservés, comme celui de Cavoleau en 1818, qui les qualifie d’insipides et de
mauvais.
La guerre de Vendée s’invite
aussi dans l’histoire de ce fief de vigne de la Mancellière. À cause d’elle et
de ses morts, des parcelles ont été abandonnées. En 1803 la châtelaine de la
Rabatelière fit faire un procès-verbal de visite par le notaire de Chavagnes,
constatant que des planches de vigne de la Mancellière avaient été délaissées depuis
10 ans environ. 16 propriétaires de vigne ont été concernés, soit le tiers de
leur nombre en 1758, pour un nombre de parcelles représentant aussi un tiers
(61).
Le 26 décembre 1809, quinze
cultivateurs des villages alentours signent en même temps un même bail à
complant « chacun en ce qui le concerne » avec Thérèse de Martel, la
châtelaine. Ce sont d’anciennes petites planches qui sont données à bail :
36 au total pour une surface moyenne de 2/3 de journal chacune. Le texte renoue
avec ce qui se faisait avant la Révolution : le droit de complant est au
1/5e des vendanges payé chaque année en nature. Il est bien précisé que « le présent bail ne concède
que la jouissance des vignes sans en aliéner le fonds. Si l’un des preneurs
cessait de remplir ses obligations en tout ou partie pendant l’espace de 3 ans,
le bailleur rentrera de plein droit dans la jouissance des objets abandonnés,
après constat et procès-verbal fait par expert devant notaire ou juge de
paix ». Aussi « chacun
s’oblige de bien cultiver de toutes façons requises et d’usage, de la graisser (engrais) convenablement tous les 5 ans aussi suivant l’usage, de l’entretenir de plan
(sans pente), même d’en mettre (terre) où il en manque, comme aussi de ne
pouvoir vendanger que les jours qui seront indiqués, de ne passer que par les
entrées qui sont d’usage sans pouvoir traverser d’une planche sur l’autre et
sortir à d’autres pas que celui ouvert pour la sortie de la vendange, le tout à
peine de tous dépens, dommages et intérêts » (62). Enfin une remarque
désobligeante pour le notaire rédacteur de l’acte. Il indique les surfaces dans
les unités de mesure officielles en ares et centiares, en rappelant les
anciennes en journaux de vigne et gaulées. Mais les correspondances entre
anciennes et nouvelles mesures sont approximatives. Il est intéressant de noter que
le régime du bail à complant, d’origine féodale, s’est poursuivi de la même
manière après la Révolution, qui a supprimé le droit féodal, sur la base du
droit civil des contrats.
Le chemin de fer et les routes
ont permis, à partir de la 2e moitié du 19e siècle, aux vins abondants et de qualité de se vendre partout, faisant une
concurrence aux vignes des villages de la France du Nord, de l’Ouest, de l’Est
et du Centre. Cette concurrence a sélectionné les pays de vignoble et condamné
les nombreuses vignes aux cépages les plus divers, exposées aux gels tardifs et aux
maturités inachevées. Dans les replantations de
nouveaux ceps après la crise du phylloxéra à la fin du 19e siècle, les
Vendéens se sont partagés dans le choix des nouveaux plants venus d’Amérique.
Les plus nombreux se sont lancés dans des plants hybrides, de production
abondante et de mauvaise qualité, pour leurs productions personnelles. D’autres
ont choisi des plants greffés, de culture moins facile mais de production de
meilleure qualité. Ils prospèrent désormais dans les AOC des fiefs vendéens.
Les premiers ont résisté longtemps aux campagnes du gouvernement pour arracher
leurs Noah, Othello, Oberlin, Baco, 54.55, etc. Leur acidité, voire un goût
bizarre, le disputait à l’alcool lors de sa dégustation, fournissant un motif sanitaire
sérieux aux autorités pour leur disparition. En réalité les gouvernements
voulaient éliminer ces vins employés au coupage avec d’autres vins et
contribuant ainsi à une surproduction générale. Ces vins régnaient en maître
dans les caves des particuliers. Véritables institutions sociales de la
ruralité vendéenne, les caves ont été abandonnées dans la deuxième moitié du 20e
siècle avec l’évolution des mœurs et des modes de vie (63). Bien plus que les
campagnes du gouvernement, c’est ce changement qui provoqua l’abandon du célèbre Noah et autres curiosités particulières.
Le cadastre napoléonien de 1838 enregistre
la disparition de la seigneurie de la Mancellière. Sa partie nord est devenue
grosso modo la section no H 4 de la Mancellière, avec probablement une partie
de l’ancien tènement du Puy Foucaud et Puy Asselin. La Section no H 1 du fief
de la Mancellière, comprend partiellement sa partie sud, avec le fief de vigne,
incorporant en même temps la Racinauzière.
On y voit que le moulin à vent du
Peux est la propriété en 1838 des héritiers Herbreteau (Thorigny de Chavagnes).
La borderie de la Mancellière est propriété de Marie Joseph Allain.
La métairie est possédée, ainsi
que la métairie de la Racinauzière, par Charles de la Poëze, le nouveau
châtelain de la Rabatelière.
(1) Emprunt de 1300 F en 1895 pour la construction de la route no 7, Mairie de Saint-André-Goule-d’Oie, Archives de Vendée : 1 Ǿ 633.
(2) Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G 38, original de l’aveu de la Mancellière (mouvante des Bouchauds) du 26-8-1514 de Jeanne Raclet à Languiller (Jean de Belleville).
(3) Archives historiques du diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 48-2, caveau des Bruneau et héritage de Mme de Martel.
Voir aussi le
dossier de reconnaissance de la noblesse de Charlotte Legier mère de Pierre du
Plantis, chartrier du Landreau, Archives de Vendée, 32 J, vues 27/128 et s. Les
actes reproduits comportent une incohérence de dates, laissant un doute sur la
généalogie des Bruneau au 16e siècle.(4) 150 J/E
2, registre d’assises de la Rabatelière de 1637 à 1651, les Petites
Mancellières : page 154.(5) Arrêt du parlement de Paris au profit de
Chitton du 20-8-1681, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150
J/F 24.(6) Notes no 5 à 8 sur la
Mancellière à Saint-André-Goule-d’Oie, Archives d’Amblard de Guerry : S-A
2. Et notes sur la Mancellière,
Fonds Mignen paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie.
(7) Ibidem Amblard de Guerry note no 15. Sur les noms de famille, voir J. C.
Cassard, L’âge d’or capétien 1180-1328, Gallimard, Folio histoire
de France, 2021, p. 728.
(8) Idem (6)
(9) Ibidem archives d'Amblard de Guerry, notes no 10 et 11.
(10) 150 J/G 38, aveu du 7-11-1607
de la Mancellière, le Plessis-le-Tiers, le Coin et le Peux, et contrat d’échanges de terres
du 7-2-1499 entre Jean Prevost et Guillaume Turcot. Et notes sur la Mancellière, Fonds Mignen paroisse de
Saint-André-Goule-d’Oie.
(11) Ibidem archives d’Amblard de
Guerry, note no 9.
(12) G. de Raignac, généalogies
vendéennes, famille Lingier : 8 J 37-1-2.
(16) Aveu du 22-6-1541 de la Barette aux Essarts, Archives de la Vendée, transcription par Guy de Raignac des archives de la Barette : 8 J 87-1, page 12.
(17) Archives de la Vendée,
transcriptions par Guy de Raignac des archives de la Barette : 8 J 87-1,
page 56.
(18) Ibidem archives d’Amblard de
Guerry, notes no 18 à 20.
(21) Société Académique d'archéologie, sciences et arts du département de l'Oise, Beauvais, 1886, volume 13, page 312.
(22) Ibidem archives d’Amblard de
Guerry, note no 21.
(23) Idem (20).
(26) Ibidem archives d'Amblard de Guerry, note no 22.
(27) 150 J/F L supp. la
Robretière, acquêt du 6-11-1597 de la Funerie (un quart) par Renée de la Mothe.
(28) 150 J/G 62, procès
Chitton/Laheu, jugement de second défaut du 2-12-1654 contre Laheu, refusant
son titre de propriété de 1617.
(29) Ibidem archives d’Amblard de
Guerry, note no 25.
(30) 150 J/G 49, mémoire du
20-1-1683 de P. Chitton au parlement de Paris, page 4 et 5.
(32) Archives de la Vendée,
domaines nationaux : 1 Q 342, no 117, partage Montaudouin et République du
3 pluviôse an 5 (22-1-1797).
(33) Archives de la Vendée, don de
l’abbé Boisson : 84 J 14, gaulaiement du 3-2-1808 du tènement des Landes
du Pin, page 21.
(34) 150 J/A 13-1, visites en 08
et 09-1700 des réparations à faire dans les domaines de la Rabatelière.
(35) Livre des recettes et mises
pour Mme la douairière (1736-1749), Archives de Vendée, chartrier de la
Rabatelière : 150 J/K 2.
(36) Archives historiques du
diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 76-1, notes sur la
Mancellière.
(38) 150 J/G 48, bail du 26-1-1677 de la Mancellière et de la Brenenière.
(39) Idem (36).
(40) 150 J/G 61, aveu du Coin Foucaud du 2-7-1605 par Languiller aux Essarts – deuxième copie d’un aveu
de 1550.
(41) Gaston Roupnel, Histoire de la campagne française,
Taillandier, 2017, page 254.
(42) Belliard, Godard et
Camuzard, Histoire et traditions de la vigne et du vin en Vendée, Éditions du
CVRH, 2019, page 37 et 125.
(43) Ibidem, page 183 et s.
(44) 150 J/G 38, déclaration
roturière du 21-11-1788 des teneurs du fief de vigne de la Mancellière.
(45) 150
J/G 38, baillette de vigne du 10-12-1646 au fief de la Mancellière.
(46) Déclaration roturière du
5-6-1591 de plusieurs particuliers à la Barette, Archives de la Vendée,
transcriptions par Guy de Raignac des archives de la Barette : 8 J 87-1,
page 69.
(47) Aveu en 1343 de Jean de Thouars à Montaigu (roi de France) pour des domaines à Saint-André, no 389, Archives d'Amblard de Guerry : classeur d'aveux copiés aux Archives Nationales.
(48) Archives du diocèse de
Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 29-2 : la Boutarlière, bail à complant
du 12-9-1566 par Jean Gazeau à Girau Boudaud de 6 journaux de terre.
(49) Archives de Vendée, notaire de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/4, baillette de
vigne du 28-11-1766 pour l’Oiselière entre le chanoine Coutouly et Maindron.
(50) 150 J/A 12-5, déclaration
roturière du 2-6-1606 de Nicolas Bertrand à Languiller (Marie du Fou), pour
raisons de domaines proches de Languiller et de son étang. Et déclaration
roturière du 13-6-1611 de Vincent Basty pour terres et vigne près de Languiller.
(51) Aveu du 30-1-1437 de la
Barette aux Essarts, Archives de la Vendée, transcriptions par Guy de Raignac
des archives de la Barette : 8 J 87-1, page 3.
(52) Livre de raison de Julien de Vaugiraud (06-1584-07-1597), page 161,
Archives de Vendée, chartrier de Roche-Guillaume, famille de Vaugiraud :
22 J 9.
(53) 150 J/F 8, quittance du 13-8-1731 du
rachat payé aux Essarts pour la Mancellière et autres.
(54) 150 J/F L supp la Robretière :
concession de vigne à complant du 25-5-1724 à la Petite Robretière
(55) 3 E 30/9, acquêt de vigne à complant du
5-9-1781 à Linières de Mathurin Herbreteau à François Cauneau.
(56) Idem (36).
(57) 150 J/A 12-10, terrier de 1651 de la
Rabatelière.
(58) 150 J/C 68 : partage provisoire
du 26-3-1788 de l’indivision entre les Montaudouin frère et sœur.
(59) Archives du
diocèse de Luçon, fonds de l’abbé boisson : 7 Z 58-12, Rabatelière,
partage Montaudouin en 1779.
(60) Idem (42), page 73 et 74.
(61) Archives de Vendée, notaires
de Chavagnes, Bouron : 3 E 31/21, procès-verbal de visite du 30 brumaire
an 12 constatant que des vignes de la Mancellière ont été abandonnées.
(62) Bail à complant du
26-12-1809 dans le fief de vigne de la Mancellière, Archives de Vendée,
notaires de Chavagnes-en-Paillers, Bouron : 3 E 31/24.
(63)
Idem (41), page 109 et s. et pages 163 et 164.
Emmanuel
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