À Saint-André-Goule-d’Oie, les
ventes des biens d’Église avaient commencé en 1791, mais rencontrant
l’hostilité des habitants. L’église et le presbytère n’étaient pas vendus,
quand explosa la révolte de mars 1793. Ils le furent en juillet 1796, après
l’arrêt des combats. Voir à ce sujet notre article publié sur ce site en avril
2017 :
La vente des biens du clergé à Saint-André-Goule-d’Oie. S’agissant des
biens des nobles, on commença leur vente un mois plus tard, en août 1796.
C’est en mars 1792 que les
révolutionnaires avaient commencé à confisquer leurs biens aux nobles émigrés.
Ceux-ci avaient quitté le territoire français pour prendre les armes contre les
autorités. C’était une mesure de rétorsion, accompagnée de la peine de mort et
de la faculté pour le conjoint d’obtenir très facilement le divorce. Quelques
mois plus tard on décida de mettre ces biens en vente pour renflouer les
caisses de l’État. Mais dans le district de Montaigu, on attendit la fin des
combats pour procéder aux ventes des biens d’émigrés.
À Saint-André, il nous faut
examiner le cas des six nobles possédant des domaines dans la commune :
Agnan Fortin (ex seigneur de Saint-Fulgent, habitant à Nantes), Charles de
Lespinay (ex seigneur de Linières sur la commune voisine de Chauché), René
Thomas de Montaudouin (ex seigneur de la Rabatelière habitant à Nantes),
Charles César de Royrand (ex seigneur de la Burnière sur la commune voisine de
Chavagnes-en-Paillers), Louis Gabriel de Lespinay (ex seigneur de la Vrignonnière
sur la commune voisine des Essarts), et Jean Aimé de Vaugiraud (de famille
noble, ne possédant que des biens roturiers et habitant le bourg de Saint-André).
La petite seigneurie de la Boutarlière avait été achetée en 1770 par un
bourgeois de Mortagne, et ne fut pas confisquée comme bien national.
Ces ventes des biens des émigrés
ont concerné à Saint-André environ 280 hectares, soit près de 14 % de la surface
de la commune. Il est proche, si on ajoute la vente des biens d’Église, de la
moyenne d’environ 16 % des terres qui changèrent de mains de cette manière dans
le Bocage vendéen de la région de Montaigu lors de la Révolution (1).
Examinons le cas de chaque noble.
Charles Augustin de Lespinay
|
Conciergerie du
château de Linières,
construite vers 1880
|
Il était capitaine au 18e
régiment de cavalerie, (ex régiment de Berry cavalerie), âgé de 38 ans au début
de l’année 1791, et possédait le domaine de Linières où vivaient sa jeune
épouse et sa petite fille.
Le 25 avril 1791, il affermait les métairies du bourg de Saint-André et des
Bouligneaux (Saint-Martin-des-Noyers) à Louis Marie Allain (prieur de la
paroisse) et Jean Herbreteau (métayer à Linières) par moitié entre eux. Il représentait
le propriétaire : Charles Antoine de La Laurencie de Chadurie (2). Ce
dernier agissait au nom de son épouse Marie Geneviève de Brillac de Nouzière,
héritière de sa mère Marie Bénigne Chitton, elle-même fille de l’ancien
seigneur de Languiller (Chauché). Le bail était de 9 ans, commençant à compter
du 23 avril 1792, moyennant 800 livres par an pour les deux métairies.
Le mois d’après, en mai 1791, Charles
de Lespinay prit des dispositions pour se faire rembourser la finance de sa
compagnie au régiment de Berry où il était capitaine (3). En 1776 le roi avait
supprimé les achats d’emploi d’officiers, mais en pratique il en restait encore
en 1789. Et l’Assemblée nationale avait décidé l’abolition de la vénalité des
emplois dans l’armée par son décret du 28 février 1790. On ne sait pas s’il
obtint le remboursement de son office, mais le 10 juin 1791, Charles de
Lespinay acheta les deux métairies
du bourg de Saint-André et des Bouligneaux à Charles Antoine de La Laurencie de Chadurie pour la
somme de 19 000 livres (4). On devine que le bail du 25 avril précédent
n’était qu’un acte d’attente, pour lequel Charles de Lespinay avait demandé de
tenir officiellement le rôle de preneurs au bail, à deux personnes de
confiance : son métayer de Linières et le prieur de la paroisse. En 1768, le
fermier avait été François Bordron, qui, lui aussi, sous-affermait ensuite aux
métayers exploitants ces deux métairies (5). L’acquéreur et le vendeur se
connaissaient car la métairie du bourg payait ses redevances seigneuriales à la
Boutarlière, celle-ci en rendant hommage au seigneur de Linières. Les Chitton
de Languiller avaient acquis la métairie du bourg du seigneur de la
Boutarlière, mais ce dernier semble avoir conservé des redevances sur le bourg
de Saint-André-Goule-d’Oie, sinon toutes.
Charles Antoine de La Laurancie (1742-1820), ex seigneur
de Chadurie, enseigne des vaisseaux du roi, émigra en septembre 1971, vécu en
Hollande, Westphalie et Angleterre, et fut amnistié le 8 avril 1803 lors de son
retour en France (6). Quant à Charles de Lespinay, il rejoignit
l’émigration à la fin de l’année 1791, après le baptême de sa deuxième et dernière
fille le 3 octobre 1791. Outre la métairie du bourg, il possédait à Saint-André
la grande métairie des Noues, les deux totalisaient environ 85 hectares. Ses
douze autres métairies étaient situées à Saint-Martin-des-Noyers, les Essarts,
Chauché et Saint-Fulgent. Avant de partir, il laissa à son épouse une réserve
de 100 000 F et des revenus annuels de 18 à 20 000 F (7).
Charles de Lespinay servit dans
l’armée des princes, comme chef de
section à la 2e compagnie à cheval des gentilshommes du Poitou. Il fut
inscrit à Fontenay-le-Comte sur la liste des émigrés, le 4 octobre 1793, et son
domaine avait été saisi après avoir été mis sous séquestre en juin 1792, privant son
épouse des revenus des 14 métairies (8). Voulant mettre ses
biens propres à l’abri et n’être pas impliquée dans le séquestre des biens de
son mari, Mme de Lespinay fit acte de renonciation à la communauté de biens
avec son mari, née de leur contrat de mariage, dans les derniers mois de 1792
devant l’administration du district de Montaigu, qu’elle renouvela devant le
directoire du département de la Vendée en juin 1795 (9).
Quand Charles de Lespinay
réapparut à Paris en 1797, Linières avait été racheté d’un seul tenant par son
épouse l’année d’avant, le 1
e août 1796, aidée en final par son
amant, un jeune bourgeois de Saint-Fulgent appartenant au camp des
républicains, Joseph Guyet. Les retrouvailles des époux se conclurent par un
divorce pour cause officielle d’émigration, et la revente de Linières en
novembre 1800 au futur mari de l’ex vicomtesse de Lespinay, son amant avec qui
elle avait eu un enfant. Voir sur cette histoire notre article publié sur ce
site en janvier 2010 :
Le divorce de Lespinay/du Vigier en 1800.
Au-delà des péripéties
amoureuses, politiques et financières de cette histoire, il y a bien eu
confiscation d’un bien noble et appropriation par un bourgeois républicain,
suivant ce qu’on constate souvent dans la région. Ce changement eut une double
portée, que préfigurent sans le faire exprès les jeunes amants de Linières.
D’un côté, il fixa pour longtemps les acquéreurs des biens nationaux du côté
des partisans de la Révolution. Il s’en suivit que les fractures politiques,
nées de et dans ces ventes, se transmirent avec les héritages pendant des
générations. On l’observe à Linières tout au long du 19e siècle. Et
d’un autre côté, les gros propriétaires terriens, dépouillés désormais des
droits féodaux, et disposant d’un droit renforcé de la propriété individuelle
grâce à la Révolution, constituèrent un groupe social homogène d’intérêts au-delà
de leurs opinions politiques, et longtemps prépondérant dans la société rurale.
|
Linières en 2017
|
Ce qui s’est passé à Linières est
aussi révélateur du brassage de milieux sociaux différents, parfois rencontré
dans la nouvelle société du Directoire. Les ancêtres de l’ex vicomtesse avait
fait les croisades. Deux fois elle a échappé comme par miracle aux massacres
des révolutionnaires pendant la guerre de Vendée. De son côté, le grand-père de
Joseph Guyet avait été marchand, aubergiste et maître de poste à Saint-Fulgent
à l’enseigne du Chêne Vert. Son père,
favorable à la Révolution, avait été tué par les royalistes au début de la
guerre de Vendée. Leur fils unique sera député de la circonscription des
Herbiers, et proche du roi Louis Philippe au temps de la monarchie de Juillet.
Autre constatation, c’est
l’ensemble du domaine qui changea de mains, sans ventes par métairies.
Sur Saint-André, la surface
concernée était de l’ordre de 85 hectares, mais au total le domaine en contenait
dix fois plus. Le prix de vente en 1796 pour ce total, de 185 560 F,
paraît scandaleusement faible, comparé au prix, par exemple, de la métairie de
la Roche Mauvin de 150 000 F, deux ans après, d’une surface de 38 ha.
Quoique l’hyper inflation des prix de cette époque brouille fortement les
comparaisons. L’incidence de l’incendie des bâtiments était plus forte à la
Roche Mauvin néanmoins.
En comparant la liste des
fermiers des métairies en 1793, hors celles des Essarts et Saint-Martin-des-Noyers,
non documentées en 1793, avec celles au moment du rachat en 1796, on observe
quelques changements. Jean Herbreteau a été remplacé à la métairie de Linières
par André Chatry, et lui-même a remplacé son frère Mathurin Herbreteau à la
Morelière (tué en 1794 par les bleus). À la Mauvelonnière Pierre Loizeau a remplacé
Pierre Godard. Dans les métairies de Saint-Fulgent les Monnereau sont toujours
fermiers à la Fontaine et les Chauvet à la Grande Roussière. En revanche
Mathurin Godard a remplacé Simon Chacun à la Morinière, et Pierre Aunereau a
remplacé Jean You à la Chevautonnière (10).
Cette vente s’est faite sous le régime de la loi du 28 ventôse an 4 (18 mars 1796). En créant les mandats territoriaux pour remplacer les assignats,
cette loi autorisait tout porteur de mandats à se faire remettre sans enchères,
le bien national qu’il désignerait, pour un prix variant entre 18 fois (bâtiments)
et 22 fois (terres) son revenu de l’année 1790. La somme était payable moitié
dans les dix jours, moitié dans les trois mois, en utilisant les mandats
territoriaux. Le prix devait faire l’objet d’une
estimation préalable et contradictoire du bien à vendre. Nous
ne saurons jamais si Étienne Martineau, président de la municipalité cantonale
de Saint-Fulgent, et beau-frère de Joseph Guyet, amant de Mme de Lespinay, a eu
de l’influence dans l’estimation amiable du prix du domaine de Linières. Mais
les autorités départementales suivaient l’affaire comme en témoigne une lettre
du 30 messidor an 4 de Merlet, commissaire du canton de Saint-Fulgent, au
commissaire du département.
Les mandats territoriaux avaient
remplacé les assignats depuis le mois de mars 1796, mais ils avaient déjà perdu
80 % de leurs valeurs nominales un mois plus tard. Encore fallait-il en
avoir ! Mme de Lespinay s’associa alors à M. Dubois-Violette qui lui
fournit le papier monnaie, moyennant une association à 50/50 dans le rachat
(11). Il appartenait à une famille de gros commerçants nantais. Mais il voulut
se retirer de l’affaire quand, peu de temps après l’achat du 1e
août, une nouvelle loi exigeait que le quart de l’achat soit payé en numéraire
métallique, pièces ou lingots. Sa valeur ne connaissait pas la dégringolade du
papier monnaie et il se faisait très rare. Ses possesseurs le cachaient ou ne
s’en servaient qu’à bon escient. C’est alors qu’entre en scène le jeune amant,
Joseph Guyet. Il désintéresse M. Dubois-Violette et paye le quart en numéraire
exigé par la nouvelle loi (11).
Militant d’une cause perdue pour laquelle il avait
risqué sa vie, abandonné par sa femme, privé de sa fille et ruiné, Charles de
Lespinay se fit engager à son retour d’émigration dans la Manche à
Saint-Lô, pour y diriger une remonte de chevaux de l’armée (12). Il y est
décédé le 23 février 1807, à l’âge de 54 ans. Et c’est Joseph Guyet, mandaté
par son épouse, en tant que curatrice de sa fille Henriette de Lespinay, alors
âgée de 17 ans et unique héritière de son père, qui déclara la succession au
bureau de Montaigu le 7 août 1807 (13). La jeune sœur était morte en effet
à l’âge de 2 ans. La succession immobilière ne comprenait, dans le Bocage,
que la moitié de la métairie de la Petite Atrie située sur la commune des
Brouzils, un héritage en 1805 d’une tante. Henriette de Lespinay mourut à 21
ans.
Louis Gabriel de Lespinay
Ses biens à
Saint-André-Goule-d’Oie, furent vendus sous le même régime de la loi du 28 ventôse an 4, le 6 août
1796. Ils comprenaient un bois futaie au Clouin, et des bois taillis au Bois
Pothé et à Fondion (14).
|
Fondion près de la
forêt de l’Herbergement
|
Louis Gabriel de Lespinay (1728-1793), « père d’émigrés, dont les enfants
sont inscrits sur le premier supplément de la liste générale des émigrés à la
date du 4 novembre 1793 », était l’oncle de Charles (Linières),
seigneur de Beaumont (Deux-Sèvres), le Pally (Chantonnay) et la Vrignonnière
(Essarts). En septembre
1792 il fit une requête infructueuse pour demander la mainlevée de la saisie de
ses meubles et effets garnissant sa maison de la Vrignonnière (15). Emprisonné
à titre de suspect à Fontenay, il fut libéré par l’armée vendéenne, qu’il
suivit ensuite. Il est décédé en novembre 1793 dans la virée de Galerne.
L’acquéreur s’appelait Pierre
Jaud, régisseur
du domaine de la Vrignonnière (16). On peut
le classer dans la catégorie des fermiers aisés faisant partie de la paysannerie.
Avec lui on pourrait parler de redistribution de la terre, si ce n’était l’importance
des domaines, vendu d’un seul tenant. En définitive un gros propriétaire devenu
républicain a remplacé un gros propriétaire royaliste. Il était le beau-frère de Pierre François Cougnon, mort à la bataille de
Savenay le 21 décembre 1793 contre les soldats républicains de Westermann.
C’était aussi un cousin éloigné par alliance des frères Cougnon, les capitaines
de paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie pendant la guerre de Vendée. Ce sont tous
des paysans plus ou moins aisés, dont l’engagement politique a peu de rapport
avec la propriété. Mais si les autorités départementales avaient vendu ces
grands domaines par petits lots, quels acheteurs rencontrerions-nous ?
Là aussi le prix d’acquisition de
l’ensemble des biens de la Vrignonnière est particulièrement faible :
50 286 F. Pour ce prix, Pierre Jaud devint propriétaire de quelques bois
sur la commune de Saint-André, mais surtout, sur la commune des Essarts, des métairies
de la Vrignonnière, Guiffardière, Cossonière, de terres à la Mongie,
Puy-Bertrand, du moulin de l’Ansonnière, du bois futaie de la Guiffardière et
d’un bois taillis à Puy-Bertrand.
Louis Gabriel de Lespinay et son
épouse, Suzanne Louise d’Appellevoisin, avaient été parrain et marraine au
baptême du fils du régisseur le 18 septembre 1784 aux Essarts (vue 307),
Louis Gabriel Jaud. C’était l’usage pour les propriétaires alors que d’assumer
ce rôle de parrain et marraine à l’égard de la domesticité proche, mieux d’un
régisseur. On a vu des bourgeois faire de même à l’égard de leurs métayers. Deux ans et demi avant l’achat
de la Vrignonnière, les Jaud avaient caché chez eux un prêtre réfractaire au
serment sur la constitution civile du clergé, le curé des Clouzeaux, au début
de l’année 1794. Il s’appelait Jean Baptiste Remaud et était
originaire de Chavagnes-en-Paillers, parent des deux autres abbé Remaud, l’un
curé et l’autre vicaire de Chavagnes. C’est à la Vrignonnière qu’il tomba sous
les coups d’une colonne infernale. Suivant la tradition longtemps rapportée on lui aurait arraché la
langue et mutilé son cadavre. Il fut enterré dans une prairie tout près du logis.
Vers 1840, Mme Jaud, propriétaire du logis, avait observé que l’herbe ne
poussait jamais sur la tombe de l’abbé Remaud. Elle eut alors l’idée de faire
exhumer le corps. On le trouva en état de parfaite conservation, mais au premier
contact les chairs tombèrent en poussière. Il ne resta que les ossements qui
furent d’abord transportés dans le cimetière des Essarts, puis dans l’église de
la paroisse. Il avait prêté serment à la constitution civile du clergé le 20
février 1791, mais en catholicisant le texte officiel et en faisant référence
au roi. Il fut en conséquence prié par les autorités de s’exiler. Pour y
échapper il se réfugia d’abord dans sa paroisse d’origine,
Chavagnes-en-Paillers, puis aux Essarts (17).
Charles César de Royrand
Il était le fils de Charles Louis
de Royrand. Ce dernier, devenu veuf, se retira d’abord à la Petite Roussière de
Saint-Fulgent, logis à tourelle incommode. Il s’installa ensuite à la Burnière
de Chavagnes, et à proximité de la nouvelle route royale de Nantes à la
Rochelle, il acheta un terrain et commença la construction d’un château, où il
s’installa en 1785, l’année de sa mort, le 20 juillet. Son jeune fils était
alors déjà marin et sa fille en pension dans un couvent. Son frère, Charles
Aimé, fut nommé leur tuteur. En décembre 1785, venant lui aussi de la Roussière,
il s’installa à la Burnière, et continua les travaux de construction du château
(18).
Charles Aimé de Royrand n’émigra
pas, mais il fut un des chefs importants de la Guerre de Vendée, souvent oublié
par la postérité. Voir le dictionnaire des Vendéens sur le site internet des
Archives départementales de la Vendée. C’était un ancien officier âgé de 67 ans
quand les paysans des environs vinrent lui demander de diriger la lutte, au
lendemain de leurs coups de mains du 13 mars 1793, notamment à Saint-Fulgent.
Les autres chefs de bandes, et les officiers parmi eux, lui demandèrent aussi de
se mettre à leur tête. Il fut le général de l’armée du centre de la Vendée
pendant la guerre jusqu’au jour de sa mort, des suites d’une blessure, en
décembre 1793 lors de la virée de Galerne.
|
Paul-Émile Boutigny : Affaire de Quiberon
|
La métairie du Coin et une borderie
au village du Peux, appartenaient à son neveu, Charles César. Ce dernier
combattit sur mer les armées de la République et mourut fusillé le 30 juillet
1795, à l’âge de 28 ans, après avoir été fait prisonnier au débarquement de
Quiberon (18). Ses biens lui furent confisqués et vendus sous le régime de la
loi du 16
brumaire an 5 (6 novembre 1796), par métairies et non le domaine d’un seul
tenant comme à Linières et à la Vrignonnière.
Cette loi rétablit la vente aux enchères
publiques. Celles-ci étaient ouvertes au chef-lieu du département, sur la
première offre égale aux trois quarts du montant de l’évaluation, calculée
d’après les valeurs de revenus estimées pour l’année 1790. Le paiement avait
lieu, moitié en numéraire, moitié en papier. La fraction du prix payable en
numéraire devait être versée à raison d’un dixième dans les dix jours, un
dixième dans les six mois, les huit autres dixièmes à raison de deux dixièmes
par an, à 5 % d’intérêt. L’énorme inflation des prix et la très forte
dévaluation de la monnaie favorisèrent les emprunteurs. Mais il fallait du
numéraire, ce qui n’était pas à la portée de tout le monde, particulièrement
dans un pays sauvagement ruiné. Ces modalités profitèrent surtout à la
bourgeoisie. Par ailleurs, les divisions politiques profondes dans la contrée
limitèrent la participation aux enchères aux seuls partisans de la Révolution,
ou du moins à ceux dont les convictions ne leur interdisaient pas de participer
à une opération, vue comme illégitime et assimilable à un vol par les
royalistes.
La métairie du Coin fut vendue le
14 avril 1798 à Jean et Pierre Bordron pour la somme de 132 100 F (19).
Jean Bordron avait été choisi par Louis Merlet, commissaire exécutif du canton
de Saint-Fulgent, en septembre 1797, pour être nommé agent communal de
Saint-André (fonction remplaçant celle de maire). Les évaluations préalables des
biens avaient été faites en présence du même Louis Merlet. Et la borderie du
Peux fut acquise le même jour par le seul Jean Bordron pour la somme de
34 100 F (20). Son père, en tant que maire de Saint-André en 1790, avait
protesté auprès du district de Montaigu contre la vente des biens d’Église. Le
fils n’eut pas les mêmes scrupules. Ils appartenaient au milieu
paysan aisé, exerçant le même métier de maréchal serrurier dans le bourg de la commune, et partageant les mêmes idées
politiques favorables à la Révolution.
Charles César de Royrand était
mort sans enfant, après son mariage en 1789 dans la chapelle de la Chardière
(Chavagnes) avec Émilie de Suzannet. Son unique sœur, Pélagie, seule survivante
de la famille Royrand, avait épousé le 13 décembre 1788, Charles François de
Guerry de Beauregard. Elle eut une postérité.
René Thomas de Montaudouin
Il habitait à Nantes, officier de
son état, et faisait de brefs séjours en son château de la Rabatelière pour y
gérer ses domaines. René Thomas de Montaudouin émigra en 1792 (21), et tous ses
biens furent confisqués. Mais on dut attendre de faire un partage des biens en
1797 entre la République, nouvellement propriétaire, et sa sœur, Mme de Martel,
qui n’avait pas émigré et n’était pas concernée par la confiscation. Elle
habitait à Nantes dans l’hôtel des
colonnes, que l’on peut encore admirer aujourd’hui, ancienne place Louis
XVI. Celle-ci eut dans sa part notamment la
métairie de la Racinauzière à Saint André. La République eut les métairies de
la Roche Mauvin et de la Porcelière et la borderie de la Mancellière, les trois
totalisant environ 90 hectares. La République avait eu le château de la Rabatelière, mais que racheta Mme de Martel. Ce partage contradictoire avait été fait pour
le compte du département par le juge du tribunal de Montaigu, Pierre Étienne
Sorin, classé par Goupilleau de Montaigu dans le camp royaliste. Sorin
deviendra en 1799 fondé de pouvoir de Mme de Martel. Voir, le concernant, le dictionnaire
des Vendéens sur le site internet des Archives départementales de la Vendée.
Les valeurs retenues dans l’estimation, avec le représentant de Mme de Martel,
Jacques Roulleau, fermier demeurant à Chavagnes, paraissent assez faibles (22).
|
Château de la Rabatelière
|
La métairie de la Roche Mauvin
fut adjugée à un nommé Bouhier le 21 mai 1798 pour 150 000 F (23). La même
année, Louis Merlet (commissaire exécutif du canton de Saint-Fulgent) qui avait
fait la visite d’estimation, acheta la métairie de la Mancellière pour
50 000 F (24). C’était un riche marchand et fermier. Comme au Coin et au Peux, ces deux métairies furent vendues
sous le régime de la loi du 16 brumaire an 5.
La métairie de la Porcelière ne
fut pas vendue immédiatement, et elle fut affermée en 1799 à Jean Bordron
(agent communal de Saint-André) pour 100 F par an (25), prix inférieur de
quatre fois à ce qu’on constate par ailleurs. Ils n’étaient que deux
concurrents aux enchères pour la ferme de la Porcelière. On peut se demander si
dans une contrée en ruines, les candidats potentiels ne s’étaient pas raréfiés. À moins que la durée courte des baux
décidée par l’administration, de 3 ans, n’ait découragé les candidats à la mise
aux enchères des fermes. Sur ce point, Louis Merlet s’en était plaint auprès du
commissaire de Fontenay, sans succès au début de l’année 1797 (26). Il
argumentait, non sans raison, que le défrichement des jachères longues dans les
terres du Bocage demandait au moins deux ans avant d’obtenir une bonne récolte.
Les baux de 3 ans décourageaient les métayers de le faire. Ceux des métairies
d’Agnan Fortin à Saint-Fulgent, alors sous séquestre, s’en plaignaient.
Le tableau des fermes des biens nationaux passées à la
diligence du receveur de Montaigu pendant les mois de brumaire et frimaire an 5
(fin 1796), font apparaître qu’Aubin, administrateur, et
Merlet commissaire du directoire exécutif du canton de Saint-Fulgent, sont
demeurés adjudicataires de beaucoup d’articles à très bas prix. Ils n’ont
trouvé aucun concurrent. Dans la commune de Bazoges, tous les métayers
semblaient leur avoir confié leurs intérêts. Ils ont également fait de bons
marchés dans les communes de Saint-Fulgent, Saint-André et Chavagnes. Mais il est
venu un citoyen nommé Bossard qui a fait monter les biens de Chauché et de la
Rabatelière à leurs valeurs (27).
Le tout nouveau
préfet de Napoléon en Vendée allait bientôt écarter Jean Bordron du pouvoir
municipal. Son cousin, Simon Pierre Herbreteau, participant jusqu’aux derniers
combats de Charette, fut nommé à sa place.
Revenu d’émigration, René Thomas
Montaudouin avait été radié de la liste des émigrés le 22 novembre 1801. Il
avait prêté entre les mains du préfet de Loire-Atlantique le serment prescrit
par le sénatus-consulte de fidélité à la République. Nous avons une lettre de
sa sœur, non datée, au ministre de la police générale, où elle fait état du
« dérangement de sa santé et de sa fortune (qui) le met dans une position
pénible et digne de pitié » (28). Il avait alors 50 ans, indiquant comme
profession : agriculteur. Ruiné et malade, il enterra ses deux jeunes enfants
et sa femme en quelques mois. Sa fille, Françoise (2 ans), mourut le 25 février
1802, Thomas (6 ans), mourut le 10 mars suivant, et sa femme mourut le 10 mai
d’après (29). Lui-même est mort en octobre 1802.
Agnan Fortin
|
Exploitation de canne
à sucre
|
Ancien capitaine de cavalerie, Agnan
Fortin avait acheté en novembre 1789 à Perrine Bruneau, veuve d’Abraham de
Tinguy, les métairies de la Boutinière et de la Chevaleraye, situées à
Saint-André-Goule-d’Oie, et totalisant les deux environ 50 hectares. Il avait
acheté la seigneurie de Saint-Fulgent en 1769 et coulait des jours paisibles à
Nantes, grâce notamment aux revenus de ses plantations de cannes à sucre de
l’île de Saint-Domingue (maintenant Haïti). En 1791 il avait acheté la plus
grande partie des biens d’Église à Saint-Fulgent. Pour cela il utilisa la somme
de 85 000 F. reçue au titre du remboursement de sa charge de
conseiller secrétaire du roi, maison couronne de France et de ses finances
(30), qui venait d’être supprimée (31).
En 1792 il était âgé de 65 ans, père
de quatre enfants survivants, époux d’une jeune femme âgée de 42 ans, et il avait
su profiter des opportunités offertes par la Révolution pour s’enrichir. Mais
les dernières années de sa vie furent un calvaire. À commencer par la révolte
des esclaves de Saint-Domingue. Dans son contrat de mariage en 1768, on le voit
propriétaire pour moitié avec sa sœur « d’une
habitation, nègres, bestiaux, ustensiles, circonstances et dépendances, sise au
Cul de Sac, île de Saint-Domingue ». Il écrit en 1795 : « Les mulâtres
et les nègres ont porté le feu et le fer sur toutes les habitations de Saint-Domingue » (32). De plus les guerres révolutionnaires vont conduire à la
chute du transport maritime vers les Caraïbes, organisée par les Anglais. Il
lui restait ses propriétés en France, essentiellement ses terres de Saint-Fulgent,
en grande ruine écrit-il en 1795, à cause de « l’enlèvement de tous
ses bestiaux et de ses instruments aratoires. Il faudra donc les plus grands
sacrifices pour remettre les choses en l’état, et les espérances de l’exposant
sont bien éloignées, puisque la différence d’opinion avec les Vendéens ne lui
permettra pas, de longtemps, de jouir de la terre » (32). Car il affiche
un républicanisme pur pour se démarquer de son fils aîné et amadouer les autorités.
C’est qu’en plus, son fils aîné avait
émigré, ce qui conduisit à la confiscation de ses biens. Et on commença par
mettre tous les biens de la famille sous séquestre, y compris les métairies à
Saint-Fulgent et à Saint-André. Agnan Fortin dû
se démener comme un diable pour sortir de cette situation. Il avait
intéressé à sa situation Jean Victor Goupilleau, révolutionnaire de Montaigu
réfugié à Nantes depuis le début de la révolte vendéenne en mars 1793. Ce
dernier écrivit à son frère, député à la Convention : « Il est bien
malheureux pour lui qu’il ait un fils émigré, lui qui a toujours été dans les
bons principes. Il t’attend pour te demander conseil. » (33) Philippe
Charles Aimé Goupilleau, le député, ne vint pas en Vendée et ne rencontra pas
Fortin. Ses conseils ne pouvaient que se situer dans le respect de la loi. Fortin demanda en 1795
un partage des biens aux administrateurs du district de Nantes, entre la
République et les autres propriétaires indivis. Ses opinions politiques étaient
probablement sincères, même si leur formulation prend des accents d’une
ostentation intéressée. Qu’on en juge : « un père dis-je sollicite auprès
de vous, citoyens administrateurs, qu’il vous plaise prendre en considération
la position affligeante où il se trouve. Il est déjà assez malheureux d’avoir
eu un fils qui n’a pas partagé ses principes ! Principes toujours
constants et soutenus depuis le commencement de la Révolution par sa conduite
sans reproches et son civisme reconnu » (34). Et il signe la lettre :
« Nantes le 9 floréal an 2 de la république une
indivisible et impérissable ».
Toujours sous séquestre au début de l’année 1797,
il afferma à l’administration municipale du canton de Saint-Fulgent,
le 12 germinal an V (1-4-1797),
ses biens dans la contrée. Et il les sous-afferma à leurs occupants
le 29 thermidor suivant (16-8-1797) : les
métairies de l’Oiselière, du Plessis Richard, des Hautes et des Basses
Thibaudières, de la Coussaie, et les borderies de la Courpière, de Lérandière,
de Doulay, plus la tuilerie de Boizard, et les terres du presbytère. À
Saint-André-Goule-d’Oie, il sous afferma la métairie de la Boutinière à
Marie Boisselier, veuve Girard, pour 280 F par an, et
la métairie de la Chevaleraye à Jean Soulard pour 320 F. Il sous afferma aussi
la cour du château incendié de Saint-Fulgent, l’aile gauche des bâtiments, et
des prés et champs autour à la veuve Sapin, aubergiste, pour 600 F. Pour 650 F
il sous afferma à Simon François Gérard, secrétaire en chef de l’administration
municipale du canton de Saint-Fulgent, 3 bâtiments en entrant à droite dans la
cour du château de Saint-Fulgent, la plus grande partie brûlée, 3 cours, les
douves, 3 jardins, 4 pièces de terre dans le grand parc, plusieurs prés, le
petit parc, l’affiage, les gâts, l’ouche et plusieurs champs (35).
Ses biens lui furent restitués peut après, ayant enfin
obtenu le partage. Il paya une somme de 30 000 F pour
racheter la part confisquée de son fils, et conserver l’intégralité du
patrimoine de ses enfants. Pour quelqu’un qui se disait ruiné, on constate
qu’il savait mettre sa sincérité au service de ses intérêts. Ce partage entre
la République et des cohéritiers s’est aussi produit au château de la
Rabatelière, comme nous l’avons déjà vu, et aussi au château du Puy-Greffier
(Saint-Fulgent). Au final son cas peut être assimilé à une vente de biens
nationaux, mais ceux-ci rachetés par la famille de l’ancien propriétaire. Cela
fait penser au baron des Essarts, frère aîné du seigneur de Linières, dont l’épouse
racheta ses domaines, eux-aussi confisqués.
Agnan Fortin, mourut à Paris, où
il venait de déménager, en 1798. Son fils aîné, Guy Auguste Fortin, hérita de Saint-Fulgent et des métairies de la Boutinière et de la Chevaleraye.
Jean Aimé de Vaugiraud
|
Bourg de
Saint-André-Goule-d’Oie
|
Ancien officier de marine, Jean
Aimé de Vaugiraud était venu s’installer dans le bourg de
Saint-André-Goule-d’Oie, et vivait de l’héritage de ses parents. Au retour d’un
voyage à Paris avec son frère Augustin en 1792, ce dernier passa plusieurs mois
dans la prison du château de Nantes comme suspect. Lui-même fut convoqué à
Fontenay au début de 1793, mais refusa de s’y rendre. Les paysans de
Saint-André le protégèrent quand les gendarmes de Saint-Fulgent vinrent
l’appréhender chez lui. Ils mirent la petite troupe en fuite, puis les gardes
nationaux peu de temps après à Saint-Fulgent. C’était en mars 1793, la guerre
de Vendée venait de commencer.
Jean Aimé de Vaugiraud n’émigra
pas, mais il s’engagea, âgé alors de 40 ans, avec les gens de Saint-André aux
côtés du général de Royrand, participant à tous les combats vendéens dans
l’armée du Centre, y compris après la virée de Galerne. Il fut le seul noble de
la paroisse pour qui on ne trouve pas de vente de ses biens, sauf une borderie,
acquise en tant que bien d’Église en 1791, mais qui lui fut reprise pour cause
de défaut de paiement.
On ne connaît pas les conditions
de sa reddition aux autorités républicaines, probablement vers 1796, mais
toujours est-il qu’on ne lui confisqua pas ses biens. Il possédait à Saint-André-Goule-d’Oie
avant la Révolution son logis du bourg et une petite borderie autour, plus deux
métairies, l’une au Coudray et l’autre à la Jaumarière. Elles se retrouvent
dans la déclaration de sa succession en 1814 au bureau de Montaigu. Pour plus de détails sur l’histoire de Jean Aimé de
Vaugiraud, voir l’article qui lui est consacré sur ce site, publié en avril 2012 :
M. de Vaugiraud à Saint-André-Goule-d’Oie. Sa biographie se trouve aussi dans le
dictionnaire
des Vendéens sur le site internet des Archives départementales de la Vendée.
Il nous est difficile d’affirmer
que ces ventes de biens nationaux des nobles font de la commune de
Saint-André-Goule-d’Oie un cas représentatif de ce qui s’est passé dans le Bocage vendéen. Mais la diversité des situations rencontrées inciterait à le
penser.
(1) P. Bossis, Recherches
sur la propriété nobiliaire en pays vendéen avant et après la Révolution, annuaire
de la société d’émulation de la Vendée, 1973, Archives de la Vendée, BIB PC
16/45, vue 10.
(2) Archives du
diocèse de Luçon, fonds de l’abbé boisson : 7 Z 73-1 généralités sur Saint-André-Goule-d’Oie.
(3) Procuration de Charles Augustin de Lespinay du
20-5-1791 pour racheter la finance de sa compagnie, Archives de la Vendée,
notaires de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/13.
(4) Achat du 10-6-1791 des métairies de Bouligneaux
et du Bourg de Saint-André de C.A. de Lespinay à La Laurencie, dans Archives de
Vendée, notaires de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/13.
(5) Reconnaissance du 26-12-1768 d’une rente
à la fabrique de la Chapelle Bégouin de Chauché, par les teneurs de la
Boninière, Archives de Vendée, notaires de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E
30/5.
(6) Pierre Bruneau, Les émigrés Charentais 1791-1814, PULIM, Limoges, 2003, p. 99.
(7) Le Journal des Débats du 26
décembre 1803.
(8) Acte de notoriété du 12 germinal an 11 demandé par B. Martineau, Archives de
Vendée, étude (A) Notaire Allard des Herbiers : 3 E 019 (vue
202/492).
(9) Réitération de la renonciation à la communauté des biens du 5 pluviôse 9 par
Félicité Duvigier, signée à Linières, Archives du diocèse de Luçon, fonds de
l’abbé Boisson : 7 Z 20, famille Guyet.
(10) Liste des domaines des émigrés, district de Montaigu,
Archives de Vendée : 1 Q 904.
(11) Ibidem la note (7) ci-dessus.
(12) G. de Raignac, De
châteaux en logis, itinéraire des familles de Vendée, Bonnefonds (1997),
tome 8, page 169.
(13) Archives de Vendée, déclaration
de succession au bureau de Montaigu le 7-8-1807 de la succession de
Charles Augustin de Lespinay (vue 95/198).
(14) Archives de la Vendée, vente
des biens nationaux : 1 Q 240 no 349,
acquisition de Pierre Jaud du 19 thermidor an 4.
(15) Requête du 20-9-1792 de
Lespinay-Beaumont de la Vrignonnière, Archives de Vendée, main levée et
séquestre des biens nationaux : 1 Q 895.
(16) Jérôme Biteau, Mémoire en
images le canton des Essarts, éditions Sutton, 2010, page 98.
(17) Archives de Vendée, dans la bibliothèque
numérisée, les périodiques et revues scientifiques, La Vendée historique 1903 :
vue 66/294 p.127 et 128. Merci à M. Joseph Gris qui m’a signalé l’information.
(18) A. de Guerry, MM. De Royrand, Archives de Vendée,
revue de la Revue du Bas-Poitou (1961-2) vue 24/57.
(19) 1 Q 258 no 852, vente de la métairie du Coin le 25
germinal an 6.
(20) 1 Q 258 no 853, vente de la borderie du Peux le 25
germinal an 6.
(21) Notes intitulées : À la Rabatelière
en décembre 1793, dans Archives du diocèse de Luçon, fonds de l’abbé
Boisson : 7 Z 46-2, les débuts de l’insurrection et l’année 1793.
(22) 1 Q 342, no 117, partage et estimation des domaines de
la Rabatelière le 2 nivôse an 2.
(23) 1 Q 234 no 1194, vente de la métairie de la Roche
Mauvin le 2 prairial an 6.
(24) 1 Q 234 no 1194, vente de la borderie de la
Mancellière le 2 floréal an 6.
(25) 1 Q 760 no 97, ferme d’une borderie à la Porcelière le
4 frimaire an 8.
(26) Lettre de Louis Merlet au
commissaire Coyaud de Fontenay le 10 pluviôse an 5, Archives du diocèse de
Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 12-1.
(27) Tableau des fermes des biens nationaux passées
par receveur de Montaigu arrêté au 1e
nivôse an 5, Archives du diocèse de Luçon, fonds de l’abbé
Boisson : 7 Z 46-3.
(28) Les Montaudouin, lettre de Mme de Martel au
ministre de la police, Archives
du diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 64.
(29) Les
Montaudouin, arbre généalogique de Thomas René Montaudouin, Archives du
diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 64.
(30) Aveu du 23-6-1774 de Saint-Fulgent (Agnan
Fortin) à la vicomté de Tiffauges (A. L. Jousseaume de la Bretesche), transcrit par Paul
Boisson, Archives diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 13.
(31) Comte de Grimoüard, Les
Fortin de Saint-Fulgent et de Bellaton, Touraine,
Saint-Domingue, Nantes, dans la revue « Généalogie et Histoire de la
Caraïbe », no 240 en octobre 2010.
(32) Demande
de partage du 9 messidor an 3 d’Agnan Fortin aux citoyens administrateurs du
district de Nantes, Archives du diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson :
7 Z 108.
(34) Demande
du 9 floréal an 2 de Fortin, de levée de scellés au district de Nantes, ibid.
fonds de l’abbé Boisson.
Emmanuel François, tous droits
réservés