L’histoire d’un presbytère a du mal parfois à
connaître son objet même, son activité religieuse, tout simplement parce que
celle-ci n’est pas toujours documentée dans les archives paroissiales disponibles
sous l’Ancien Régime. Celles de la paroisse de Saint-André auraient pu nous
laisser des sermons prononcés, des informations sur la pratique des sacrements
et les cérémonies, etc. Elles nous ont laissé de la comptabilité seulement. Au
19e siècle en revanche, elles sont plus riches, y compris sur les
activités religieuses dans la paroisse. Pour l’heure nous nous proposons
d’exposer ici ce que nous apprennent les archives avant la Révolution et ce
qu’est devenu le bâtiment du prieuré après, jusqu’à sa fin en 1988. Et pour la
période postérieure à la Révolution, nous publions plusieurs articles pour
exposer d’autres facettes de la paroisse, de nature religieuses et temporelles.
Naissance du
prieuré-cure
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Abbaye de Nieul-sur-l’Autise
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À l’origine, le prieuré était un bien d’Église (appelé bénéfice ecclésiastique), situé
hors du cloître d’un monastère. Très souvent il fut transformé en cure, et appelé
alors prieuré-cure. C’est peut-être ce qui s’est passé à Goule d’Oie, nom du
lieu à l’origine, à moins que l’abbaye de Nieul-sur-l’Autise, qui l’a créé dans
la période des XII/XIIIe siècles, l’ait établi directement en cure. La première
trace écrite mentionnant la paroisse se trouve dans le pouillé de l’évêché de
Poitiers, daté de 1306, et portant le nom écrit en latin et traduit en
français : « de Goule d’Oie ».
On sait que beaucoup de paroisses ont été créées
entre les XIe et XIVe siècles en Bas-Poitou devenu la Vendée (1). Elles agrégèrent dans un territoire délimité des fidèles autour d’une
église à laquelle fut associé un cimetière. Auparavant le territoire était
moins découpé et moins organisé, même si la contrée autour de
Saint-André-Goule-d’Oie fut évangélisée dès le 6e siècle (2). La
pratique religieuse s’organisait souvent dans des églises bâties par les
seigneurs. La réforme grégorienne de l’Église à partir du 11e siècle
lui a permis de se soustraire aux seigneurs locaux et de se construire
progressivement des territoires au sens moderne du mot, incarnés notamment dans
la fiscalité de la dîme. L’abbaye de Nieul devait se réserver les revenus
(dîmes) et le droit de présentation du prêtre nommé à la desserte de la
paroisse (en tant que patron ecclésiastique), et à qui elle accordait une
pension. Le prieuré de Saint-André-Goule-d’Oie, tel qu’il apparaît dans la
suite, était composé de l’église paroissiale, d’un presbytère attenant, et de
terres aux alentours.
En 1306 le prieuré de Goule d’Oie est noté « est
regularium » dans le pouillé du diocèse de Poitiers, c’est-à-dire que le
desservant de la paroisse était un religieux dépendant de l’abbaye, et choisi
par elle. On appelait prieur le nom donné au prêtre qui remplissait les
fonctions du ministère ecclésiastique dans la paroisse, au nom de l’abbaye dont
il dépendait. La
collation était la provision
(autorisation ou titre) de jouir et administrer le prieuré au point de vue
civil et religieux. Et l’évêque était le collateur ordinaire des bénéfices dans
l’étendue de son évêché. Cette présentation simplifiée était en tout cas celle
qu’on trouvait à la fin du 17e siècle et qui a dû exister à la
fondation du prieuré. Ce desservant du prieuré était célibataire suivant la
règle dans les abbayes, alors qu’on trouvait encore les derniers curés mariés
au 12e siècle, comme à Saint-Fulgent en 1205 (3). On ne sait pas à
Saint-André à partir de quand on a nommé des prêtres non moines, mais le titulaire a
conservé néanmoins l’appellation de prieur dans le langage courant.
La première description du presbytère nous est
donnée dans un
inventaire après-décès daté de 1666 du curé des lieux. On y parcourt les
parties où sont les affaires du défunt : sa chambre où il est décédé (on
note les rideaux de son lit comme partout à l’époque), deux petites chambres
dont une vide, une grande chambre haute (à l’étage), un vieux cellier (pour
conserver des provisions), un
fournil (nom donné ici à une cuisine), une grange, une écurie, un grenier, le
jardin et la cour. Dans le jardin se trouvait un bassin d’eau où on élevait
quelques carpes (4).
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Philippe VI
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Au mois de mai 1330, le roi de France Philippe VI
signa un titre qui plaçait l’abbaye Saint-Vincent de Nieul-sur-l’Autise de
l’ordre de Saint-Augustin, sous sa protection, avec tous ses prieurés (5). Cela
voulait dire que tout litige concernant le prieuré de Saint-André, hors la
compétence ecclésiastique bien sûr, relevait de la justice royale. En pratique
le prieuré relevait dans ce domaine du sénéchal du Poitou, écartant de droit la
haute justice de la baronnie des Essarts. Cette protection était en réalité une
mainmise sur le droit de justice de l’Eglise, pour imposer à la place une
justice royale (6).
Dans certains cas le seigneur local pouvait posséder
un droit de présentation, consistant à choisir le titulaire proposé à la
collation de l’évêque. À Saint-André ce droit a existé au moins temporairement
au profit de seigneur du Coin, et de son successeur le seigneur de Languiller,
pour choisir le chapelain de la chapelle de Fondion située sur le territoire de
Saint-André (7). Ce droit pour un patron laïc, était basé sur la fondation ou
la dotation du bénéfice ecclésiastique par lui ou par ses ancêtres. Considéré
dès l’époque 1300 comme une annexe du prieuré de Saint-André (dans le pouillé
de l’évêché de Poitiers), les seigneurs de Languiller n’y exercèrent ce droit
qu’un court moment au début du 18e siècle. Le reste du temps, le
prieur-curé de Saint-André a été aussi chapelain de Fondion. Et les
revenus de la métairie de Fondion allaient à son chapelain, liés à sa charge et au service religieux auquel il était tenu.
Le prieuré dans le droit
féodal
Le prieuré était situé dans le fief de
Saint-André-Goule-d’Oie, comprenant l’espace du bourg de la paroisse du même
nom et les terres d’une métairie, celle-ci créée dans la 2e moitié du 14e
siècle. Le seigneur de ce fief et propriétaire de la
métairie était un roturier à l’origine, qui en rendait la foi et hommage au
seigneur de Linières. Les redevances comprenaient un cens et deux rentes sur
l’élevage des cochons, le tout d’un très faible montant, et sans droit de
terrage. À cause de cette faible imposition, on a pu ranger à juste titre le
fief de Saint-André dans une liste des bourgs francs du Bas-Poitou. Puis le
droit de fief fut acheté avec sa métairie par le seigneur de la Boutarlière, Antoine
Gazeau, entre 1534 et 1539. C’est ainsi qu’on a trouvé dans les archives du
prieuré, inventoriées en 1787, une déclaration rendue par François Baudry,
prieur-curé de Saint-André, « par laquelle il déclare tenir noblement à
droit de rachat du seigneur de la Boutarlière son presbytère et autres domaines »
(8). François Baudry fut curé de Saint-André d’avant 1603 à 1639 (dictionnaire des
Vendéens accessible sur le site internet des Archives de la Vendée). Néanmoins, le
lien vassalique, roturier à l’origine, n’est devenu noble par la foi et hommage
qu’après coup, probablement sous l’impulsion du seigneur de la Boutarlière.
En 1776,
le prieur François Chevreux fit sa foi et hommage au dernier seigneur de la
Boutarlière avant la Révolution, Jacques Grégoire Boutillier, sieur du Coin
et bourgeois
habitant Mortagne-sur-Sèvre. Ce dernier prétendait être, comme
propriétaire de la Boutarlière qu’il avait achetée en 1770, fondateur et patron
de l’église de Saint-André, ce qui était faux. Le prieur refusa cette
prétention et se laissa engager dans un procès au présidial de Poitiers.
Finalement il recula et finit par reconnaître qu’il tenait le prieuré de
Saint-André à foi et hommage plain et à rachat par mutation du prieur, et à 5
sols de cens et devoir noble rendable chaque année à la Boutarlière, jour et
fête de Saint-Jean-Baptiste, « comme étant ledit seigneur de la
Boutarlière fondateur et patron de l’église dudit lieu de Saint-André » (9).
S’agissant d’un bien d’Église inaliénable, l’enjeu de la querelle n’avait pas
une grande portée financière. La valeur du rachat, dû à cause de son entrée en
possession du prieuré en 1760, fut convenue à la somme de 120 livres. Et puis
c’était l’évêque qui acceptait ou non le droit de présentation d’un postulant à
la cure. On soupçonne un enjeu d’honneurs, et le curé dut sans doute accepter
en conséquence de la transaction, de bénir ce bourgeois de Mortagne dans les
cérémonies religieuses quand il venait à la Boutarlière, de lui donner quelque
préséance dans les processions, et quelques coups d’encensoir, comme avaient
droit alors les patrons fondateurs dans les églises de leur paroisse.
Situation au
sortir du Moyen Âge
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Cloître de l’évêché de Luçon
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On ne rappellera pas ici la situation de l’Église en
Occident au sortir du Moyen Âge, avec une papauté corrompue entre les mains des
laïcs. À Saint-André-Goule-d’Oie on connaît Nicolas Moreau, « prêtre demeurant à
Saint-André » à cause de ses achats dans le bourg en 1522, 1526 et 1542. Il est cité comme vicaire
dans le procès-verbal de visite à
Saint-André-Goule-d’Oie de Pierre Marchant le 7 juin 1534, archidiacre de Luçon
(10). Un autre vicaire s’appelle Jean Rochereau et le prieur-curé est François Jousseaulme.
Et on a 4 autres prêtres rattachés à la paroisse : « Dom André Trillet, Dom Étiene
Vynet, qui demeure aux Herbiers, Dom Jacques Guynement, Dom François Moussaud,
qui demeure à La Rochelle ». Cette situation n’est pas exceptionnelle
puisqu’à Mouchamps le titulaire du prieuré était le régent de l’université
d’Angers en 1581 (11). Le prieur de Chauché en 1499, Christophe Durcot, était
maître de musique d’Anne de Bretagne (12).
Ces visites paroissiales en 1533/1534 nous révèlent l’Église du diocèse de Luçon de la fin du Moyen Âge. Voici ce qu’en
dit l’historien Thierry Heckmann : « Chaque paroisse disposait d’un curé, pas toujours résident, de
vicaires et d’autres prêtres vivant ou plutôt vivotant des nombreuses
fondations de messes cumulées au fil des siècles, et dont le service justifiait
la perception des revenus afférents. Ils étaient cette année-là 1677 prêtres
pour 219 paroisses, soit 7 à 8 en moyenne dans chacune d’elles. Les évêques
percevaient en effet des taxes à chaque ordination, ce qui les avait incités à
multiplier les prêtres dont la carrière demeurait tout de même attractive même
si, en nombre pléthorique, ils étaient de fait misérables, sans formation
correcte et pas toujours en mesure d’exercer dignement leur ministère, ne serait-ce
qu’en endossant au moins des habits sacerdotaux à l’église. Une infraction de
leur part, même mineure, était alors facilement sanctionnée d’une
excommunication qui serait levée à réparation. Tel était le fonctionnement
assez routinier d’un diocèse qui paraissait par ailleurs privé de cadres
intermédiaires entre l’évêque et son clergé, car archidiacres et doyens
n’étaient pas présents. Le terrain était désormais prêt à tomber sous le charme
de la Réforme que Calvin venait de promouvoir à Poitiers, précisément en
1534 ! ... Sous l’influence de la Contre-Réforme, et dans le diocèse de Luçon à
partir de Richelieu (évêque de 1606 à 1623), de gros efforts de formation du
clergé aboutirent à la constitution d’un corps très différent, mieux organisé
et mieux connu des évêques, véritablement respectable et apportant dans chaque
paroisse, en plus des secours spirituels, des connaissances médicales voire
agronomiques très prisées »
(13).
Dans le
procès-verbal de la visite en 1534 de l’église paroissiale de Saint-André-Goule-d’Oie on
évoque la fabrique : « L’actuel administrateur de la fabrique
de ladite église est André Davy. Le précédent, Nicolas Giraud, qui a montré la
quittance par laquelle on constate qu’il a remis la somme de 4 livres 4 sols,
c’est pourquoi
il a été relaxé (approuvé)
». Il faudra attendre le milieu du 18
e siècle pour lire un
compte-rendu d’assemblées des habitants de la paroisse concernant la gestion de
cette fabrique à Saint-André. Voir l’article publié sur ce site en janvier
2013 :
La fabrique de Saint-André-Goule-d'Oie au 18e siècle
Les
nominations au prieuré-cure au 17e siècle à Saint-André
L’inventaire
après décès des papiers du prieur de Saint-André en janvier 1666, Pierre
Moreau, nous livre des aperçus sur l’administration des prieurés-cures comme
celui de Saint-André. Dans une lettre datée de Poitiers du 16 mars 1659
(où il était étudiant), Jean Moreau, son neveu, donne son consentement à la
révocation du prieuré de Saint-Fulgent que son oncle lui avait cédé auparavant
en tant que titulaire lui-même. Le neveu se destinait à la prêtrise et l’oncle
s’occupait à lui trouver un bénéfice (14). Cela veut dire que le prieur de
Saint-André était titulaire à cette date du prieuré de Saint-Fulgent, et qu’il
devait présenter son desservant, c’est-à-dire le curé, à la collation de
l’évêque. De qui avait-il obtenu le prieuré de Saint-Fulgent ? Ce dernier avait été fondé par les moines de
Saint-Georges-de-Montaigu, et avait dépendu ensuite de l’abbaye de Saint-Jouin-de-Marnes
(Vienne). Était-ce toujours le cas en ce milieu du 17e siècle ?
On l’ignore. Les procédures bénéficiales de l’époque favorisaient la nomination
des curés sur leurs lieux d’origine, comme on le voit avec le prieur Moreau. On
a aussi le cas aux Essarts en 1624 de René
Verdon prêtre y demeurant, et issu d’une famille bourgeoise de la paroisse (15).
Le prieuré de Dompierre-sur-Yon était en 1659 une annexe de celui de
Saint-Fulgent. À ce titre le prieur Pierre Moreau signa une ferme de son
temporel (probablement une borderie) le 25 juin 1659, moyennant une somme
annuelle de 30 livres, devant les notaires de la Merlatière (16). Et on sait
que des fermiers du prieuré de Saint-Fulgent, non nommés dans le document
consulté, s’opposèrent à son titulaire, Pierre Moreau, dans un procès au
présidial de Poitiers (17). On ignore la nature du conflit.
Le prieur de Saint-André a signé le 18 juillet 1662
un concordat de permutation de prieurés avec son neveu et l’abbé de la Grève,
devant les notaires de Saint-Fulgent, Blanchard et Thoumazeau. Dans cet acte le
prieuré de Saint-Fulgent est transporté à l’abbé de la Grève par Pierre et Jean
Moreau. En contre-échange, le prieuré de la Couture (près de Mareuil), qui ne
dépendait pas de l’abbaye de Nieul, est transporté à Jean Moreau par l’abbé de
la Grève (18). L’abbé de la Grève était Paul Durcot, fils de Pierre Durcot et de Jeanne de Chasteigner, appartenant
à une famille noble importante de la région. Un demi-frère de Pierre Durcot,
Claude Durcot, fonda la branche des Durcot de Puytesson
(Saint-Denis-la-Chevasse et Chauché). Pierre Durcot avait acheté la seigneurie
de la Grève (Saint-Martin-des-Noyers) en août 1599 à Gilles de Châtillon, et la
famille y habita tout le 17e siècle ensuite. Il devint protestant
avec sa femme, mais revint au catholicisme à la fin de sa vie. Ses fils se
distinguèrent pour la plupart dans les rangs protestants lors des guerres de
religion. Mais leur frère Paul s’éleva dans la hiérarchie catholique. Paul
Durcot de la Grève fut aumônier du roi (titre honorifique), protonotaire du
Saint-Siège, c’est-à-dire officier
du Saint-Siège qui reçoit et expédie les actes
des consistoires publics (mais souvent
des prélats sans dignité épiscopale, n’ayant qu’un titre honorifique). Il fut nommé abbé de Saint-Benoit-de-Quinçay
(banlieue sud de Poitiers) en 1626 et y mourut le 9 mai 1668 (19).
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Château
de la Grève à Saint-Martin-des-Noyers
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Pour mettre en œuvre la permutation des prieurés de
Saint-Fulgent et de la Couture entre eux, l’abbé de la Grève et les deux Moreau
signèrent chez les mêmes notaires de Saint-Fulgent le 28 juillet 1662 une
procuration ad resignandum (20). Ce type de procuration, aussi utilisé lors des
ventes d’offices, donnait pouvoir aux deux titulaires, réciproquement, de
résigner leur charge. La
résignation ou démission était la cession de bénéfice par son titulaire, ici
par permutation entre deux titulaires. La lettre de provision d’un bénéfice par
résignation était attribuée par la « cour de Rome », c’est-à-dire le
conseil ecclésiastique établi auprès du Pape (21). Cela impliquait une relation
entre Rome et l’évêché du lieu concerné, lequel normalement n’était pas
court-circuité. Cette relation a évolué au fil du temps, et a contribué au
statut particulier de l’Église de France. Dans notre cas la procuration
« ad resignandum » était un acte,
envoyé en cours de Rome « d’emploi ecclésiastique », par lequel on
donnait pouvoir à une personne de résigner un bénéfice ou une charge. À cette
date de juillet 1662 Jean Moreau était diacre et allait accéder à la prêtrise,
nommé en juin 1663 à la cure de la Couture (dictionnaire
des Vendéens sur le site internet des Archives de la Vendée). Le texte
notarié indique que « le sieur abbé et le sieur prieur Pierre
Moreau ont résigné, cédé entre les mains de notre saint père le pape, savoir
ledit abbé sieur de la Grève son prieuré de la Couture en faveur de messire
Jean Moreau, et ledit messire Pierre Moreau son prieuré de Saint-Fulgent audit
sieur abbé ».
Derrière
ces nominations il y avait des enjeux d’argent. « Pas un changement de
curé en Bas-Poitou qui ne fît l’objet de la perception d’une taxe dûment
enregistrée par la chancellerie pontificale » (22). Dans notre cas cela
apparaît avec l’indication d’un contrat de constitution de rente
foncière, au profit du prieur Pierre Moreau sur l’abbé de la Grève et Jeanne
Bertrand dame du Plessis Bellay. La rente créée le 4 juin 1664, se monte à 66
livres 13 sols 9 deniers par an. Le contrat fut reçu sous la cour de la
baronnie de la Grève par Maindron et Allaizeau, notaires, et était amortissable
(rachetable) pour la somme de 1 200 livres (23).
Ces affaires d’argent transcendaient, pourrait-on
dire, les querelles religieuses entre catholiques et protestants, au milieu du
17e siècle il est vrai. La présence de Jeanne Bertrand en tant que
débitrice du prieur de Saint-André est intéressante. Elle était la fille de Jacques Bertrand, seigneur de Saint-Fulgent
et protestant très engagé, et de Jeanne Durcot, celle-ci sœur de l’abbé de la
Grève (24). Pour l’enterrement de Jacques Bertrand dans l’église de
Saint-Denis-la-Chevasse, un frère de l’abbé de la Grève s’opposa physiquement à
l’évêque de Luçon, venu sur les lieux pour ordonner l’interdiction d’inhumer un
protestant dans une église catholique ! Jeanne Bertrand avait épousé en
1646 Henri du Bellay, fils aîné de Zacharie du Bellay (1572-1644) et de Jeanne
Herbert de Bellefonds, protestants très proches de Claude
de la Trémoïlle,
duc de Thouars et protestant converti lui-même en 1587, et de sa femme, Charlotte-Brabantine de Nassau.
Un autre acte du 13 septembre 1665 montre l’abbé de
la Grève créancier pour le prieuré de la Couture d’une pension viagère de 1000
livres, dont l’oncle Pierre Moreau assura des paiements pour son neveu Jean
Moreau (25). Cette famille des Moreau, importants bourgeois demeurant dans le
bourg de Saint-André-Goule-d’Oie aux 16e et 17e siècles,
va donner un spécimen de prieur-curé tout à fait original vu d’aujourd’hui, et
peut-être même à son époque.
Le prieur de
Saint-André de 1639 à 1665, Pierre Moreau un homme d’affaires
Il fut curé de Bessay de 1627 à 1639, puis de
Saint-André-Goule-d’Oie de 1639 à 1665, jusqu’à sa mort. On le voit aussi
chapelain, comme l’usage en était fréquent au profit des curés. Le chapelain
était titulaire d’un bénéfice
attaché à un autel dans une église ou dans un château. Son patron,
parfois laïc, présentait un clerc de son choix à la collation (nomination) de
l’évêque. Ce clerc avait ainsi un revenu, quitte à rémunérer lui-même un autre
prêtre pour assurer le service religieux s’il n’habitait pas près de la
chapelle, aussi appelée chapellenie ou stipendie parfois. Très souvent ces
chapelles avaient été créées pour faire dire des messes dans une intention
particulière, et une fondation finançait ce service sous forme d’une rente
perpétuelle ou d’un domaine foncier dont l’exploitation générait des revenus. À ce titre on peut se référer à la chapelle de Fondion ou à la chapelle des
Moreau dans l’église paroissiale de Saint-André. Voir les articles les
concernant sur ce site : La chapelle et la métairie de Fondion à Saint-André-Goule d’Oie, et La chapelle des Moreau dans l'église de Saint-André-Goule-d’Oie.
Le prieur Pierre Moreau a affermé le temporel d’une
chapelle de Saint-Vincent (non située) pour 120 livres par an, le 8 juillet
1649, à Nicolas Beau sieur de la Thibaudière (26). C’était le père ou le frère
de la belle-sœur du prieur, celle-ci mariée à René Moreau. Le contrat a été
signé devant Godineau et Caillé, notaires à Sainte-Hermine. Il a aussi affermé
le temporel de la chapelle de saint Blaise, de la Roche Baudouin (paroisse de
Landevieille), dont il était chapelain, pour 100 livres par an, à Pierre Roy et
Claudine Louzeau (27). Le contrat a été signé devant Chauvin et Benoist,
notaires de la baronnie d’Apremont. Il y avait une châtellenie de la Roche
Baudouin dans la paroisse de Landevieille (28). Ces montants de ferme à cette époque
correspondent à ceux d’une borderie d’une dizaine d’hectares dans le Bocage.
Un autre neveu du prieur de Saint-André, qui
s’appelait aussi Pierre Moreau (aussi qualifié de sieur des Touches), était
chapelain le 19 mai 1649 de la chapelle de Saint-Jean des [Bossoneaux] desservie
en l’église de Beauvoir-sur-Mer. Il est mort jeune, avant son oncle, et ce
dernier a jouit des revenus de cette chapelle dans une période non précisée,
reversés à un sieur Rolland Marosand à Nantes (29).
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Jean Clouet : portrait d’un banquier
(1522)
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L’inventaire après-décès de ses meubles, vaisselle,
linge et papiers au presbytère de Saint-André nous confirme que le prieur
Pierre Moreau était riche, comme les membres de sa famille. Leur
estimation s’est montée à 7 600 livres, sans compter la vaisselle
en argent, importante et provenant probablement de sa mère. Surtout
il avait le goût des affaires, affermant des bestiaux lui appartenant, faisant
fructifier son argent, prêtant, arrentant, etc. auprès de ceux qui avaient
besoin de financement. On a connu des curés lettrés, historiens, archéologues,
mais rarement banquiers. Sa pratique de la charité n’a pas laissé de trace
malheureusement dans les papiers inventoriés. Elle était quasi statutaire pour
un curé, et parfois on lit en plus des pensions attribuées, des sommes prévues
pour leurs « distributions ». Mais point de titres ni d’actes
notariés pour les donations aux pauvres.
Les baux de bestiaux effectués par le prieur
marquent bien l’importance de l’élevage nécessaire à la culture des terres, et
comme complément de revenus. Cela exigeait une capacité financière qui manquait
aux laboureurs les plus pauvres, petits bordiers ou certains métayers. Parfois
les propriétaires faisaient publier l’offre de ferme de leur bétail pour
trouver un bon fermier et conclure un « cheptel » (bail d’un bétail).
C’était le mot employé dans l’inventaire après-décès, c’est-à-dire un bail à
cheptel de fer comme l’écrivaient les jurisconsultes. On a ainsi à titre
d’exemple l’indication de publication d’un cheptel du prieur, fait par Me
Chantrau curé de Chauché le 21 septembre 1664 (30). La publication était faite
à la fin du sermon de la messe dominicale, ou à l’issue de la messe, ou à
l’extérieur de l’église. Plus le temps a passé et plus ces annonces ont été
dissociées en effet de l’office de la messe dominicale.
Les contractants avec le prieur, dans les actes
mentionnés dans l’inventaire, étaient aussi bien des personnes modestes que des
bourgeois et des nobles de la contrée, pourvu qu’ils soient capables de
s’engager. À cet égard, l’abondance des pièces inventoriées et le mariage de
ses deux nièces, qu’il a organisé (étant tuteur) avec des nobles (écuyers),
montrent la proximité à cette époque dans la contrée existant entre de riches
bourgeois et des nobles de
petites fortunes. Ses transactions étaient presque toujours
en argent et très peu en nature. Clairement, le prieur Pierre Moreau a remplacé
les banques qui n’existaient pas dans la contrée, faisant concurrence aux
notaires qui remplissaient souvent cette fonction, ou certains nobles
semble-t-il. Il devait être connu dans ce rôle d’intermédiaire financier, car
sa « clientèle » habitait aussi bien dans les paroisses voisines qu’à
Saint-André-Goule-d’Oie. Le volume de ses placements en 1664 et 1665, les deux dernières années
avant sa mort, est de 3 000 livres et 3 400 livres, montant équivalent à la
ferme d’une dizaine de grandes métairies. C’est le double de la ferme de
l’importante seigneurie de Languiller, et 40 % de la ferme de la baronnie des
Essarts à la même époque. D’autres curés à sa place auraient pu placer leur
argent dans des terres et jouir de leurs revenus. Alors que lui a commencé à
investir dans le financement d’activités assez tôt. Il a peu acheté de domaines
fonciers, ceux qui lui appartenaient lui étaient venus de ses parents pour
l’essentiel, alors que ses frères ont été des acquéreurs.
Il faut dire aussi qu’il a beaucoup aidé ses proches. Ses deux frères,
Jacques et René Moreau, sont morts laissant des enfants mineurs. Après le décès
de leurs mères, il assura dans les deux branches de ses neveux et nièces le
rôle de tuteur des biens et des personnes pendant quelques années. Il avait été
désigné à chaque fois par acte en la cour seigneuriale de haute justice de la
baronnie des Essarts, dont dépendaient les habitants de Saint-André. Dans ce
rôle il s’est révélé autoritaire, et a été accusé d’être colérique par un de
ses neveux. Sa part de responsabilité dans les divisions profondes qui
s’installèrent entre les deux branches des cousins, paraît certaine. Et
pourtant ses neveux et leurs familles alliées comme les de Vaugiraud, lui
doivent beaucoup. Il a été un oncle attentif et généreux, mais maladroit.
Il est mort le 14 novembre 1665, malade depuis 6 mois d’un mal appelé
« les gouttes » par Charbonnel, le médecin de Saint-Fulgent. Cette
année-là le prieur a signé 18 actes inventoriés dont 4 cheptels. L’année
précédente il en avait signé 15. On comprend que pour le service divin il était
assisté d’un vicaire, Jean Baptiste Madeline né à Bayeux en Normandie, comme le
futur curé de Chauché quelques dizaines d’années plus tard, Eustache Madeline. Le vicaire
logeait probablement au presbytère, et percevait une pension payée par le curé
à terme annuel, comme les domestiques. Étant présent à Saint-André depuis le
début de l’année 1665, il demanda aux héritiers du prieur de lui régler la
somme de 170 livres 18 sols à la date du décès du prieur, correspondant à une
pension annuelle de 200 livres (31). C’était une somme importante, quand on la
compare à celle attribuée au vicaire de la paroisse de Nieul en 1715 dans une
bulle du pape, qui était de 150 livres.
À son service, le prieur avait au jour de sa mort une servante (Mathurine
Fulneau) et un valet
(André Trotin). Il était dû à la servante par
le prieur « trois années de ses gages de la Toussaint dernière dont le
prix n’était fait, et s’en rapporte aux sommes que l’on donne ordinairement aux
servantes ayant souffert de grandes peines », est-il écrit dans
l’inventaire par le notaire prenant sa déposition. Les gages des gens de maison
étaient aussi payés à terme échus annuels au château de la Rabatelière un
siècle plus tard. Ils n’assuraient pas les « fins de mois », car les
domestiques étaient logés, nourris, souvent habillés, et ils n’avaient besoin
de rien d’autre dans l’économie de subsistance de l’époque.
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Le style baroque enfant de la
Contre-réforme catholique
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Quel regard jeter sur cette activité financière du
prieur au milieu du 17e siècle ? Il avait accédé à la prêtrise
avant que l’évêque de Luçon ait fondé son séminaire. Il apparaît pour cela
appartenir à l’Église d’avant l’application de la contre-réforme issue du
concile de Trente. D’une riche famille, il a acheté des bénéfices
ecclésiastiques, plus qu’il ne pouvait fournir à sa fonction religieuse. Son
rapport à l’argent ne paraît pas conforme à la parole de l’Évangile et à la
tradition de l’Église dans son principe, surtout après le concile de Trente,
mais le principe a subit l’influence de chaque époque dans son application. Avant
de lui coller l’étiquette d’ecclésiastique médiocre en ce 17e siècle,
il faudrait connaître d’autres aspects vérifiés de sa vie personnelle et
religieuse pour lesquels les archives font défaut. Il faut aussi rappeler le rôle central des curés dans la vie sociale des
paroissiens qui constituait un tout y compris dans sa dimension religieuse. Le
curé soignait, enseignait, aidait les pauvres, tranchait les litiges civils et
prêtait de l’argent, le sien ou celui d’autrui (32). Néanmoins il faut noter par
ailleurs que dans son rapport au roi sur l’état du Poitou, Colbert de Croissy
n’aime guère les curés du Bas-Poitou, les accusant de « débauche et
ignorance » (cité par Dugast-Matisfeux en 1865). Il paraît donc que le
prieur de Saint-André en 1666 est un spécimen représentatif d’une époque qui
s’achève, confirmant que la contre-réforme catholique du concile de Trente dut
attendre la deuxième moitié du XVIIe siècle pour faire sentir tous ses effets.
Les
ressources du prieuré (1671-1770)
Le statut de titulaire d’un bénéfice restera en
vigueur jusqu’à son abolition par la Révolution, remplacé ensuite par le statut
de fonctionnaire de l’État (constitution civile du clergé en 1790 et concordat
en 1801). À Saint-André les ressources du prieuré dans l’Ancien Régime nous
sont connues par certaines déclarations des teneurs (propriétaires) dans la
paroisse à leur seigneur. On les trouve dans le chartrier de la Rabatelière,
mais les archives de la paroisse elles-mêmes complètent nos informations. Nous
y trouvons en effet un livre des recettes du prieuré des années 1671-1725. Observons
ces ressources dans un ordre chronologique.
On présume d’abord la préexistence des seigneurs et
du système féodal à celle de la paroisse officielle qui s’est installée au 12e/13e
siècle à Saint-André-Goule-d’Oie. Les historiens disent que les dîmes sur les
récoltes de grains (grosses dîmes) ont été accaparées par les seigneurs (devenues
dîmes inféodées), puis restituées à la demande de l’Église (réforme
grégorienne). Il en a été de même pour les menues dîmes sur les animaux élevés
dans les villages. Notre documentation sur les redevances prélevées à
Saint-André avant le 15e siècle donne des informations globales et
parcellaires sur des rentes seulement, dans une mouvance de Montaigu en
1343 (33). Les rentes ont disparu ensuite (dans le bourg) ou ont été transformé
probablement, en entrant dans la mouvance des Essarts dans les années suivantes.
À partir de vers 1405 apparaît le régime précis de redevances féodales comprenant
cens, rentes, terrages et dîmes en vigueur dans la paroisse.
Sur environ la moitié du territoire de la paroisse le droit de terrage n’était pas prélevé. À la
place on y prélevait la grosse dîme sur les récoltes au profit du prieuré, sur
des domaines précis mais non connus à cause d’une documentation très pauvre sur
le prieuré. On connaît un seul cas constaté en 1783 pour un champ de 2
boisselées à la Boninière à Saint-André-Goule-d’Oie (34). Mais à Chauché on a
constaté en 1745 que sur la borderie de la Vignolle dans le bourg, d’environ 7
hectares, mouvante de la seigneurie de la Roche de Chauché, 85 % de ses terres
donnaient lieu au prélèvement de la dîme au profit de l’Eglise pour 1/13e
des récoltes, et sans prélèvement de terrage (35). Voilà qui nous éclaire sur
ce qui s’est aussi passé à Saint-André, même si nous ne pouvons pas apprécier avec précision la part des terroirs et partie de terroirs concernée.
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La Milonnière |
L’autre raison pour laquelle on ne prélevait pas le
terrage, c’est sa substitution au profit de grosses rentes fixes prélevées dans
tout le tènement sur les récoltes des céréales. On le constate dans 11
terroirs, soit 22 % environ du total de la paroisse. Dans l’un d’entre eux
(Bignon) il est dit en 1550 que le terrage a été remplacé par la rente (36).
Dans un autre (Milonnière) la grosse rente apparaît en 1372 dans une ferme
perpétuelle nouvelle d’une directe seigneuriale, sans dire ce qu’il y avait
avant, mais c’est clairement une relance d’exploitation avec un nouveau régime
sans terrage (37). On relie ce constat avec les catastrophes guerrières,
épidémiques et climatiques du 14
e siècle, et leurs conséquences de
dépopulation et ruines foncières. Il a vraisemblablement entraîné un recul du
terrage au profit des rentes. Et dans cette transformation il ne restait plus
de place pour une dîme ou un partage du terrage au profit de l’Église.
Peut-être est-ce là l’origine du droit de boisselage à son profit, comme une
compensation. C’était un prélèvement fixe et modeste sur tous les chefs de
famille.
Le terrage prélevé sur l'autre moitié environ du territoire de
la paroisse vers 1405 paraît avoir été fixé par les seigneurs à leur profit en acensant leurs
terres. Le prélèvement était élevé, généralement au 1/6 des récoltes, avec une
exception au 1/8 à la Bergeonnière. Et on fait le même constat dans le
chartrier de la Rabatelière aux Essarts et à Chauché. La pratique du terrage
paraît avoir été générale sans être systématique en faisant disparaître les grosses dîmes ecclésiastiques, quand elles ont existé. Mais on constate en 1550 que dans 20 % des terroirs de
la paroisse le terrage était partagé à moitié entre le seigneur et l’Église. En
tenant compte des manques dans la documentation conservée et accessible, on peut
estimer que ce partage s’est effectué sur tous les tènements soumis à terrage.
Les textes indiquaient que la moitié du prieur lui avait été donnée « à
franche aumône par les prédécesseurs du seigneur du Coin » (38). Cette moitié d’un prélèvement de 1/6e correspondait au
prélèvement de 1/13e de la grosse dîme.
On constate en 1550 que les terrages partagés à
moitié avec l’Église l’ont été au profit du prieur de la paroisse avec une
exception au Pin, où 10 % des domaines ont vu le terrage donné au temple de
Mauléon (ordre des templiers) sous forme d’une petite rente. Et c’est le seul
cas où ce partage en faveur de l’Église a continué au-delà du 16e
siècle. Tous les autres ont été supprimé et récupéré au profit du seigneur
entre 1550 et 1605. Dans cette période on sait que le fait marquant a été les
guerres de religion. Or le seigneur suzerain de presque tous les terroirs de
Saint-André à cette époque était le seigneur de Languiller. Dans la période
approximativement fixée de 1561 à 1580, ce fut Jules de Belleville. C’était un
chef protestant engagé dans les combats, qui vendit beaucoup de redevances
féodales de Languiller pour financer ses dépenses de guerre. C’est le probable
auteur de la récupération de la part des terrages encore perçus par le clergé
catholique à Saint-André. Et peut-être est-ce là l’origine ou la cause de
l’extension du droit de boisselage à son profit pour compenser le manque à gagner.
Les menues dîmes sont documentées dans 18 villages
sur les 34 recensés dans la paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie à la sortie du
Moyen Âge, dont 6 disparus ensuite au plus tard au début du 17e
siècle et 1 au cours du 17e siècle. Avec une documentation plus
complète on peut penser que tous les villages devaient payer une dîme. Dans 9
villages la dîme était partagée avec un clerc (prieur ou commanderie de Launay
ou temple de Mauléon), et dans les autres le seigneur prenait tout. Mais
celui-ci ne récupéra cette part pour lui que dans 3 cas seulement (Gâts,
Chevaleraye et Javelière), et la transféra à un autre clerc dans 1 autre cas
(Pin). Il faut dire que l’enjeu financier était très faible.
On voit dans cette histoire comment les ressources
du prieuré ont reculé depuis son établissement au 12e/13e
siècle. On a fait allusion au droit de boisselage venu atténuer ce recul. Mais
il faut compléter notre récit par d’autres ressources complémentaires venus s’ajouter
au fil du temps. À commencer par des petites rentes qui ont été ponctuellement
créées en plus au profit du prieuré de la paroisse. La principale, de 112
boisseaux de seigle par an, l’a été sur les propriétaires du « Fief du
Prieuré » situé entre les Gâts et la Brossière. On ne connaît pas son
régime féodal, mais l’importance de la rente pour un terroir qu’on devine de
taille moyenne, fait penser à une concession exclusive au profit du prieuré. Peut-être
est-ce un défrichement à une date inconnue pour compenser la confiscation au
prieur de ses terrages. Dans cette partie de la paroisse on a beaucoup défriché
au 16e siècle (tènement des Landes du Pin et métairie des Noues). De
plus, sur 9 villages de la paroisse ont existé des rentes aussi au profit du prieuré,
allant d’1 boisseau de seigle à 16 boisseaux pour la plus importante, et pour
un total de 57 boisseaux, plus sur la Jaumarière une rente de 2 sols 6 deniers
en 1671. Toutes ces rentes sont relevées sur des périodes différentes, et il
faut les additionner avec prudence, car certaines, très faibles, ont connu des
prélèvements intermittents. Néanmoins le total fait environ 160 livres par an au
milieu du 18e siècle.
À ces redevances il faut ajouter des fermes
de terres à différents particuliers. Ainsi on sait que le prieuré disposait
d’environ 5 ha de terres dans le bourg et alentours à la veille de la Révolution,
pouvant lui rapporter une centaine de livres.
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Moulin de Bel Air
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On a indiqué un moulin appartenant au prieuré dans
un aveu du Coin aux Essarts en 1550. Il n’apparaît pas dans les comptes et n’a
pas fait l’objet d’une vente particulière en tant que bien national. Même l’inventaire après-décès en 1666
des papiers de Pierre Moreau ne nous donne pas d’informations à son sujet. Amblard
de Guerry le situe dans le fief du bourg (39).
La métairie de Fondion dépendait du prieuré et lui
apportait la part la plus importante de ses revenus. En 1742 le prix annuel en
argent de la ferme était de 200 livres, de 270 livres en 1764 et 400 livres en
1778. On a un exemple semblable de hausse pour la métairie de la Boutinière à
cette époque. La hausse ne peut pas relever que de l’ajustement de l’offre et
de la demande. S’y ajoute probablement une amélioration de la mise en valeur de
la métairie. On pense à l’extension de l’élevage, à cause des prairies
naturelles situées près d’un ruisseau dans les deux cas, sinon à l’extension
des plantes fourragères. Par ailleurs les techniques agricoles n’ont pas changé
dans cette période.
Le droit de boisselage en 1700 est comptabilisé
ainsi : « blés
dus à cause du boisselage de chaque métairie et borderie 1 boisseau. Monte à 60
boisseaux ». Cela faisait donc 60 métairies et borderies dans la paroisse, sans compter les
villages de Chauché contribuant à Chauché normalement. Dans une étude de
Marcel Faucheux publiée en 1953 (40), on relève que vers 1770, le boisselage
rapportait 119 livres par an à Saint-André-Goule-d’Oie. Les droits ne
bougeaient pas, ce qui voudrait dire que le morcellement des exploitations
avait conduit à en multiplier le nombre par deux au cours du 18e
siècle. Nous n’avons pas
pu le vérifier, mais ce ne serait pas étonnant au vu des morcellements observés
dans les tènements au cours de la période.
Les
frontières officielles entre paroisses reprenaient tous leurs droits dans le
domaine des finances. À preuve cette ligne : « la maison nommée paroisse de la
Rabatelière devait une rente de 2 boisseaux ». La paroisse de la
Rabatelière avait été créée en 1640 en prenant une partie de territoire de
Chauché et de Chavagnes. À Saint-André-Goule-d’Oie elle avait pris le village
de la Bordinière, le moulin de Bel Air et la métairie
de la Maisonneuve. Sa redevance était apparemment remboursée au prieur
de Saint-André par « la maison nommée paroisse de la Rabatelière ».
Dans son étude déjà évoquée, Marcel
Faucheux indique qu’en 1770, le revenu total de la paroisse de Saint-André
est 829 livres, important pour une paroisse de 1 200 âmes environ. Il indique
que l’ordonnance de Charles IX du 16 avril 1571 avait fixé la portion congrue à
120 livres. Le montant fut ajusté ensuite à 150, puis 200 livres. En 1686 et
1690 : 300 livres. La déclaration du parlement de Paris du 29 janvier 1686
édictait les points suivants :
-
La portion congrue des curés et vicaires
perpétuels est fixée à 300 livres et celle des vicaires à 150 livres.
-
Outre ce montant, les curés ont les offrandes,
honoraires, droits casuels et dîmes novales formées depuis leur option de
portion congrue.
-
Les évêques fixent le nombre nécessaire de
vicaires.
-
La portion congrue est exempte de toutes
charges.
-
Le paiement est exécuté par les décimateurs
ecclésiastiques. Subsidiairement ceux-ci affectent les dîmes inféodées.
-
Les conflits sont soumis aux sénéchaux ou
baillis, sauf l’appel au parlement.
Donc tout ne restait pas au prieuré de Saint-André,
la plus grande partie remontait à l’autorité ecclésiastique dont dépendait la
cure, et le prieur percevait la portion congrue.
La fin du
prieuré au 18e siècle
Le
prieur Moreau de Saint-André avait contesté à l’abbé de Nieul le droit de
présentation au prieuré, mais il fut obligé de s’incliner par acte de
transaction en 1653 (41). Il avait raison avant l’heure, car au
début du 18e siècle, les chanoines de Nieul furent sécularisés. On voulait les incorporer avec leurs
revenus (menses abbatiale et conventuelle) au chapitre du diocèse de La Rochelle formé
d’un clergé séculier. « Louis
XIII (et Richelieu) voulurent installer un évêché à La Rochelle dès la fin du
siège de cette ville, alors protestante et rebelle au roi. Le pape accéda à
leur demande vingt ans plus tard, en 1648, en faisant entrer l’Aunis, tiré du
diocèse de Saintes, dans ce diocèse sans tête qu’était devenu Maillezais. Il
fallut encore près de vingt ans pour vaincre la résistance de religieux qui
défendaient leurs intérêts : c’est en 1666 seulement que le dernier évêque
de Maillezais devint le premier de La Rochelle » (42).
Une bulle du pape en 1715 prévoyait que les ressources de l’abbaye de
Nieul-sur-l’Autise, donc celles aussi provenant du prieuré de Saint-André,
profitent ensuite au chapitre cathédrale de La Rochelle. Et le droit de
présentation aux prieurés-cure est passé de l’abbé de Nieul à l’évêque de La
Rochelle (43). Mgr de Lescure, évêque de Luçon jusqu’en 1723, et grand ami
de l’évêque de La Rochelle, obtint cependant pour ses successeurs le droit de
nommer à toutes les cures dépendantes de l’ancien monastère de Nieul, et
situées dans le diocèse de Luçon (44). À partir de là le nom de prieuré que
l’on continuait de donner à la cure de Saint-André n’avait plus lieu d’être,
mais le mot resta employé par habitude jusqu’à la Révolution. Ensuite on
désigna les lieux de maison curiale, ou de presbytère ou de cure selon les
habitudes des desservants dans leurs écrits.
Les
prieur-curés aux 17e et 18e siècles à
Saint-André-Goule-d’Oie
On connaît les prieurs de Saint-André par les archives
diocésaines et le dictionnaire des Vendéens aux Archives départementales de la Vendée. Notre approche a été de les
compléter par la consultation des registres paroissiaux, conservés pour
Saint-André à partir du 17e siècle. Ils avaient été rendus
obligatoires par l’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539, mais son application tardive et la
destruction des archives nous privent de toute information sur le sujet jusqu’à
une date variable suivant les paroisses. Nous avons établi la liste des prieurs
de Saint-André jusqu’à la Révolution. Pour le 19e siècle voir notre article
publié sur ce site en novembre 2018 : La fabrique de Saint-André Goule-d’Oie au 19e siècle; On se reportera au dictionnaire des Vendéens sur le site des Archives de
Vendée, pour leur biographie.
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Registre paroissial de Saint-André
(page 1) Archives de Vendée
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François Baudry (1603-1639)
Il tient
le premier registre paroissial conservé de la paroisse à partir du 1e
janvier 1603. La dernière signature de François Baudry est
du 25 juin 1637 (vue 96 du registre des baptêmes accessible sur le site
internet des Archives de Vendée). Ensuite on a le vicaire Pierre Desfontaines
qui signe jusqu’au 24 octobre 1638 (vue 98). Le 3 octobre 1621 (vue 59 du registre paroissial)
le curé F. Baudry a participé à la messe à Mouchamps en présence de Richelieu,
évêque de Luçon. Il ne fut
pas le seul prieur de Saint-André dans le début du 17e siècle. En
1592 le prieur s’appelait Jacques Suandeau. Il apparaît aussi en 1606 et 1610,
étant dans la période prieur de Saint-Fulgent. On ne dispose pas d’informations pour comprendre cette situation qui ne va pas au-delà de 1610 (45).
L’évêché
de Luçon notifia le 8 février 1635 aux paroisses de Chauché, Chavagnes et Saint-André
l’érection de la Rabatelière en paroisse. Saint-André ne céda qu’une faible
part de son territoire à cette occasion : le village de la Bordinière, Bel Air et Maisonneuve. Cette
création ne fut définitivement officielle qu’en 1640. Les paroisses diminuées
par cette décision continuèrent néanmoins à toucher les revenus correspondant
aux parts des territoires abandonnés. Le curé de la Rabatelière percevait sa
portion congrue des mains du seigneur de la Rabatelière, qui avait payé la
construction de l’église et du presbytère et assurait leur entretien. En 1759
le curé lui payait 5 sols pour l’hommage au titre du presbytère, et il recevait
de lui 250 livres au titre de sa portion congrue (46).
Louis Fradet (1639)
Le
dictionnaire des Vendéens l’indique curé de Saint-André de janvier 1639 à 1642
sur la base des Archives du diocèse. En réalité il signe comme vicaire 3 actes sur le registre des baptêmes de Saint-André en janvier
1639 (vue 98), puis comme curé le 27 janvier 1639 (vue 98) jusqu’au 27 mars
1639 (vue 99), et un autre acte isolé le 25 juillet 1639 (vue 100), et son
écriture disparaît ensuite.
Pierre Moreau (1639-1665)
Il signe
le registre de Saint-André-Goule-d’Oie, dont il était originaire, à partir de
septembre 1639 régulièrement comme curé. Il avait été vicaire de Saint-André de 1622 à 1626,
puis curé de Bessay de 1727 à 1639. Nous avons déjà décrit le personnage en
raison d’une abondante documentation sur sa famille, récupérée par un de ses
neveux, René de Vaugiraud. Et les archives de Vaugiraud se trouvent dans le
chartrier de la Roche Guillaume aux Archives de Vendée.
Gentien Guymont (1666-1685)
Né
dans le diocèse d’Orléans. Ses comptes du prieuré sont conservés aux Archives
de la paroisse de Saint-Jean-les-Paillers.
Nicolas Prousteau (1685-1692)
René Derotrou (1692-1699)
Provenant
du diocèse d’Angers.
François de Meules et Étienne Goischon (1699)
Le
dernier acte du curé Derotrou est du 18 mai 1699 (vue 34) sur le registre
paroissial. L’acte suivant du 8 juillet 1699 (vue 34) est signé de « de
Meules prêtre prieur de Saint-André-de-Goule-d’Oie ... ai commencé mes
fonctions curiales le jour précédent la fête de la Pentecôte ». Il signe
son dernier acte le 7 août suivant (vue 35), et dès le 14 août apparaît l’écriture
d’Étienne Goischon (vue 35), signant « prieur de Saint-André-Goule-d’Oie ».
Comme son prédécesseur celui-ci ne resta pas longtemps, car il sera remplacé
sur le registre par Pierre Lemaçon dans un acte du 14 décembre 1699 (vue 37). Étienne Goischon est bien indiqué prieur de Saint-André dans cette courte
période dans le dictionnaire des Vendéens. En revanche le prieur de Meules est
ignoré. Et il serait mort peu après son arrivée à Saint-André (46). Une famille
de Meules a été seigneur de la Durbelière (Deux-Sèvres) au début du 18e
siècle, par mariage avec les Rorthais. Ces derniers ont possédé le fief de la
Parnière (Brouzils) et des droits par indivis à Chauché (Vrignonnière et
Limouzinière). Peut-être un rapprochement est à faire entre les seigneurs de la
Durbelière et le prieur de Saint-André, que nous avons tenté sans y parvenir.
Pierre
Lemaçon (1699-1719)
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Métairie de Fondion
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En mai
1699, le seigneur de Languiller proposa à la chapelle de Fondion René Derotrou comme chapelain. Il venait de quitter le prieuré de Saint-André, nommé curé de Vendrennes.
Mais celui-ci refusa, et le seigneur de Languiller, présenta
alors un clerc tonsuré, Philippe Jacques Viaud, qui prit possession du bénéfice
le 20 septembre 1701 (47). Pierre Lemaçon contesta cette nomination de Philippe
Viaud auprès de l’évêque. Mais on n’a pas le dossier de ce conflit. Les
seigneurs de Languiller cessèrent ensuite de revendiquer la présentation du
chapelain de Fondion. Ce dernier redevint naturellement le prieur de
Saint-André.
En l’année
1705 sur le registre paroissial (vue 113), on voit la signature de « P.
de Lalande, archidiacre de Pareds ». Il marque ainsi sa visite
paroissiale, l’occasion de rappeler que depuis l’origine la paroisse de
Saint-André était rattachée à l’archidiaconat de Pareds (Jaudonnière), et non
pas au doyenné de Paillers, transféré ensuite au doyenné de Montaigu..
Nicolas Réaud de Saint-Germain (1719-1733)
Il
est né dans le diocèse de Saintes. En octobre 1719 (vue 44) le registre
montre une série d’enterrements suite à une épidémie. Il a été inhumé dans le
chœur de l’église paroissiale de Saint-André le 14 février 1733 (vue 132). Dans
l’acte d’inhumation on apprend qu’il était doyen de la conférence de Mouchamps,
dont faisaient aussi partie les curés des paroisses de Vendrennes et de
Sainte-Florence.
Jean Baptiste Vitet (1733-1742)
Né dans
le diocèse de la Rochelle, il a été inhumé dans l’église de Saint-André le 24
juillet 1742 (vue 250).
Charles François Musset (1742-1760)
Né à
Montaigu dans une famille de bourgeois, son frère était chirurgien apothicaire
à Montaigu. Il a été inhumé dans
l’église paroissiale le 4 avril 1760 (vue 180).
François Chevreux (1760-1783)
Né à
Saintes, son père était boucher. Il fut nommé en 1783 chanoine du chapitre
cathédrale de Luçon et refusa de prêter le serment en 1791 à la constitution
civile du clergé. Il fut incarcéré à Fontenay puis libéré en 1796. Il mourut à
Saintes en 1812. Sous son ministère on relève sur le registre de Saint-André le
baptême d’un enfant trouvé à la Brossière le 20 mai 1767 (vue 249).
Louis Marie Allain (1783-1797 et 1804-1816)
Il
est né à Bressuire. Il refusa de prêter le serment à la constitution civile du
clergé, échappa à la déportation des prêtres et se cacha dans les environs à
partir de juillet 1792. Il assura son ministère clandestinement jusqu’au traité
de la Jaunaye en 1795, où il revint à la cure de Saint-André, protégé par une
lettre du général républicain Hoche. À la reprise des persécutions en septembre
1797 il se cacha à nouveau mais fut capturé et emmené prisonnier à Rochefort
pour y être déporter vers la Guyane suivant les mœurs pénales de l’époque. Il
réussit à s’évader et se cacha on ne sait où. Il réapparut, après le coup d’État
de Napoléon, en 1801 à Saint-Mars-la-Réorthe où il fut un temps
desservant de la paroisse. En novembre 1804 il fut nommé à nouveau curé de
Saint-André-Goule-d’Oie. À la fin de 1816 il fut nommé curé de Boufféré, puis
doyen de Montaigu en 1818, où il mourut en 1823.
Le
presbytère bien national avec la Révolution française
La vente des biens du clergé commença en 1791 à
Saint-André comme partout ailleurs. On vendit en premier la métairie de
Fondion, avec la chapelle Saint-Laurent attenante à ses bâtiments et alors en
ruine. L’ensemble avait presque toujours été géré comme une annexe du prieuré,
mais cela fut confirmé officiellement par une transaction de 1786, entre le
dernier prieur et le dernier « patron » de la chapelle, alors le
seigneur de la Rabatelière. Voir à ce sujet notre article publié sur ce
site en novembre 2014 :
La chapelle et la métairie de Fondion à Saint-André-Goule d’Oie;
On vendit aussi la borderie du bourg, appartenant
au prieuré. Elle
comprenait environ 7 boisselées de pré et 36 boisselées de terres et jardins
dans le bourg (5,2 ha au total). Il est assez probable que la surface d'origine, s’était agrandie au fils du temps depuis le Moyen Âge, avec des acquisitions et
des donations. En témoigne un arrentement d’une pièce de terre appelée
l’Ouche du Cimetière en 1692, par le prieur Pierre Derotrou (48). De même aussi sans doute pour les
rentes dues au prieuré, dont la plus importante (112 boisseaux de seigle par
an) était versée par les teneurs du Fief du Prieuré, un espace situé près des
Gâts et de la Brossière. Et on a aussi le legs d’une rente foncière annuelle
(49).
Le
presbytère et l’église furent achetés en 1796 par François Fluzeau le
jeune (1763-1824) pour 1 124 F, une valeur très faible. Nous pensons que ce fut
un achat de complaisance dans le but d’en faire retour plus tard à une entité
ecclésiastique à retrouver. En désaccord avec l’autorité municipale cantonale
après le coup d’État jacobin de septembre 1797, Fluzeau n’honora pas tous ses
paiements. Et les biens furent à nouveau vendus à un patriote plus sûr en 1798
pour 23 200 F. Mais le prix comprenait l’ancienne borderie, qui elle aussi
n’avait pas été payée par l’acquéreur (J. de Vaugiraud), lui aussi très engagé
dans les rangs vendéens pendant la guerre de Vendée.
Le nouvel acquéreur de
l’église en 1798, la laissait encore au mois de février 1799 à la disposition
des fidèles. Ceux-ci venaient les dimanches y prier en l’absence de prêtres (50). En 1801 le presbytère faisait l’objet
de locations en cascades. D’abord le propriétaire de Linières, Joseph Guyet,
appartenant au camp républicain, le louait au propriétaire pour le sous-louer à
un étranger de la commune, Sébastien Mercier, garde champêtre demeurant à la
Pelissonnière au Boupère. Ce dernier le
sous-affermait ensuite verbalement à différents habitants de la commune
qui le destinaient à l’usage d’un prêtre. Des problèmes d’entretien conduisirent
Joseph Guyet à demander un dédommagement au juge de paix de Saint-Fulgent en
messidor an IX (juin 1801). Parmi les habitants cités dans l’enquête du juge et
s’occupant du presbytère on voit François Fluzeau et Jean Herbreteau du bourg, Pierre
Herbreteau maire de la commune, Jean Rochereau de la Boninière et François
Cougnon du Coudray (51), la
plupart anciens combattants connus dans les armées vendéennes. Après les violents combats de 1793/1796, ces
escarmouches judiciaires apparaissent comme des signes d’une vie commune entre
personnes de camps opposés, où les catholiques imposaient leurs volontés aux
quelques républicains des lieux. Le procès dû s’arrêter après l’enquête à cause
du rachat des biens du clergé en cette année 1801.
À l’instauration de la paix religieuse par
Napoléon,
un groupe de
paroissiens fit l’acquisition de l’église avec sa sacristie pour 300 F le 13
avril 1801. Un autre groupe plus large de paroissiens racheta le
presbytère le 26 novembre 1801 pour 1 324 F (52). Nous avons raconté le détail
de ces affaires dans notre article publié sur ce site en mars 2017 :
La vente des biens du clergé à Saint-André-Goule-d’Oie.
L’église et le presbytère furent considérés comme
appartenant de fait à la fabrique ensuite, sans qu’on ait trouvé d’actes lui
transférant cette propriété de la part des deux indivisions de propriétaires
acquéreurs. Ces actes ont peut-être existé, car ils étaient théoriquement
nécessaires, et les « manques » dans les archives en laissent la
possibilité. La fabrique les a entretenus comme ses biens propres tout au long
du 19e siècle, sous la tutelle du préfet, et ils lui furent
confisqués en 1906 au profit de la commune.
On a
une situation juridiquement plus claire à la Rabatelière pour le presbytère,
malgré un cheminement sinueux. D’abord l’acquéreur de bien national, Louis
Merlet, commissaire cantonal de Saint-Fulgent en 1796, a acheté cette cure avec
sa borderie le 2 prairial
an 6 (2 mai 1798), la mettant en fermage ensuite. Il l’a revendue le
23 germinal an X (13 avril 1802), à un collectif de 7 propriétaires de la
commune, lesquels l’ont revendue à nouveau le 8 fructidor an 11 (26-8-1803), à la châtelaine des
lieux, Mme de Martel. Enfin cette dernière en a fait donation à la commune le 24
juillet 1808, après acceptation de cette donation par décret impérial du 11
janvier précédent, signé de l’empereur Napoléon en personne (53). On n’ira pas
jusqu’à saluer la prescience de la châtelaine quand on se rappelle que la loi
de 1905 attribua les simples églises paroissiales aux communes. Simplement,
commune et fabrique ne constituaient pas alors des entités juridiques aux
enjeux politiques importants. Il fallut pour cela que les républicains et les
catholiques entreprennent une lutte politique à la fin du 19e
siècle. Cette Mme de Martel, qui habitait Nantes, a d’ailleurs participé au
rachat de la cure de Saint-André, comme la châtelaine de Linières, et au même
titre de gros propriétaire foncier dans la paroisse.
À Chavagnes la cure avait été incendiée pendant la
guerre de Vendée et l’emplacement avec ses ruines a été acheté par un
voisin, Pierre Bonaventure, comme bien national le 14
thermidor an 4 (1-8-1796). Il en a revendu une partie à deux autres particuliers,
qui l’ont mis à disposition du desservant de la paroisse, Louis Marie Baudouin.
Ce dernier a payé la reconstruction du bâtiment et l’a racheté ensuite pour 200
F seulement en 1808. Il l’a acheté pour le petit séminaire qu’il venait de
créer, à la charge pour lui de loger le desservant de la paroisse, « sans
que la commune soit obligée de lui en fournir un autre » (54). Et il a
rétrocédé cette acquisition personnelle, avec 6 autres faisant partie du
domaine du séminaire de Chavagnes, à l’évêché de La Rochelle le 8 novembre
1808, après autorisation par décret de Napoléon signé à Erfurt le 5 octobre
1808.
Le
presbytère de Saint-André, transféré en 1892 au logis du bourg, échappe à l’inventaire
de 1906
Depuis des temps très anciens remontant au moins avant
1650, le presbytère de la paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie était un bâtiment
adossé à l’église paroissiale au milieu du bourg, côtés est et nord de la
vieille église. On l’y trouve ainsi au moment de sa vente comme bien national
en 1796. À une date non repérée au début du 19e siècle la commune
avait installé dans les bâtiments du vieux prieuré la classe unique de l’école
des garçons, jusqu’en 1873 où on construisit dans le bourg une nouvelle école
avec la mairie et un logement pour l’instituteur. Auparavant la commune louait
une maison dans le bourg pour loger l’instituteur. Quand on construisit une
église neuve en 1875/1876 à la place de l’ancienne, un peu décalée vers l’ouest
semble-t-il, on sauvegarda les bâtiments du presbytère, toujours entretenus par
la fabrique de l’église paroissiale.
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Le logis du 17e siècle,
version 2019
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Dans la police d’assurance contre l’incendie en
1883, la cure, construite en pierres et la couverture du toit en tuiles, était
estimé 20 000 F, avec une description sommaire de sa contenance :
« cuisine, salle, salon, chambre à coucher avec couloir, un premier étage
avec chambre à coucher et fruitière. Un autre bâtiment comprenait bûcher
(rangement du bois de chauffage), cellier et grenier au-dessus, remises. Enfin
une écurie avec grenier sur l’écurie et sur une remise, buanderie, poulailler,
lieu d’aisances, toit à porcs » (55).
« Le
dimanche 11 septembre 1898, la commission municipale et fabricienne de
Saint-André-Goule-d’Oie a constaté l’état de délabrement et l’insuffisance du
presbytère. Monsieur le curé jouira dudit immeuble comme sacristie de décharge
jusqu’à ce que la fabrique ou la commune puisse reconstruire le presbytère ou
l’acquisition de la maison du Vieux Logis. En foi de quoi ont signé tous les
membres présents » (56). Cette « commission municipale et
fabricienne » n’était que la réunion ensemble des deux instances,
juridiquement bien séparées depuis les lois issues de la Révolution et du
Concordat avec le pape. La loi imposait aux communes l’obligation de fournir un
presbytère aux desservants des paroisses, et aux fabriques leur entretien
(décret du 30-12-1809). S’agissant d’une décision aussi importante, et compte
tenu des lois, on se réunit ensemble comme au temps des réunions du
« général de paroisse » et des fabriques de l’Ancien Régime.
Le texte acte la fin du vieux presbytère, trop
vétuste, et la nécessité d’en trouver un autre. Il a vraisemblablement pour but
de constituer une pièce dans le dossier adressé aux autorités préfectorales
ayant un contrôle à priori sur les décisions des communes. Car l’achat du logis
du bourg était déjà fait depuis le 21 octobre 1897 par le curé Verdon auprès de son nouveau propriétaire. Ce dernier était Augustin Auriault, demeurant à
Mirebeau dans la Vienne, qui avait profité de la mise en vente forcé du domaine
de Linières, dont le logis du bourg faisait alors partie, par le tribunal de la
Roche-sur-Yon. Il en était propriétaire depuis le mois d’avril 1897 et chercha
à vendre une partie du domaine, comme ce fut le cas des métairies du bourg et
des Noues. D’ailleurs il revendit le domaine de Linières l’année d’après,
donnant l’image d’un simple spéculateur. Il y avait donc une opportunité à
saisir pour les édiles de Saint-André. On ne sait pas quand le propriétaire de
Linières avait acheté le logis du bourg à Charles de Tinguy du Pouët, que la
famille de ce dernier avait acquise en 1829 des successeurs d’Aimé de Vaugiraud, Marie Anne Quantin et son
mari Édouard Dillon. La date de l’acquisition par le propriétaire de Linières se situe
au temps d’Amaury-Duval, ou de ses successeurs Eugène de Marcilly puis ses
fils, dans les années 1880/1890.
Ce qui surprend dans cette vente du logis c’est
l’acquéreur : le curé, et la faible somme : 11 000 F. Dans
l’inventaire des biens de la fabrique en 1906 on ne trouve pas le presbytère,
mais on y trouve l’église dont elle avait intégralement financé la
construction. On doute que le curé Verdon ait prit la décision d’acheter sans
l’accord de sa hiérarchie, qui devait avoir une prémonition sur ce qui se
passerait 8 ans plus tard, c’est-à-dire la confiscation des biens des fabriques
en 1905. On n’épiloguera pas sur le faible montant, s’agissant d’un acte passé
devant le notaire de Chantonnay, choisi par le vendeur, et devant être
enregistré « aux Hypothèques » pour payer les droits de mutations.
La vente concernait le logis lui-même consistant
alors en plusieurs pièces au rez-de-chaussée et un grenier au-dessus, et une
cour et des bâtiments de servitude y attenant. Un jardin était situé au-devant
du logis, devenu aujourd’hui un parking, et un pré se situait à l’arrière
devenu un terrain de sport plus tard, le tout d’un seul tenant et couvrant 1 ha
81 ares 90 ca. Une petite parcelle de terre était comprise dans la vente,
située en bas du bourg au-delà du ruisseau, alors sur la commune de Chauché.
Une précision : « M. Auriault se réserve expressément la grange et
les toits de chaque côté qui se trouvent sur la cour. Il devra les faire
démolir et enlever les matériaux d’ici le 1e janvier 1899. La
construction seule est réservée, et son emplacement est compris dans la
présente vente et demeurera la propriété de l’acquéreur » (57). ). En réalité le logis était devenu la maison d’habitation d’un métayer
et les terres de la métairie du logis comprenaient alors 37,8 hectares (58).
Déjà au moment du décès de Jean de Vaugiraud elle comprenait 24 ha, mais le
propriétaire de Linières y avait transféré des parcelles foncières exploitées
auparavant dans ses métairies de la Mauvelonnière, Linières et du Bourg de Saint-André.
Après avoir vendu le logis et démolit les bâtiments d’exploitations de la
métairie du logis, M. Auriault réaffecta ensuite ses prés et ses champs à ces
mêmes métairies.
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Nouveau logis
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Le 10 février 1898 le préfet autorisa le curé Verdon à reconstruire le
mur de clôture de son jardin le long du chemin de grande communication no 103
des Essarts à Saint-Fulgent dans la traversée du bourg de Saint-André-Goule-d’Oie
(59). S’agissant de travaux le long d’une voie publique, cette autorisation à
un particulier était nécessaire à l’époque.
Alphonse Verdon vendit le presbytère à une date non
connue au fils du maire de Saint-André, Bernard Grolleau. Et en 1924 celui-ci
fit une attestation sous seing privé : « Je soussigné Grolleau Bernard, demeurant au Coudray, commune
de Saint-André-Goule-d’Oie, reconnaît que la propriété du Vieux Logis, que j’ai
acquise par acte de vente de M. l’abbé Alphonse Verdon, qui sert de presbytère,
en réalité ne m’appartient pas. Je n’en suis que le propriétaire légal. Elle
appartient à l’église de Saint-André-Goule-d’Oie et aux prêtres qui desservent
la paroisse. Fait à Saint-André-Goule-d’Oie le 3 janvier 1924 ».
L’original a été remis à l’évêché le 22 juillet 1924 et une copie conservée
dans les archives du presbytère (60). On devait avoir confiance en
l’homme Bernard Grolleau, en plus d’être considéré comme bon chrétien et assez
fortuné pour payer les impôts fonciers. On sait que le même
« possédait » dans les années 1940 l’école des garçons, celle des
filles et une maison dans le bourg, en réalité des biens d’Église et qu’il
en fit l’apport en 1954 à une
association diocésaine à vocation de gestion de biens immeubles. Bernard Grolleau fit
apport de la cure à une association diocésaine le 15 décembre 1941 (61).
La fin du
prebytère
Voulant aménager un terrain de football en 1965
dans la prairie de la cure, la municipalité dû obtenir bien sûr l’accord de son
propriétaire, c’est à dire l’association diocésaine (62). Le curé Remaud, lors
de la bénédiction du terrain par le chanoine
Retailleau, vicaire général, le 28
mai 1967 c’est-à-dire après un an de mise en service, affirma que « le
terrain appartient à notre évêque par l’association diocésaine ». Il avait
raison. Et il souligna l’apport de l’Église au monde à cette occasion, louant
le sport et n’hésitant pas à faire sienne la formule : « une âme saine
dans un corps sain » (63).
À la demande du conseil municipal de Saint-André dans une délibération du
17 février 1972, l’association diocésaine de
Luçon vendit à la commune le 31 octobre 1972 une partie du jardin de la cure
pour une contenance de 7 ares 88 ca 36 ca. L’acte notarié nous apprend que
l’association diocésaine propriétaire était une association de la loi de 1901
ayant son siège à Luçon et déclarée le 15 avril 1926 à la sous-préfecture de
Fontenay-le-Comte. Elle était représentée à l’acte par le curé Joseph Remaud,
tandis que la commune était représentée par
son maire, Pierre Micheneau. L’acquisition avait fait l’objet d’une
déclaration d’utilité publique le 19 juin 1972 pour construire un parking. Le
projet datait de plusieurs années et on finit par s’entendre sur le prix de 6
592 F (64). Cette vente fut suivie d’une autre le 8 juin 1973 de 2 ares 61 ca
par l’association diocésaine à la commune, toujours pour un parking, moyennant
le prix de 500 F (65).
La même association diocésaine vendit le presbytère
à la commune le 1e mars 1988, celle-ci représentée par son maire,
Roger Maindron de la Chevaleraye.
Le bien est sommairement décrit : grande maison, servitudes, cour, jardin,
allée et diverses parcelles de terrain, l’ensemble d’un seul tenant pour un
total de 1 ha 70 a 68 ca. Le prix convenu fut de 500 000 F (75 000 €),
dont 300 000 F payé d’ici un an, et 200 000 F convertibles en la
charge pour la commune de mettre à disposition de la paroisse un petit terrain
et bâtiment lui appartenant et de l’aménager. Il s’agissait d’une partie du
bâtiment de l’ancienne mairie située en face de l’école des garçons. Et l’acte
de décrire dans les détails les travaux promis, et destinés à offrir une petite
maison paroissiale sans logement néanmoins (66).
La
paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie sera regroupée dans une nouvelle paroisse
en 1997 : Saint-Jean-les-Paillers, sous l’égide de Marcel
Auguin, curé-doyen de Saint-Fulgent. L’église est devenue celle du
« relais » de Saint-André-Goule-d’Oie dans la nouvelle organisation
pastorale répondant à la diminution du nombre de prêtres et de fidèles.
(1) T. Heckmann, Par
un baptême et une confirmation ... 700 ans d’histoire du diocèse de
Luçon-Vendée, Recherches Vendéennes no 23, 2017-2018, note en page 36.
(2) Abbé Auber,
Saint-Martin-de-Vertou, Société des
Antiquaires de l’Ouest (1868), page 48.
(3) Maurice Maupilier, Saint-Fulgent sur la route royale,
Herault Éditions, 1989, page 83.
(4)
Inventaire
après-décès en 1666 du mobilier, vaisselle, linge et papiers de Pierre Moreau,
Archives de Vendée, chartrier de la Roche-Guillaume, famille Moreau : 22 J 29,
page 94.
(5) Charles
Arnaud, Petite histoire de l’abbaye de
Nieuil-sur-l’Autize, Éditions des régionalismes, 2013, page 21.
(6) Françoise Hildesheimer, Rendez à César, l’Eglise et le pouvoir, Flammarion, 2017, page 167.
(7) Mémoire du seigneur de Languiller sur la
chapelle de Fondion, vers 1680, Archives de Vendée, chartrier de la
Rabatelière : 150 J/G 66.
(8) Archives de
Vendée, commune de Saint-André-Goule-d’Oie : 139 G 3 et 4, inventaire du
30-10-1787 des titres et papiers du prieuré et de la fabrique de Saint-André-Goule-d’Oie.
La date de la pièce datée en 1677 est fausse, ne pouvant être postérieure à
1639
(9) Transaction du
8-5-1776 sur l’hommage du prieuré de Saint-André à la Boutarlière, Archives de
Vendée, notaires de Saint-Fulgent, Thoumazeau : 3 E 30/121.
(10) Archives de la Vendée, inventaires et
catalogues en ligne, évêchés et chapitres (XVIe-XVIIIe siècles), administration
du diocèse, visites épiscopales (1532-1534), 1 G 38, vue 158 accessible sur le
site internet, écrit en latin.
(11) Archives de la Vendée, transcriptions par Guy de
Raignac des archives de la Barette : 8 J 87-2, page 173.
(13) Thierry Heckmann, Par un baptême et une confirmation ... 700 ans d’histoire du diocèse de
Luçon-Vendée, ibidem page 22 et 23.
(14) Inventaire
après-décès de Pierre Moreau : ibid, page 41.
(15) Archives de la Vendée, transcriptions par Guy de
Raignac des archives de la Barette : 8 J 87-2, page 174.
(16) Inventaire
après-décès de Pierre Moreau : ibid. page 82.
(17) Inventaire
après-décès de Pierre Moreau : ibid. page 67.
(18) Inventaire
après-décès de Pierre Moreau : ibid. page 61.
(19)
Mémoire de la société des antiquaires de l’Ouest, 1851, page 449, et Hugues du
Tems, Le clergé de France, 1774, tome
2, page 469.
(20) Inventaire
après-décès de Pierre Moreau : ibid. page 60.
(21)
Dictionnaire universel français/latin, 1763, Tome 5, page 581.
(22) Thierry Heckmann, Par un baptême et une confirmation ... 700 ans d’histoire du diocèse de
Luçon-Vendée, ibidem page 42.
(23) Inventaire
après-décès de Pierre Moreau, ibid. page 59.
(24) jeanluc.tulot.pagesperso-orange.fr/Plessisdubellay.pdf
(25) Inventaire
après-décès de Pierre Moreau, ibid. page 76.
(26) Inventaire
après-décès de Pierre Moreau, ibid. page 50.
(27) Inventaire
après-décès de Pierre Moreau, ibid. page 58.
https://books.google.fr/books?id=bANKAAAAMAAJ
(29) Inventaire
après-décès de Pierre Moreau, ibid. page 36.
(30) Inventaire
après-décès de Pierre Moreau, ibid. page 68.
(31) Inventaire
après-décès de Pierre Moreau, ibid. page 127 et 154.
(32) J. Gallet,
Seigneurs et paysans en France (1600-1793), Éditions Ouest-France, 1999, page 37.
(33) Aveu en 1343 de
Jean de Thouars à Montaigu (roi de France) pour des domaines à Saint-André, no
389, Archives d’Amblard de Guerry : classeur d’aveux copiés au
Archives Nationales.
(34) Achat du 6-11-1783, de
4 boisselées à la Boninière par Bordron, notaires de Saint-Fulgent, Thoumazeau :
3 E 30/124.
(35) déclaration roturière du 17-12-1745 de la borderie de la Vignolle
(Chauché), Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/F 32.
(36)
Aveu du Coin Foucaud et du Vignault du 2-7-1605 par Languiller aux Essarts,
deuxième copie, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G
61.
(37) Note no 9 sur la Milonnière à Saint-André-Goule-d’Oie,
Archives d’Amblard de Guerry : S-A 2.
(38) Note no 20 sur le Coin à Saint-André-Goule-d’Oie, Archives d’Amblard de Guerry : S-A 1.
(39) Note no 4 sur le bourg à Saint-André-Goule-d’Oie, Archives d’Amblard de Guerry : S-A 3.
(40) Marcel Faucheux, Un ancien droit ecclésiastique perçu en Bas-Poitou, le boisselage,
Potier, 1953, annexe VII
: état des 131 cures à boisselage
vers 1770, page 71 et s.
(41) Idem (8).
(42) Thierry Heckmann, Par un baptême et une confirmation ... 700 ans d’histoire du diocèse de
Luçon-Vendée, ibidem page 37 et 38.
(43)
Charles Arnaud, Petite Histoire de
l’abbaye de Nieuil-sur-l’Autize, Éditions des régionalismes, 2013, page
42 ; et Histoire du Poitou par Thibaudeau, 1839, page 187.
(44) A. D. de la Fontenelle de Vaudoré, 2e
partie, Livre 7e, 1847, Histoire
du monastère et des évêques de Luçon, page 692.
(46) Livre
des comptes de la Rabatelière (1755-1767) et titres de propriété, Archives de
Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/K 6, pages 88 et 112.
(47) Idem (8).
(48) Ibidem.
(49) Ibidem.
(50) Lettre du 27 pluviôse an 7
de Martineau au commissaire du département, Archives du diocèse de Luçon,
fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 12-III.
(51) Copie d’Amblard de Guerry des registres d’état-civil de Chauché et
Saint-André-Goule-d’Oie en 1793, et des registres du juge de paix de Saint-Fulgent
dans la période révolutionnaire.
(52) Archives
de Vendée, notaires de Mouchamps, étude A, Morisson (an V- an X), vue 613.
Transcription par F. Charpentier dans son livre, Chez nous en 1793, Saint-André-Goule-d'Oie, récits d'un vieux Vendéen,
éditeur J.
Siraudeau à Angers, 1906, page
274 et s. Aussi noté dans dans l'inventaire
de la fabrique de Saint-André le 1-2-1906, Archives
de la paroisse de Saint-Jean-les-Paillers, relais de Saint-André-Goule-d’Oie,
carton no 29, chemise VII : Fabrique, Divers (1876-1956).
(53) Donation de la cure de la Rabatelière
du 19-3-1807 à la commune, Archives de Vendée, notaires de Chavagnes,
Bouron : 3 E 31/23.
(54) Vente du 2-9-1805 de la cure de Chavagnes au
curé Baudouin, Archives de Vendée, notaires de Chavagnes-en-Paillers,
Bouron : 3 E 31/23.
(55) Estimation du 15-9-1883 des immeubles assurés
de la fabrique de Saint-André, ibidem : carton no 29, chemise VIII.
(56) Décision du 11-9-1898 des
conseils municipaux et de fabrique de rechercher un
nouveau presbytère à Saint-André, Archives de la paroisse de Saint-Jean-les-Paillers,
relais de Saint-André-Goule-d’Oie, carton no 28, chemise IV.
(57) Vente le 21-10-1897 à M. Verdon du logis du
bourg de Saint-André, ibidem : carton no 28, chemise IV.
(58) Vente par adjudication de Linières le 6 avril 1897, Archives de Vendée,
cahier des charges des adjudications (1897-1039) : U 1-354, pages 256 à
258 et 288 à 290.
(59) Arrêté d’autorisation du 10-2-1898 de
construire un mur de clôture du jardin de la cure de Saint-André, ibidem :
carton no 28, chemise IV.
(60) Attestation du 22-7-1924 sur le propriétaire
de la cure de Saint-André, ibidem : carton no 28, chemise IV.
(61) Vente du 31-10-1972 du jardin de la cure à la
commune de Saint-André, ibidem : carton no 28, chemise IV.
(62) Accord de 1965 pour aménager le pré de la cure
de Saint-André en terrain de football, ibidem : carton no 28, chemise IV.
(63)
Discours du 28-5-1967 du curé de Saint-André pour l’inauguration du terrain de
football, ibidem : carton no 28, chemise IV.
(64) Idem (62).
(65) Achat d’un terrain (261 m2) le 8-6-1973 à
l’Association diocésaine de Luçon par la commune de Saint-André, ibidem :
carton no 29, chemise VIII.
(66)
Vente du 1-3-1988 du presbytère à la commune de Saint-André-Goule-d’Oie,
ibidem : carton no 38, chemise transfert de villages.
Emmanuel François, tous droits réservés