La famille Proust, établie à Saint-Fulgent, avait des ramifications à Saint-André-Goule-d’Oie, comme nous le montre
le registre paroissial de cette dernière paroisse, et aussi le chartrier de la
Rabatelière. Nous savons ainsi que Georges et
Félix Proust sont propriétaires au village de la Milonnière, suivant deux
déclarations roturières à Languiller, à cause de la seigneurie du Coin Foucaud,
en 1606 et 1619. Félix Proust possédait des
droits seigneuriaux de la Bergeonnière, et sa veuve, Perrine Pavageau, qui
habitait le bourg de Saint-André, en fit l’aveu en 1627 (enfants : Pierre, Samuel,
Jean et Elizabeth Proust). Ensuite on relève Pierre
Proust propriétaire à la Bergeonnière avec sa femme Robine Thounard. Celle-ci fit une
déclaration en 1651 à Languiller, étant alors veuve. Ils avaient eu François, Jean,
Louis Pierre et Jeanne Proust (1). Demeurant à la Bergeonnière, Robine Thonard
vendit une pièce de terre en 1654 pour le compte de son fils Louis Proust (2). À cause des dates connues ce Louis Proust n’est probablement pas celui que nous
allons évoquer, mais peut-être un parent.
Louis Proust
De 1651 à 1683 on trouve un Louis Proust notaire aux Essarts et demeurant
à Saint-André dans cette période, et aussi en 1688. Il est mort aux Essarts en 1707 (3). Il était
sieur de La Barre et occupait les fonctions de :
-
procureur fiscal de la baronnie de Saint-Fulgent,
c'est-à-dire des châtelains du lieu. Son rôle n’est pas facile à définir avec
précision, suivant les époques, les lieux et les hommes. Mais en simplifiant il
apparaît double : défenseur des intérêts du seigneur, en même temps
accusateur public devant le tribunal seigneurial (en confondant les deux).
-
commissaire aux revues des troupes du roi à Saint-Fulgent (on dit aussi commissaire aux vivres). L’ancienneté dans l’emploi
peut conduire à l’état de noblesse depuis Louis XIV. Ces commissaires sont
aussi subdélégués de l’Intendant (de Poitiers) et s’occupent de tout ce qui
concerne l’intendance des troupes dans son ressort : tenue des
casernements, exécution des marchés d’approvisionnement, etc.
-
exempt de la maréchaussée générale du Poitou
(équivaut à officier de gendarmerie).
La maréchaussée était une institution ayant en charge la protection des
personnes et le maintien de l’ordre en général. Elle pouvait également se voir
confier des missions de police ainsi que la perception d’amendes.
-
notaire
de Saint-Fulgent. Aux côtés de son collègue Arnaudeau il signe de nombreux
actes entre 1684 et 1701. En particulier ils avaient été nommés, par le seigneur de Languiller, pour vérifier les
titres de ses terres et fiefs en exécution des lettres de terrier obtenue par
commission auprès d’un tribunal.
- Il fut aussi greffier de la seigneurie de Languiller à Chauché en 1693 (4), et son procureur fiscal en 1695
(5).
Si les emplois de procureur
fiscal, d’exempt de la maréchaussée et de notaire étaient achetés par leurs
titulaires et pouvaient, dans certaines conditions, être transmis par héritage,
les subdélégués de l’intendant étaient choisis par ce dernier et révocables par
lui. La pratique du commerce des emplois publics sous l’Ancien Régime est bien
connue et nous l’avons présentée dans notre article sur Charles Guyet (avril
2013). Bien sûr, les documents officiels font en même temps état du glorieux
titre de « conseiller du roi », que portaient les fonctionnaires
autrefois.
Louis Proust s’est marié, d’abord
vers 1680 avec Marie Benoist. Cette famille Benoist a donné un notaire de Saint-Fulgent et un fermier de la famille de Vaugiraud, habitant la Valinière (Saint-Fulgent) à la fin du 17e siècle. On trouvait aussi à Saint-André-Goule-d’Oie vers la fin du 17e siècle, François Benoist sieur de la Prise,
possédant des biens à la Javelière et Brossière. Il était fils de François
Benoist et de Marie Chedanneau qui eurent leurs trois premiers enfants à Saint-Fulgent et les cinq suivants à Saint-André. Le fils était huissier habitant à
Poitiers au départ, puis à la Brossière en 1687 (6), rejoignant ses parents. Le
curé de Saint-Fulgent à partir de 1713, Jacques Benoist de la Caillaudière, appartenait
à cette famille (voir Le dictionnaire des
Vendéens dans le site internet des Archives de Vendée).
Louis Proust et Marie Benoist eurent
au moins trois enfants : Louis Prosper né vers 1683, Marguerite née le 3
octobre 1685 à Saint-André-Goule-d’Oie (vue 85), et Christophe né vers 1688. Marie Benoist mourut vers 1690.
Louis Proust se maria une
deuxième fois le 4 février 1691 (vue 115) à Saint-André-Goule-d’Oie avec Marie
Daviceau, veuve de Pierre Arnaudeau, sieur de la Morinière, demeurant à la
Forest-sur-Sèvre. À cette date il habitait dans le bourg de Saint-André. Marie
Daviceau avait abjuré le protestantisme à Saint-Fulgent avec ses deux filles,
Gabrielle et Marie. Sans entrer dans l’intimité de sa conscience, faute de
documents appropriés, il faut néanmoins remarquer qu’à l’époque un
fonctionnaire n’avait pas le droit d’être protestant ou d’épouser une
protestante, sinon il perdait l’emploi qu’il avait dû acheter. Et si le
protestantisme a été éradiqué à Saint-Fulgent, le zèle
des fidèles de Grignon de Montfort a été aidé par une impitoyable politique de
persécution de Louis XIV contre les protestants.
Marie Daviceau est présente sur
le registre de Saint-André-Goule-d’Oie à un baptême du 25 avril 1695 où Marguerite
Proust est marraine. Elle a été inhumée à Saint-Fulgent à l’âge de 60 ans.
Enfin Louis Proust se maria une
troisième fois le 7 février 1707 à Saint-Fulgent avec Renée Cousturier, veuve de
Jacques Chancelier, avocat au parlement et sénéchal (juge) de cette châtellenie de Saint-Fulgent.
Marguerite Proust, fille de Louis Proust, s’est mariée à Saint-Fulgent
le 4 mai 1711 (vue 15) avec Pierre Coutouly, receveur des décimes (taxes sur le clergé) du diocèse de Luçon (8),
y demeurant. Il était fils de François Coutouly, bourgeois, et de Marguerite
Collinet de la paroisse de Valdériès, diocèse d’Albi. Après avoir donné
naissance à son fils Jean François (9) le 30 octobre 1712 à Luçon (l’évêque du
lieu est parrain), elle mourut le mois d’après et fut inhumée à Luçon le 16
novembre 1712 (vue 105). Pierre Coutouly était aussi en 1713 maire perpétuel
alternatif de Luçon (10), garde de son altesse royale (11) M. le duc d’Orléans,
régent de France. Pour cela il était pourvu du titre d’écuyer, non
transmissible. Il possédait une borderie au village de la Ridolière de Saint-André-Goule-d’Oie, qu’il a louée à François Fluzeau (habitant la Brossière) en 1743 (12).
Marguerite Proust
Luçon |
Marguerite Proust, fille de Louis
Proust, eut pour marraine à son baptême Marguerite Proust, probablement une
tante. Celle-ci avait abjuré le protestantisme le mois précédent le baptême à
Saint-André, soit le 22 septembre 1685 (vue 83). On relève une autre abjuration du protestantisme pour deux habitantes de
la paroisse devant le père Roch de Mesnières, capucin prêchant le carême à La
Rabatelière et paroisses adjacentes en 1659, au rapport de Louis Martin,
vicaire de Saint-André. Elles s’appelaient Perrine et Jeanne Guilbaud (7). Les
protestants semblent avoir été bien plus nombreux à Saint-Fulgent.
Elle lui venait de sa femme
Marguerite Proust, qui avait été marraine au baptême de Jean Cougnon, né le 19 janvier 1696 à Saint-André-Goule-d’Oie (vue 161). Les
parents de Jean Cougnon étaient déjà métayers de la borderie de la Ridolière.
Le frère de Jean Cougnon, Christophe, eut un fils prénommé Jacques, qui se
maria avec Marie Chacun en 1750 et devint métayer de la Guérinière (Chauché),
du domaine de Linières. Ce dernier couple donna naissance aux deux capitaines
de paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie pendant la guerre de Vendée, Christophe et
François Cougnon. Voir notre article publié en janvier 2010 : Les frères Cougnon de St André Goule d'Oie.
Pierre Coutouly s’est remarié avec Marie
François de la Sanglaire, faisant probablement partie de cette famille François de riches marchands nantais
aux nombreuses ramifications. Ils étaient alliés à d’autres familles de la
bourgeoisie nantaise : Monthullé, Descasaux, Darquistade, Sarsfield,
Ducassia.
Au baptême du premier enfant de
Pierre Coutouly et de Marie François le 24 juillet 1716 à Luçon (vue 81),
Joachim, le parrain est Joachim Descazaux, dont la mère s’appelait aussi Marie
François, une parente. C’était un important négociant et armateur nantais. Pour
le baptême du deuxième enfant, Pierre Louis, le 23 aout 1717 (vue 105), la
marraine est Françoise Sarsfield, épouse
de Joachim Descazaux, écuyer seigneur du Hallay. Sa mère s’appelait Guyonne
François, aussi parente.
Par héritage de Marguerite Proust, les
Coutouly ont possédé aussi des biens à Saint-Fulgent. On trouve ainsi une rente
due à un Coutouly, médecin à Luçon, en 1762, pour deux pièces de terre situées
à la limite du bourg de Saint-Fulgent (13).
Christophe Proust
Christophe Proust, frère de Marguerite, sieur de Villeneuve (14),
fut exempt de la maréchaussée générale du Poitou. Il mourut jeune et fut inhumé
le 4 mai 1713 à Saint-André-Goule-d’Oie, âgé de 25 ans. Son fils, Christophe Prosper
Proust, naquit à Saint-Fulgent le mois d’après son décès, le 6 juin 1713, de Marie
Rassineau. Il fut lui aussi inhumé dans l’église de Saint-André le 28 janvier 1739 (vue 201).
Il était décédé muni des sacrements de l’église en présence du curé et du
vicaire de Saint-Fulgent, précise l’acte de sépulture.
Cette famille Proust représente à
sa manière le basculement de Saint-André-Goule-d’Oie dans la sphère d’influence de Saint-Fulgent à partir des 16e/17e siècles. La paroisse
était née au Moyen Âge dans l’orbite des baronnies des Essarts et de Montaigu. Puis
en pleine guerre de Cent-Ans et de guerre de succession de Bretagne au milieu
du 14e siècle, toute la paroisse avait basculé dans la mouvance des Essarts, avec les seigneurs du
Coudray et du
Coin, avec aussi des proches voisins, les seigneurs de
la Mancellière, de la Boutarlière et de
Linières, vassaux du baron des Essarts. À cette époque dominait le pouvoir
politique des seigneurs. Une nouvelle influence va se faire sentir ensuite,
venant du bourg tout proche de Saint-Fulgent. Y habitaient des bourgeois devenus de
plus en plus indispensables aux habitants : notaire, chirurgien, maître de
poste, ainsi que des fonctionnaires du roi, grignotant en partie l’influence
des seigneurs. Et ces nouveaux notables vont aller se constituer une part de
leur patrimoine dans la paroisse voisine de Saint-André-Goule-d’Oie. C’est ce que
nous observons avec la famille Proust.
Louis Prosper Proust
Saint-Fulgent |
-
Vers 1710 Louise Quelier (qui y fut inhumée le 29 juin 1713), ayant eu Louis Pierre Proust né le 23 juin 1713,
baptisé dans cette paroisse le lendemain, et où il y fut aussi inhumé le 28 juin 1713 (vue 48).
-
Le 18 juin 1716 à Luçon Perrine Daïherre (vue
79). Elle était la fille de David Daïherre et de Perrine François. Elle était veuve du chirurgien Le Loup de Saint-Fulgent (16). Ils eurent 12 enfants nés à Saint-Fulgent entre 1725 et 1736.
Louis Prosper Proust conserva des
liens étroits avec Pierre Coutouly, le mari de sa sœur. Quand celui-ci se fut
remarié avec Marie François (probable parente de la mère de Perrine Daïherre),
il invita son beau-frère au baptême de son premier fils, Joachim, à Luçon le 24
juillet 1716 (vue 81). Le parrain ne pouvant être présent ce jour-là, il lui
demanda de tenir l’enfant en son nom sur les fonts baptismaux. De même pour le
baptême du deuxième enfant Coutouly, Pierre Louis, le 23 août 1717 (vue 105), le parrain
est Louis Prosper Proust, sieur de la Barre. La marraine est Françoise Sarsfield, épouse de Joachim Descazeaux,
écuyer seigneur du Hallay. En l’absence de cette dernière, l’enfant est tenu
sur les fonts baptismaux par Françoise Daïherre, la deuxième épouse de Louis
Prosper Proust.
Ainsi sont nées les liens entre
le sénéchal et notaire de Saint-Fulgent avec le futur châtelain des lieux, Joachim
Descazeaux. Ils ont été assez proches pour que Françoise
Sarsfield soit la marraine de Françoise
Proust, la fille de Louis Prosper Proust et de Perrine Daïherre, le 2 juillet
1718 à Saint-Fulgent (vue 68). Le parrain est alors Pierre Coutouly.
En 1720 Joachim Descazeaux acheta
la seigneurie de Saint-Fulgent pour 122 700 livres. Elle était à vendre
après la condamnation à mort par contumace de son jeune seigneur, Louis
Gabriel Charles Gazaux, coupable de l’assassinat de Charles Daniel de Montsorbier
demeurant à la Brallière (Boulogne). Il est très probable que le sénéchal de Saint-Fulgent ait aidé l’acquéreur dans sa démarche.
Au baptême de leur quatrième
fille, Henriette Proust, le 29 mars 1724 à Saint-Fulgent (vue 17), la marraine est la deuxième femme de Joachim
Descazaux : Henriette de Briquemault, marquise de Férole, alliée par les
Orléans à la famille royale. Le parrain est le
neveu par alliance de J. Descazeaux, René
Darquistade, seigneur de la Maillardière. Joachim
Descazeaux est alors indiqué comme seigneur de Saint-Fulgent. Au baptême de Pierre-Henri-Benoît Proust, le 22 octobre 1734
(vue 95), le parrain est Pierre Henri Benoît Darquistade, fils de René. Le curé
précise dans l’acte de baptême que le parrain est « seigneur de ces lieux ». Ce n’est qu’une vérité anticipée
puisque le parrain n’est âgé que de 12 ans, même si l’oncle Joachim Descazeaux
n’est décédé que depuis deux ans. En réalité c’est le père, René Darquistade,
qui hérita de son oncle par alliance de la seigneurie de Saint-Fulgent en 1732.
Château de Saint-Fulgent construit au 19e siècle |
C’est Louis Prosper Proust
qui conseilla Pierre de Vaugiraud, habitant Bazoges-en-Paillers, pour gérer
l’héritage de Claude Moreau, sieur du Coudray, qui était ruiné. Pour cela il
fut nommé curateur à la personne et aux biens de René François Joseph de
Vaugiraud, M. de Rosnay (17). Voir notre
article publié en août 2014 : La famille de Vaugiraud à Saint-André-Goule-d’Oie.
C’est également lui qui
conseilla Joachim Descazeaux, puis René Darquistade, les deux seigneurs
successifs de Saint-Fulgent, dans leur prétention contre le seigneur de
Languiller, d’être le seigneur de la Boutinière, Chevaleraye et Javelière à Saint-André-Goule-d’Oie.
Il acheta le quart des droits seigneuriaux du fief de la Machicolière à St André, le seigneur de la Boutarlière, qui en possédait déjà la moitié, achetant l'autre quart.
Il acheta le quart des droits seigneuriaux du fief de la Machicolière à St André, le seigneur de la Boutarlière, qui en possédait déjà la moitié, achetant l'autre quart.
Louis Prosper Proust était
possesseur des redevances seigneuriales des fiefs de la Guierche et Barillière
en la paroisse de Vendrennes. Pour cette raison un aveu ou déclaration lui fut
rendu le 26 juillet 1728 par Jean et
Mathurin Brisseau, demeurant à la Brossière (18).
Le 26 décembre 1732 il fit un
échange avec François Fluzeau (agissant pour lui, pour François Fluzeau son
père et Jean Fluzeau son frère). Proust céda sa métairie de la Brossière, et
Fluzeau céda ses contrats de constitution de cheptel sur Henri Favereau et sa
mère, Marie Goupil de la Surelière (18).
On sait qu’après sa mort, ses
enfants vendirent sa maison à Simon Charles Guyet. Elle était située au milieu
du bourg de Saint-Fulgent, le long de la Grande rue, c’est-à-dire du Grand Chemin de
Nantes à la Rochelle, sur le côté ouest. Avec son jardin et sa cour elle
occupait un espace de près d’un hectare, enclos de murs, et proche de l’auberge
du Lion d’Or. De sa cour d’entrée séparée de la rue par un mur, on pénétrait
d’abord sous une galerie donnant accès à la maison. Il y avait quatre pièces à
l’étage et quatre pièces à vivre au rez de chaussée, plus : cuisine,
boulangerie, décharge, grenier, cellier, grange, écurie, toits, basse-cour,
cave (portant au-dessus un grenier et une chambre). Sur un côté de la maison la
galerie longeait un jardin qui s’étendait aussi à l’arrière (19).
Louis Proust possédait l’hôtel du
Lion d’Or dans le bourg de Saint-Fulgent (19). Les magistrats à cette époque pouvaient
faire du commerce.
La veuve et les enfants de Louis Prosper Proust
Perrine Daïherre, devenue veuve
en 1745, arrenta le 23 janvier 1753 au nom de Jean François Coutouly, prêtre et
chanoine à Luçon, à titre de rente foncière annuelle et perpétuelle de 20
livres, à Jacques Bordron, une borderie située à Villeneuve (près du bourg de Saint-André). Elle contenait environ 7,7 hectares et son métayer s’appelait Jean
Chaigneau. Jean François Coutouly l’avait eu en héritage d’un cousin Proust
(20). En 1771 le chanoine est syndic du chapitre de Luçon, c'est-à-dire son
représentant dans les affaires et les biens gérés par le chapitre (21).
Perrine Daïherre assista au
mariage de son fils, Joachim Proust de la Barre, à Nantes 18 février 1754, avec
Yvonne Lafitte, veuve de Louis Guerineau capitaine de navire, domiciliée en la
paroisse de Saint Nicolas. Il était capitaine sur les vaisseaux marchands, en 1763
sur « la Pinière », et possédait toujours des biens fonciers à Saint-André-Goule-d’Oie (22). Il mourut le 14 septembre 1786 en son domicile de
l’Isle Feydeau, âgé d’environ 66 ans.
Le 17 juin 1754 on lit sur le
registre de la paroisse de Saint Nicolas à Nantes l’inhumation au cimetière
de Louis Prosper Jean François Proust de la Barre, âgé d’environ 18 ans, fils
de Louis Prosper Proust et Perrine Daïherre. Sont notés présents ses frères
Joachim Proust de la Barre et Michel François Proust, prêtre.
Perrine
Daïherre, mourut à l’âge de 56 ans et fut inhumée dans l’église de Saint-Fulgent le 2 janvier 1755 (vue 38).
En 1765, François Proust de la Barre, demeurant à Luçon,
lui aussi chanoine de l’église cathédrale de Luçon, donne pouvoir à sa sœur,
Henriette Proust de la Barre, pour arrenter une borderie à la Courpière de Saint-Fulgent (23). Le même avait affermé le 24 septembre 1763 pour 7 ans à Pierre
Marteau les domaines dépendant de la chapelle des Suandeau (desservie en l'église de Saint-Fulgent), dont
il était le chapelain, et qui se trouvaient au village de Doulay. Il conserva cette
chapellenie jusqu’en 1782 (24).
Henriette Proust de la Barre affermait la métairie de la
Coussaie dépendant du prieuré de Saint-Fulgent. Elle la sous-afferma pour 7 ans le
21-11-1762 à Pierre Sire (25).
(1) Déclaration
noble du 10-7-1651 de Robine Thounard à Languiller pour la Bergeonnière, Archives de la Vendée, chartrier de la Rabatelière : 50 J/G 114.
(2) Vente du 20-12-1654 par
Robine Thounard d’une pièce de terre, Archives de la Vendée, transcriptions par
Guy de Raignac des archives de la Barette : 8 J 87-2, page 171.
(3) Archives de Vendée, notes généalogiques de J. Maillaud,
tome 19.
(4) Archives de Vendée, chartrier de Roche-Guillaume,
famille Moreau : 22 J 29, mémoire de Prosper Moreau contre Chitton du
4-5-1693 sur des fiefs de Saint-André au sénéchal de Fontenay.
(6) Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière :
150 J/G 40, assignation du 15-1-1687 pour faire sa
déclaration de biens à la requête du seigneur de Languiller.
(7) Archives diocésaine de Luçon,
Chroniques paroissiales, 1ière série, La Rabatelière, Arch. dép.
Vendée, 4 num 503 39, vue 19/32.
(8) Il percevait la taxe due au
roi par l’église sur ses propres revenus, comme par exemple les revenus du
prieuré de Saint-André-Goule-d’Oie sur sa métairie de Fondion.
(9) Jean François Coutouly de la
Vergne, nommé à Luçon le 1-1-1730, sous-chantre à Luçon le 1-1-1733, sous-doyen
à Luçon le 1-1-1738 et décédé à Sainte-Hermine le 4-10-1787 (Dictionnaire des
Vendéens dans le site internet des Archives de Vendée).
(10) Louis XIV avait créé l’office
de maire perpétuel, acheté par ses titulaires à l’État, après avoir supprimé
l’élection en vigueur pour désigner le titulaire de cette fonction, dans les
villes. Elle correspondait à la fonction de syndic dans les paroisses de
campagne. Toujours pour faire rentrer l’argent dans les caisses, le roi crée en
1706 les maires alternatifs triennaux. L’office était acheté pour trois ans et
un autre titulaire succédait au précédent. En 1714 on supprima ces offices, qui
furent remboursés à leurs titulaires par les villes ! En 1717 on rétablit
l’élection des maires, mais suivant des modalités peu démocratiques au regard
des critères modernes. Pour camoufler ses motifs financiers dans la création de
l’office de maire perpétuel, le roi n’hésita pas à argumenter en politicien de
mauvaise foi. Qu’on en juge : « Afin
d'éviter cabales et brigues et dans le but de mettre de l'ordre, l'édit de
1662, en faisant acheter la charge, n'aurait plus à craindre ni les électeurs,
ni les élus...et devrait remédier aux abus de toutes sortes, notamment en ce
qui concerne les prétentions des juges qui voudraient souvent s'attribuer la
charge de Maire. » Cette charge (qui succédait aux élections jusque-là
en vigueur) était transmissible aux héritiers. La langue de bois et la mauvaise
foi n’est pas propre à Louis XIV. Ces discours sont bien utiles pour qui veut
influer sur autrui, même de la part d’un pouvoir dit « absolu ».
(11) Cet emploi était
vraisemblablement fictif, comme nous l’avons vu dans notre article sur Charles
Guyet (avril 2013).
(12) Archives départementales de
la Vendée, Don Boisson : 84 J 30, bail Coutouly et Fluzeau du
4-12-1743.
(13) Archives de Vendée, notaire de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/ 3, acquêt de C. Guyet à René Goisneau de 2 pièces
de terre le 19-10-1762.
(14) Villeneuve,
comme la Barre, étaient des noms de lieux assez répandus dans la région, aussi
nous est-il difficile de savoir ici, de quel Villeneuve il s’agit.
(15) L’Intendant était le
représentant du roi dans la Généralité du Poitou, nouvelle organisation
administrative renforcée par Louis XIV. Et les officiers
seigneuriaux et municipaux de Saint-Fulgent (1700-1830), Archives du diocèse de
Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 16.
(16) Maurice Maupilier, Des
étoiles au Lion d’Or, Saint-Fulgent sur la route royale, Hérault-Éditions,
1989, page 104.
(17) Archives de Vendée, chartrier de Roche-Guillaume, famille
Moreau : 22 J 29, mémoire sur la succession Prosper Moreau pour de Vaugiraud de Rosnais
après 1745.
(18) Archives historiques du
diocèse de Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 21, famille Proust. Voir aussi : Archives de la
Vendée, notaires de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/3, ferme du
21-11-1762 de la métairie de la Coussaie (Saint-Fulgent) dans les actes notariés
des fermes.
(19) Archives du diocèse de
Luçon, fonds de l’abbé Boisson : 7 Z 13, aveu du 23-6-1774 de
Saint-Fulgent à la vicomté de
Tiffauges, transcrit par Paul Boisson, page
41.
(20) Idem (18).
(21) Archives de Vendée, Delhommeau, Fichier historique du diocèse
de Luçon : 1 Num 47/265 (vue 59).
(23) Archives de Vendée, notaires de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/4, procuration du 17-11-1765 de François Proust à Henriette Proust,
(24) Archives de la Vendée, notaires de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/3, ferme du 21-11-1762 de la métairie de la Coussaie (Saint-Fulgent). Et Frappier : 3 E 30/10, ferme du 6-5-1782 de la borderie de la chapellenie du Suandeau à Doulay (Saint-Fulgent) par Proust de la Barre à René Maindron.
(25) Archives de la Vendée, notaires de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/3, ferme du 21-11-1762 de la métairie de la Coussaie.
Emmanuel François, tous droits réservés