dimanche 1 décembre 2013

Les domaines de la seigneurie de la Chapelle Begouin à Chauché


Au 16e siècle, on constate que la seigneurie de la Chapelle se situait dans la mouvance de la seigneurie de Languiller (à Chauché), laquelle était elle-même dans la mouvance de la baronnie des Essarts ; celle-ci tenant de la vicomté de Thouars (devenu duché-pairie), alors que le comté du Poitou avait été agrégé aux domaines de la couronne royale en 1422.

Les archives de la seigneurie que nous avons pu étudier, faisant partie du chartrier de la Rabatelière, concerne la période allant de la fin du 16e siècle au milieu du 18e siècle. Mais nous disposons des travaux de Guy de Raignac, permettant de remonter un peu plus avant. À partir de là il est possible de dresser un inventaire des domaines de la seigneurie pour cette période. Il n’est probablement pas exhaustif, mais les principaux éléments devraient s’y trouver.

Présentons d’abord les biens nobles de la seigneurie.

Les fiefs de la Chapelle, la Pitière, la Barotière et de la Fresgnay


Dans un aveu de Languiller à la baronnie des Essarts en 1550 (reproduit dans un aveu de 1605), le fief de la Chapelle est ainsi présenté :

-        Le fief de la Chapelle Begouin proprement dit avec ses appartenances, ce qui veut dire ses métairies, qui ne sont pas citées (une métairie et une borderie à la Chapelle et la métairie de la Borelière en 1729), garenne, bois, taillis, etc. Les appartenances comprennent aussi tous les droits seigneuriaux : cens, dîmes, terrages, etc.
-        Dépendant de lui, deux arrières-fiefs possédés alors par des nobles : 1° le fief de la Pitière (Chauché), comprenant une métairie. L’histoire de ses familles propriétaires a été décrite par G. de Raignac entre 1400 et 1710 (1). 2° le fief de la Barotière (Chauché) possédé en 1550 par le signeur de la Chapelle (2).

Bourg de Chauché
Par ailleurs, le fief de la Fresgnay, non mentionné dans l’aveu de Languiller, et constitué d’une pièce de terre de huit boisselées sur le tènement de la Corère (Essarts), devait pour ses propriétaires la foi et hommage à la seigneurie de la Chapelle Begouin.

Plus d’un siècle après, nous disposons cette fois de la copie inachevée d’un aveu de 1580, pour un nouvel aveu rendu vers 1680/1685, du seigneur de la Chapelle Begouin (Daniel Prevost) au seigneur de Languiller (Philippe Chitton), transcrit par G. de Raignac (3). Que nous apprend-il de nouveau ou de différent par rapport à l’aveu de 1550 ?

Le fief de la Barotière (Chauché) est tenu de Languiller par le seigneur de la Chapelle, à foi et hommage et à rachat abonné à un éperon d’or et cheval de service (4). Voilà une précision nouvelle. Il se trouve qu’en 1579, le fief de la Barotière appartient directement au seigneur de la Chapelle, qui perçoit lui-même les divers droits seigneuriaux en dépendant.

Le fief de la Limouzinière



La Limouzinière (Chauché) était un fief noble de la seigneurie de la Chapelle Begouin. Elle était aussi tenue dès le 16e siècle, et probablement avant, pour une moitié en indivision, à foi et hommage et à rachat par la famille de Rorthais. Celle-ci était devenue depuis le mariage d’Antoinette d’Aubigné en 1535 avec Jean de Rorthais, la nouvelle propriétaire de la Parnière (Brouzils), et à ce titre de la moitié de la Limouzinière. Pour cette terre, Urbain de Rorthais, abbé de Beaulieu et aumônier ordinaire de la reine douairière de France, au nom de Renée de Rortais, sa nièce fille de François de Rorthais, seigneur de la Durbelière, de la Trappe et de la Parnière, rendit aveu en 1598 à René Begaud, seigneur de la Chapelle Begouin (6).

À cette date, le fief contenait environ 25 septrées de terre. Le seigneur prélevait la moitié des dîmes des bêtes, lin, chanvre et potagers (valant environ 5 sols de rente par an), la moitié du terrage au 1/6 (valant 3,5 septiers environ par an). S’ajoutaient d’autres redevances annuelles : 25 sols de rente, 4 chapons et 2 gelines, 16 boisseaux de seigle, 32 trulleaux d’avoine, et 4 bœufs et deux hommes de corvée d’un jour par quinzaine. Ces corvées féodales évolueront au 18e siècle vers une corvée de laboureurs à bras par semaine. C’est à signaler, quand on compare avec la situation des corvées féodales à Saint-André-Goule-d’Oie, où dès le 17e siècle elles avaient toutes été incorporées dans le cens ou les rentes existantes.

En 1742, les propriétaires à la Limouzinière rendaient leurs déclarations roturières au seigneur de la Rabatelière, à cause de sa seigneurie de la Rabatelière ont écrit les notaires. C’était une inexactitude, puisque le suzerain était toujours en titre la seigneurie de la Chapelle Begouin. Mais celle-ci avait été achetée par le seigneur de la Rabatelière, alors on allait au plus court, même sous la plume des notaires. Parmi les déclarants on trouve Augustin Delahais, marchand demeurant à la Limouzière, puis son fils René, sergent (huissier) demeurant à la Chapelle de Chauché. Il y a aussi Mathurin Gourraud, marchand demeurant à la Bernardière (Saint-Georges-de-Montaigu), à cause de sa femme Jeanne Amiaud et de ses sœurs, héritières de leur mère Marie Roturier. Enfin on trouve Jean Febvre, demeurant au bourg de Saligny, à cause de sa femme Gabrielle Basty (7). Un gaulaiement avait été réalisé en 1726 pour calculer les parts individuelles de chaque propriétaire dues solidairement par le « général » du tènement, c’est-à-dire dans leur ensemble.

Une maison de la Limouzinière
Les « confrontations » (limites) de la Limouzinière sont intéressantes à citer, pour découvrir la géographie des lieux au 18e siècle : « Et se confronte votre dit fief et village de la Limouzinière, commençant au passage sur la rivière de Maine nommé le pont Tard, montant le long d’icelle (rivière) jusqu’au moulin à eau nommé de la Folie, ci-devant (auparavant) de la seigneurie de la Chapelle Begouin, et delà remontant le long du ruisseau qui descend dudit lieu de la fontaine (puits) de la Chapelle jusqu’aux terres dudit lieu, icelles (terres) suivant jusqu’au grand chemin par lequel l’on va dudit lieu de la Chapelle audit passage du pont Tard, traversant icelui dit chemin jusqu’aux terres de la métairie de la Borelière et fief de la Naulière (voir plus loin), et suivant icelles dites terres et fief jusqu’au dit passage du pont Tard » (8). Le style des notaires s’est forgé, on le voit très tôt, dans un goût très poussé de la précision, quitte à sacrifier à la lourdeur. Quoique la précision a parfois été oubliée comme on l’a vu plus haut. Mais plus sérieusement, qui se souvient du pont Tard, du moulin de la Folie, de la fontaine de la Chapelle et du village de la Naulière ?

Le fief de la Galliotière


La Galliotière (ou Galloctière), était une petite seigneurie voisine de la Chapelle. Elle avait son logis dans le bourg même de la Chapelle, et ses terres s’étendaient vers l’ouest et le nord. René Bégaud, seigneur de la Chapelle Begouin l’a achetée en 1587 à François de la Grée, seigneur de la Houssaie et à sa femme Jeanne Guinebaud (9). Les Guinebaud l’avaient vendue en 1514 au seigneur de la Rabatelière. Mais la vente avait été annulée par retrait féodal, signifié plus tard à Anne de Thorigny, dame de la Rabatelière, et à son fils Charles Bruneau.

La vente s’est faite moyennant le prix de 4 500 livres, mais comprenant en plus, une rente de 2 septiers de seigle due sur divers tènements des environs, ainsi que tous les droits seigneuriaux prélevés à la Boule (Rabatelière) par les Guinebaud. Elle comprenait aussi la métairie, village et tènement de la Borelière (voisine de la Chapelle), laquelle métairie contenait 5 septrées de terre ou environ et 2 journaux de pré (environ 11 hectares) en 1579. Celle-ci avait appartenu autrefois à Jean Gareau (5). Cette métairie s’étendra plus tard par défrichement des landes voisines, dont les Landes du Moulin.

La rente foncière du Tréhant


Parmi les biens nobles de la seigneurie de la Chapelle Begouin, on trouve une rente foncière, ayant fait l’objet d’un procès entre le suzerain et le vassal. On pouvait assimiler une rente foncière à un domaine noble, comme l’histoire qui suit nous le montre. Le seigneur vassal de la Caducière, habitant le Tréhant aux Brouzils, avait vendu, « transporté » comme on disait à l’époque, la propriété d’une terre à son seigneur suzerain de la Chapelle. Le paiement de cette vente consistait en une rente foncière, annuelle et perpétuelle, due par le seigneur de la Chapelle au seigneur de la Caducière, de 112 boisseaux de seigle (ou 7 septiers, mesure de Montaigu).

Il semble que le contrat d’arrentement, dont la date et le contenu nous sont inconnus, et prévoyant ce transport de bien et ce paiement de rente, ait prévu que la rente serait tenue à titre de rente féodale du seigneur de la Chapelle par le seigneur de la Caducière. En résumé le vassal tenait de son suzerain une créance, que ce dernier devait lui payer. Paradoxale pour les esprits formés après la Révolution, la situation entrait néanmoins dans la logique du droit féodal, où la terre primait les personnes. 

Menhir de la Limouzinière (Chauché)
Ainsi, cette rente, qui avait la nature de fief, était tenue sous l’hommage au seigneur de la Chapelle à droit de rachat (dans les cas prévus par la coutume du Poitou) et de cens annuel de trois deniers (10). Peut-être en avance sur son temps, le seigneur de la Caducière au 17e siècle ne voulut plus reconnaître à cette rente un caractère féodal et payer le rachat dû. Le conflit se conclu néanmoins par une transaction, signée le 11 mars 1641, maintenant à la rente son caractère noble et féodal et trouvant un compromis sur les arrérages de rachat.

Mais le 3 novembre 1659, la querelle rebondit avec la déclaration de la rente faite par Claude Marin, seigneur de la Caducière, à Daniel Prévost, seigneur de la Chapelle. Il y avoue tenir du seigneur de la Chapelle la rente en question, que ce dernier lui doit, mais sans préciser sa nature : féodale, roturière ou constituée. Le 29 décembre suivant, Daniel Prévost signe un blâme contre cette déclaration, début d’une procédure judiciaire, qui du présidial de Poitiers se termina en appel au parlement de Paris. Celui-ci, dans un arrêt du 12 décembre 1668, ordonna le respect de la transaction de 1641, actant le caractère noble de la rente.

L’aveu de Languiller de 1550 indique qu’elle possède aussi le lieu et tènement de la Benetière (Chauché). Cela veut dire qu’elle possède les droits seigneuriaux du tènement, à ne pas confondre avec la propriété des tenures qui en font partie.

L’aveu indique aussi que le « fief Begouin » entre dans sa mouvance, tenu par Jean Voineau et auparavant par Hilaire de la Vergne. Il s’agit probablement du tènement de la Bouguinière, qui à la fin du 16e siècle se trouvait dans la mouvance directe de la seigneurie de la Chapelle, comme le montrent les déclarations roturières conservées.

L’aveu de Languiller de 1550 énumère ensuite des droits perçus par différents propriétaires, et tenus de la seigneurie de la Chapelle, sur plusieurs villages :

-       Gorelière (Chauché) : la moitié des droits de terrage perçus par la dame de la Boutarlière (Chauché), Louise Bonnevin, tenus du seigneur de la Chapelle.
-        Girardière (Chauché) : la moitié des droits de terrage du village perçus par la dame de la Boutarlière avec Jarnigaud, écuyer.
-        Coussaie (Essarts) : divers droits perçus par Jarnigaud et Antoine Bruneau (ce dernier de famille noble de la Rabatelière).
-        Naullière : la moitié des droits de terrage du village perçus par Guinebaud, écuyer.  Le village était situé près de la Benetière (Chauché), au bord du ruisseau de la Petite Maine. Le tènement comprenait le champ Bouchaud.
Les Basty (sieur de la Perrauderie, ses frères et sœurs) y possédaient des biens, ainsi que les Bretin, au 18e siècle. La déclaration la plus récente date de mai 1774. Au moment de l’établissement du cadastre napoléonien le village a disparu. Cette période entre 1774 et 1838 est surtout marquée par la Guerre de Vendée, on le sait. Serait-ce la cause de la disparition du village ? Il aurait été situé auprès de l’autoroute actuelle, et les traces au sol, visibles par voie aérienne, marquent leur très probable emplacement.
-        Landes du moulin (touchant la Borelière) : tenues par Guinebaud. Elles seront défrichées au profit de la métairie la Borelière.

La Coumaillère (Chauché)
À l’inverse, les héritiers de Sauvestre Begaud (début du 16e siècle), écuyer seigneur de la Chapelle, percevaient la moitié des fruits (terrage ou rente) du tènement de la Coumaillère (Chauché), sous l’hommage du Coin (Saint-André-Goule-d’Oie), lequel fief appartenait à Languiller et faisait partie de la mouvance des Essarts. L’autre moitié des droits étaient perçus par Jean Ployer, seigneur de la Barette (Essarts).

La copie inachevée de l’aveu de 1580, nous indique que le seigneur de la Chapelle percevait à la fin du 16e siècle le droit de terrage sur les villages de la Chevalleraie et de la Bergeonnière en la paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie. Mais c’est le seul document faisant mention de cette information.

D’autres informations provenant de cet aveu de 1580 complètent la liste des domaines de la seigneurie de la Chapelle Begouin, ou donnent des informations nouvelles :

-        Dans les dépendances du bourg de la Chapelle, divers prés, bois, étaient indivis avec Charles Bruneau écuyer seigneur de la Rabatelière.
-        La maison de la Bougunière, a été tenue par Pierre Renaudin à cause de sa femme (peut-être une Varenne ?).
-        La métairie de la Benetière (Chauché), qui appartenait autrefois à Jean Garreau, lequel y fit édifier une maison, est tenue par Françoise Guinebaud et sa sœur. 
-        Le village de la Giroulière, est tenu par Bruneau, seigneur de la Rabatelière, qui a acheté la part détenue autrefois par Louise Bonnevin, dame de la Boutarlière. Plus tard ce tènement fit partie de la dot de Perrine Bruneau, mariée à Jean Abraham de Tinguy (1709-1784), auteur de la branche de la Giroulière de cette dernière famille, bien connue au 18e siècle à Saint-André-Goule-d’Oie. Il a habité au Coudray et à la Chevalleraie.

Enfin, pour compléter la liste des domaines de la seigneurie de la Chapelle, son acte de vente en 1729, cite en plus les droits sur le village de la Boule (Rabatelière).

Le seigneur de la Chapelle possédait aussi une partie du droit de fief du village et tènement de la Brosse Veilleteau, situé aux Essarts. L’ensemble du terroir comprenait environ 100 hectares en 1664. Le reste était partagé en 2 fiefs tenus, l’un par le seigneur de Languiller, appelé la Brosse, et l’autre par le seigneur du Boireau, appelé le fief Amiaud (11). Dès 1598, on a une déclaration roturière d’un propriétaire pour des pièces de terre dans ce village, mentionnant la mouvance de la seigneurie de la Chapelle Begouin. Et nous aurons ensuite au cours du 17e siècle une douzaine de déclarations roturières à la Chapelle Begouin le concernant.

La crise climatique et sociale de la fin du 17e siècle



La Chapelle de Chauché
La description des domaines de la seigneurie de la Chapelle ne serait pas complète sans évoquer les observations que l’on peut faire à la lecture du papier censaire, arrêté à la date du 23 janvier 1723 (11). Celui-ci était un état récapitulatif ou une liste des droits dus à un bénéficiaire, comme une seigneurie, sur des biens non nobles. Ce qui frappe à cette date ce sont les acquisitions récentes du seigneur des lieux, des biens qui avaient été concédés autrefois. En voici d’abord l’inventaire :

Domaines fonciers dans le bourg de la Chapelle :
-        Portion dans les maisons et jardins des héritiers de feu Mathurin Potier et Jean Guichet à cause de Jeanne et Françoise Fumoleau leurs mères.
-        Portion de la maison et jardin de la Nicotterie.
-        Portion dans les maisons et jardins qui furent aux héritiers Baron et leurs parsonniers. Pour ces trois articles, le cens est réduit d’1/5 représentant la part du seigneur.
-        Portion dans un masureau ayant appartenu aux Bounaud, puis aux héritiers Potier et à ceux de Jean Baron.
-        Moitié dans la maison et jardins du défunt Antoine Tournois, joignant l’église, à présent un masureau.
-        Jardin acheté à son voisin René Delahais et annexé au sien.

Domaine foncier dans le village de la Barotière : portion des maisons et jardins des héritiers de feu Jacques Charrier.

Autres domaines fonciers non situés :
-        Jardin de la Fontaine qui autrefois fut à Jeanne Fumoleau, veuve Guichet, et qui à présent appartient au seigneur de Lestorière comme l’ayant eu de la veuve de René Hubert.
-        Partie de pré et jardin de l’Ouchette qui fut à Jacques Bourrier et après aux Fresneau.

On note un abandon de la maison, jardin et terres au tènement de la Naulière par les Bretin. Le seigneur de la Chapelle a repris le domaine pour le concéder à nouveau pour 10 sols à un autre Bretin, François habitant la métairie de la Martinière.

De même, une pièce appelée la Vigne a été laissé à l’abandon.

C’est ainsi qu’on apprend que le seigneur de la Chapelle est devenu propriétaire de rentes hypothécaires, acquises de la veuve du sieur Hubert, sieur de la Jurandrie, incapable d’honorer les dettes de son mari.
Limouzinère (Chauché)

Pourquoi donc le seigneur de la Chapelle a acquis des portions de jardins, maisons, voire masureaux dans le bourg de la Chapelle ? Il n’habitait plus sur place et on doute qu’il en ait eu besoin. Par deux fois on voit un propriétaire ruiné, abandonnant son domaine ou vendant ses hypothèques. Certaines récupérations de domaines sont donc vraisemblablement des retours de concessions au seigneur, en application du droit féodal, faute pour les propriétaires d’honorer leurs obligations de paiement de cens et autres devoirs.

On le voit aussi acheter une pièce de terre à la Limouzinère, aux Basty, des bourgeois qu’on ne soupçonne pas de banqueroute.

La conclusion que nous pouvons proposer à la suite de ces observations est qu’en ce début du 18e siècle, des difficultés financières, dépassant un cadre particulier, ont ruiné certains propriétaires de Chauché.


(1) Guy de Raignac, De châteaux en logis, itinéraires des familles de la Vendée, Éditions Bonnefonds, (1997) Tome 8, page 171.
(2) René d’Aubigné, aussi seigneur de la Jousselinière, la Tousche, et la Roche-Baraton en Anjou, était marié à Renée d’Escoubleau, fille du seigneur du Sourdis (Gaubretière). La Parnière était possession de sa famille depuis le mariage en 1443 de son arrière-grand-père, Thibaud d’Aubigné, avec Jeanne de la Parnière. Celle-ci était la fille et héritière de Charles de la Parnière et de Margueritte Charuelle. Son aïeul Thibaud avait été reçu écuyer en l’écurie du roi le 12-7-1450. En 1580 la dame de la Parnière est Antoinette d’Aubigné, aussi dame de la Durbelière.
(3) Archives de Vendée, copie inachevée d’un aveu pour la Chapelle Begouin entre 1680 et 1685, reproduisant un aveu rendu en 1580. Travaux de Guy de Raignac, 8 J 101, page 71 et 72.
(4) Le rachat (toujours appelé ainsi en pays de coutume) représente le droit payé par le nouveau vassal aux mutations de biens. Il représentait un an de revenus dans la plupart des coutumes, mais en Poitou c’était un droit moins fort, ayant lieu à toute mutation de vassal. [Denis Diderot, Jean Le Rond, d'Alembert, Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné ses sciences, des arts et des métiers, Samuel Faulche à Neuchâtel (1765), Volume 13, page 742]. Pour le fief de la Barotière il consistait en un éperon d’or et un cheval de service à la mutation du vassal.
(5) Archives de la Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/C 74, Chapelle Begouin, aveu du 29-5-1579 de la Chapelle Begouin.
(6) 150 J/C 21, aveu du 18-12-1598 de la Parnière à la Chapelle Begouin, pour raison de la moitié par indivis de la Limouzinière (Chauché).
(7) 150 J/C 23, 4 déclarations roturières à la Rabatelière pour la Limouzinière de Chauché.
(8) 150 J/C 23, déclaration roturière du 13-5-1742 de Mathurin Gourraud à la Rabatelière, pour raison de domaines à la Limouzinière.
(9) 150 J/C 75, achat du 24-6-1587 par René Begaud de la Galliotière, la Borelière et divers droits.
(10) 150 J/ C 82, seigneurie de la Chapelle Begouin, blâme de Daniel Prevost contre Claude Marin du 29-12-1659 sur la rente de 112 boisseaux de seigle du Tréhant.
(11) Aveu du 19-6-1664 de J. Durcot à Languiller pour ses domaines à Boulogne, les Essarts et Chauché, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/C 53.
(12) 150 J/ C 84 seigneurie de la Chapelle Begouin, papier censaire de la seigneurie de la Chapelle arrêté le 23 janvier 1723.

Emmanuel François, tous droits réservés
Décembre 2013, complété en septembre 2023

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vendredi 1 novembre 2013

La géographie de la seigneurie de la Chapelle Begouin à Chauché et aux Essarts


Même imparfaitement, on découvre la géographie de certains lieux de la seigneurie de la Chapelle Begouin par les confrontations des biens fonciers décrits dans les actes notariés des aveux et déclarations roturières. Notre période d’observation se situe entre la fin du 16e siècle et le milieu du 18e siècle. Faute de cadastre, on identifiait alors une parcelle par l’indication des propriétaires voisins et par des limites naturelles, comme les chemins et les rivières. La parcelle était ainsi « confrontée » sur trois côtés souvent par les notaires de la région, alors que la législation royale prévoyait en principe une confrontation dans les quatre directions des points cardinaux.

Le village de la Chapelle


Maison d'autrefois reconstituée
Les limites du village de la Chapelle n’ont pas notablement évolué depuis le 17e siècle jusqu’à nos jours. Ainsi le petit plateau au nord-ouest du village de la Chapelle, vers la Rabatelière, voué totalement à l’agriculture maintenant, est le lieu de l’ancien village ou métairie de la Galloctière, localisé par les confrontations dans les actes notariés.

Le village de la Chapelle était constitué par un ensemble de maisons autour de l’église et de la maison noble du seigneur des lieux. Les unes avec un toit à chapt (orthographe la plus pratiquée dans la contrée), c'est-à-dire à pente double et le faîte au milieu (appelées ailleurs maison à faîtage), ou avec un toit à pens, c'est-à-dire à pente unique partant du mur du fond le plus élevé (1). Parfois les maisons à chapt étaient qualifiées de haute, car ayant deux niveaux. Elles supportaient sur un côté, un ou deux appentis avec toits à pens.

Ces toits étaient recouverts de chaume, sauf probablement la maison du seigneur qui se trouvait dans le bourg. Au 18e siècle on voit des tuiles sur les toitures des maisons des bordiers et métayers. Dès cette époque on sait que fonctionnaient des tuileries en Bas-Poitou et qu’il y en eut dans les temps anciens à la Parnière (Brouzils) chez le vassal du seigneur de la Chapelle, mais aussi à Languiller, chez son suzerain.

Les photos anciennes prises de ces maisons nobles, qui ont résisté au temps et aux guerres, comme la Roussière de Saint-Fulgent, montrent des bâtiments tout simples, préfigurant les logis vendéens des riches propriétaires, avec leurs toits en tuiles. Leur allure n’est pas celle d’un château, ni même d’une maison de maître de l’époque moderne. Les textes les désignent de « maison noble », lieu de résidence du seigneur en principe. Cette désignation reconnaissait d’abord l’endroit où se pratiquait l’hommage et l’aveu au seigneur, et aussi emportait une exonération d’impôt sur les lieux concernés. À la Chapelle Begouin c’était en réalité l’habitation du fermier de la seigneurie, car nous savons que son propriétaire a longtemps habité à Saint-Sulpice-le-Verdon, puis à Largeasse (Deux-Sèvres), puis à Foussais-Payré (près de Mervent), puis à Nantes, et enfin épisodiquement à la Rabatelière juste avant la Révolution.

Cette maison noble de la Chapelle, située proche de l’église, comprenait aussi des locaux pouvant recevoir et stocker la part des récoltes due au seigneur dans l’exploitation des terres de son fief, appelée habituellement la grange terrageouse. On ne sait pas si les préclôtures (2) de la maison comprenaient aussi les bâtiments de la métairie attenante. À la Chapelle, les terres de cette métairie avaient été séparées de celles d’une borderie, qui elle, dépendait directement de la maison noble pour son exploitation. En 1729, cette borderie était dite en régie, exploitée par un nommé Orion. Comme dans beaucoup de lieux nobles, il y avait une petite garenne à la Chapelle (bois où vivent les lapins sauvages). Il y avait aussi un bois taillis, appelé la Touche, et aussi bien sûr une vigne, le tout proche du village.

L’église de la Chapelle, qui fut détruite en 1792, se trouvait dans le village, longeant sur son côté ouest le chemin qui va de la Chapelle à la Limouzinière (3). Elle occupait la parcelle no 53 du cadastre napoléonien (4). Dans son chœur étaient inhumés les seigneurs du lieu. Si quelque habitant de la Chapelle de nos jours, creusant dans sa cave à cet emplacement, trouvait des ossements, il y a fort à parier que ceux-ci avaient appartenu à des représentants des très anciennes familles nobles Bégaud ou Chitton.

Il y avait le grand cimetière et le petit cimetière au 18e siècle, cités dans des documents de la seigneurie, mais ne nous permettant pas de préciser leurs emplacements. Le registre paroissial de Chauché en fait mention aussi, et ils ne sont probablement pas propres au village de la Chapelle, même s’ils en sont proches.

Passant à côté de l’église dans le village, un ruisseau descendait se jeter dans celui qui coulait en bas de la Chapelle. Celui-ci alimentait un moulin à eau, appelé le « moulin de la Folie », probablement situé au niveau du village disparu de la Galloctière, proche de la rivière de la Petite Maine. Un chemin venant de la Chapelle y conduisait. Un bief devait créer une chute d’eau importante en amont, nécessaire pour faire tourner une roue de moulin. Le débit du ruisseau est en effet bien faible, même si on peut imaginer qu’il était-il plus fort il y a quelques siècles. 

La Borelière
Sur les hauteurs de la Chapelle, au nord-est, on trouvait aussi un moulin à vent. Au lieu-dit du Moulin de la Chapelle actuellement, vers la Borelière, son emplacement est parfaitement délimité encore de nos jours. Par temps sec en été, l’herbe qui pousse sur la terre recouvrant la base de l’ancien moulin à vent, est plus sèche (5), formant un cercle.

Il y avait aussi la maison du four, appartenant en indivision à Mathurin, René et Anne Fresneau en 1658.

Les confrontations de parcelles révèlent l’existence des chemins reliant la Chapelle aux chefs-lieux voisins : Chauché, Saint-Fulgent, les Essarts, la Rabatelière. Nous savons qu’il faudra attendre le milieu du 19e siècle pour que ces chemins deviennent des routes empierrées, avec une chaussée de 3 m de large. Auparavant, ils sinuaient entre les champs et les prés, nets de toute végétation, sur la terre et la pierre travaillées par les roues des charrettes et les sabots des animaux. Même avec des fossés, ce dont nous ne sommes pas sûrs, des fondrières s’y formaient régulièrement, ralentissant les convois. Et du côté de la Chapelle, la situation des chemins n’était pas bonne. Ainsi, c’est la route no 37, venant de Boulogne et allant à Saint-Fulgent, qui passe au long du village de la Chapelle. Sur cette partie « il existe quelques parties molles ; des bourbes ont surgi sur les accotements au village de la Chapelle ». (Rapport de l’agent voyer au préfet en 1867).

Des chemins conduisaient aussi dans les villages, fiefs, tènements ou terroirs (synonymes employés dans les documents lus), fondés au Moyen Âge par les seigneurs dans la campagne. C’est ce que nous découvrons avec d’autres documents de la seigneurie de la Chapelle Begouin pour la Bouguinière, la Brosse Veilleteau et la Pierre Blanche. Nous savons que le seigneur de la Chapelle possédait des droits dans les villages de la Boule (Rabatelière), la Coussaie et la Corère (Essarts), la Gorelière (Chauché), et à Chauché, de la Benetière, la Limouzinière, la Girardière, la Coumaillère (Coumeillère), ainsi qu’à la Naullière (aujourd’hui disparu). 

La Bouguinière, la Corère et la Brosse Veilleteau


La Bouguinière (Essarts)
Le lieu de la Bouguinière doit probablement son nom au nommé Begouin qui fonda aussi le village de La Chapelle Begouin. Aussi loin que l’on peut remonter, en 1595, il était déjà situé sur la paroisse des Essarts, à trois kms au sud du bourg de Chauché. De nos jours, le nom s’est transformé en Bouguinière, désignant une métairie accueillante, siège d’un élevage utilisant les techniques les plus modernes. En 1598, passait non loin de la fontaine de la Bouguinière un chemin conduisant des Essarts à la Copechagnière (6). On accédait à la Begouinière par le chemin de Chauché aux Essarts et par une bifurcation partant de ce dernier chemin, comme maintenant.

Au tènement de la Corère, une parcelle de terre et de pré contenant huit boisselées, située plus proche du bourg des Essarts et du village de la Boisilière, était de nature noble. Appelée la Fraignaie et faisant partie de la mouvance du fief de la Chapelle Begouin, son propriétaire devait à cause d’elle la foi et hommage au seigneur de la Chapelle (7). La parcelle longeait en partie le chemin de la Grève à Chauché. Cette désignation en 1598 souligne l’importance de la baronnie de la Grève à cette époque et de son manoir (au sud-ouest du bourg de Saint-Martin-des-Noyers), car le bourg des Essarts se trouvait sur son parcours. De même la parcelle longeait un autre chemin, celui de la Boisilière (Essarts) à Lairière. Ce dernier lieu fait partie actuellement de la Ferrière, mais c’était le bourg d’une paroisse indépendante à l’époque.

La Brosse Veilleteau (Essarts)
Le village de la Brosse Veilleteau est situé à côté de la Bouguinière, sur la paroisse des Essarts. Au 17e siècle, une quinzaine de propriétaires y possédaient des parcelles. Parmi eux, on peut détecter quelques bourgeois, comme Louis Masson, sénéchal des Essarts. Un chemin partant de celui de Chauché aux Essarts y conduisait, mais à la différence de maintenant, on ne faisait que rarement de différence entre les chemins vicinaux reliant les bourgs des communes et les chemins reliant les villages entre eux. Aussi désigne-t-on indifféremment la même voie de noms différents : de la Brosse aux Essarts, de la Brosse à la Grève, de la Brosse à Chauché, de la Brosse Veilleteau au Plessis Allaire, du Plessis Allaire aux Essarts, de la Brosse à la Chauvinière, de la Jutière aux Essarts. Deux fois seulement elle est désignée de grand chemin. On note aussi un chemin qui va de Chauché à la Chaize-le-Vicomte (passant par Boulogne). 

Avec les parcelles de la Brosse Veilleteau, on rencontre d’autres chemin reliant des villages entre eux : de la Bouguinière au Plessis Allaire, de Chauché à l’étang du Boisreau, de la Brosse Veilleteau à la Rabaudière (nom transformé en Rabretière aux Essarts), de Boisreau à Bretaud (nom de lieu qui semble avoir disparu), de Boisreau à la Breraudière (disparu), de la Brosse à la Gontrie.

Le paysage agricole observé


L’agriculture qu’on devine dans les documents de la seigneurie est orientée vers la culture des blés (céréales) : le seigle surtout, mais aussi l’avoine, le froment (blé) et le sarrazin. L’élevage des veaux fait l’objet d’un prélèvement de dîme seigneuriale, comme les porcs et les agneaux. La laine des moutons constituait une matière première pour le tissage.

On note aussi l’existence de landes communes au village de la Brosse Veilleteau.

De même le ruisseau de Laillée (aussi écrit aiglé) sur ce tènement est souvent cité. Non situé par le site Geoportail, il existe peut-être encore dans les environs du village de la Brosse.

Ce qui frappe dans les déclarations roturières de la seigneurie de la Chapelle ce sont les petites surfaces des parcelles. L’historien M. L. Autexier explique que l’origine de la division du sol en petites parcelles, rencontrée en 1550 dans le Haut-Poitou, remonte au Moyen Âge. Il est probable qu’il en a été de même en Bas-Poitou. Mais à ses débuts la tenure attribuée pour faire vivre une famille allait de 5 à 20 ha (8). A ce morcellement correspondait aussi des habitats plus nombreux, plus de villages, dont certains ont disparus depuis comme la Galloctière et la Naullière à Chauché. La conception égalitaire de l’héritage prévalant en Poitou, y compris dans la classe des nobles, et mis à part les privilèges pour l’ainé noble, constitue la cause importante de ce morcellement des surfaces foncières. Les désastres climatique (refroidissement du climat), sanitaires (vagues de peste) et guerrier (guerre de Cent ans et guerres privées) au 14e et début du 15e siècle, ont entraîné une importante dépopulation et par la suite la disparition de certains villages.

Le mouvement de regroupement des parcelles pour constituer de plus grandes propriétés, à partir du 16e siècle, ne s’observe pas à la Chapelle Begouin. S’il est probable que les paysans ont vendu leurs petites parcelles, apparemment surtout à des bourgeois, le seigneur de la Chapelle n’en a pas profité pour s’agrandir. Néanmoins on observe un retour de certaines tenures (maisons et terres) au début du 18e siècle dans sa propriété personnelle.

Enfin les documents disponibles citent le fief ou village de la Pierre Blanche, situé entre la Bouguinière et le bourg de Chauché, dont la dénomination de lieu semble avoir disparu. On y note un chemin qui conduit au moulin à eau de la Pierre Blanche, non situé cependant sur la Petite Maine (9).

 

(1) Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière, seigneurie de la Chapelle Begouin, dossier 150 J/C 77 : déclaration roturière des Fresneau pour le bourg de la Chapelle et la Barotière du 4-11-1658. Aussi A. de Guerry, Chavagnes, communauté vendéenne, Privat, (1988), page 38.
(2) Terme de coutume, aussi appelé accins, par lequel on désigne les environs, appartenances et dépendances d’un lieu seigneurial, qui fait partie du préciput de l’aîné. Ce sont ses principales dépendances.
(3) Archives de Vendée, vente de biens nationaux, dossier 1 Q 263 (no 1188) : vente de la masure, emplacement et décombre de l’ancienne église de la Chapelle le deux prairial an 6.
(4) Renseignement donné par M. J. Gris en août 2014.
(5) Témoignage oral de M. Oré père du 7-4-2013.
(6) Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière, seigneurie de la Chapelle Begouin, dossier 150 J/C 77 : deux déclarations roturières de teneurs de la Bégouinière du 10-6-1598.
(7) Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière, seigneurie de la Chapelle Begouin, dossier 150 J/C 78 : aveu de J. Brosset à la Chapelle Begouin du 15-12-1598, et dossier 150 J/C 79 : aveu de François Heulin du 15 juin 1684.
(8) M. L. Autexier, Les droits féodaux et les droits seigneuriaux en Poitou de 1559 à 1789, Lussaud (1947). Voir aux Archives de Vendée : L 55 (ou BIB 820)
(9) Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière, seigneurie de la Chapelle Begouin, dossier 150 J/C 79 : déclaration roturière de Guyard à Daniel Prevost du 16-5-1693, et dossier 150 J/C 80 : déclaration roturière de Fuzolleau et Renolleau le 14-5-1693.

Emmanuel François, tous droits réservés
Novembre 2013, complété en avril 2016

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mardi 1 octobre 2013

Les seigneurs de la Chapelle à Chauché

Le village de la Chapelle à Chauché est situé près du bourg, le long de la route qui conduit à Saint-Fulgent. Il occupe la pente douce d’un coteau exposé au midi. En bas coule un petit ruisseau prenant sa source plus à l’Est et se jetant non loin dans la Petite Maine, juste à l’endroit où il coule sous la route qui conduit du bourg de Chauché au village de la Limouzinière.

Non loin du menhir du Champ de la Pierre, l’emplacement, l’environnement et l’exposition du village de la Chapelle, suggèrent une histoire très ancienne. Il est probable que s’y construisirent des habitats au temps de la préhistoire.D’ailleurs, un archéologue a trouvé en 1880 au village de la Chapelle une « hache en bronze sans rebord et absolument plate » (1).

Menhir de la Limouzinière                            Vestiges trouvés dans les alentours

On sait qu’une route romaine passait à proximité, et le lieu a été qualifié de villa (2), ce qui désignait au temps des romains une grande ferme avec les habitations de son personnel. Mais il faut attendre le Moyen Âge pour commencer à raconter son histoire à partir de documents écrits. Et cette histoire est celle d’une seigneurie, dépendant de Languiller, son seigneur suzerain aussi à Chauché.

En 1310 Jean Begaud épouse Colette de la Chapelle 


Le premier seigneur (ou l'un des premiers) du bourg de la Chapelle « moderne » devait s’appelait Begouin (plus tard écrit Begouen), et il a donné son nom au bourg de la Chapelle Begouin. Nous n’avons pas de document pour l’affirmer avec certitude, mais cette pratique se rencontre suffisamment dans les environs pour s’en convaincre. Ainsi à Saint-André-Goule-d’Oie, un nommé Foucaud a donné son nom au lieu du Coin Foucaud, un nommé Loriau a donné son nom au Coudray Loriau, un nommé Amauvin a donné son nom à la Roche Mauvin. Begouin a aussi probablement donné son nom au lieu de la Bégouinière (devenue la Bouguinière), près de la Brosse Veilleteau, tous deux situés aux Essarts. Ces noms propres accolés aux noms des villages ont disparu pour la plupart dans les documents vers la fin du 18e siècle. On n’est pas certain que ces noms propres soient ceux des fondateurs, c’est-à-dire des défricheurs des terroirs. Dans les exemples ci-dessus ces terroirs étaient des fiefs nobles à qui on a accolé le nom des seigneurs possesseurs. Ces derniers usaient plus volontiers de l’épée des chevaliers que de la hache des bûcherons. 

La Chapelle était qualifiée de « bourg », le mot est employé encore au 17e siècle dans certains papiers de la seigneurie. Cela signifiait normalement que c’était le chef-lieu d’une paroisse, celle de la Chapelle Begouin. Or celle-ci a bien été absorbée organiquement par décision de l’évêché vers le 13e siècle dans la nouvelle paroisse de Chauché, mais tout en gardant une existence civile, voire spirituelle particulière. L’abbé Aillery, dans sa chronique paroissiale de Chauché à propos de l’église du village de la Chapelle, a écrit : « suivant la tradition, cette église aurait été d’abord l’église paroissiale dont le chef-lieu aurait été transféré à Chauché » (3). Et ce transfert doit être situé au moment de la première mention de la paroisse de Chauché aux 12/13e siècles dans le pouillé du diocèse de Poitiers, à la même période de la création des paroisses voisines de Saint-André-Goule-d’Oie et de Chavagnes-en-Paillers. Dans des documents de la seigneurie de l’année 1693, en revanche, il est indiqué que « l’hôtel noble de la Chapelle [est situé] paroisse de Chauché ».

La Begaudière (Saint-Sulpice-le-Verdon)
C’est en 1310 seulement qu’apparaît dans les archives consultées le premier seigneur de la Chapelle, Jean Bégaud, par son mariage avec Colette de la Chapelle (4). Le patronyme de cette dernière n’est pas indiqué. Son mari était seigneur de la Bégaudière. Située à Saint-Sulpice-le-Verdon près de la Chabotterie, la Bégaudière était une demeure grandiose au Moyen Âge, selon l’historien Guy de Raignac.

Au moins à partir de cette époque les seigneurs de la Chapelle n’habitent plus sur place et ils confieront la gestion de leurs terres à des régisseurs, comme à la Drollinière voisine (devenue Linières). Ces seigneurs ne sont plus que les héritiers de titres et de domaines créés par le système féodal dans les siècles précédents. Malheureusement, l’absence de documents ne nous permet pas de reconstituer les créations de ces petits fiefs. Nous ne pouvons que suivre ensuite l’évolution, aussi la pérennité, de ce système féodal pendant cinq siècles, jusqu’à son abolition par la Révolution française.

Archives départementales de la Vendée
En 1683, la foi et hommage de la seigneurie de la Chapelle au seigneur de Languiller (Chauché), son suzerain, fut faite sur procuration par Auvinet, fermier de la Chapelle Begouin. On y découvre que celui-ci était analphabète. Dans le texte notarié il est écrit que « le serment et baiser [sont] réservés », sous condition de recevoir « les droits de mutations dus ». Il est vrai qu’avec un fermier ne sachant pas écrire, on n’imagine pas une cérémonie d’hommage entre chevaliers. Et ce sont les notaires qui signent l’acte à sa place (5).

 Jean Ier Bégaud et Colette de la Chapelle eurent quatre enfants : Geoffroy, Nicolas, Jean et Gilette. L’aîné, Geoffroy, hérita des fiefs de la Bégaudière et de la Chapelle, puis ce fut son frère Nicolas, prêtre, lequel rendit un aveu le 5 juin 1380 à Languiller pour certaines choses en la paroisse de la Chapelle de Chauché, mais pas le droit de fief (6). On voit ensuite le fils aîné de Geoffroy, Sauvestre Ier Begaud, marié à Isabeau Buor, qui rendit un aveu le 24 mai 1401 et mourut avant la fin de l’année 1402 (7). Il avait eu Jean II qui fut seigneur de la Begaudière et de la Chapelle. C’est probablement lui qui fut poursuivi à l’assise (tribunal) de Languiller de 1473 à 1483, à cause d’un blâme pour son aveu (8). C’est la descendance de son frère, Sauvestre II Begaud (lequel décédé avant 1472), qui lui succéda à la Chapelle, Jean III Bégaud d’abord, fils de Sauvestre II Begaud et de Marie Nicolleau (9). Après lui, son frère, Pierre Begaud, fut seigneur de la Chapelle et rendit un aveu en 1499 pour la Chapelle Begouin à Languiller (10). Il serait le frère puîné de Sauvestre, selon Beauchet-Filleau, mais alors pas le même que celui cité un siècle plus tôt.

Les seigneurs au 16e siècle


Pierre Begaud est mort le 20 avril 1536 (11). En 1535 il s’était fait représenter par son neveu à l’assise de Languiller (12). Le 10 juin suivant, Loys Begaud, principal héritier, fait sa foi et hommage à Languiller (13). Le 19 juin 1536, c’est désormais Louise Begaud, comme héritière principale de Pierre Bégaud, son père, qui présente ses deux fois et hommage à Languiller, l’un pour la Chapelle et l’autre pour la Barotière (14). Elle était aussi héritière de Jean Begaud (15). L’année d’après elle rend ses deux aveux, mais le procureur fiscal de Languiller réclame un blâme contre eux (16). Elle recommença ses deux fois et hommages en 1541 et plaidait encore en 1545 pour se défendre devant la cour d’avoir payé le rachat dû à cause de la mort de son père. Elle se défendit encore d’avoir fait construire un moulin à eau sur la Petite Maine sans la permission de Languiller, alors même qu’il ne portait aucun tort « au moulin à eau de Foucher » dépendant de Languiller, et qu’il serait compris dans la valeur de rachat de son fief (17).

Christophe, écuyer et seigneur de la Bégaudière et de la Chapelle vers le début du 16e siècle, se maria deux fois, d’abord avec Renée de la Ramée (fille de Jean, seigneur du Breuil et de la Poitevinière près de Montaigu), morte le 31 mars 1547, puis avec Jeanne Poitevin. Avec cette dernière il eut six enfants : Jean IV, Jacques (mort en 1555), Pierre, Jeanne (épouse d’Amaury de Salla), Guyonne et Louise (18).

Jean IV Begaud succéda à son père Christophe comme seigneur de la Chapelle. Il épousa, le 28 novembre 1531, Madeleine Mauclerc, fille de Guy, écuyer, seigneur de la Muzanchère, et de Catherine Chabot. Il eut pour enfants René et Claude, ce dernier étant l’auteur de la seconde branche des Begaud (19).

Dans un aveu du seigneur de Languiller en 1550, à son suzerain, le baron des Essarts, il est indiqué que le seigneur de la Chapelle s’appelle alors Jean Bégaud (20). Il devait un hommage-lige et un hommage simple au seigneur de Languiller pour son fief de la Chapelle, sous lequel il tenait lui-même en vassalité le fief de la Pitière à Chauché et le fief de la Fraignaie aux Essarts, ce dernier consistant alors en une pièce de terre du tènement de la  Corère (Essarts). 

La Barotière
Sous un autre hommage simple à Languiller, Jean Begaud tenait aussi le fief voisin de la Barotière, à l’époque appartenant à René d’Aubigné, qui était aussi seigneur de la Péronière et de la Parnière (Brouzils). Déjà à cette époque, les droits de terrage de la seigneurie de la Chapelle sur sept à huit villages des environs étaient souvent perçus en commun, parfois à moitié, avec d’autres seigneurs des environs. Au total nous avons là une seigneurie morcelée dans ses droits seigneuriaux au milieu du 16e siècle, qui avait dû être plus riche dans les temps plus anciens. Elle n’était plus qu’un élément dans le patrimoine foncier de ses propriétaires, extérieurs à Chauché, changeant au gré des mariages et des héritages, et géré au jour le jour par des régisseurs selon les règles du droit féodal.

Poitevinière, moulin à eau
René Bégaud décéda le 13 septembre 1577. Son fils, René Bégaud, dut se justifier de sa noblesse. Il était seigneur de la Bégaudière, de la Poitevinière et de la Chapelle Begouin, et ses terres furent saisies par les fonctionnaires du roi parce qu’il ne payait pas les droits de francs fiefs (perçus auprès de roturiers possédant des terres nobles). Il obtint mainlevée de cette saisie le 27 avril 1582, après avoir produit ses titres de propriétés et leurs antériorités pour prouver sa noblesse. Il avait pour cela remonté jusqu’au début du 14e siècle, au père de Jean Bégaud, le premier seigneur connu de la Chapelle, Pierre Begaud le Vieil. Une conséquence heureuse pour nous de ses déboires, est d’avoir facilité les recherches généalogiques des historiens ensuite.

René Begaud avait épousé le 10 janvier 1566, Marguerite de Machecoul, fille de Jean, seigneur de Vieillevigne, et de Bonaventure d'Avaugour. Comme son beau-père, il était protestant et il combattit dans leurs rangs pendant les guerres de religion. Lors de la prise de Fontenay-le-Comte par les catholiques en 1574, il fut fait prisonnier et resta enfermé plusieurs années au château des Loches (Indre-et-Loire), jusqu’à la pacification. Son château de la Bégaudière fut incendié pendant sa captivité et ne se releva pas de ses ruines complètement (21).

Henri IV
L’arrivée au pouvoir d’Henri IV en 1589 favorisa sa carrière. En 1595, il est noté comme chambellan et gentilhomme ordinaire de la chambre du roi (22). Cette dernière appellation désigne à cette époque divers emplois au service direct du roi, en principe à l’année (dit « ordinaire »).

René Begaud rendit un aveu à Montaigu le 5 juillet 1600 pour son fief de la Begaudière situé au bourg de Saint-Sulpice-le-Verdon, tenu à foi et hommage lige et ligence de 40 jours dans son hôtel de la Begaudière à la demande des officiers de Montaigu. Il déclare devoir « 13 deniers de plaict de mortemain pour tout droit de rachat, payable au prieur séculier de l’aumônerie de Montaigu quand la foi change par muance d’hommes de ma part ». Sous cet hommage il tient à Saint-Sulpice le fief de la Rousselière ou fief Voireau, le village de la Caillaudière aux Thireaux, et le tènement appelé Lochonnière (23). 

Il vivait encore en 1601 (24)

Les seigneurs au 17e siècle


C’est son fils, Gilles Begaud, qui rendit des aveux à Languiller en 1606 et 1617 (25). En 1610, celui-ci « voulu faire bâtir en forteresse au rez de chaussé sa maison de la Bégaudière », mais il essuya un refus de son suzerain, le baron de Montaigu, M. de la Tremoïlle (26). À partir de là, la Bégaudière ne fut habitée que par intervalles par ses seigneurs, qui y avaient installé un intendant-régisseur, comme à la Chapelle Begouin (26).

Gilles Begaud ne semble pas s’être marié et après sa mort, après 1623 où il fit une acquisition pour les pasteurs anciens et chefs de famille de la religion réformée, ses sœurs se partagèrent l’héritage. Elles s’appelaient Adrienne, Suzanne et Bonaventure. On ne sait pas ce qu’est devenue Adrienne.

Suzanne, dame de la Begaudière, fut la deuxième épouse d’Honoré de Verrines et hérita de la Bégaudière.

Bonaventure épousa Charles Viaud (ou Viault), écuyer seigneur de Lestorière. Cette seigneurie était située alors sur la paroisse de la Chapelle-Seguin (dans les Deux-Sèvres actuellement, devenue ensuite la commune de l’Absie), près de Moncoutant. Charles Viaud possédait aussi le château de la Papinière, à proximité de la Sèvre nantaise, dans la paroisse voisine de Largeasse. Situées à une centaine de mètres l’une de l’autre, les maisons nobles de la Papinière et de Lestorière appartenaient donc à ces deux paroisses voisines. Chauché se trouvait à environ 75 kms de distance.


Charles Viaud, fils de René Viaud et de Jeanne de Mallemouche, partagea noblement l’héritage de ses parents en 1610, comme aîné, avec ses frères Jacques et Pierre. Par sentence du 13 juillet 1634, Charles Viaud fut confirmé au rang des nobles. Il avait présenté pour cela neuf hommages et dénombrements de la seigneurie de Lestorière, rendus au seigneur de Tennessue en remontant jusqu’à Jean Viaud, qualifié de valet, le 16 avril 1404 (27).

Sa femme, Bonaventure Bégaud, fut mise sous la sauvegarde du roi par arrêt de la cour des Grands Jours de Poitiers (tenue extraordinaire d'une cour de justice, que le Roi faisait présider par un conseiller au parlement de Paris.) du 13 novembre 1634. Cela signifiait qu’elle relevait de la justice du roi, à l’exclusion des autres, ce qui était à l’époque plus qu’un honneur, une présomption d’une meilleure justice. À moins qu’il s’agisse d’une mesure de contrôle sur la fille d’un protestant. Nous ne connaissons pas les raisons de cette décision.

En elle s'éteignit la branche aînée de la famille Begaud. Sa fille, Anne Viaud, épousa Daniel Prévost, seigneur de la Fraignée.

Dans un acte d’arrentement en 1644 d’une pièce de terre appelée la Vigne du Grand Pâtis à la Chapelle, pour quinze boisseaux de seigle, les deux propriétaires en commun sont d’une part Gabrielle de Razais, veuve d’André de Vérinnes autrefois seigneur de la Bégaudière, et d’autre part Daniel Prevost et Anne Viaud (28). André de Vérinnes était le fils de Suzanne Begaud et d’Honoré de Verrines.

Bourg de Saint-Sulpice-le-Verdon autrefois
Dans cet acte on voit Daniel Prevost habiter le château de la Bégaudière à Saint-Sulpice-le-Verdon et sa cousine, Gabrielle de Razais, habite dans le bourg de Saint-Sulpice avec ses enfants. On fait le même constat dans un acte notarié de transaction daté de 1641.

Pierre de Verrines, fils de Gabrielle de Razais, fut seigneur de la Chapelle en 1648. Il fut aussi seigneur de la Bégaudière (29), et vendit ce domaine en 1669 pour payer ses dettes (30).

Au partage des biens entre les cousins, Daniel Prevost devint le seul seigneur de la Chapelle. Il était seigneur de la Fraignée comme son père, mais son fils n’est désigné uniquement que comme seigneur de Lestorière.

Sur la seigneurie de la Fraignée, comme sur celle de Lestorière, on ne sait presque rien. On relève seulement qu’en 1491, un Mathurin Prevost, seigneur de la Fraignée, est capitaine de Saint-Maixent (31). De plus, Colbert de Croissy, dans son rapport au roi de 1664 écrit qu’il existe en Poitou toute une noblesse de niveau moyen, catholique ou protestante, et « parmi ceux de la RPR (religion prétendument réformée, désignant ainsi le protestantisme dans le langage officiel de l’époque) le sieur Prévost de la Fraignée est un vieux gentilhomme fort considéré parmi ceux de la RPR il réside ordinairement à Montaigu, en Bas-Poitou ; a servi, en son temps, assez bien ; est considéré dans sa religion et parmi les gentilshommes, qui le prennent souvent pour arbitre. Il serait encore propre à commander. Il a perdu plus de 50,000 écus au jeu. » (32). Nous n’avons pas pu établir si ce vieux gentilhomme de 1664 est aussi le seigneur de la Chapelle ou un de ses parents, mais un lien existe probablement avec lui.

Miniature du 15e siècle : Bataille d'Azincourt
L’historien G. de Raignac indique qu’il existe de nombreuses branches de la famille Prevost en Bas-Poitou. Connue depuis la fin du 13e siècle, cette famille est de celles, selon lui, qui ont pris la relève à partir du 14e siècle des anciennes familles féodales décimées dans les défaites désastreuses de Crécy et Azincourt (33). La branche qui existe toujours est celle de la Boutetière, dont fait d’ailleurs partie le dernier propriétaire du domaine de Linières au début du 20e siècle.

Au début du 16e siècle on repère une famille Prevost au Bignon de Chauché, rendant aveu à la seigneurie de la Merlatière. Elle a probablement un lien avec le nouveau propriétaire de la Chapelle, mais sans que nous ayons pu l’établir, malgré les recherches de G. de Raignac sur les Prevost du Bignon (34).

Daniel Prevost, seigneur de la Chapelle, était déjà veuf en 1658 (35). De son premier mariage il eut trois enfants : Daniel, Renée et Jeanne. Renée épousa Jean Sermonton qui fut un temps seigneur de la Chapelle (36). Jeanne épousa le seigneur Vaz de Mello (famille d’origine portugaise établie en Bas-Poitou). Leur père se remaria avec Gabrielle Le Geay.

En 1664 le procureur fiscal et en même temps fermier de la Chapelle est René Bousseau sieur de la Vrignaie. Il était alors le gendre de Pierre Basty, procureur de la Rabatelière pour Charlotte Françoise de la Rabatelière, marquise de Merville (37).

Leur frère Daniel épousa le 25 mars 1674 Marie Brunet à Fontenay-le-Comte (38). Le marié est « seigneur de Lestorière, demeurant ordinairement en sa maison noble de Lestorière, paroisse de Largeasse, écuyer, fils de messire Daniel Prévost, chevalier, seigneur de la Fraignée et de feue dame Anne Viaud, ses père et mère, majeur ». Le père de la mariée s’appelle Mathurin Brunet, écuyer et seigneur de la Raslière, habitant la paroisse du Payré (devenue Foussais-Payré, près de Mervent, en 1968). Sa mère s’appelle Suzanne Massé.

Louis Armand Prévost vend son fief au seigneur de la Rabatelière en 1729


Daniel Prévost succéda à son père Daniel vers 1683 (39) comme seigneur de la Chapelle Begouin. Il l’est toujours dans un acte de 1700 (40). Après cette date, c’est son fils et unique héritier (41) qui lui succède comme seigneur de la Chapelle Begouin. Dans le chartrier de la Rabatelière, la première mention de ce fils, Louis Armand Prévost, écuyer seigneur de Lestorière, la Raslière, la Chapelle et autres lieux, apparaît en 1723 (41), mais il est probable qu’il avait hérité de son père avant cette date.

Médaille de chevalier de l'ordre de Saint-Louis
Ce fils fit une brillante carrière militaire, étant en décembre 1715 colonel (maréchal de camp d’infanterie) pour sa majesté d’un régiment d’infanterie à son nom. Plus tard il devint chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis. Cet ordre avait été créé par un édit de Louis XIV du 5 avril 1693. À l’origine il était réservé aux officiers de religion catholique ayant servi au moins 10 années dans les armées (doublée plus tard), et renouvelant leur serment de fidélité absolue au roi lors de la remise de l’insigne de l’ordre (42). Napoléon le remplaça par la légion d'honneur. Louis Armand Prévost aussi demeura comme son père au château de la Raslière près de Mervent.

Dans l’année 1717 il confia au notaire des Essarts, François Verdon sieur de Mesnière (ou Megnière), le « pouvoir de veiller à la conduite des revenus de la terre de la Chapelle Chauché et d’en tenir les assises » (43). C’est dire qu’il n’avait pas le temps de s’occuper de sa terre de Chauché. Qui plus est, le notaire se plaignit jusqu’en 1740 de n’avoir pas été payé de ses services !

Et Louis Armand Prévost vendit la seigneurie de la Chapelle le 14 février 1729 à M. Montaudouin (44) pour 27 000 livres. La vente eut lieu chez des notaires du Châtelet de Paris, M. de Lestorière habitant alors dans cette ville, même si sa demeure ordinaire était au Payré en Bas-Poitou. L’acquéreur se fit représenter par un compatriote nantais, Charles Bouchaud, qui avait une habitation à Paris, étant député de Nantes au Conseil de Commerce de Paris (45). Il s’appelait René Montaudouin de la Clartière, écuyer seigneur des Bouchauds, la Basseville, les Touches, la Rabatelière et autres lieux, demeurant au lieu de la Fosse à Nantes, paroisse de Saint-Nicolas. Il portait le titre de conseiller-secrétaire du roi, maison et couronne de France et de ses finances près le parlement de Bretagne, qu’il avait acheté, cette charge conférant la noblesse (46). Il continua le commerce maritime de son père, faisant des armements nombreux sur l’Afrique, l’Amérique pour la pêche à la morue et la traite des Africains vers les Amériques (46). Il avait acheté la vicomté de la Rabatelière à Pierre Bruneau le 10 octobre 1725, pour un montant de 150 000 livres. Cette branche des Bruneau de la Rabatelière avait su se constituer par achats successifs un vaste domaine érigé en vicomté, suscitant aussi la création de la nouvelle paroisse de la Rabatelière en 1640. René Montaudouin acheta non seulement la Chapelle Begouin, mais aussi les seigneuries de la Jarry (Saligny), la Grassière (Chavagnes), Aubigny (Roche-sur-Yon) et Montorgueuil (Champ-Saint-Père). Plus tard son fils acheta  la seigneurie de Languiller à Chauché (1745). Il disposait sur place d’un homme d’affaires avisé, Alexandre Bousseau demeurant dans le bourg de Chauché, et certains seigneurs locaux, poursuivis par leurs créanciers, s’adressèrent à lui pour vendre des domaines. Deux ans avant l’acquisition de la Chapelle, Bousseau écrivait à son patron à Nantes « Il faudrait à présent la Chapelle, pensez-y je vous en conjure. Ne pensez-vous pas aux domaines de M. de Puytesson ? ». C’était en août 1727 et le mois d’après il réitère : « Ne pensez-vous point en la terre de la Chapelle ? Elle vous accommode fort quand vous devriez l’acquérir pour 300 pistoles ». En novembre de la même année, les négociations ont commencé et cette fois-ci il trouve que son patron a trop offert : « Vous promettez plus que de raison de la Chapelle, tant pis pour M. de Lestorière s’il ne finit pas le marché, laissez reposer cela et vous verrez un retour assurément » (47).

Au moment de cette vente en 1729 le fief de la Chapelle Begouin comprenait, outre l’hôtel noble dans le bourg de la Chapelle et ses droits seigneuriaux, une métairie à la Chapelle (Hermouet métayer), une borderie (exploitée en régie par Orion) et divers bois taillis, ainsi que la métairie de la Borelière (Guesdon métayer).  Il y avait aussi des « droits de fiefs sur le bourg de la Chapelle, Barotière, Girardière, la Boule, Brosse Veuilleteau », plus « les terrages de la Benetière, Naulière, Barotière, la Boule, Brosse Veilleteau et autres ». L’acte de vente comprend « tous fiefs dépendant de la Chapelle », mais sans les citer. En revanche il énumère avec précision seize rentes dues en céréales à la seigneurie de la Chapelle.

Les Montaudouin de la Rabatelière au 18e siècle 


Avec son épouse Marie Bertrand, René Montaudouin eut sept enfants. Il était mort (subitement vers 1733) quand sa veuve intenta un procès devant la justice du Châtelet de Paris contre Louis Armand de Lestorière (48). Elle reprochait à ce dernier de ne pas lui avoir donné les titres de propriété de la Chapelle Begouin après la vente, conformément au contrat signé.

En fait il les avait donnés, en remettant la clé du coffre contenant ces papiers et gardé dans sa maison de la Chapelle. Mais il manquait les papiers entre les mains du notaire Verdon des Essarts. Ce dernier exigeait d’être payé par M de Lestorière de ses services de fondé de pouvoir de la seigneurie de la Chapelle depuis 1719, en contrepartie de leur restitution. Pendant toute la durée du procès, et au moins jusqu’en 1741, Marie Bertrand fut la propriétaire en titre de la seigneurie de la Chapelle Begouin.

L’aîné de Marie Bertrand, René Montaudouin, lui succéda. En 1746, c’est lui qui recevait une déclaration roturière en tant que seigneur de la Chapelle (49). Il épousa le 9 octobre 1754, Jeanne-Élisabeth Picot d'Eprémesnil, mais leurs deux enfants moururent en bas âge. La Rabatelière et la Chapelle furent ensuite gérées dans l’indivision de sa succession entre ses frères, Nicolas et Thomas. Un partage de 1779 attribua l’essentiel des domaines aux enfants de Nicolas, René Thomas et Thérèse Montaudouin.

Cette dernière était dans sa dix-huitième année lorsqu'elle épousa, en 1780, dans l'église Sainte-Croix de Nantes, René-Élisabeth de Martel, chevalier, seigneur du Pé et baron de Riez, âgé de 27 ans. Elle devint veuve cinq ans plus tard, avec une fille unique dont la mort suivit de près celle de son père.

Thérèse de Martel resta veuve et se réfugia à Nantes pendant la guerre de Vendée. À la pacification elle retourna à la Rabatelière et contribua avec sa fortune au relèvement des ruines de son château, de ses métairies, de l’église paroissiale de la Rabatelière et au soulagement de nombreuses personnes des environs. Elle apporta sa contribution au rachat de l’église de Saint-André-Goule-d’Oie pour la rendre à sa destination de lieu de culte, ayant été vendue comme bien national. C'est qu'elle était propriétaire sur la paroisse avec les métairies de la Mancellière, de la Porcelière et de la Racinaueière. Ces actions contribuent à expliquer les marques de considération à son égard, que l’on voit toujours dans l’église paroissiale de la Rabatelière.

Morte en 1827, les héritiers de Thérèse de Martel vendirent ses domaines de la Rabatelière et de Chauché l’année d’après au comte Charles-Henri-Marie de la Poëze.

Les Bossard, fermiers de la Chapelle à la veille de la Révolution


Les premiers fermiers de la Chapelle choisis par M. Montaudouin furent Pierre Orion (1678-1735) et son gendre à compter du 1 juin 1730 (50). Orion avait une fonction de régisseur au château de la Rabatelière et en tint les comptes de recettes et mises en 1734 et 1735. Son gendre était Nicolas Cailleteau (1689-1755) qui avait épousé le 8 juillet 1727 à Chauché Jeanne Suzanne Orion. Il deviendra fermier de Languiller.

En 1756 la Chapelle et Languiller étaient louées au même fermier : la veuve Cailleteau (Jeanne Orion, épouse de  Nicolas Cailleteau) et ses enfants. On la voit en 1759 payer ses fermes en nature et en argent au régisseur du château de la Rabatelière (51). Puis Thomas Montaudouin (1711-1768), consenti un bail à ferme de la Chapelle le 10 janvier 1759 à René Bossard et sa femme Marie Anne Cailleteau (gendre et fille de la veuve Cailleteau). À la mort de ces derniers, leur fils aîné, Pierre Nicolas Bossard (1755-1784) avait assumé la charge de preneur au bail. En 1782 la seigneurie de la Chapelle est partagée entre Thomas René de Montaudouin (neveu du précédent), et un autre neveu, René Guichardy de Martigné Heuzer seigneur du Port de Roche à Fougeré. Le 10 juillet de cette année-là ce dernier afferme à Pierre Nicolas Bossard, pour lui et ses frères, la métairie de la Borelière, la borderie de Maurepas et 23 rentes. Celles-ci sont en argent, ou seigle, avoine et froment sur la Chapelle et plusieurs paroisses environnantes, avec 3 mesures de volumes différentes. La ferme est convenue pour 9 ans (1782-1791), moyennant 800 livres rendables chaque année à terme échu au château de la Rabatelière (52).

Maurepas
Pierre Nicolas Bossard (1755-1784) est mort en 1784. Après cette date la ferme a dû être assumée par un tuteur apparemment. Elle a été ainsi reconduite verbalement, maintenant la même valeur de souche morte de bestiaux apportée par le fermier qu'en 1759 : 1000 livres. Ce montant comprenait la souche morte de la métairie de la Borelière, et celle-ci était gérée depuis dans une autre ferme. De plus, les chevaux et brebis garnissant la borderie et métairie de la Chapelle et la borderie de Maurepas, ont fait l’objet d’un arrangement à part.

En 1789, Le frère puîné de Pierre Nicolas Bossard, François Bossard, se retrouve seul avec sa sœur Louise Perrine. Leur sœur Marie Anne est morte en 1782. François Bossard a 20 ans et a été émancipé d’âge, et Louise Perrine doit se marier avec Jean Grivet le 23 novembre 1789. En conséquence, elle quitte la communauté d’avec son frère, et ils font un partage le 16 novembre 1789 de leurs meubles et effets tant morts que vifs, leur appartenant en commun, et mettent fin à leur communauté de biens. Quant aux biens immeubles, ils restent en communauté « jusqu’au partage qu’ils feront plus tard à leur commodité à la première réquisition de l’un d’eux ». Les meubles et effets morts ont été estimés à 800 livres, dont la moitié sera enlevée par Louise pour laisser à son frère la jouissance entière des lieux à la Chapelle. Les meubles vifs sont les bestiaux garnissant la borderie et métairie de la Chapelle et la borderie de Maurepas faisant partie de la ferme de la seigneurie de la Chapelle. La part de leur souche morte revenant à Louise est 215 livres (53).

Le 27 avril 1787 François Bossard a payé le montant de sa ferme de la Chapelle échue de la Saint-Georges 1787 en 4 quittances de beurre pour les pauvres de 148 livres pour le compte de la propriétaire, et 952 livres en argent, formant le total du prix de la ferme à 1100 livres. Sur ce montant il fallait déduire l’impôt du dixième, soit 85 livres 16 sols, calculé hors la valeur du don en beurre (54). 

En 1791 François Bossard, demeurant à la Chapelle Begouin, vend le quart d’une borderie appelée « la Citadelle » et située au Plessis Cougnon à Chauché. Il en était possesseur à titre successif de René Bossard et Marie Anne Cailleteau, ses père et mère. L’acheteur est Louis Roy, laboureur demeurant au Plessis Cougnon. Le prix payé valorise la borderie à 8000 livres. Le montant, ainsi que la surface correspondante, sont difficiles apprécier à cause de l’hyper inflation du moment (55).

En 1790, François Bossard avait perdu la ferme de la métairie de la Borelière, de la borderie de Maurepas et des 23 rentes foncières appartenant à René Guichardy de Martigné. Les nouveaux preneurs sont les frères Jean, Pierre et Gabriel Remaud, laboureurs demeurant ensemble à la Chapelle. Pierre Piveteau, laboureur demeurant à la Pitière (Chauché) se porte caution pour eux. Le bail est conclu pour 9 ans (1790-1799), moyennant 890 livres par an. Cela représente une hausse de 11%, très faible comparée à la hausse générale des prix, surtout que la plupart des rentes étaient en nature de céréales, sujettes à la spéculation ambiante. A lui seul, l’acte notarié ne permet pas de comprendre à la fois la hausse et le changement de fermier (56).

François Bossard fut élu commandant de la garde nationale de Chauché en 1790. Vers la fin de cette année un nommé Jacques Cauneau de Chauché (farinier au moulin des Landes Jarries) le prit à partie un dimanche dans une auberge du bourg où Bossard se trouvait avec sa petite troupe. Il « déclama contre la Constitution pour décourager les citoyens qui étaient de ladite garde nationale ». Pour mettre fin aux menaces qu’il subissait, François Bossard fit « venir des personnes constituées pour arrêter Cauneau dans son projet ». Il s’en suivit que Cauneau monta une machination quelques temps plus tard pour accuser Bossard d’avoir voulu l’assassiner. Ce dernier passa quelques semaines en prison à la Roche-sur-Yon. Après enquête auprès de nombreux témoins, le tribunal le libéra et le lava de tout soupçon (57). L’affaire est révélatrice des fractures et tensions existant dès cette fin d’année 1790 à Chauché.

François Bossard a déménagé au village de Villeneuve près du bourg de Chauché. Il a acheté le deux du mois de prairial l’an 6 de la république (21 mai 1798) le bien national de la chapelle Begouin en ruine avec son emplacement, ainsi que celui du petit cimetière proche, pour 1600 F (58). Il avait signé le 2 février 1792, avec 39 autres propriétaires sur l’ancienne paroisse de la Chapelle de Chauché, un mandat donné à Jacques Guesdon et Jean Marchand pour participer collectivement à l’enchère de la mise en vente de la Chapelle de Chauché le 3 février 1792 (59). Cette vente ne se réalisa pas et la chapelle fut démolie au mois de septembre suivant.

Il acheta d’autres biens nationaux : la borderie de Maurepas le 2 vendémiaire an 5, qui avait fait partie de sa ferme autrefois signée avec les Montaudouin, et la métairie de la Girardière acheté avec Merlet le 25 floréal an 6 (14 mai 1798) (60). Cette proximité avec le commissaire exécutif de la municipalité du canton de Saint-Fulgent, indique aussi un lien politique avec le camp des révolutionnaires. Ainsi s’est-il fait voler des habits et du linge dans sa maison, en son absence, par une bande de huit partisans royalistes dans la nuit du 15 au 16 septembre 1799. Ils faisaient une expédition punitive contre des républicains bien en vue de Chauché, qui se termina près du château de Linières dans une embuscade et 2 morts.

En mars 1799 il avait été élu président de la municipalité du canton de Saint-Fulgent. C’était un poste aux pouvoirs très restreints. Les électeurs n’étaient alors plus qu’une poignée minoritaire de quelques dizaines de personnes, ayant gagné les élections par un coup de force orchestré par Benjamin Martineau.  


(1) Société d'ethnologie et de folklore du Centre-Ouest, Aguiaine : revue de recherches ethnographiques, 1984, J.-Loïc Le Quellec, un pionnier de l’archéologie vendéenne : Ferdinand Mandin (1850-1921), page 179.
(2) Gourraud, Revue de la Société d’Émulation de la Vendée (1876), page 91 (vue 69 dans la bibliothèque numérisée des Archives de Vendée).
(3) Abbé Aillery, Chroniques paroissiales de Chauché (1892), page 342.
(4) Beauchet-Filleau et Ch. de Chergé, Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou (2e édition 1891), T 1, page 407.
(5) Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/C 75, seigneurie de la Chapelle Begouin, hommage de la Chapelle Begouin et la Barotière à Languiller du 3 décembre 1683 par Auvinet.
(6) La Chapelle de Chauché, Archives de Vendée, fonds Mignen : 36 J 101 pour Chauché. Dans ces notes, Nicolas Begaud, prêtre, n’est pas l’oncle de Sauvestre Ier Begaud, mais son frère.
(8) Assise de Languiller en 1473, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/M 36, page 2. Et assise de Languiller en 1483 : 150 J/M 36, page 5.
(9) Idem (4).
(18) Archives de Vendée, G. de Raignac, Dépouillement d’archives publiques et privées concernant les familles vendéennes : 8 J 100, volume 4, pages 71 et 72, vue 40/238.
(19) Idem (4).
(20) Archives de Vendée, Travaux de G. de Raignac : 8 J 101, aveu de Languiller et autres fiefs à la baronnie des Essarts le 2 juillet 1605, reprenant le texte d’un aveu de 1550.
(21) Idem (4).
(22) 150 J/C 77, seigneurie de la Chapelle Begouin, déclaration roturière des teneurs de la Begouinière à René Begaud du 10-12-1595.
(23) Aveu du 5-7-1600 de la Begaudière à Montaigu (extrait), copie d’Amblard de Guerry dans son classeur d’aveux aux Archives de la Pouzaire (famille Begaud).
(24) 150 J/C 82, seigneurie de la Chapelle Begouin, acte de transformation d’un terrage en rente entre René Bégaud et Borgleteau le 1-10-1601.
(25)  150 J/C 74, seigneurie de la Chapelle Begouin, acte de réception d’hommage de la Chapelle Begouin (Gilles Begaud), du 19 septembre 1617 à l’assise de Languiller.
(26) G. de Raignac, De châteaux en logis, Itinéraires des familles de Vendée (1997) T 6, page 77.
(27) Alfred Richard, Vérification de privilèges pour l'élection de Niort de 1627 à 1683. Imprimerie Moreau à Melle (1868), seconde partie, page 10 et 11.
(28) 150 J/C 77, seigneurie de la Chapelle Begouin, arrentement d’une terre pour 15 boisseaux de seigle par le seigneur de la Chapelle du 7-9-1644.
(29) Assise de Languiller en 1648, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/M 38, page 4.
(30) Idem (20).
(31) Archives de Vendée, G. de Raignac, Généalogies des Prevost : 8 J 34-1.
(32) Colbert de Croissy, Rapport au Roi de Colbert de Croissy sur le clergé, la noblesse, la justice et les finances dans la généralité de Poitiers en 1664, page 339.
(33) Idem (24).
(34) Archives de Vendée, G. de Raignac, Généalogie des Prévost, 8 J 34, tome 1, page 73 et s.
(35) 150 J/C 78, seigneurie de la Chapelle Begouin, déclaration roturière des teneurs de la Brosse Veilleteau à Daniel Prevost du 26-10-1658.
(36) Idem (26).
(37) Vidimus des titres de propriété du seigneur de la Rabatelière faits en 1664, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/G 49, page 105. 
(38) Archives de Vendée, notaire de Fontenay : 3 E 38 G, Jacques Barraud, année 1674, (vue 136/714), contrat de mariage Daniel Prevost et Marie Brunet du 25-3-1674.
(39) Idem (5).
(40) 150 J/C 84, seigneurie de la Chapelle Begouin, sentence arbitrale de Percheron entre les seigneurs de Languiller et de la Chapelle du 25-2-1700.
(41) 150 J/C 84, seigneurie de la Chapelle Begouin, papier censaire de la seigneurie de la Chapelle arrêté le 23 janvier 1723.
(42) J. C. Cassard, L’âge d’or capétien 1180-1328, Gallimard Folio histoire de France, 2021, p. 774.
(43) 150 J/C 75, seigneurie de la Chapelle Begouin, mémoire en appel de Marie Bertrand au Parlement de Paris du 29-12-1740.
(44) 150 J/C 75, seigneurie de la Chapelle Begouin, contrat de vente de la terre et seigneurie de la Chapelle Begouin de M. de Lestorière à M. Montaudouin du 14-2-1729.
(45) Création royale à partir du 16e siècle, c’est l’ancêtre de la chambre de commerce de Paris. Elle connut des fluctuations. En 1664 un nouveau conseil du commerce est institué, où dix-huit villes y sont représentées à raison de deux députés chacune.
(46) P. Levot, Biographie Bretonne (1857), T2, page 488.
(47) Lettres du 20-8-1727, 17-9-1727 et 2-11-1727 de Bousseau à M. Montaudouin sur les affaires en cours, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/F 7. 
(48) Idem (43).
(49) 150 J/C 85, seigneurie de la Chapelle Begouin, déclaration roturière de Catherine Orion du 10-7-1746.
(50) Livre des comptes de la Rabatelière (1755-1767) et titres de propriété, Archives de Vendée, chartrier de la Rabatelière : 150 J/K 6, 2e et 8e feuille non paginée à la fin du registre.
(51) Ibidem, pages 13 et 78.
(52) Ferme du 10-7-1782, de la Borelière, Maurepas et rentes, Archives de la Vendée, notaires de Saint-Fulgent, Thoumazeau : 3 E 30/124.
(53) Ibid. notaires de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/12, partage du 16-11-1789 entre François Bossard et sa sœur de leur communauté à la Chapelle.
(54) Livre des recettes et dépenses 1786-1787, page 15, Archives de la Vendée, chartrier de la Rabatelière : I 55.  
(55) Ibid. notaires de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/13, vente du 9-3-1791 d’une portion de la borderie de la Citadelle au Plessis Cougnon de François Bossard à Louis Roy.
(56) Ibid. notaires de Saint-Fulgent, Frappier : 3 E 30/13, ferme du 25-4-1790 de la métairie de la Bordinière, borderie de Maurepas et 23 rentes, de Montaudouin aux Remaud.
(57) Affaire François Bossard/Jacques Cauneau, jugement du tribunal du district de la Roche-sur-Yon en 1791, Archives de la Vendée : L 1771.
(58) Archives de Vendée, vente de biens nationaux, emplacement de l’église de la Chapelle Begouin du 2 prairial an 6 : 1 Q 263, no 1188.
(59) Notaires de Saint-Fulgent, étude Chateigner : 3 E 30/125, mandat du 2-2-1792 pour participer à l’enchère de la mise en vente de la Chapelle de Chauché.
(60) Archives de Vendée, vente de biens nationaux, métairie de la Girardière achetée par Merlet et Bossard le 25 floréal an 6 ayant appartenu à Montaudouin : 1 Q 263.


Emmanuel François, tous droits réservés
Octobre 2013 complété en février 2024

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